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André Zavriew (Traducteur)Niall Ferguson (Préfacier, etc.)
EAN : 9782709633604
250 pages
J.-C. Lattès (16/09/2009)
3.13/5   15 notes
Résumé :
Dans ce livre provocateur et implacablement documenté, Dambisa Moyo affirme que l'assistance financière a été et continue d'être pour une grande partie du monde en développement un total désastre sur le plan économique, politique et humanitaire. Entre 1970 et 1988, quand le flux de l'aide à l'Afrique était à son maximum, le taux de pauvreté des populations s'est accru de façon stupéfiante: il est passé de 11% à 66%. Pourquoi? Adressée directement aux gouvernements, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Un livre traitant d'économie écrit par une auteure mineure. Celui-ci date de l'époque où je devais me contenter de ce que je trouvais en librairie de quartier. En souffrance depuis plus de dix ans sur mes étagères. Je me suis finalement lancé dans la corvée de le lire.

Par curiosité, j'ai consulté, en cours de lecture, le journal libéral en ligne « Contrepoints ». J'ai été surpris par les bonnes critiques sans réserves que j'ai pu y trouver. le fait, qu'exceptionnellement, un livre traitant du « développement » ne soit pas constitué exclusivement de l'habituelle propagande marxiste, ne justifie pas qu'on soit dithyrambique. Comment peut-on laisser passer des énormités telles que : « […] peu importe si le programme de développement de Dongo est d'ORIENTATION SOCIALISTE ou capitaliste. En revanche, ce qui est d'une importance capitale, c'est comment le Dongo finance son développement économique ». Dambisa Moyo ne sait pas que le socialisme a transformé des pays développés en pays sous-développés ?!

Néanmoins, la critique de l'aide consolidant in fine des dictatures cleptocratiques est bienvenue.
Comme l'écrit l'économiste français Pascal Salin : « L'argent public finit toujours dans les poches privées ».
On aurait aimé en savoir plus sur l'intérêt des « élites » occidentales à poursuivre la distribution d'une « aide » qu'elles savent inefficiente. Comme, par exemple, donner une occupation, parfois grassement rémunérée (avec l'argent des contribuables), aux nombreux employés des diverses organisations chargées du « développement ».
Le bagage intellectuel de l'auteure semble reposer essentiellement sur la lecture d'ouvrages de techniciens du « développement » et sur son expérience professionnelle de financière. Les parties ayant trait aux instruments de financement (son métier) sont d'ailleurs les seules enrichissantes. Les grands auteurs (Bastiat [très connu aux USA où vit Dambisa Moyo], Menger, Mises, Hayek, Rothbard…,) n'ont visiblement pas été lus. Seuls P. T. Bauer, économiste du « développement » et Hernando de Soto (économiste péruvien) sont cités. En conséquence, l'auteure passe complètement à côté du véritable raisonnement économique.*

Comme tous les ouvrages traitant ce sujet, l'analyse de l'auteure se situe principalement dans le cadre de la coopération internationale, sous l'égide de gouvernements ou d'organismes publics. Un seul chapitre en fin d'ouvrage traite du microcrédit permettant à la population locale d'investir dans de petites affaires. Curieusement aussi, la Chine, dont les méthodes sont de plus en plus contestées par les populations locales, est présentée comme le nouveau salut pour l'Afrique. L'auteure, prisonnière de sa vision étatiste et interventionniste, effleure à peine l'essentiel, c'est-à-dire LES VERTUS DE LA CONCURRENCE ET DES INITIATIVES PRIVEES à l'origine de la création des richesses.
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L'Afrique possède des sous-sols gorgés de richesse, une main-d'oeuvre bon marché qui n'a rien à envier à personne, et reçoit chaque année des millions de dollars d'aide pour se développer. Pourquoi donc sa croissance ne décolle-t-elle pas depuis tout ce temps ? La réponse de l'auteure est assez limpide : parce que l'Afrique est arrosée de millions de dollars d'aide chaque année.

Premièrement, les pays africains, contrairement aux autres pays qui ont bénéficié d'aides, n'avaient généralement de structures politiques et économiques capables de gérer de telles sommes. Même chez les « bon élèves », on note qu'à peine un quart des sommes allouées arrive effectivement dans des projets de développement.

