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EAN : 9782491507619
Filatures (15/10/2021)
3.27/5   24 notes
Résumé :
À la suite de la publication d’un article sur la profanation de tombes dans le cimetière juif de Schönhauser Allee, à Berlin, la journaliste Hanna Golden reçoit des menaces de mort par mail.
Inquiète et désemparée devant tant de violence, elle s’adresse à la police qui l’oriente vers la LKA 5, le département de la sûreté de l’état, spécialisé dans la lutte antiterroriste. L’enquête est confiée au chef de cette unité, Alain Liebermann, membre d’une grande fami... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Un vieux cimetière juif a été profané à Berlin, le commissaire Alain Liebermann est chargé de l'enquête, il s'occupe des crimes racistes. Hanna Golden, une jeune journaliste, écrit un papier remarqué sur le sujet. Elle a gardé le nom de son ex-mari mais n'est pas juive, contrairement au commissaire dont la famille très étendue appartient à une communauté libérale. L'enquête piétine et Alain n'hésite pas à avoir recours à des informateurs peu recommandables. Hanna reçoit des mails haineux, puis son chien est tué de manière barbare. Alain la met sous protection, elle est sûrement la cible d'un antisémite trompé par son nom, sans compter que son petit ami n'a pas hésité à la violer à l'hôpital.

Dans sa vie personnelle, Alain est marqué par la mort de son épouse Léa, il n'arrive pas à reprendre goût à la vie. Il se consacre à son travail et à sa famille, sa grand-mère tient un rôle important comme matriarche du clan. Lors d'un accrochage routier, le commissaire fait la connaissance de Diana, une avocate dont il ne tarde pas à tomber amoureux. Comme dans la série Colombo, il semble se passer peu de choses, Alain semble inefficace et trop absorbé par ses problèmes personnels, mais sous ses dehors placides, il viendra à bout de cette énigme, bien plus complexe qu'elle n'en a l'air et dévoilera un complot au plus haut niveau de l'Etat.

J'ai beaucoup aimé ce thriller tout en subtilité. Les deux personnages principaux sont très convaincants, tout comme les protagonistes secondaires. J'ai toutefois trouvé dommage que l'enquête dans les milieux néonazis ne soit pas plus poussée, ça aurait été vraiment intéressant d'en apprendre plus sur ce sujet d'actualité. L'auteur montre bien le rapport ambigu que certains Allemands entretiennent avec leur passé, pour certaines personnes âgées, la période hitlérienne est celle de leur jeunesse et elle n'était pas entièrement noire. Alain réfléchit beaucoup à ce que signifie être juif à Berlin aujourd'hui. Il y a tout un jeu sur les noms d'origine juive ou pas, ou sur les noms de nazis qui ont encore cours. L'identité est au coeur de ce roman, ainsi que les rites, soit de manière positive avec les fêtes de la famille Liebermann ou de manière négative avec les crimes rituels supposés ou réels (la mort du chien).

Si on cherche un thriller avec beaucoup de rebondissements et d'action d'éclat, mieux vaut passer son chemin, mais je trouve la démarche de l'auteur très intéressante. On voit le quotidien de ces policiers rattachés à la sécurité de l'Etat et aux crimes politiques comme le terrorisme. Les questions autour du deuil sont aussi très pertinentes, Alain se demande s'il doit rester fidèle à Léa ou s'il peut avoir une autre chance. J'ai beaucoup apprécié ce personnage touchant et complexe, bien loin du super héros, mais en fin de compte il sauvera Hanna.

Un grand merci à Netgalley et aux Editions Filatures pour cette découverte très plaisante.

#SHALOMBERLIN #NetGalleyFrance !
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Au tout début de ce roman nous assistons à une réunion de famille, la grande famille Liebermann, chez la grand-mère d'Alain Liebermann, chef du département de la sûreté de l'état. le décor est posé. La fête rassemble les membres de cette famille juive autour d'Hélène, la matriarche, qui fête ses 95 ans dans son grand appartement berlinois, situé près du KuDamm. On y découvre Alain et ses nombreux cousins, Alain qui peine à se remettre du décès de Léa, sa femme disparue il y a un an déjà.

p.10 - Je suis désolé de gâcher ta fête.

- La tristesse est une bonne chose. Ecoute-moi ! La tristesse, c'est quand on sème les graines en hiver pour le printemps suivant. La tristesse, c'est la semence qui attend sous la glace et la neige. Et puis au printemps, tout reverdit.

