Il s'agit d'un recueil qui regroupe plusieurs histoires courtes parues entre 1993 et 2006. La couverture de
John Bolton réunit Vampirella et Dracula pour une image magnifique.
Le tome commence par une interview de 3 pages d'
Alan Moore (en 1997) qui explique comment il va repenser le personnage de Dracula.
"The new european" (scénario d'
Alan Moore, dessins de Gary Frank, 1997, 12 pages) - Un pauvre américain essaye d'aider un habitant d'un état balkanique à émigrer aux États-Unis, pour se retrouver impliqué dans une affaire de suceurs de sang. Eh bien, non,
Alan Moore n'a pas révolutionné le mythe de Dracula en 12 pages. Et en plus il s'agit d'un Gary Frank débutant, encore trop lisse sur lui, sans style marqué. 2 étoiles.
"Vampirella of Drakulon" (Scénario de Forest J. Ackerlan, illustrations de
Mark Texeira, 1996, 9 pages) - Cette histoire permet de redécouvrir les origines premières de Vampirella au travers de l'atterrissage d'une navette spatial transportant des humains sur Drakulon. Elle permet au lecteur qui découvre le personnage de se familiariser avec cette version originelle.
Mark Texeira se déchaîne à la peinture pour une Vampirella über-sexy prenant des poses lascives digne de Penthouse, avec des talons hauts impossibles, dans son costume riquiqui. C'est 100% régressif avec une exploitation éhontée du corps féminin. C'est Vampirella dans toute sa splendeur. 5 étoiles.
"Looking for Mr. Goodwin" (scénario de
Jeph Loeb, illustrations de
Tim Sale, 1999, 8 pages) - Vampirella vient trouver
Archie Goodwin pour qu'il accepte d'écrire son histoire.
Jeph Loeb s'en donne à coeur joie dans l'autoréférence en mettant en scène le créateur du personnage vampirisé par sa créature.
Tim Sale réussit quelques belles cases bien qu'il soit un peu à l'étroit dans ce format court. 4 étoiles.
"Bugs" (scenario de
Kurt Busiek, illustrations d'
Art Adams, 1993, 13 pages) - Vampirella voyage en compagnie de Pendragon, en roulotte pour faire son spectacle de petite bourgade en village. Ils arrivent dans une ville où de méchants cafards géants dotés de conscience enlèvent d'innocents habitants.
Kurt Busiek déroule un scénario classique qui tient la route.
Art Adams ne semble pas très à l'aise. le lecteur reconnaît facilement son style qui est cependant encore un peu gauche. 3 étoiles.
"Sanctuary" (scénario de
Christopher Priest, dessins d'Alan Davis, 1999, 6 pages) - Il s'agit d'une histoire sans parole dans laquelle Vampirella sauve un nouveau né de méchants monstres pas beaux. L'histoire est vraiment simple et linéaire, sans surprise. Les dessins d'Alan Davis (encré par mark Farmer) manquent de punch. 2 étoiles.
"Lust for life" (scénario de
Ty Templeton, illustrations de
Bruce Timm, 1999, 6 pages) - Dracula pose pour un peintre et essaye de lui expliquer d'où elle vient. Là encore, l'histoire suit une trame classique, mais cette fois-ci elle met bien en valeur le pouvoir de séduction de Vampirella. Et pourtant, les illustrations de
Bruce Timm ont ce coté faussement enfantin adopté pour Harley and Ivy. le résultat envoute le lecteur dans une séduction perverse irrésistible. 5 étoiles.
"The killing floor" (scénario et dessins de
Steve Lieber, 2003, 10 pages, en noir et blanc) - Vampirella aide un policier à enquêter sur un sinistre abattoir. Lieber construit un vrai scénario avec un culte démoniaque sur des illustrations solides. 4 étoiles.
"Winter rose" (scénario et dessins de
Liam Sharp, 2005, 8 pages, en noir & blanc) -
Liam Sharp mélange une bonne dose d'ambiance gothique avec une histoire d'amour condamnée, avec de très belles illustrations, pour un résultat ordinaire. 3 étoiles.
"Matinee" (scénario et dessins de
Michael Golden, 2005, 5 pages) - Vampirella vient en aide à des enfants pendant une séance de cinéma.
Michael Golden se contente d'illustrations sympathiques, sans se forcer. 3 étoiles.
"Fantasy feast" (scénario de
Jimmy Palmiotti et dessins d'
Amanda Conner, 2004, 7 pages) - Un gobelin sème la panique en mangeant des humains lors d'un grand carnaval. L'histoire se lit tranquillement.
Amanda Conner n'est pas dans un jour exceptionnel sauf pour la pleine page d'introduction avec une magnifique moue de Vampirella sur les toilettes. 4 étoiles.
"Ink" (Scénario de
Phil Hester, et dessins de
Stephen Segovia, 2006, 16 pages) - Vampirella offre son corps à l'art d'un tatoueur renommé et lui raconte la nouvelle version de son origine. Hester a mitonné un scénario malin dans lequel la séduction de Vampirella atteint des sommets. Segovia illustre le tout dans le plus pur style de
Marc Silvestri pour un résultat très troublant. 5 étoiles.
Ce tome regorge également d'illustrations pleine page réalisées par
Dan Brereton (superbe),
Mike Mignola (envoûtant),
Frank Frazetta (magistral),
Tim Sale,
Arthur Suydam (évocateur), Alan Davis,
Bruce Timm (troublant),
Michael Golden (réussi), Jae Lee (inquiétant), et d'autres.
Il s'agit donc d'un tome fourre-tout qui a la particularité de contenir des travaux de grands noms des comics. le contenu oscille entre l'anecdotique et le vraiment réussi.