Remercions d'abord
Julia Mourri et
Clément Boxebeld, tous les deux un peu plus de30 ans, de s'attacher et s'intéresser à ce sujet difficile qui est celui de la vieillesse. Celle ci fait peur, sans parler de ce qu'elle précède c'est à dire la mort, et plus d'un réagira par la fuite, la négation ou encore un jeunisme dangereux lorsque la prise de conscience de l'âge se fera. D'autres fort heureusement, majoritaires je pense, seront plus sereins.
Les auteurs se posent la question de pourquoi un tel intérêt, mais pas de réponse significative. Ils décident alors de courir le monde afin de découvrir dans d'autres cultures ce qui se fait pour les personnes âgées.
Le livre se découpe en trois parties, chacune composée de courts chapitres, chacun titré d'un lieu commun négatif se rattachant à la vieillesse. Lieu commun juste parfois, discutable souvent. Exemple les vieux auraient toujours raison. Les vieux n'auraient plus envie de vivre. Qui a dit cela. Il y a effectivement des vieux paranos ( toujours raison ) et des déprimés jeunes ou âgés d'ailleurs ( plus envie de vivre ), mais il ne faut pas généraliser.
La première partie : changer de regard.
Quelques exemples, les vieux n'auraient plus de désir, pour contrer les auteurs donnent l'exemple de cette Pékinoise à l'origine d'une émission : la vieille Pékinoise a quelque chose à dire. Ou encore, un autre chapitre les vieux seraient usés contré par en Afrique du sud une association de grand mères footballeuses, les soccer grannies. Etc.
Bémol, tout le monde ne joue pas au football ni ne crée son site internet. Pour ne pas être négatif, disons qu'il y a là survol de potentialités à développer.
Deuxième partie : vivre ensemble, partant je suppose du principe d'un isolement des personnes âgées. Idem, un catalogue d'expériences diverses type village urbain ou encore retraite solidaire ( coaching, tutorat, mentorat ).
Troisième partie : toujours cette fâcheuse tendance à associer systématiquement vieillesse et Alzheimer : donc de nouveau un catalogue d'expériences, intéressantes au demeurant, de ce qui peut se faire ici ou là.
Quelques réserves.
L'âge.
Les auteurs éludent le problème. A quel âge est on vieux. J'avance une fourchette de 75 à 85 ans selon son état physique, psychique et social. La langue française est pauvre en ce domaine et des dénominations plus précises que des paraphrases, il n'est plus tout jeune, il a un certain âge, restent à être créés. Parenthèse, il y a autant de différence entre une personne de 68 ans par exemple et une autre de 92, qu'un enfant de 2 ans, et un individu de 32 ans.
Papi, mamie.
Du bébé au papi de 90 ans, tous les âges cohabitent. Aïe, pourquoi cette tendance désobligeante et irrespectueuse de dénommer ainsi les personnes âgées, surtout si elles n'ont pas eu d'enfant. Regardant le pape à la télé, un voyage en Irak, va t on l'appeler papi François ? et
Edgar Morin qui préface le livre, papi Edgar.
Psychique.
Vieillir ensemble met surtout l'accent sur la société. le physique n'est pas oublié mais la vie s'articulant autour du corps de l'esprit et du social, n'oublions pas trop l'individu et son psychique.
La vieillesse est un sujet riche de pistes de réflexions. C'est avec plaisir que je vois le projet des auteurs à centrer leur prochaine réflexion sur notre beau pays. Tout n'est en effet pas transposable à commencer par travailler jusqu'à sa mort en Inde faute de retraite.
Pour terminer une anecdote.
Elle me dit ( 90 ans ), parlant d'une connaissance décédée : Elle a fait son temps. Merci Madame.
Il me dit ( même âge ), il ne faut pas vieillir. Pas merci Monsieur.