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Didier Coste (Traducteur)
EAN : 9782253153856
445 pages
Le Livre de Poche (02/12/2002)
3.39/5   22 notes
Résumé :

La Vie trop brève d'Edwin Mullhouse, écrivain américain, 1943-1954, racontée par Jeffrey Cartwright : étrange titre pour un premier roman non moins étrange, écrit par un jeune Américain de vingt-neuf ans alors inconnu.

Dès sa parution en 1975, cet ouvrage inclassable recevait le prestigieux prix Médicis étranger et révélait Steven Millhauser comme l'un des auteurs les plus singuliers de sa génération.

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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Prix Médicis étranger 1975, ce premier roman de Steven Mlilhauser m'a laissée perplexe. Je suis toujours attirée par les ouvrages primés, gage, me semble-t-il, d'une lecture enrichissante. Ce ne fut pas le cas avec cette biographie d'un enfant doué, Edwin Mulhouse né en 1943 et mort en 1954, à l'aube de ses onze ans. Jeffrey Cartwright, copain d'Edwin dès son plus jeune âge, est le narrateur de cette amitié à la vie à la mort, qui commence littéralement au berceau. Prétexte à décrire une enfance américaine moyenne dans l'Amérique d'après-guerre florissante, cet ouvrage souffre de répétitions et d'un manque cruel d'intérêt. Les premières pages annoncent déjà un récit lancinant qui ne trouvera jamais son erre d'aller. J'ai eu plus d'une fois l'impression que les nombreuses énumérations de friandises vintage, de jeux de société, de livres pour enfants et de bandes dessinées semées ici et là ont plutôt servi de bouche-trou à un roman qui n'avait pas grand chose à dire. J'ai espéré que la fin rachèterait tout mais le résultat se solde par un désappointement total.
Alors, ce prix Médicis reste un mystère pour moi...
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Biographie fictive du jeune Edwin Mulhouse, auteur méconnu du roman "Cartoon" et décédé à l'âge de 11 ans, par son camarade de classe et voisin Jeffrey.
Les premières années de ce qui serait sans conteste devenu un génie littéraire d'après le jeune biographe.
Il s'agit donc d'un roman, complétement fictif sous la forme d'une biographie d'un jeune romancier en devenir et écrite par son meilleur ami.
Le côté loufoque est donc évident rien qu'avec le quatrième de couverture mais on le retrouve au fur et à mesure du récit même si l'ambiance vient à changer en cours de lecture.

On démarre donc avec les premières années, par se familiariser avec le style de narration. le biographe autoproclamé est au final tout autant présent que son sujet puisque ces deux là, nés à quelques mois d'intervalle, ne se quittaient presque pas.
Pour autant, même si au travers du récit ressort un parfum d'enfance, le narrateur ne s'exprime pas comme un enfant (il aurait commencé la biographie à la fin de la vie d'Edwin, et terminé pour publication âgé de 29 ans) et parfois même de manière trop sérieuse. On sent au final un personnage qui même dans son comportement est de prime abord plus insolite que son sujet. Edwin est rêveur, tête en l'air, obsédé par des choses de son âge (puzzle, BD...) quand Jeffrey pose un autre regard sur la vie, se voit déjà biographe et voue un véritable culte à son ami.

Le récit de cette vie d'enfant vu par un autre a un aspect nostalgique (comme pour la Guerre des boutons ou le Petit Nicolas) mais qui reste contrebalancé par l'étrangeté de la situation qui est elle-même renforcée par de nombreux points : les enfants qui philosophent, le côté "génie" d'Edwin, un petit quelque chose d'effrayant dans le regard que porte cet enfant de 11 ans sur son sujet et sur le monde (comme si le prisme de l'enfance habituel était ici faussé).
De même les longues descriptions, certaines scènes inconséquentes viennent brouiller le tout ; jeu entre le regard de l'enfant de 11 ans et l'écriture du jeune biographe de 29 ans je suppose. le tout ne simplifiant pas la lecture.

Un autre résumé en 4ème de couverture évoque "un quelque chose de Kafka". Et je dois avouer que même si je trouve le terme un peu fort je ne trouve pour autant pas de meilleure définition.
Et "une ambiance un peu étrange avec des éléments invraisemblables dans un contexte atypique" c'est un peu long et c'est moins parlant :p
Je crois qu'en fait, on est face à un véritable "ovni littéraire" et que mis à part mes sensations de lecture je n'ai pas les outils pour classer, catégoriser ou comparer ce roman à rien d'autre.

