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EAN : 9782381220215
240 pages
Hauteville (16/09/2020)
3.66/5   44 notes
Résumé :
« Je ne sais pas de quelle caste tu es, mais fais bien attention avec ces gens. Tu ne peux pas compter sur ton mari pour te protéger. Ils attendront qu'il s'absente et, à la première occasion, ils en profiteront pour te chasser. Ils sont capables du pire. Prends garde.»

Après la mort de son père, Kumaresan quitte son village natal et se rend à la ville pour y trouver du travail. À l'usine, il met le soda en bouteille avant d'aller le livrer à vélo aux... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
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En ouvrant le bûcher, je suis totalement sortie de ma zone de confort. En effet, nous plongeons au coeur de l'Inde traditionnelle, dans des villages reculés, où les traditions peuvent parfois être incomprises des occidentaux tels que moi.

Alors qu'il avait quitté son village pour partir parti travailler à la ville, Kumaresan tomba amoureux de Saroja. Un amour d'abord timide, puis passionné, fougueux. Très vite, ils font le choix de se marier, puis Kumaresan propose à Saroja de rejoindre son village, où loge notamment sa mère, une fermière veuve et où Kumaresan pourra faire fructifier son commerce. Mais la désillusion est forte lors de l'arrivée du couple : Saroja est accusée de ne pas faire partie de la même caste que Kumaresan et l'ensemble des villageois. Les villageois, aussi bien que la mère de Kumaresan, ne l'acceptent pas, la méprisent, l'insultent, la regardent comme une bête de foire et ne veulent qu'une chose : son départ. La jeune femme va prendre sur elle et tenter de faire face à toute cette haine. Seul l'amour qu'elle porte à Kumaresan va réussir à lui faire tenir.

Quand on débute ce récit, le dépaysement est grand. Nous sommes dans l'Inde pauvre, sur une terre aride, peuplée de quelques maisonnettes qui ressemblent plus à des cases fonctionnelles qu'à des maisons à proprement parler. Les villageois sont soit des paysans, soit des commerçants ; les plus téméraires, comme Kumaresan, sont envoyés dans des villes plus grandes pour travailler et gagner de l'argent.

Là-bas, le mariage et le respect des différentes castes sont sacrés. Il est impensable pour les villageois qu'un jeune homme tel que Kumaresan épouse une femme qui ne fasse pas partie des cabanes environnantes. C'est une atteinte à l'ordre des choses, une honte pour l'ensemble du village, une ignominie qui prouve que les femmes du village n'étaient pas assez bien pour Kumaresan, parti en ville en chercher une plus cultivée peut-être, plus jolie, plus riche.

La colère de l'ensemble des villageois, et spécifiquement de la mère du héros, est immense. Il est vrai que de mon point de vue, une telle chose ne mérite pas autant de haine et de reproches. Ils sont vraiment blessants envers Saroja, cette jeune femme calme et timide, qui pourtant n'a rien demandé à personne.

En revanche, j'ai beaucoup moins aimé le dénouement, qui m'a laissée totalement sur ma fin. Il n'y a pas vraiment de point final, au contraire, c'est ce que l'on pourrait qualifier de fin ouverte, qui laisse place à l'imagination du lecteur. J'avoue ne pas être une très grande fan de ce genre de pratique, qui me laisse frustrée et en attente d'une possible suite qui n'arrivera jamais.

À la toute fin de ce récit, se trouve un glossaire, qui vient expliquer les mots indiens employés lors de l'histoire. Je trouve cette attention fortement appréciable et très instructive.

Plongez au coeur de l'Inde traditionnelle, dans la tourmente d'une histoire d'amour passionnée et passionnante. Dépaysant et addictif, j'ai beaucoup apprécié ce récit.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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De quoi ça parle ?

Kumaresan et Saroja s'aiment passionnément. Les deux jeunes Indiens se sont rencontrés à la ville : l'une s'efforçait à l'époque de tenir la maison familiale en ordre et de faire la cuisine pour son père et son frère, tandis que l'autre s'échinait à mettre du soda en bouteille avant de le livrer aux différentes petites baraques du quartier.

