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3,89

sur 457 notes
Don Meyer ne cesse de se réinventer.

Avec La proie, c'est un thriller d'espionnage voguant entre l'Afrique du Sud et la France qui nous est offert. On y retrouve un personnage apparu dans le pic du diable en 2008 qui a refait sa vie incognito à Bordeaux. Jusqu'au jour où il est retrouvé par un ancien camarade de la lutte anti-apartheid, lui-même traqué par des Russes particulièrement antipathiques.

Pendant ce temps, en Afrique du Sud, entre assassinats complexes et kleptocratie plongeant la police aussi au coeur de la corruption, c'est une dimension très politique que l'auteur donne à son dernier livre.

Comme tout bon roman-policier d'espionnage, il est impossible de lâcher cette histoire. Un vrai page turner dans lequel on suit les trois personnages principaux dans leurs quêtes comme dans leurs tâches, leurs pensées. C'est ce qui rend ce genre totalement addictif.

Après renseignement pris, certains événements évoqués (et majeurs pour le récit) ont bien eu lieu en Afrique du Sud dans les années qui ont suivi la fin de l'apartheid. Pour que le mal triomphe, il suffit que les hommes de bonne volonté ne fassent rien contre la corruption. le problème se nomme " la captation de l'État ", expression désignant la corruption des gouvernants qui manipulent l'élaboration des choix économiques et modèlent la loi à leur avantage.

Deux fils narratifs vraisemblablement indépendants (jusqu'au majestueux bouquet final) tissent cette toile riche en actions et en tensions. Déon Meyer crie sa colère contre la situation anachronique de son pays qui s'est tant battu pour se libérer et se retrouve entravé par ce qui ceux qui se disaient libérateurs.

Seul bémol à cette lecture, pour moi, tout le tralala fait autour de la demande en mariage de Benny Griessel. Je m'en serais bien passée. Sinon, c'est une lecture addictive et que je recommande pour ceux qui aiment ce genre.
Lien : http://justelire.fr/la-proie..
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Meyer Deon (1958-) – "La proie" – Gallimard / Folio-policier, 2020 (ISBN 978-2-07-292291-6)
– traduit de l'afrikaans par Georges Lory – titre original "Prooi" cop. 2018

C'est là un roman peu ordinaire, pour tout un tas de raisons qui viennent en vrac.
D'abord par la qualité de l'intrigue, des personnages, des situations : certes, l'auteur a du métier, il a publié une douzaine de romans depuis 2002, il n'en est vraiment pas à son coup d'essai. Raison de plus pour admirer le résultat : l'auteur ne s'endort pas sur ses lauriers.

Et puisque toute une partie de l'intrigue policière consiste à chercher ce qu'il n'y a pas, ce qui manque (une idée creusée ici avec originalité), je m'en vais souligner ce qu'il n'y a pas dans ce roman, ces omissions qui ajoutent grandement à sa qualité. Il n'y a pas la moindre de ces scènes de violence abondamment et complaisamment décrites par bon nombre d'auteurs d'aujourd'hui. Il n'y a pas non plus de scènes érotico-pornographiques, bien au contraire l'auteur mobilise le fil rouge d'une délicate demande en mariage ainsi que d'un honneur à sauver aux yeux d'un galopin de douze ans. Pas non plus de ces tirades de "profonde psychologie des profondeurs", même pas l'ombre de l'une de ces "profileuses" devenues l'un des pires lieux communs des polars de ces dernières années. Il en manque des choses !
Et pourtant, le roman noircit pas moins de 562 pages, on ne s'y ennuie jamais, je l'ai même relu deux fois.

