Les Olivades

Etrange, très étrange et bien décevante découverte que ces Olivades, ma première lecture du poète Frédéric Mistral, certes fort ancien mais tout de même nobelisé!
Malgré un réel plaisir de gouter en regard de chacun de ces textes à la chantante version en langue d'oc qui amène, à défaut de comprendre les mots, de savoureux bouquets de saveurs et couleurs provençales, je n'ai pas trouvé grand chose à sauver de cette centaines de poèmes, odes, et même chansons (!), pour certains écrits sur commande (!), et dont aucun ne m'a paru proposer la portée allégorique ou l'alchimie des mots qui caractérisent les grands poètes. Dans son commentaire, un babéliaute informe que ces Olivades regroupent des textes "fonds de tiroirs" qui n'avaient pas été jugés d'assez bonne facture pour être publiés: cela se ressent...
Seuls deux poèmes à la portée universelle m'auront touchée dans ce recueil : "Au peuple nôtre", ode à la la culture et à la personnalité provençale contre la nivelante pression de la capitale et de la modernité, ainsi que "Bref de sagesse" qui comporte des vers aussi sages et telluriques que :
"Mieux vaut, droit comme un arbre,
Croître sans rien savoir
Qu'être toujours bayeur
Des vétilles du jour."
Reste tout de même a découverte d'un homme profondément attaché à sa terre, à sa langue et à sa culture, qui gagne certainement à être connu sous un autre biais.

Publié deux ans avant la mort de Mistral, " Les Olivades / Lis Óulivado" est un recueil des items que l'on n'avait pas jugé suffisamment bons pour être publiés ailleurs. On y trouve surtouts des poèmes et des textes chansons écrits pour des réceptions, des banquets et des assemblées populaires. le cycle "Hymne pour la Grèce" composé sur commande pour honorer la Princesse Marie de la Grèce lors de sa visite à Marseille est possible la pire chose dans le livre. L'autre candidat pour ce titre serait son poème qui célèbre son tombeau magnifique.
Néanmoins on peut dire que " Les Olivades / Lis Óulivado" offre un bon survol de la carrière du grand poète et militant pour la cause de la langue provençale. On y trouve des poèmes sur la beauté des paysages, la nature et les belles filles de la région. La seule chose qui sembler manquer est un poème qui donne une juste idée de son talent. Encore là, il est possible que je me trompe à cet égard. À la fin du livre, il y a huit des chansons avec paroles et musiques. Pour vraiment les juger on devrait les chanter .