Leur rencontre pose immédiatement les bases d'une relation très forte et quelques mois de fréquentations discrètes ont achevé de consolider cet amour naissant. À présent, il est impensable pour les deux tourtereaux d'envisager un futur l'un sans l'autre. Par conséquent, Kumaresan souhaite à tout prix présenter son aimée à sa mère et à son village, histoire d'y asseoir la place de son âme-soeur et de rendre public cette relation fusionnelle.

Le plan d'action est donc simple : le mariage, le voyage, les présentations, la bonne entente et le début d'une nouvelle vie idyllique. Tout a été vu et revu par les deux protagonistes. Malheureusement, une petite donnée de ce projet continue à poser problème : la catégorie sociale. Dans cette partie de l'Inde encore très conservatrice, les castes ne se mélangent pas, ne se fréquentent pas et jamais au grand jamais, elles ne se marient entre elles. Or, Saroja et Kumaresan n'appartiennent pas à la même caste : la première vient d'une famille aisée de la ville alors que le second a toujours vécu dans les champs, sous le soleil écrasant de la campagne.

Il en faudra pourtant plus pour décourager les intrépides amoureux. Les fiançailles s'accomplissent dans un petit temple peu regardant, puis la jeune mariée prend la poudre d'escampette, s'enfuyant avec son amant vers ce destin incertain.

Cette escapade les conduira tout d'abord sur un rocher sec et hostile de la cambrousse où les vies ne sont que labeur abrutissant sous un soleil de plomb. C'est là que se déroulera la rencontre avec la famille… sur un mode relativement échauffé. le couple sera en effet accueilli par les cris et les lamentations de la mère de Kumaresan qui restera, à partir de là, plongée dans une litanie de chants mortuaires et de pleurs d'agonie. Ici, chaque habitant se soumet sans réfléchir aux coutumes ancestrales et l'étau des bonnes manières fait loi, étouffant quiconque tente de s'en dépêtrer.

Terrorisée par cet accueil si… peu chaleureux, Saroja supplie immédiatement son mari de la ramener chez elle. Néanmoins, il refuse : il est confiant que tout se passera bien, il faut juste un peu de temps pour que les gens s'habituent à la nouveauté.

L'homme aurait pourtant dû écouter sa femme. Au Tamil Nadu, hameau perdu au fin fond de l'Inde, on ne se défait pas de siècles de coutumes en un claquement de doigts. Surtout si on est une jeune amoureuse inexpérimentée.

Mon avis :

Les histoires d'amours ne sont pas trop ma tasse de thé. Pour tout dire, je DÉTESTE la Romance (un article viendra très prochainement sur le sujet). le saviez-vous ? (Maintenant, oui. *Hum*) Et je n'aime guère davantage les romans à l'eau de rose.

C'est pourquoi, le Bûcher ne m'a pas tout d'abord beaucoup attirée. Une relation interdite ? Déjà vu si je puis dire. Seule la perspective de conflits sociaux portant sur les castes et les libertés en Inde avait l'air intéressante.

Toutefois, comme il est toujours bon de sortir de sa zone de confort afin de découvrir de nouveaux styles d'écriture, je me suis jetée à l'eau. La lecture ne sert pas qu'à assouvir nos fantasmes après tout, et il faut bien parfois se donner un coup de pied aux fesses. de plus, ce roman est court (environ 200 pages), ce qui promettait de limiter la souffrance, le cas échéant (car non, je n'arrive pas à abandonner un livre, même s'il ne me plaît pas).

Disons simplement que ce fut une bonne expérience ! J'ai été surprise, TRÈS agréablement surprise. Je lui ai attribué une note finale de 4 sur 5, ce qui désigne pour moi une très bonne lecture.

Contexte socio-spatial :

Le lieu et l'époque choisis pour cette histoire sont l'un des principaux atouts du roman. Je l'ai dit plus haut, ce sont même au départ les uniques éléments qui m'y ont attirée.

J'apprécie énormément la dénonciation que fait l'auteur au travers d'un sujet banal comme l'amour. Au cours d'une apparente relation entre une jeune femme et son amant, nous découvrons un environnement conservateur, sexiste et primitif.