Et le reste ? Il se perd généralement en route. L'Afrique fait également exception à la règle qui veut que l'aide soit limitée dans le temps. Or, les aides continuent d'affluer depuis des dizaines d'années, favorisant largement la corruption et le népotisme. Quel intérêt à s'échiner à essayer de créer de nouveaux projets en bout de chaîne quand on peut tisser une amitié avec un haut fonctionnaire et prélever directement sa part à la source ? Même si cette corruption est connue des pays donateurs, ça ne semble pas les influencer dans leurs décisions : des études ont montré que quelque soit le degré de corruption du pays, et quelles que soient les accusations auxquelles doivent faire face les bénéficiaires, les sommes arrivent toujours avec la même régularité.

Pourquoi donc les aides arrivent si tout le monde sait à quoi s'en tenir ? On a ici affaire à un petit jeu de dupes : les pays donateurs prêtent en effet des sommes, mais à certaines conditions… dont généralement celles d'obtenir les biens et les services chez eux. Ou rachètent des stocks d'invendus qui pourraient poser de graves problèmes internes pour les expédier généreusement à titre d'aide internationale. Bref, tout le monde est content, sauf les citoyens africains qu'on prétend sauver, et dont certains sont contraints à la faillite, faute de pouvoir concurrencer une arrivée massive de produits gratuits.

L'auteure propose donc une solution « électro-choc » : couper brutalement les aides, et forcer les pays à s'adapter. S'adapter à la loi du marché s'entend, puisque l'auteure a travaillé chez Goldman Sachs, et que cela se ressent sur les solutions proposées : emprunter sur les marchés financiers, recourir au micro-crédit, … Rien de particulièrement novateur à ce niveau-là. L'essai est assez intéressant sur l'analyse du problème de l'aide, mais est un peu moins convaincant sur les solutions proposées.
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L'idée du livre est intéressante, montrer comment l'aide humanitaire peut aussi nuire aux développements des pays en voies de développement, cependant j'émets pas mal de réserve sur le contenu car il donne peu de solution. Alors oui l'argent des aides peut facilement être détourné n'importe où dans l'échelle du dons, l'auteure y dénonce comment les aides mettent en l'air les économies des locaux, fragilisent le pouvoir, attirent les convoitises, comment elles mettent à mal les populations, c'était vraiment intéressant mais personnellement je trouve que cela manque de fond. Pas très étonnant quand on sait qu'il a été écrit par une mineure, la réflexion, aussi bonne soit-elle manque quand même cruellement de profondeur et de recul.
Je reste mitigé sur ma lecture car bien qu'elle ouvre les yeux sur les aides et l'Afrique en général, elle me paraît trop afro-centrée, et oui car il lui manque une part importante : les pays développés. le livre est bien documenté, même s'il n'est plus d'actualité, la réflexion reste bonne.
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Le livre s'ouvre sur la préface de Niall Ferguson :

"Depuis longtemps, je trouve discutable, et même embarrassant que des Blancs, des non-Africains pilotent pour une large part le débat concernant les problèmes économiques de l'Afrique..." "depuis les économistes,jusqu'aux stars du rock...."


Il est donc intéressant de lire Dambisa Moyo, économiste zambienne qui va à contre-courant de la mode "humanitaire" qui a cours depuis des décennies.

Son propos est de démontrer que l'aide occidentale enfonce l'Afrique dans une culture d'assistance qui nourrit la corruption, stérilise les initiatives et aggrave la pauvreté.

Elle commence donc par démonter le Mythe de l'aide, analysant dans une Brève histoire de l'Aide six décennies qui débutent par le plan Marshall pour la reconstruction de l'Europe - aide qui a bien fonctionné - tandis que l'aide à l'Afrique, inscrite d'abord dans le contexte de la guerre froide, puis dans les années 1990 dans la recherche d'une bonne gouvernance et enfin dans une aide de prestige où les gouvernements sont relayés par les rocks stars et où tout une armée de philanthropes où le débat est assourdi par des concerts et des manifestations à grand spectacle.

Moyo analyse pourquoi l'Aide ne marche pas corruption, mauvaise gouvernance, mais pas seulement . Après l'analyse macro-économique, elle prend un exemple simple : celui du petit fabriquant de moustiquaires ruiné par le cadeau humanitaire de 100 000 moustiquaires offertes par une star d'Hollywood croyant en toute bonne foi faire une bonne action. Les 150 personnes qui vivaient de la production locale des moustiquaires se retrouve au chômage et quand les moustiquaires seront gâtées personne n'en fournira en remplacement....

