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EAN : 9782081333000
224 pages
Flammarion (06/05/2015)
3.58/5   18 notes
Résumé :
Toujours aussi rêveur et décalé. Barthélémy Parpot a une a grave maladie qu'il va affronter à sa façon. Avec curiosité, tendresse et drôlerie. Aux médecins, infirmières. psychologues. aides sociales... il pose des questions qui dérangent ou étonnent. Tous le prennent pour un naïf, un peu lunaire. voire simplet. qui comprend mal les codes de notre société, mais force est d'admettre qu'il tient des propos plein de bon sens qui montrent, sans le vouloir, les travers de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Pauvre Parpot !
Il avait déjà une vie inexistante, le voilà affligé d'un cancer de l'estomac, mais en dépit de sa fatigue il va s'employer à remplir des pages et des pages adressées aux quatre coins de son univers, de la Sécurité Sociale à la Recherche anti-cancer, et de son amie Eugénie l'aristocrate, à lui-même, ayant conscience qu'il sera sans doute son lecteur le plus attentif.
Je ne connaissais pas Barthélemy Parpot ni son auteur Alain Monnier. J'avoue avoir été décontenancé au début de la lecture de ce récit épistolaire, étant amoureux des beaux textes, la syntaxe de Parpot me laissait assez dubitatif, et je me demandais si l'auteur ne se foutait pas de moi ! J'ai eu aussi un peu peur de tomber dans le pathos médical, dont le thème du cancer était certes peu engageant.
Mais très vite je me suis pris d'affection pour ce pauvre homme à la vie d'une banalité consternante et à la naïveté confondante… Cet homme qui a tout raté dans sa vie, même son brevet, a pourtant fait l'amour sept fois ! Mais comme un malheur n'arrive jamais seul, le chômage se conjugue avec le RMI et bien que n'ayant jamais ni fumé ni bu, le voilà malade et pour ainsi dire condamné.
Mais il a de la ressource le bougre ! Et c'est armé de sa plus belle plume (ou d'un méchant stylo-bille) qu'il va écrire à la terre entière pour faire part de ses émois et de ses souffrances. À Anna K. tout d'abord, chercheuse en molécule révolutionnaire capable de combattre le cancer à qui il raconte son amour et sa lutte contre les mégastases (sic). Ensuite à la dame de la Sécurité Sociale auprès de qui il s'informe de la bonne prise en charge de sa pathologie. À la dame de l'ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité) dont il ne mesure pas toute la dimension de l'action. À son médecin qui lui parle en regardant la fenêtre comme si ce patient ne l'intéressait pas, ce qui a le don de l'agacer. À son amie Eugénie de Saint-Mont, aristocrate fortunée atteinte d'un cancer de la mâchoire et qui va le prendre sous son aile, parce qu'il est sans doute le seul qui lui témoigne un vrai respect et des attentions sans arrière-pensées. Cette amitié le conduira jusqu'à Venise, voyage dont il n'aurait jamais osé rêvé et qui pour lui sera l'occasion de bien des réflexions philosophiques pas bêtes du tout, même s'il n'en mesure pas toute la portée. Et en fin de compte à lui-même pour être sûr de ne pas oublier toutes les idées qui lui ont traversé l'esprit, même fugacement.