L'époque aussi est adéquate : elle nous montre que les coutumes sont toujours fermement implantées en certains endroits du monde. Les libertés ne sont pas encore acquises partout. Et heureusement, l'auteur a su ne pas succomber à la niaiserie et à l'optimisme de certains romans « feel-good ». Il ne nous quitte pas en nous remplissant la tête de messages d'espoir fort peu réalistes, tel que : « Nous devons continuer à nous battre ! La libération est proche ! »

Ici, la narration constate tout simplement les faits. le lecteur peut en tirer la conclusion qui lui plaît. Mais force est de constater que la vie n'est pas toujours un conte de fées.

Les personnages :

C'est ici qu'intervient l'unique petit bémol de ce récit. Les personnages, Kumaresan et Saroja, sont inconsistants.

Le jeune homme n'existe presque pas. Son enfance et sa vie sont à peine évoquées, alors que cela aurait pu être très intéressant pour nous autre lecteurs relativement ignorant de l'Inde et de sa réalité. Sa présence est rapportée uniquement à travers les yeux de sa femme qui est aveuglée par son amour, et donc de source peu fiable.

Saroja quant à elle se comporte comme une enfant : elle chaparde, pique des crises et agit sans réfléchir aux conséquences. Je peux comprendre qu'elle soit apeurée et déstabilisée par la situation critique dans laquelle elle se trouve, mais de là à agir comme une gamine de dix ans, c'est à revoir…

Thème principal :

L'amour donc… J'ai déjà évoqué le sujet, mais je vais tenter ici d'ordonner mes propos. Soit, quelle est la structure d'une histoire d'amour « classique » dans la littérature sentimentale ?

Deux personnes se rencontrent. Parfois elles s'éprennent dès le premier coup d'oeil ou bien elles décrètent pour une quelconque raison X qu'elles sont les pires ennemis que le monde ait jamais connu (Il fallait bien varier un peu les choix, sinon on allait quand même sacrément s'ennuyer…).

Au fur et à mesure, les deux tourtereaux comprennent ou découvrent qu'ils sont véritablement faits l'un pour l'autre et ils s'en vont vivre une vie parfaite dans un monde parfait. Ouf ! Ces histoires racontent ainsi l'évolution d'une relation, dont le suspens intenable tient en cette question simple : le couple se formera-t-il et restera-t-il ensemble ? (Je vous rassure, ils finiront toujours par s'embrasser à pleine bouche en jurant de ne jamais se séparer. Vous pouvez dormir sur vos deux oreilles). Ce schéma narratif est ensuite répété inlassablement.

Néanmoins, si nous calquons ce schéma sur le récit de Perumal Murugan, nous pouvons constater que les choses ne collent pas : l'histoire débute alors que les personnages s'aiment déjà et entament leur vie commune. Plus précisément, nous suivons plutôt la vie du petit village dans lequel ils viennent d'arriver, nous voyons leur quotidien au milieu des traditions et des coutumes.

Autrement dit, ce livre n'est pas une histoire d'amour à proprement parler. C'est une dénonciation des castes, des contraintes pesant sur les femmes, des restrictions du mariage.

Grâce à cette ambiance si singulière et au contrepied avec lequel Perumal Murugan prend l'histoire d'amour, son roman s'enrichit d'autant. Et je n'ai pas regretté un instant d'être sortie de ma zone de confort.

https://lirelandoulerevedunemontmartroise.wordpress.com/2020/11/11/le-bucher-de-perumal-murugan/
Lien : https://lirelandoulerevedune..
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Ce roman nous dépeint le début d'un grand amour interdit, Kumaresan est orphelin depuis son enfance, devenu adulte, il doit prendre soin de sa mère, il part pour Tholur afin de travailler pour un propriétaire de soda shop. Il tombe amoureux de Saroja, ils se marient clandestinement avant de reprendre le chemin du village natal de Kumaresan. Dès leur arrivée, les habitants souhaitent connaître la caste de la jeune femme. le jeune couple ne dit rien et leur mutisme ne fait qu'attiser la méfiance, la curiosité des villageois, de sa famille pour ne pas dire la haine.
Véritable tragédie des temps moderne, un roman sur des questions sociales, sur le tabou des castes, un roman poignant que j'avais sélectionné pour une rencontre avec l'auteur à Livre Paris.
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Malheureusement, les castes sont toujours d'actualité en Inde. Malgré la loi qui les interdits, les habitants des villages et des endroits reculés continuent de s'y référer pour leurs relations sociales et pour contracter des mariages. Ce roman nous rappelle cette réalité et les drames qui en découlent. Car avec un titre pareil, on se doute que l'histoire ne va pas très bien se finir.
Saroja et Kumaresan s'aiment et décident de se marier alors qu'ils n'appartiennent pas à la même caste. Mais ils s'exposent ainsi au courroux de leurs familles et du village. L'auteur alterne le récit de la rencontre entre les deux amoureux dans la ville de Tholur avec les événements qui font suite à leur mariage lorsqu'ils rentrent au village d'où est originaire le jeune homme.