Au chapitre suivant, c'est Hanna Golden, journaliste, qui nous entraîne au cimetière juif de Schönhauserallee dans le quartier de Prenzlauer Berg, où des tombes ont récemment été profanées. Elle s'y déplace en vue d'écrire un article à ce sujet. Et c'est là que tout commence. Suite à la parution de son article, Hanna va recevoir des menaces de mort qui s'avèreront être un peu plus que des menaces. Terrifiée, elle s'adresse à la police et est placée sous la protection d'Alain Liebermann et son équipe.

Forcément, les premières pistes que l'on est tenté de suivre amènent à investiguer du côté des groupes antisémites qui sévissent ces dernières années. Et beaucoup d'indices vont dans ce sens. Alain Liebermann va mener son enquête et avancer malgré les mises en garde qu'il recevra à son tour. Avec perspicacité et élégance, toujours avec persévérance, Liebermann va progresser dangereusement dans ses recherches et nous, lecteurs, allons de surprise en surprise.

Un thriller haletant, se déroulant à Berlin (ce qui bien sûr m'a fait plaisir car je connaissais beaucoup des lieux évoqués dans l'histoire) dans lequel on retrouve avec délice tous les codes du roman policier. J'ai autant aimé suivre l'enquête que la vie personnelle d'Alain Liebermann. Quand il doute, il n'hésite pas à aller consulter sa grand-mère Hélène, toujours disponible, quelle que soit l'heure du jour ou de la nuit. Un pilier comme on aimerait tous en avoir dans sa vie. Quand il se questionne sur la judéité c'est aussi elle qu'il va voir. J'ai aimé le contraste entre l'enquêteur solide comme un roc, que rien ne déstabilise, et l'homme fragilisé devant se construire une nouvelle vie au milieu du chaos.

Un roman parsemé de pointes d'humour, juif et/ou berlinois.

p.12 (Alain discute avec sa grand-mère)

- Je sais que tu n'as pas le droit de parler de ton travail, dit-elle, faisant les questions et les réponses.

- Cette semaine, il ne s'est rien passé de spécial. (Il pressa doucement sa main qui reposait sur l'accoudoir.) Mais, dans l'ensemble, ça augmente. Ca augmente même de façon effrayante.

- Cela concerne les nôtres ? demanda Hélène en lui pressant la main à son tour.

- Oui, dans la plupart des cas cela concerne les juifs.

Elle but une gorgée de Cognac.

- Les juifs et les cyclistes ... C'est bien l'expression consacrée, n'est-ce pas ? commenta Hélène, narquoise.

(Note de la traductrice : Les personnages font allusion à une blague prêtée à l'écrivain Kurt Tucholsky : " Tout est de la faute des juifs, dit quelqu'un. Et des cyclistes... ajouta Tucholsky. - Pourquoi des cyclistes, répliqua l'autre, stupéfait. Pourquoi les juifs ? demanda Tucholsky.")



***

p.124 "- Ce n'est pas un peu plan-plan comme quartier ? demanda-t-il.

- Je vais au moins deux fois par semaine à l'aéroport de Tegel. Quand on prend souvent l'avion, Reinickendorf est idéalement situé.

- Mais qu'est-ce que tu feras s'ils finissent, un jour, par ouvrir l'aéroport BER ?

- Je refuse de me prendre la tête avec ce qui pourrait se produire après mes cinquante ans !

Ils éclatèrent de rire et raccrochèrent."

(L'aéroport BER, qui a finalement ouvert ses portes l'année dernière (le 30 octobre 2020), a été en travaux pendant 14 ans et a vu son ouverture sans cesse repoussée, devenant la risée des Berlinois)

Avec cette histoire, Michael Wallner nous entraîne dans une aventure faite de rebondissements, de mystères et de suspense. On y explore Berlin dans sa modernité mais aussi à travers son histoire, avec ses vieux cimetières juifs comme celui de Schöhauserallee ou bien le Cimetière-park de la Raabestrasse. Avec le nom du policier en charge de l'enquête, on pense forcément au peintre berlinois Max Liebermann qui repose dans le cimetière juif de Schönhauserallee. Sa femme, Martha Liebermann, est d'ailleurs la dernière personne à avoir été inhumée dans ce cimetière. Elle s'est suicidée en 1943 alors qu'elle devait être déportée et n'a été transférée auprès de son mari qu'en 1960. le choix du nom Liebermann est-il lié à cette histoire ? Voilà une question que j'aimerais poser à Michael Wallner. J'attends avec impatience la parution de la suite !
Lien : http://lamaisonlivre.canalbl..
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Roman intéressant qui nous emmène dans les tréfonds de Berlin.

