Je ne connaissais pas du tout
Marie Mesnilgrente avant que les éditions Jets d'encre, que je remercie, me proposent son autobiographie en service presse.
Qui est donc cette dame, née dans les années 30, qui a connu la guerre, Mai 68, certains grands noms du cinéma et de la chanson? Et bien étonnamment, nous n'en saurons toujours pas grand chose à la fin de la lecture. Comprenons-nous bien, on saura qu'elle était journaliste, qu'elle a 3 enfants, qu'elle habite en Normandie, etc, etc... mais nous ne connaîtrons pas vraiment la femme qui se cache sous ces données très factuelles.
Parce que j'ai eu l'impression qu'elle s'est emparée de la pelote de sa vie et qu'elle a tiré un fil après l'autre et pour chacun nous a raconté, expliqué. On a eu le fil du père, de la mère, de la grand-mère... mais aussi du mari, de l'amant, de l'école, du boulot...
Ce fut donc un ensemble de pages éparses de la vie de Marie sans qu'on sache vraiment reconstituer l'ensemble, avec des répétitions à chaque croisement de récit.
L'écriture est sèche, froide, à l'image que l'autrice a d'elle-même. Elle nous parlera de sa vie de femme; ses trois enfants n'étant qu'un fil parmi d'autres.
Etonnamment, cette femme qui d'emblée nous dit que sa devise c'est "marche ou crève", qu'on sent tout de suite avec une personnalité forte et sans doute dominante, aura passé sa vie à courir après l'amour. Et l'ensemble nous est raconté avec très peu d'émotion, voire pas du tout. Est-ce l'habitude de la journaliste? La pudeur de la femme? La fierté de l'octogénaire? Nous ne le saurons pas. Mais si l'ensemble se lit bien, si la plume est agréable, aucune mécanique n'est activée pour qu'on entre en empathie. le lecteur reste totalement externe au récit espérant une anecdote, un bon mot, une étincelle... qui ne viendront pas.