Holyland, tome 2

Un manga addictif et instructif qui plaira aussi à un lectorat non coutumier des sports de combat !

Après avoir remporté son duel contre le judoka Iwado, Yû, lycéen surnommé le chasseur de yankees, choisit de disparaître des rues de Shimokita. N'ayant pas digéré la défaite, Yoshii et sa bande font une fixette sur lui. Ayant assisté au combat, Masaki, « la légende de la rue », continue de s'interroger sur Yû et ses motivations : pourquoi cet adolescent se bat-il? Qui lui a appris à boxer de la sorte ? Comment a-t-il pu se relever du terrible coup que lui avait porté Iwado durant le duel ? En traînant du côté de Kichijôji, Yû renoue avec Shin, un camarade de lycée qui, par peur de représailles, avait coupé les ponts avec lui. Il rencontre également Masaki, qui n'hésite pas à lui prodiguer moult conseils sur les techniques et postures à adopter : garder son équilibre, travailler son jeu de jambes, apprendre à se déplacer. Mais pour progresser, Yû devra trancher : veut-il avancer et aller de l'avant ou disparaître ?

Ce deuxième volume de la série Holyland se focalise sur le vécu de Yû, adolescent harcelé et anciennement déscolarisé. le mangaka Kōji Mori met ainsi l'accent sur la détresse de Yû, rejeté à l'école et incompris à la maison, son père préférant fermer les yeux sur le mal-être de son fils. Les confidences du jeune garçon sur sa tentative de suicide s'avèrent très poignantes. le sport va cependant l'aider à s'en sortir. En effet, grâce à un livre de boxe et à un entraînement ultra intensif, il développe des aptitudes de self-defense incroyables, de façon totalement autodidacte. La rapidité de ses mouvements désarçonne et impressionne autant ses adversaires que les spectateurs de la bagarre. En ayant recours à la narration omnisciente, le mangaka nous fait connaître les pensées des autres personnages et en particulier celles de Masak, qui développe une attitude étrangement protectrice à l'égard du jeune Yû : il agit comme un grand frère, repère ses failles mais surtout détecte son don exceptionnel. le dessin du mangaka traduit avec brio les émotions traversées par le lycéen : tristesse, doute, peur, endurance, disparition des gouttes de sueurs. Les incursions récurrentes de Kōji Mori, que l'on sent à la fois passionné par les arts martiaux et concerné par les thématiques abordées, complètent l'intrigue en délivrant des compléments pertinents.

Mention spéciale au logo de la couverture puisque dans le O de Holyland, on distingue de profil la silhouette de Yû en train de boxer !

Extrait :
Et voilà la chronique sur le second tome dans la foulée ! J'ai tellement apprécié le premier, que je n'ai pas pu m'empêcher de lire le second après avoir fini sa chronique. le combat contre Iwado s'est terminé à la fin du tome précédent, Yû ne le sait pas encore, mais de plus en plus de rumeurs circulent à son sujet. Celles-ci énervant encore plus les différents groupes dont il a battu au moins un membre… Lui-même peu rassuré, il ne se présente plus dans le quartier de Shimokita, mais dans un autre quartier où la loi semble tout aussi dure à faire tenir.

Avec les événements du tome précédent, ainsi que ceux de ce tome, Yû se rend compte qu'il est dans une impasse. Savoir-faire un seul enchaînement de boxe ne suffit plus, il faut qu'il continue de s'améliorer, mais comment faire ? Ayant appris ce geste via un livre, puis l'ayant répété pendant des mois au moins 5 000 fois par jour pour le maîtriser, il ignore comment s'améliorer, ce qu'il peut faire de plus. Masaki sera là pour l'aider un peu, même s'il ignore pourquoi il souhaite aider Yû, il lui donnera quelque conseil, notamment pour son jeu de jambe, mais aussi afin qu'il attaque autrement qu'en face à face. Yû rencontrera de nouveau Iwado, qui contrairement aux yankees, ne cherche pas encore à le combattre. Au contraire, il lui offrira aussi un ou deux conseils par rapport à leur combat. J'espère que ses deux-là finiront amis ou resterons au moins en bon terme, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression qu'ils vont bien ensemble. Peut-être parce qu'il donne aussi l'impression d'avoir rejoint les combats par hasard ?

Une partie du tome est consacré à un flashback sur Yû, celui-ci est d'ailleurs amené assez bien, car c'est en réalité Yû qui raconte son passé à son ami Shin. Dans celui-ci, on découvre un Yû brisé par le harcèlement scolaire (fait connu, mais où personne ne fait jamais rien), ayant développé chez lui une phobie scolaire qui le fait se cloîtrer dans sa chambre. Il découvre alors que sa propre famille à le même regard que ses camarades passifs (ceux qui laissent faire le harcèlement), celui de la pitié. Mais ce qu'il veut lui, ce n'est pas de la pitié ! Qui en voudrait ? Ce n'est pas en ayant pitié de quelqu'un que son sort s'améliore ! D'abord compréhensif, ceux-ci finiront par commencer à se disputer, toujours à côté de la plaque, ils s'accusent l'un et l'autre d'avoir mal éduqué leur fils… à quel moment le harcèlement devient la faute de la victime ?? A bout de nerf, Yû finira par tenter de se suicider en sautant du toit, mais il finira par faire marche arrière, par peur. C'est là qu'il tombera par hasard sur un livre enseignant les bases de la boxe, et qu'il comprendra que donner des gnons, rendre les coups, ça fait du bien !

[...]
Lien : https://sunread26.wordpress...