Prenons deux secondes pour un peu d'autodérision afin que j'explique pourquoi j'ai lu cette BD qui se révèle être un (presque) coup de coeur (voire un coup de coeur quand même...).
Challenge BD... un des thèmes à valider est : duo féminin... Voilà que je parcours des catalogues et des listes de BD... Je tombe sur
Brune Platine, par
Lisa Mandel et Marion Mousse. Lisa = femme. Marion = femme... et je ne vérifie pas.
Or, Marion Mousse est un homme... Il n'y a rien de mal à cela, j'en suis un aussi, cqfd (ou presque). En fait il s'appelle Pierrick... ce qui est diablement masculin, vous en conviendrez avec moi. Si j'aurais su, j'aurais pas venu... comme disait l'autre.
Donc je suis embarqué par erreur dans une BD que je n'aurais sans doute pas lue si je n'avais pas voulu respecter un thème du challenge BD. Comme quoi, les ailes du papillon frappent fort...
L'histoire peut difficilement être racontée sans dévoiler des éléments clés.
Brune Platine part d'une agence de détectives privées. Oui, car ce sont 2 femmes aux commandes. L'une est blonde, l'autre brune, d'où le nom de l'agence. Une est lesbienne, l'autre pas. L'une est enrobée, l'autre filiforme. Tout les oppose et tout les réunit, finalement.
Une jeune femme se présente, elle est à la recherche de son père, parti un jour sans laisser d'adresse. Au cou, une cicatrice qui date de son enfance et qui s'est rouverte récemment. L'enquête emmène Brune et Platine dans les Balkans, en Herzéguie, où elles découvrent que ce père n'est pas l'ancien casque bleu qu'il prétendait être, mais qu'il s'appelle en réalité Vladimir. C'est un héros local pour son action en faveur des orphelins de guerre...
Belle histoire ou sordide façade...?
La BD démarre petitement. C'est un peu décousu. le dessin est parfois approximatif. Mais peu à peu, il se dégage une atmosphère, une tension, à mesure que l'on progresse dans l'enquête en même temps que les deux détectives. On prend le temps de développer les choses. On s'attache aux personnages. Il y a un "petit quelque chose" comme on dit, qui m'a plu, qui m'a captivé, et pourtant ce n'était pas gagné d'avance. La mise en couleur en utilisant peu de teintes et de nuances ajoute à cette ambiance, dans laquelle on retrouve les bons vieux polars âpres et rêches, qui grattent là où ça fait mal... Oui, j'avoue avoir aimé...
Un regret... il semble que ce ne soit qu'un one-shot. Les évaluations sur bédéthèque sont assez mauvaises et il est vraisemblable que le public n'a pas été très réceptif.