[Mon avis complet dans la suite...]
Lien : http://www.perdreuneplume.co..
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Voici un livre plutôt étonnant autant par sa forme que par son contenu. Son véritable titre, à rallonge, surprend instantanément le lecteur, et attise il est vrai sa curiosité : La vie trop brève d'Edwin Mullhouse, écrivain américain, 1943-1954, racontée par Jeffrey Cartwright. Celui-ci nous livre donc sa biographie d'Edwin Mullhouse, son camarade de classe et voisin avec lequel il a tissé apparemment une grande amitié.

Dès le commencement, le lecteur sait qu'Edwin perdra la vie à 11 onze ans. La tension monte ainsi crescendo tout au long du roman, qui est organisé en trois parties disctinctes ; les années de jeunesse, les années de maturité et les dernières années. Dans la première partie, on assiste à une explosion de couleurs, des descriptions qui n'en finissent pas, une multitude de détails, très ennuyeux parfois. On sait tout de la petite enfance d'Edwin, un petit garçon très entouré, l'amosphère y est d'ailleurs plutôt joyeuse. L'ambiance des années de maturité fait plus penser à un clair-obscur, les choses dépeintes sont plus contrastées, les situations sonts moins drôles voir carrément dramatiques. On y parle d'école, de camarades de classes, de la découverte de l'écriture, des premiers chagrins d'amour, d'amitié et d'inimitiés. Les dernières années sont quant à elles représentées d'une manière très sombre, on a moins de description, on est plus dans les pensées des protagonistes. Mais surtout, on sent la fin tragique annoncée arriver et on la redoute. Les dernières pages sont assez angoissantes, les couleurs ont totalement disparu : Edwin et Jeffrey ne se rencontrent plus que la nuit lors de virées au clair de lune...

On sent très vite qu'Edwin est un sujet d'étude pour Jeffrey, il observe le moindre de ses faits et gestes, les relations qu'il entretient avec sa famille, ses peurs, ses doutes, il fouille dans les tous les recoins de son existence...on a l'impression que Jeffrey est constamment au côté d'Edwin jusque dans ses pensées, dans ses rêves. Il semble vouer un véritable culte pour ce garçon qu'il considère comme un génie, une personne à part, quelqu'un de fascinant, et qui a selon lui écrit un chef d'oeuvre : Cartoons. Pourtant, Jeffrey semble beaucoup plus avancé intellectuellement qu'Edwin...mais le biographe n'altère -t-il pas quelque peu la réalité, ne la déforme -t-il pas ? Edwin qui est censé être le personnage principal de ce roman est avant tout le sujet de la biographie, on pourrait donc se demander s'il ne serait pas instrumentalisé par Jeffrey : ce dernier façonnerait son personnage, lui indiquerait les directions à prendre, le manipulerait … ?
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Biographie fictive du jeune Edwin Mulhouse, auteur méconnu du roman "Cartoon" et décédé à l'âge de 11 ans, par son camarade de classe et voisin Jeffrey.
Les premières années de ce qui serait sans conteste devenu un génie littéraire d'après le jeune biographe.
Il s'agit donc d'un roman, complétement fictif sous la forme d'une biographie d'un jeune romancier en devenir et écrite par son meilleur ami.
Le côté loufoque est donc évident rien qu'avec le quatrième de couverture mais on le retrouve au fur et à mesure du récit même si l'ambiance vient à changer en cours de lecture.

On démarre donc avec les premières années, par se familiariser avec le style de narration. le biographe autoproclamé est au final tout autant présent que son sujet puisque ces deux là, nés à quelques mois d'intervalle, ne se quittaient presque pas.
Pour autant, même si au travers du récit ressort un parfum d'enfance, le narrateur ne s'exprime pas comme un enfant (il aurait commencé la biographie à la fin de la vie d'Edwin, et terminé pour publication âgé de 29 ans) et parfois même de manière trop sérieuse. On sent au final un personnage qui même dans son comportement est de prime abord plus insolite que son sujet. Edwin est rêveur, tête en l'air, obsédé par des choses de son âge (puzzle, BD...) quand Jeffrey pose un autre regard sur la vie, se voit déjà biographe et voue un véritable culte à son ami.