Si le style n'emmènera pas le livre au Goncourt ou au Nobel, ça n'est pas le but, il a pour mérite de mettre tout un chacun à la portée du héros voire de l'auteur. Car si Alain Monnier utilise cet artifice de communication c'est certainement plus pour partager des idées sur la médecine, et entre autres celles que s'en font tant de gens, du plus cultivé au simple citoyen (sans vil sous-entendu). Car grâce à Parpot, on mesure toute les difficultés qu'on peut rencontrer, moins face à la maladie, qu'à l'univers qui l'entoure et les gens qui le peuple. de l'infirmière au chirurgien, du groupe de parole aux courriers administratifs, des chercheurs aux copains de bistrot, à moins d'y avoir été confronté pour soi ou pour un proche, on découvre un labyrinthe dans lequel il est souvent ardu de se diriger. Et que dire de la prise en charge des soins palliatifs ou du droit à mourir dans la dignité face à la rédemption dans la douleur prônée par certaines “belles” âmes…
Pour une belle découverte, ce fût un très sympathique moment de lecture, et j'aurais plaisir à retrouver ce gentil anti-héros sous la plume de son créateur. Merci Monsieur Parpot de nous avoir conté vos petits malheurs comme vos petits bonheurs, car chez vous tout est petit, comme chez nous, sauf votre grandeur d'âme.
Et meilleure santé !
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Alain Monnier a créé le personnage de Barthélémy Parpot, qui est au centre de plusieurs de ses romans. Une personne humble, résigné à sa vie trop pauvre, qui parle et agit avec une certaine naïveté, tout en exprimant des vérités toutes simples, douces-amères, mais bonnes à méditer. On peut aimer cet anti-héros: la preuve, c'est que les premières aventures de Parpot ont connu un réel succès. Mais on peut tout aussi bien être irrité par cette (sympathique) caricature d'un homme placé en bas de l'échelle sociale.
Dans ce roman, Barthélémy Parpot est confronté au cancer et se fait soigner dans un hôpital toulousain (c'est dans cette ville que vit l'auteur). le livre est, en fait, une succession des nombreuses lettres rédigées par le héros, dans son style inimitable, et des réponses qu'il reçoit. Il écrit tous azimuts, notamment au Dr Anna K. qu'il vénère, car elle est investie dans la recherche contre le cancer. Il s'écrit également à lui-même, comme le lui a suggéré une de ses correspondantes. A l'hôpital, il participe avec d'autres patients à des groupes de parole dont nous lisons le compte-rendu. Il reçoit des visites, celles d'une représentante de l'ADMD ou d'une aumônière catholique, par exemple. Barthélémy nous parle aussi des autres malades, attachants ou pénibles. Sa préférée, c'est Eugénie comtesse de Saint-Mont: une personne âgée, riche, distinguée, atteinte d'un cancer de la mâchoire. Un jour, elle l'invite à quitter l'hôpital pour l'accompagner à Venise. C'est la première fois que Parpot prend l'avion et il part en ignorant ce qu'on attend de lui. le lecteur découvrira la vérité en même temps que le héros. Pour ma part, j'ai trouvé ce dénouement assez émouvant.
Ce roman se lit facilement. Certains trouveront qu'il donne une image parfois un peu caricaturale de l'hôpital. Mais il a le mérite d'évoquer, sans détours et avec humour, des questions graves comme la maladie et la fin de vie. Ce livre n'est pas un chef d'oeuvre, mais il mérite d'être lu.
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Et revoilà l'inénarrable Parpot, pour d'autres aventures épistolaires. Il est cette fois-ci en tout petite forme physique, atteint d'un cancer de l'estomac, mais tous ces gens qui s'emploient à le soigner, toute cette compagnie inattendue (infirmières, groupe de parole) le revigorent ! Et surtout, il continue d'écrire, écrire, à la dame de la sécurité sociale, à la chercheuse du laboratoire d'oncologie, peut-être de façon un petit plus sage, quoique... c'est mal connaître notre gentil harceleur !! Donc de l'émotion, de l'humour, de la tendresse, et on a le coeur serré quand se referme le livre, à devoir le quitter. A quand la suite M. Monnier ?? s'il vous plait !!
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Ce roman épistolaire pourrait nous entraîner à une réflexion un peu morose sur la maladie et la mort. Mais Barthélémy Parpot nous amuse toujours avec ces remarques naïves et décalées.
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C'est avec la perspective de se régaler que j'ai accueilli le dernier roman d'Alain Monnier : « A votre santé Monsieur Parpot ». On se souvient de la trilogie qui a obtenu un tel succès que bientôt les livres étaient devenus introuvables. Flammarion a eu la riche idée de la publier en un seul volume : « le petit monde de Barthélémy Parpot » s'enrichit donc d'un 4e opus. Un livre qui se lit avec gourmandise, fait sourire et pose de la buée sur nos yeux. Une tendresse si douce qu'elle inscrit en nous une petite musique qui nous accompagne longtemps après avoir fermé le livre. Quel délice ce style qui sait se faire naïf pour dire la vie et nous toucher au fond du coeur. Trois mots : juste, vrai, touchant. le sujet : Rêveur et décalé, Barthélémy Parpot a le cancer. Il va l'affronter à sa façon, avec curiosité, tendresse et drôlerie. Aux médecins, infirmières, psychologues, aides sociales, il écrit des lettres savoureuses, posant des questions qui dérangent ou étonnent. Ce faux-vrai naïf tient des propos plein de bon sens, montrant les travers de nos contemporains ainsi qu'un autre visage de la maladie et de la fin de vie. Eternel amoureux de la vie, Barthélémy Parpot nous fait voir le beau côté des choses. Il nous fait rire avec ce qui pourrait nous faire pleurer.
Lien : http://www.maia-alonso.com
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Seul on est comme un poisson rouge dans un bocal, on tourne en rond et on voit le monde autour déformé et effrayant à cause du bocal. (P38)

(au sujet du cancérologue) : Des fois je me demande s'il me voit ou s'il n'aperçoit qu'un tas de cellules qui se trémoussent sur la chaise en face de lui. (P.46)

(et encore) Ils savent juste mieux faire semblant (de savoir) et surtout ils préfèrent passer pour des hommes importants plutôt que pour des imbéciles. (P.91)

(la mort) C'est dur de se quitter. On a beau s'y préparer, ne pas être fier de soi, ne pas s'aimer beaucoup, il n'empêche que les séparations font oublier tout ce qui n'était pas bien avant. Et puis il y a aussi ceux qui ont des remords et qui sont bien embêtés de partir avant d'avoir réparé, mais les plus nombreux sont ceux qui ont juste le regret de n'avoir pas profité davantage et repris de tout, en général ceux-là trouvent que ce n'est pas juste de mourir alors que souvent c'est leur vie qui n'était pas juste. (P115)