Moyo va encore plus loin, qualifiant l'Aide d'Assassin silencieux de la croissance, l'accusant en plus de favoriser la corruption de réduire l'épargne et les investissements et d'être inflationniste en étouffant les exportations.

Ce constat est sans appel.

Les solutions qu'elle propose m'ont moins convaincue : dans la deuxième partie du livre UN MONDE SANS AIDE elle affirme d'emblée la solution : le capital s'appuyant sans réserve sur les marchés prenant comme exemple de réussite les émissions d'obligations du Ghana et du Kenya. Elle affirme sans réserve Les chinois sont nos amis mais pas la Chine communiste qui s'est manifestée autrefois au Bénin ou dans d'autres pays ayant choisi le socialisme, la Chine qui a besoin des matières premières et du pétrole d'Afrique et qui est prête à construire des routes ou des voie ferrées pour faciliter l'acheminement des richesses africaines vers la mer.Ce n'est pas du pillage comme du temps de la colonisation, c'est du commerce. Place au commerce! écrit-elle en titre du chapitre suivant. Elle termine l'inventaire des solutions par la proposition du micro-crédit dans Une Banque pour les exclus de la banque.

J'ai du mal à la suivre.

Je pense à Aminata Traoré dont le discours est aussi très radical mais qui s'inscrit dans la démarche altermondialiste. Moyo est anglophone, elle est diplômée de Harvard et a travaillé chez Goldman Sachs. Ses références sont tirées de l'Afrique anglophone, ceci explique peut être aussi la différence des deux approches.

Les marchés règleront-ils tous les problèmes?

Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Je me suis plongée sans ce livre en n'ayant aucune notion d'économie, et je l'ai trouvé finalement assez clair, abordable pour des novices.
Les réflexions de Dambisa Moyo sont glaçantes, elle nous prouve tout au long de son essai que l'aide internationale donnée à l'Afrique est inutile, elle ne permet pas au continent de sortir de la pauvreté, et fait même parfois l'inverse !
Voici donc un constat très négatif, mais l'auteure nous propose tout de même ensuite des plans et des idées qui, selon elle, pourraient marcher et lancer les pays africains sur le chemin de l'amélioration.
Ses propos sont étayés de nombreux chiffres et elle a toujours des exemples concrets pour appuyer ses dires.
Je serais curieuse de savoir ce qu'il en est actuellement. Cela fait maintenant dix ans que le livre est sorti : y a t-il eu du changement ? Certaines de ses idées ont-elles étaient appliquées ?
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La crise de la dette des nations assistées menaçait les fondements mêmes de la stabilité financière internationale. Si on leur permettait de faire défaut sans intervenir, cela risquait de conduire à l'effondrement complet de la structure financière internationale. La survie de l'ensemble des créanciers mondiaux, tels que les banques, dépendait du remboursement des prêts qu'ils accordaient, et se trouvait donc gravement compromise. A l'instar de ce que l'on a vu lors de la crise des subprimes en 2008, on pouvait imaginer une ruée sur les banques, un effondrement de la finance mondiale avec toutes les conséquences que cela comporte : chômage, inflation galopante, et dépression économique.

La solution à cette crise fut la restructuration de la dette. Le Fond monétaire international forma la Structural Agencement Facility chargée de prêter de l'argent aux pays en défaut pour les aider à payer ce qu'ils devaient. Si nécessaire que fût cette intervention, elle ne pouvait qu'accroître la dépendance des pays pauvres par rapport à l'aide et aggraver leur endettement.
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D'un côté, on regarde les Africains comme des enfants incapables d'un développement autonome, incapables de s'engager sur les chemins de la croissance sans qu'on leur montre la route ou qu'on les y pousse ; de l'autre, il y a la voie qui conduirait à un développement durable mais qui requiert que l'on traite les Africains en adultes. L'ennui avec le modèle de dépendance de l'aide, c'est évidemment qu'il maintient le continent dans une perpétuelle enfance.
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Les choses n'iraient peut-être pas si mal si les dirigeants africains, comme certains de leurs collègues asiatiques, réinvestissaient sur place l'argent volé au lieu de l'escamoter et de le placer dans des comptes à l'étranger.
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L'impasse du développement en Afrique exige une vigilance extrême, une grande aptitude à innover, et beaucoup d'honnêteté, car il faut savoir reconnaître ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas en matière de développement. En tout cas il y a une certitude: l'aide n'a pas marché. Que le cycle s'arrête.
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Stop à 'aide humanitaire en Afrique!
>Economie>Production>Développement et croissance économiques (64)
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