Le récit de cette vie d'enfant vu par un autre a un aspect nostalgique (comme pour la Guerre des boutons ou le Petit Nicolas) mais qui reste contrebalancé par l'étrangeté de la situation qui est elle-même renforcée par de nombreux points : les enfants qui philosophent, le côté "génie" d'Edwin, un petit quelque chose d'effrayant dans le regard que porte cet enfant de 11 ans sur son sujet et sur le monde (comme si le prisme de l'enfance habituel était ici faussé).
De même les longues descriptions, certaines scènes inconséquentes viennent brouiller le tout ; jeu entre le regard de l'enfant de 11 ans et l'écriture du jeune biographe de 29 ans je suppose. le tout ne simplifiant pas la lecture.

[Mon avis dans la suite...]
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Le pastiche porté au rang d'art. Tout simplement. C'est intelligent, extrêmement précis, absurde et brillant, et au-delà de "ce que ça raconte" qui a été largement développé ici, c'est également une profonde réflexion sur la place du biographe, la part de la postérité sur l'oeuvre et sa légende, l'amertume intellectuelle... un tour de force littéraire à nombreux niveaux de lecture!
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Mais c'est la précisément la question, car qu'est-ce que le génie, je vous le demande sinon une capacité d'être obsédé ? Tout enfant normal a cette capacité ; nous avons tous été des génies, vous et moi ; mais on nous abrutit tôt ou tard, on élimine notre génie, on en fane la gloire, et arrivés à l'âge de sept ans la plupart d'entre nous ne sont plus que de tristes épaves adultes. De sorte que le génie, pour être exact, c'est de rester capable d'être obsédé.
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Mais c'est la précisément la question, car qu'est-ce que le génie, je vous le demande sinon une capacité d'être obsédé ? Tout enfant normal a cette capacité ; nous avons tous été des génies, vous et moi ; mais on nous abrutit tôt ou tard, on élimine notre génie, on en fane la gloire, et arrivés à l'âge de sept ans la plupart d'entre nous ne sont plus que de tristes épaves adultes. De sorte que le génie, pour être exact, c'est de rester capable d'être obsédé.
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Edwin (…) poursuivit en prétendant (si j'interprète correctement ses remarques bredouillées) que le concept même de biographie est désespérement romanesque, car à la différence de la vie réelle, pleine de point d'interrogation, de passages censurés, d'espaces blancs, de rangées d'astérisques, de paragraphes sautés, et de séries innombrables de points de suspension se perdant dans le silence, la biographie procure une illusion de totalité, un vaste échafaudage de détails organisé par un biographe omniscient dont les aveux occasionnels d'ignorance ou d'incertitude ne nous trompent pas plus que les protestations polies d'une maîtresse de maison nous assurant, au sixième plat d'un luxueux banquet, que non, vraiment, elle ne s'est donnée aucun mal.
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Au commencement était le silence, matrice de toute parole à laquelle toute parole aspire, mère de toute parole : le souffle de ma vie. Quand et comment le premier mot en a jailli jusqu'ici, c'est ce que je ne saurai jamais, et pourquoi non plus. Cela a-t-il une importance quelconque ? Peut-être le son n'est-il qu'un acte de folie du silence, un bégaiement dément de l'espace vide ayant pris peur de s'écouter soi-même et de ne rien entendre. Ainsi sommes-nous tous fous. Ou peut-être sommes-nous le silence parlant dans son sommeil, peut-être sommes-nous un long cauchemar du silence se débattant en plein tourment sur son lit de plume.
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incipit :
Edwin Abraham Mullhouse, dont la mort tragique, le 1er août 1954 à 1h06 du matin, a privé l'Amérique du plus doué de ses écrivains, était né le 1er août 1943 à 1h06 du matin dans la sombre ville de Newfield, Connecticut. Le Dr Abraham Mullhouse, après avoir été lontemps moniteur d'anglais au City College de New York, était arrivé à Newfield College comme maître assistant en septembre 1942. Il avait, en juillet de la même année, emménagé dans une modeste maison d'un étage avec sa femme Helen, née Rosoff. Karen, leur deuxième enfant, devait naître en mars 1947 ; et ainsi de suite. C'est à peu près là qu'Edwin aurait jeté le livre, ou bien, de bonne humeur, se serait contenté de relever la tête le sourcil un peu froncé et de dire : "S'il y a une chose qui ne m'intéresse pas, ce sont bien les faits. Prends note, Jeffrey." Jeffrey Cartwright est mon nom.
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