En fait j'ai compris que dans la vie il vient toujours un jour où l'on est obligé de se dire qu'il est trop tard, qu'on ne peut plus rien changer, qu'il reste peut-être vingt ou trente années à vivre mais qu'elles serviront à rien, parce qu'on pourra juste faire pareil qu'avant. (P 123)

Ma vie c'est ça... comme la fontaine de Trévi à Rome mais sans les projecteurs et sans Anita Ekberg, juste l'obscurité et les pantalons mouillés et l'eau froide qui glace jusqu'à l'os quand on sort. (P126)

Moi ça me semble incroyable car pour être amoureux d'une femme il faut beaucoup de temps et des paroles douces. Ça peut pas se faire à la va-vite. (P 161)

Le bonheur est innocent et imprévoyant. (P 162)

(Sagesse !) Dans la vie on croise des personnes qui nous aident et à qui on ne rend rien parce que ce n'est pas le moment, parce qu'elles repartent trop vite, mais on rendra à une autre qui se présentera et qui ne nous rendra rien parce qu'elle même... Je crois à cette chaine mystérieuse qui, par delà les petits services entre amis, fonctionne avec le hasard dès lors qu'un fond de bonté nous anime... (P182)

(...) Il faut faire le deuil de soi-même avant de partir quand nos amis feront le leur après notre départ. (P182)

Il n'y a ni grandeur ni petitesse dans la vie; elle passe comme un songe qui laisse un vague goût dans la bouche. Comme une caresse minuscule qui vous effleure le bras" (P188)
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De toute façon il y a beaucoup de gens qui sont jamais contents de rien alors qu'ils ont tout. Ils disent qu'ils sont moroses à cause de la crise et de la dette mais ils ont tous des téléphones portables pleins les mains, des écrans plats géants plein les murs et des amis plein Facebook, alors moi je dis que la crise et la dette c'est juste un prétexte pour râler parce que ce qu'ils aiment vraiment, c'est râler et se plaindre tout le temps. Seulement à force d'être jamais contents, on a l'impression que tout le monde est gris et que le malheur s'étale partout.
Autrefois ce n'était pas plus facile, il n'y avait pas les iPhones et les iPods, mais sur les chantiers, les maçons chantaient en travaillant, ils grillaient des gauloises sans filtre, ils sifflaient les filles et rigolaient bien. Aujourd'hui tout ça est interdit parce que fumer donne le cancer du poumon, siffler les filles est dégradant pour les filles, chanter en travaillant est dégradant pour le travail et rigoler pourrait donner le cancer du larynx.
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La mort est un grand moment d’égalité et de justice. Et cette justice sur terre est la plus belle chose qui puisse être. C’est un immense soulagement qui console de la vie difficile et des envies pour rien, et aussi des hommes avides qui prennent tout pour eux.
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Mon cancérologue, il croit que ma maladie est à lui et qu’il peut en faire ce qu’il veut. En fait, il veut tuer mon cancer pour être content de lui et mettre une barre dans la colonne des guérisons, mais il n’a rien à faire de moi. Des fois, je me demande s’il me voit ou s’il n’aperçoit qu’un tas de cellules qui se trémoussent sur la chaise en face de lui. Moi, ça m’agace car mon cancer il est à moi, même si je préfèrerais qu’il soit à lui. La preuve, c’est que c’est moi qui vais mourir avec et pas lui.
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Car être en vie, c’est avoir envie sinon c’est qu’on est mort ou presque mort. Quand il reste un peu de vie, le désir se faufile et se raccroche comme quand je rêve que la dame de l’ADMD fait lentement glisser son pantalon de cuir sur ses chevilles pour me montrer ses jolies fesses et que j’ai peur qu’Anna K. entre à ce moment-là dans ma chambre.
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Vidéo de Alain Monnier
Rencontre avec Alain Monnier à l'occasion de la parution de son roman historique D'autres terres que les nôtres aux éditions Privat.


Alain Monnier est audois, et l'auteur d'une oeuvre originale d'une vingtaine d'ouvrages avec entre autres: Signé Parpot (Climats, 1994), Givrée (Flammarion, 2006), Je vous raconterai (Flammarion, 2009), Tout va pour le mieux (Flammarion, 2012) et L'Esprit des lieux (Climats, 2019), qui, au travers de formes et de thèmes très variés, propose une critique de notre modernité. Il a participé à l'écriture de scénarios de documentaires et rédigé diverses chroniques et articles, notamment dans Marianne. Il partage son temps entre Toulouse et les Corbières, en Occitanie.
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23/03/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite (https://ausha.co/politique-de-confidentialite) pour plus d'informations.
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