C'est que l'auteur sait glisser discrètement des considérations sensées sur des domaines autrement plus originaux que la énième séance de tortures ou de jambes en l'air.
Il connaît et apprécie visiblement l'ébénisterie, la peinture, la musique (p. 142), la cuisine (p. 202), les paysages et les villes et même le luxe d'un train peu ordinaire. Il insère sans lourdeur ni baratin des allusions à la désastreuse situation de l'Afrique du Sud, un pays dévasté par celles et ceux qui le libérèrent de l'apartheid et entendent maintenant s'en mettre plein les poches (p. 180, 216).
Une fois de plus, la Révolution dévore ses (meilleurs) enfants pour permettre à ses pires éléments de devenir de sanglants dictateurs (les sempiternelles lignées allant de Robespierre à Staline, de Castro aux Khmers rouges, du Nicaragua d'Ortega à la Syrie des Hassad, la liste serait trop longue), et l'Afrique noire détient des records dans ce domaine (Bokassa, Mobutu, Sékou Touré et tant d'autres). Ces "révolutionnaires" étaient formés par l'ex URSS ou la Stasi de RDA (p. 248) – tout comme les terroristes de la Rote Armee Fraktion...
L'Afrique du Sud eut droit aux séides de l'ANC, et le roman se déroule sous la présidence de Jacob Zuma, caractérisée par une corruption généralisée et – surtout – par l'instauration d'un des systèmes économiques les plus inégalitaires au monde, dont l'écrasante majorité de la population noire fait largement les frais.

Autre surprise de taille, pour celles et ceux connaissant bien le monde germanique : voilà un auteur mondialement célèbre qui écrit en afrikaans !!! Avec quelques remarques malicieuses (p. 109, 124-125), sans oublier les autres langues parlées en Afrique du Sud. Existe-t-il un auteur mondialement traduit qui écrive en joual québécois ou en créole des Mascareignes ???

Un roman qui incite à se pencher sur les précédents.

