Emmanuel Merle/5
2 notes
Résumé :
Extrait :
"Orphée lapidé lacéré à mort
par les Ménades
Orphée désaccordé devant qui
les pleurs et le sang de ce qui vit
soudain rejoint ton sang et tes pleurs
De quel bois était ta lyre
de quel arbre
Ton sang ta vie la rouille des rochers
la fourmi sur le mur ma main écorchée
je ne veux pas me retourner
mon ombre est pleine d'armes."
Emmanuel Merle est né le 1... >Voir plus
"Orphée lapidé lacéré à mort
par les Ménades
Orphée désaccordé devant qui
les pleurs et le sang de ce qui vit
soudain rejoint ton sang et tes pleurs
De quel bois était ta lyre
de quel arbre
Ton sang ta vie la rouille des rochers
la fourmi sur le mur ma main écorchée
je ne veux pas me retourner
mon ombre est pleine d'armes."
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Critiques, Analyses et Avis (1)
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Une poésie exigeante qui questionne, qui embarque le lecteur dans des failles existentielles.
Pour accompagner la lecture, c'est bien d'écouter l'auteur parler de son expérience d'écriture (Podcast de l'émission Ça rime à quoi du 27 octobre 2013 sur France Culture).
Lien : http://www.franceculture.fr/..
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Citations et extraits (5)
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Nous étions trois dans cette pente…
Nous étions trois dans cette pente
le châtaignier mon père et moi
deux autour du feu le troisième
penché sur la voie ferrée
Il faudra l'abattre me dit-il
il a la maladie
Brume et fumée se mêlaient
ça ressemblait à l'origine
Se pouvait-il qu'un arbre meure
Il était tôt le bois chuintait
je regardai mon père et puis
le châtaignier
Je pris un caillou tiède
le lançai sur la voie ferrée
comme on fait un geste d'exil
pour que ce ne soit pas le dit
d'être soi-même exilé
Nous étions trois dans cette pente
le châtaignier mon père et moi
deux autour du feu le troisième
penché sur la voie ferrée
Il faudra l'abattre me dit-il
il a la maladie
Brume et fumée se mêlaient
ça ressemblait à l'origine
Se pouvait-il qu'un arbre meure
Il était tôt le bois chuintait
je regardai mon père et puis
le châtaignier
Je pris un caillou tiède
le lançai sur la voie ferrée
comme on fait un geste d'exil
pour que ce ne soit pas le dit
d'être soi-même exilé
La pierre a cette densité…
La pierre a cette densité
d’un ciel d’orage tout entier
ramassé dans ma main
cette possibilité de cataclysme
comme une froide aspiration
de l’air qu’il me reste
à respirer
À l’homme qui saisit une pierre
le monde rappelle la vie
radicale et muette
de ce qui est
La pierre a cette densité
d’un ciel d’orage tout entier
ramassé dans ma main
cette possibilité de cataclysme
comme une froide aspiration
de l’air qu’il me reste
à respirer
À l’homme qui saisit une pierre
le monde rappelle la vie
radicale et muette
de ce qui est
Extrait 1/3
Chaque instant de notre vie hésite
sur la ligne de partage des eaux
front de lumière front d’obscurité
ouests possibles/ouests d’ouest
à jamais inaccédés
Chaque instant est la pointe d’une branche
nœuds de hasard ests nords
non choisis et pourquoi
Chaque instant de notre vie hésite
sur la ligne de partage des eaux
front de lumière front d’obscurité
ouests possibles/ouests d’ouest
à jamais inaccédés
Chaque instant est la pointe d’une branche
nœuds de hasard ests nords
non choisis et pourquoi
Extrait 2/3
Tout ce qui surgit et continue
de surgir arbres montagnes
avec des engouffrements de la terre ou du ciel
comme une joue soudain creusée
l’irruption du monde
derrière mon épaule ou devant mes yeux
Tout ce qui surgit et continue
de surgir arbres montagnes
avec des engouffrements de la terre ou du ciel
comme une joue soudain creusée
l’irruption du monde
derrière mon épaule ou devant mes yeux
Extrait 3/3
Je pris un caillou tiède
le lançai sur la voie ferrée
comme on fait un geste d’exil
pour que ce ne soit pas le dit
d’être soi-même exilé
Je pris un caillou tiède
le lançai sur la voie ferrée
comme on fait un geste d’exil
pour que ce ne soit pas le dit
d’être soi-même exilé
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