L'enquête tourne autour d'actes antisémites et met en lumière les groupuscules néonazis qui existent malheureusement toujours en Allemagne. J'ai trouvé la tournure que prenaient les évènement à la fin bien faite, mais je n'en dirai pas plus pour ne rien divulgâcher.

J'ai particumièrement apprécié que l'auteur condamne la corruption et la loi qui n'est pas égale pour tous. Il a réussi avec brio à nous montrer les entrelacs et les routes détournées prises par les puissants afin d'échapper à la justice. Finalement certains pays se prônent des états de droit et n'en sont pas tout à fait.

J'ai néanmoins trouvé que certains sujets étaient parfois éffleurés et j'aurais aimé suivre un peu plus les personnages et découvrir plus en profondeur leurs réflexions. Par exemple Alain Liebermann semble être un homme complexe, qui ne se remet pas du deuil de sa femme, et entretient une relation particulière avec ses parents. Il a ses fêlures et ses forces (pour ses dernières grâce à sa grand-mère, mais aussi au judaïsme apparemment).

Selon moi tout est arrivé un peu vite, mais ce polar reste agréable à lire et le dénouement est intéressant.

Attention aux âmes sensibles quand il est question de la maltraitance animale.

*Lecture dans le cadre du Prix pour le Meilleur Polar Points* #lecture8
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La trame de ce récit s'annonçait pleine d'intérêt : la virulence de l'extrême droite allemande et le chagrin d'un inconsolable veuf, Alain Liebermann, qui a perdu sa compagne, Léa, après douze années de pur bonheur.
Ajoutons à cela des passages intéressants sur la vie d'une famille juive allemande à Berlin plusieurs décennies après l'Holocauste, notamment avec l'attachante nonagénaire Hélène.

Hélas...hélas, ces excellents ingrédients donnent lieu à un roman d'une platitude infinie, d'un manque totale de vitalité. Il n'y a ni rigueur ni vigueur dans l'enquête, le récit s'empêtre dans les états d'âme du commissaire Alain Libermann. Ses adjoints n'ont aucun relief.

Quant à la fin, elle est tirée par les cheveux.

Juste une étoile pour l'idée de départ.

Dommage...
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Berlin, un cimetière allemand est vandalisé. La journaliste Hanna Golden fait un article sur cette affaire et c'est le début de ses ennuis. Elle est menacée, attaquée, traquée et est placée sous la protection de la LKA5, le service de la sûreté de l'état dirigé par Alain Liebermann.
Je pensais lire un thriller sur le fonctionnement et l'essor de groupuscules d'extrême droite, de racistes et antisémites de tout genre, mais pas du tout, c'est avant tout un roman sur l'introspection d'Alain, le personnage principal, sur son deuil, sur sa foi parfois altérée, sur sa grande famille originale.
Très peu de mouvement, c'est assez plat, à côté Derrick passe pour un film d'action à l'américaine.
Très bon roman, très intéressant, très bien écrit, aux personnages attachants mais à ne pas lire si l'on cherche un thriller.
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critiques presse (1)
Liberation
09 janvier 2022
Dans «Shalom Berlin», la capitale allemande est le personnage d’une enquête qui mêle réseaux néonazis, corruption politique et menaces de l’ultradroite.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le cimetière de la Raabestrasse était si vieux qu'une grande partie des tombes était déjà désaffectée. Les dates de décès remontaient souvent au XIXème siècle. Les requins du BTP et les spéculateurs immobiliers avaient déployé toute leur énergie afin de faire raser le cimetière pour qu'il redevienne un terrain constructible. Cependant, une initiative de citoyens leur avait mis des bâtons dans les roues. La moitié du cimetière avait donc été transformée en parc. On avait conservé quelques pierres tombales particulièrement belles qui étaient devenues le terrain de jeu des enfants, cependant que leurs mères les surveillaient, adossées aux stèles, en pianotant sur leur smartphone."
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La presse réclamait de la rhétorique, de l'émotion, parce que c'est la rhétorique de l'émotion qui fait vendre. Un juif cool avec une barbe de trois jours qui répond avec détachement, ça ne passe pas bien dans la presse. Sur n'importe quel autre sujet peut-être. Mais pas sur l'antisémitisme. Sur l'antisémitisme, même un juif n'a pas le droit de tenir des propos cool.
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On ne traitait pas Hanna Golden comme on traitait Hanna Grässle avant. Aujourd'hui encore, [i]ça continuait[/i]. Quatre-vingts ans plus tard. Non, ce n'était même pas ça : aujourd'hui, ça recommençait. Et ça recommençait dans des proportions qu'elle n'aurait pas imaginées.
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