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Deon Meyer (que j'adore) a fait des efforts : il a construit un roman à deux voix, deux intrigues parallèles qui ne se croisent qu'à la toute fin et s'éclairent l'une l'autre.
Pourtant, le livre est lent, presque mou : on ne retrouve pas le rythme trépidant de Kobra et on s'ennuie presque.
.... Désolé Déon !
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Un bon Deon Meyer qui fait alterner deux histoires qui vont finir par se rencontrer entre l'Afrique du Sud et la France.
La première partie à Bordeaux est celle qui m'a le plus plu.
Il est question de corruption, d'abus de pouvoir, de trahison et de droit à l'oubli.
Avec en toile de fond la politique sud-africaine et des Russes qui font de l'ingérence, nous suivons une enquête palpitante de Benny Griessel et Vaughn Cupido jusqu'à une fin pleine de suspense.
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Politique et policier sans jamais aucun ennui voilà ce que le magicien Deon Meyer nous livre dans "La Proie".
On sent également tout l'amour (déçu?) que porte l'auteur à son pays l'Afrique du Sud. Je l'ai senti presqu'en colère pour nous parler de la corruption de son pays. La proie c'est deux histoires en parallèle qui, bien sûr, se croiseront. La brigade des Hawks, avec ses incorruptibles Griessel et Cupido, enquête sur le meurtre d'un ancien de leurs services jeté par la fenêtre d'un train de luxe. Pendant ce temps, un ancien de l'ANC, à Bordeaux, en France a tout fait pour se faire oublier et pour changer de peau. Ça ne fonctionne pas , un ancien camarade de combat le retrouve et lui demande un service. Énorme service.
Comme toujours avec Meyer c'est intelligent, documenté, plein d'informations et de détails mais c'est surtout incroyablement senti. Et ici, la critique de cette kleptocratie qu'est devenu l'Afrique du Sud est vive, brutale et en même temps, on la sent douloureuse.
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Premier Deon Meyer et je découvre la série. Comme dans les bons polars actuels, la toile de fond a quasiment plus d'importance que l'intrigue. La toile ici est la désorganisation liée à la transition politique en Afrique du Sud. L'auteur nous plonge au coeur de la corruption, mêlant criminalité et politique avec une belle et féroce habileté. L'intrigue est un peu désorganisée , qui fait que j'ai mis du temps à entrer dans le roman.
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Fatale est la proie.
Thobela Mpayipheli alias « P'tit », ancien agent des services secrets sud-africains, pensait déjà se reconvertir dans une vie paisible, honnête, routinière avec la belle Miriam et son fils Pakamile. C'était dans « L'âme du chasseur » (2005), parmi les premiers romans de Deon Meyer, les meilleurs. Dans « La Proie » (2020), Thobela, devenu Daniel Darret, espère devenir invisible, oubliant son passé de tueur d'élite. Il cherche à s'accomplir dans l'ébénisterie, à Bordeaux, sous l'aile d'un vieux maître irascible et taiseux. Les années ont fui ; Thobela a vieilli. Il aimerait tant être transparent mais sa haute stature, sa couleur de peau, ses anciens réflexes l'habitent et le déterminent. Confronté à une agression dans la cité girondine, il doit agir vite et fort mais face à cinq jeunes hommes déterminés : « Il sait qu'à cet âge-là, ils sont mus par leur ego et la pression du groupe, qu'ils vont se ruer tous ensemble sur lui. Il ressent le poids de son âge face à cette violence qui surgit ». Daniel Darret sort de l'ombre et redevient le chasseur. Il est repéré et approché par un vieil ami, compagnon de lutte, Lonnie May qui le presse d'accepter une ultime mission, politique et explosive, afin de sauver l'Afrique du Sud corrompue en haut lieu.
Au pays, deux policiers hors pairs, Vaughn Cupidon et Benny Griessel enquêtent sur le meurtre d'un ex collègue reconverti dans la protection individuelle mais des pressions politiques contrarient leur travail.
D'une écriture vive, fluide et précise, l'écrivain afrikaner Deon Meyer tisse deux intrigues parallèles à travers des chapitres de plus en plus brefs à mesure que le point de convergence et d'impact approche. L'auteur a aussi l'art de combiner à un suspense à double-détente, des personnages en proie à des dilemmes et à des choix déchirants. Face au chaos ambiant, à une tragédie en marche, ils tentent de donner du sens pour rester debout. L'histoire de l'Afrique du Sud nourrit littéralement les romans policiers de Deon Meyer et il est facile d'identifier la « proie » au regard de la date d'édition du livre et des affaires de corruption contextualisées. Riche en rebondissements et en retournement de situations, les 567 pages de « La Proie » se dévorent avec appétit, jusqu'à satiété.
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Je me joins inconditionnellement aux éloges tissés à ce formidable thriller géopolitique. J'ai délaissé La face nord du coeur, de Dolores Redondo pour foncer vers le Cap et Bordeaux. Je lis Deon Meyer parce que viscéralement attaché à son pays, il n'hésite pas à en pointer les manquements, à en décrire les us et coutumes et à nous rendre proche une nation fascinante et éprouvée. le récit ne connaît aucun temps mort, mélange de percussion et de tendresse envers les valeureux Hawks, policiers opiniâtres, ainsi qu'amoureux tellement transis qu'ils hésitent à demander la main de leur belle. Cet atermoiement amoureux adoucit un quotidien harassant, de même que les virées musicales de Benny, improvisations planantes en quête d'harmonie
L'auteur connaît à fond tous les théâtres d'action, que ce soit sa terre natale, la France ou les canaux d'Amsterdam. Il campe également des personnages secondaires attachants, peintre solitaire, ébéniste autiste, compagnon de lutte. L'écriture coule telle un torrent intranquille.





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un bon polar qui vous tient en haleine.
Le rythme est soutenu, on s'ennuie pas. En plus il se passe entre Bordeaux Paris et l'Afrique du Sud. D'un point de vue perso j'ai la chance de connaître un peu les trois endroits donc j'ai réussi facilement de transposer. Lisez-le c'est sympa franchement!!
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un grand Deon Meyer avec 2 enquêtes parallèles passionnantes qui en disent long sur l'état de l'Afrique du Sud gangrenée par des profiteurs en tout genre.
on retouve avec plaisir Benny Griessel qui est enfin en train de vaincre ses demons ..
un plaisir de lecture de bout en bout
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