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EAN : 9782296063006
266 pages
Editions L'Harmattan (01/09/2008)
3/5   1 notes
Résumé :
Sous,la direction de Adrian Neculau
édition,française établie par Laure Hinckel
Préface de Serge Moscovici

Cet ouvrage appréhende les thèmes ayant uni (et désuni) pendant presque cinquante ans les membres de la société roumaine soumise au totalitarisme communiste : la peur au quotidien, l'attitude face aux censures, la représentation de soi-même dans des cadres institutionnels nouveaux et particulièrement rigides.
Que lire après La vie quotidienne en Roumanie sous le communismeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce livre est assez précieux d'un point de vue documentaire. Il dévoile pas mal d'aspects essentiels de la vie d'un pays qui a vécu dans la peur d'une police politique très organisée.
Cependant, je ne lui attribue que trois étoiles pour deux raisons essentiellement. Je n'ai guère apprécié le choix de l'éditeur d'indiquer « édition française établie par Laure Hinckel ». En effet, je pense que la bien-connue traductrice a revu (à la hâte certainement) l'ensemble des textes qui sont toutefois traduits par un collectif de traducteurs dont je repends ici les noms : Raluca Lazăr, Alexandru Onete, Marina Mureșanu-Ionescu, Gabriela Gavril-Antonesei, Liliana Fosalau.
Ensuite, je déplore la prolixité de certains auteurs (pour la plupart des universitaires), qui nuit quelque peu à la rigueur du propos. C'est, paradoxalement, un péché mignon des auteurs roumains en général, y compris, à mon sens, en littérature. On retrouve d'ailleurs ici la plume d'un Dan Lungu, dont j'avais apprécié les romans (cf. p. 85-102) et qui est présenté ici comme enseignant également la sociologie à l'Université de Iași ou d'une Aurora Liiceanu (cf. p. 63-70) qui signe, par ailleurs, la préface du livre « Cartea cu euri ».
Ce recueil d'articles s'articule autour de trois parties mais qui ne me semblent pas très pertinentes comme découpage, car de « pratiques quotidiennes » (deuxième partie) il est finalement aussi question dans la première partie.
Le bilan reste pour moi, positif, car j'étais enfant pendant le communisme et beaucoup d'éléments trouvent ainsi un éclairage nouveau tels que l'interdiction des avortements (voir ici le magnifique film de Cristian Mungiu, « 4 mois, 3 semaines, 2 jours ») ou bien l'affaire de la méditation transcendantale (cf. article de Adrian Neculau, p. 239-254).
Comme l'indique l'épigraphe choisi par Aurora Liiceanu : « L'expérience est presque toujours une parodie de l'idée » (Johann Wolfgang von Goethe). Or, ici les contributeurs tentent de conceptualiser du vécu, la boucle étant ainsi bouclée.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Parlant de la vie intellectuelle sous la dictature, Andrei Pleșu montre que « l'imperfection du mal est aussi la condition strictement nécessaire à l'adaptation au mal, avec ses bénéfices et risques incontournables. La perspective d'un changement de régime a été, jusqu'au dernier moment, quasi inexistante. Par conséquent, nous étions tous préparés pour une longue course, pratiquement sans fin. Un mélange de résignation, de sublimation des insatisfactions, de ruse conjoncturelle, de mélancolie et d'humour : tels étaient les accessoires courants de notre survie ». Il cite encore les observations pleines de finesse de Mihai Botez selon lequel la survie aurait été tout un art, « même digne, sous la dictature communiste, combinant soumission bien calculée, criticisme autolimité, conservation tactique du profil marginal et utilisation intelligente des opportunités ».
(p. 69)
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[…] je dois avouer que la censure (sous toutes ses formes) fut l'arme la plus efficace, la plus perverse et la plus nuisible du régime communiste. C'est pour cela que je m'inquiète quand j'observe les formes contemporaines (bien que plus subtiles !) de contrôle et de limitation de la liberté d'expression.

(p. 157, fin de l'article « Notre censure de chaque jour » de Liviu Antonesei, traduit du roumain par Gabriela Gavril-Antonesei)
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Le lecteur qui connaît les innombrables avatars du communisme, la multiplicité de ses images et la physionomie changeante de ses actions en Europe ne cessera de s'étonner en reconnaissant, encore et toujours, de nouveaux aspects et façons d'imposer son autorité à visage découvert dans les pays européens qui lui furent soumis. De ce point de vue, on ne saurait dire - et ce livre le montre - que les vingt dernières années du communisme, en Roumanie, aient apporté de véritable nouveauté dans l'histoire. Elles confirment le pressentiment de Brecht : « Nous savons que nous sommes des précurseurs, et après nous ne viendra rien qui mérite d'être nommé ». Il est possible de dire que l'originalité et la grande nouveauté du livre composé par Adrian Neculau est de dégager, d'éclairer l'histoire de souffrance et l'histoire de patience d'un peuple qui a traversé une époque que nous avons aujourd'hui du mal à nommer. Mais on se souvient de tout en général, la mémoire collective perdure, se transmet et nous permet de reconstituer le mal vécu, de représenter le chemin traversé. On pourrait dire que la méthode de recueil des témoignages, des discours et des rappels de la vie quotidienne sous le communisme rend ce texte intense, poignant.

(début de la Préface de Serge Moscovici)
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Le lecteur qui connaît les innombrables avatars du communisme, la multiplicité de ses images et la physionomie changeante de ses actions en Europe ne cessera de s'étonner en reconnaissant, encore et toujours, de nouveaux aspects et façons d'imposer son autorité à visage découvert dans les pays européens qui lui furent soumis.
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Ce déchirement personnel ou collectif entre la réalité et ce qui, disait Marx dans une fameuse lettre à Ruge, est le vieux rêve de l'humanité, constitue l'arrière-plan de ce que fut la vie quotidienne sous le communisme.
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