L'accent fantôme et autres impressions séfarades

Je dois dire, que je suis allée vers cette lecture, à l'aveugle, ayant eu un coup de coeur sur le titre. Et je me suis pris une sacrée claque.

Je ne suis pas quelqu'un qui relie les souvenirs aux objets. Je tends d'ailleurs plutôt au contraire. Alors il est vrai, que lire un essai sur la recherche de souvenirs, ou plutôt de l'absence de souvenirs, et sur l'art décoratif, ça peut paraître un peu farfelu dans mon cas. Mais je le répète, ce fut une claque !

Ayant fait mes études en philosophie, je ne m'attendais pas du tout, et bien a tort, de retrouver, - bien que pas forcément voulu autant de réflexion approfondies. Et le plus étonnant, c'est qu'elles se font sur énormément de sujets, malgré un essai plutôt court. C'est autant un essai sur le soi, qu'à propos d'autrui, ou encore sur la famille, le rapport au nous, presque au vous, a la culture, au beau, au terrible, a l'oubli, à la découverte. Qu'évidemment un essai sur l'art et la manière de l'exploiter avec sa propre histoire, l'existence même. C'est autant de petites branches, qui se relie, et se faufile, pour créer un récit très poétique.

Et j'ai vraiment été touchée, par l'idée de vouloir remplir le vide des souvenirs inexistants, d'une famille que l'on n'a pas pu connaître, que l'on nous a retirée de force. L'idée de créer pour remettre les choses, en quelques sortes a leur place, chercher à découvrir un récit, une culture que d'autres ont essayer d'anéantir.

La résonnance du concept de fantôme, d'absence, d'ombre familiale autour de soi, est tellement fine et travaillée, étirée comme j'en douce poésie, elle devient fascinante et... Tellement sensée !

Je ne m'y connais pas spécialement en art, du moins celle dont on parle ici, mais j'ai trouvée que tout le sens que l'autrice donne à son récit, accompagné par ses oeuvres, m'ont éclairée et m'ont fait appréciée ses créations, qui a priori, ne m'auraient pas touchée.

Il est dur de juger d'un monde qui est loin du notre, alors je ne dirais rien de plus, sauf un vif encouragements à découvrir cet ouvrage (accessible largement au néophyte comme moi !) très touchant, et qui m'aura personnellement, permis de m'ouvrir à de larges pistes de réflexions.

Je remercie grandement les puv de Vincennes pour cet envoi, qui aura du mal à quitter mon esprit !

Quelle histoire se cache derrière la prononciation d'un nom de famille ? Nos gestes, nos aspirations, nos paroles peuvent-elles être le fruit d'un passé inconscient, dont nous portons malgré nous les marques ? Telles sont les questions qui viennent à l'esprit en découvrant ce petit beau-livre, au format de poche et aux belles pages en papier glacé. Ce court essai, à la présentation soignée, offre un mélange de photographies, de citations et de réflexions de l'autrice sur ses origines familiales et leurs effets sur son travail de designeuse-chercheuse.

Pour aborder ce livre, il ne faut pas à tout prix lui rechercher un début, un milieu et une fin : il s'agit plutôt d'un ensemble de pensées mises sur le papier, qui peuvent être lues d'une traite ou par fragments. J'ai beaucoup aimé l'introspection à la fois grave et poétique d'Aurélie Mosse, ses interrogations sur le langage et les multiples interprétations que l'on peut lui donner, ainsi bien sûr que les liens qu'elle tisse entre son travail et une histoire familiale marquée par les migrations, mais aussi la persécution des Juifs.ves. Ce livre est un fragment d'une histoire personnelle qui s'inscrit dans L Histoire avec un grand "H", et qui souligne l'importance de comprendre notre histoire familiale pour construire son identité.

Merci encore à Babelio et aux Presses universitaires de Vincennes pour cette belle Masse critique !
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J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique « non fiction ».

C'est un livre qui porte sur un thème qui m'est cher : la quête d'identité. Cette quête identitaire s'ouvre sur une recherche autour du nom de famille, dont l'autrice découvre qu'il peut être prononcé différemment.

Designer de profession, elle recherche un sens à ses créations au regard de son histoire familiale, dont elle ne sait pas grand-chose. L'autrice a écrit ce livre à la mémoire de ses grands-parents juifs déportés. Il lui permet de retrouver un lien avec eux, avec leur culture séfarade, avec les lieux où ils ont vécu. le dernier chapitre leur est consacré, d 'ailleurs.

Un livre très original dont on tourne les pages au gré de son envie pour découvrir un objet, une réflexion, un sens. Une très belle présentation sur un papier glacé avec de jolies photos des objets travaillés par l'autrice.

Un beau livre à offrir aux amateurs d'art et d'histoire.

Lien : https://recettesetrecits.fr