Ce roman nous plonge au coeur de l'Inde rurale et traditionnelle. Pour moi qui aime ce pays, j'ai apprécié en apprendre un peu plus sur ce sujet. On est immergé alternativement dans la foule des villes et dans l'isolement des campagnes.
L'Inde est un pays multiple, varié et complexe, encore plus pour les occidentaux que nous sommes. Il est difficile d'admettre qu'au XXIème siècle, les jeunes indiens ne choisissent toujours pas avec qui se marier et que lorsqu'ils tentent de braver l'interdit c'est à leurs risques et périls. Mais le poids des traditions à la vie dure.
Le plus difficile lorsqu'on referme ce roman c'est de se dire que même s'il s'agit d'une histoire des cas semblables existent dans la réalité.
Une belle lecture malgré la difficulté du thème abordé et les sentiments qu'elle suscite.
Je remercie Babelio et les éditions Stéphane Marsan pour cette belle découverte.
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Voici un livre extraordinaire sur l'absurdité des gens et des croyances. Comme ma lecture précédente, cette histoire a un petit goût de "Roméo et Juliette" : deux jeunes gens qui n'auraient pas dû se rencontrer et encore moins s'aimer, d'après le système de castes très rigide indien. Mais l'amour ne se contrôle pas.
J'ai été profondément touchée par l'histoire de nos deux jeunes personnages principaux, prêts à tout pour leurs sentiments, même à faire face aux courroux de la mère et des villageois aux mentalités plus qu'arriérées : comment peut-on se comporter de la sorte, avoir des envies de meurtre contre deux jeunes amoureux, tout simplement parce qu'ils ne font pas partie de la même caste ?
La jeune femme a beaucoup de courage de ne pas craquer face aux remarques acerbes et aux langues aussi acérées que des lames de couteaux ! C'est terrible de voir ce que Saroja a sacrifié par amour : son confort, sa vie aisée, son existence très protégée.
A travers cette histoire, l'auteur nous fait découvrir certaines mentalités indiennes et des coutumes intransigeantes, notamment à la campagne. Il nous brosse un portrait très vivant et donne tout de même à voir certaines villes emplies de saveurs et grouillantes de vie.
L'écriture est fluide et agréable et je suis ravie d'avoir découvert cet auteur que je ne connaissais pas du tout auparavant.
Cela m'a donné très envie de lire d'autres romans de lui !
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
"À première vue, ce village ressemblait à une poignée de maisons entourées d'un vaste terrain, un espace où on pouvait entrer et circuler librement, mais ce n'était
qu'illusion ; même le vent venu d'ailleurs n'y avait pas droit de cité".
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Le dire était une chose, le faire, une autre. Mais, parfois, les mots semblaient suffire.
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Elle avait habité dans une seule pièce durant de nombreuses années. Le sentiment de sécurité que ce lieu lui avait apporté n'existait pas dans ce grand espace ouvert où elle vivait désormais. Qu'avait-elle à la place ? Une obscurité fantomatique et un vent violent. Et toute la journée, une chaleur cuisante. Combien de temps pourrait-elle passer à l'ombre de cet arbre ? Elle aurait voulu rentrer chez elle, à Tholur, tirer la lourde poste métallique et fermer le loquer, puis se recroqueviller sur son matelas. Protégée de tout.
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Kumaresan lui disait alors :
- Amma, pourquoi parles-tu à un mort ?
Ce à quoi elle répondait :
- La mort ne signifie pas qu’on s’est acquitté de ses dettes. On est responsable de ses actes , où qu’on soit.
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Saroja avait l'impression d'être une plante qu'on avait arrachée à sa terre d'origine pour la replanter sauvagement ailleurs. Ses racines auraient-elles s'adapter à ce sol étranger ?
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