Du côté de Villers – Une jeunesse berrichonne de
Guy Merigot
L'esprit du temps
Je suis sensible à la transmission des souvenirs. La mémoire vive des familles et la façon de la faire perdurer, photos à l'appui.
Pourquoi ai-je l'impression qu'il m'a manqué quelque chose pour aimer ce récit ? du liant peut-être, ou ce supplément d'âme qui sied aux personnages et qui fait qu'on s'y attache, un peu de sel qui donne vie aux silhouettes de papier.
Le narrateur apprend que « le bon coin » a été détruit, haut lieu de son enfance et de sa famille. C'est là qu'il a grandi, dans ce lieu de rendez-vous de joueurs de belote, café où les discussions vont bon train, centre névralgique du village.
Les portraits familiaux se succèdent dans ce récit, leurs qualités, leurs travers, père, mère, patriarche, tante Odette qui prend l'ascenseur social à force d'études et de persévérance.
Le récit devient très vite celui d'une époque, d'une région dans l'immédiate après-guerre, la France des Trente Glorieuses. L'époque de tous les possibles, apportant modernité et renouveau, l'agriculture se mécanise, la presse s'emballe et les médias se vulgarisent, et ce qui semble être improbable se produit, les américains débarquent à Deols, une base de l'OTAN qui aura ses répercussions dans la vie de chacun.
C'est la petite histoire qui vient se caler dans la grande.
C'est un récit intéressant, peut-être parfois inégal, peut-être plus général que familial.
Un document précieux pour ceux qui avec l'auteur ont grandi du côté de Villers.