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3,62

sur 884 notes
Difficile de s'autoriser à critiquer De Musset! Je ne connaissais pas une des pièces et j'avais oublié la fin de l'autre.

Je ne me souvenais pas que Musset était si pessimiste.
J'ai été également surprise par la dureté vis-à-vis des femmes, il semble à la fois présenter leurs obligations morales sociales et les fouler du pied comme quantités négligeables dans la bouche de ses personnages masculins et la "morale" finale, comme s'il n'y voyait qu'un prétexte à ne pas céder aux avances des hommes qui les désirent.
Il y a beaucoup de violence contenue dans les dialogues, une forte intransigeance cinglante.

Je ne me souvenais pas d'un auteur aussi... acide.
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J'ai toujours beaucoup de mal à lire des pièces de théâtre, elles perdent forcément en vie et la lecture ne leur rend pas hommage. J'ai beau m'évertuer, essayer de donner de l'entrain aux dialogues, si je ne suis pas emportée je m'endors.
L'avantage est que cette pièce est courte, je n'ai donc pas eu le temps de me lasser de mes déclamations, j'y ai mis du coeur et de l'emphase !
J'ai particulièrement apprécié l'humour des acteurs, d'Octave plus précisément, qui est pour moi le réel personnage central de ce drame. Oui, bien que l'humour soit omniprésent dans les répliques, souvent acerbes d'ailleurs, cette pièce est profondément dramatique. Autant que l'issue fatale de cet amour.
J'espère avoir l'occasion, un jour, quand enfin nous aurons de nouveau accès à la culture, de voir cette pièce incarnée.
Pour conclure : Très bonne surprise !
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Naples. Marianne, la femme de Claudio, un juge, est convoitée par Coelio.
Il lui chante la sérénade tous les soirs devant sa porte, mais elle ne daigne pas se montrer à lui. Claudio, lui, menace de tuer le prétendant lorsqu'il se présentera de nouveau devant chez lui.
L'amoureux transi demande de l'aide à son ami, Octave, qui se trouve être aussi le cousin de Claudio. Octave va donc tenter de vanter les qualités de son ami auprès de la jeune femme, mais c'est un échec.
Marianne, honnête, en parle illico à son mari, qui croit qu'elle ruse et le trompe.
Entre quiproquos, scènes comiques et déclarations d'amour, cette pièce est agréable à lire et fait passer un bon moment. Marianne, la capricieuse, ne cesse de changer d'avis : compliqué donc de deviner par avance quelles seront ses intentions finales.
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Ce court drame romantique De Musset , utilise deux thèmes connus : l'ami qui devient rival et le double (Coelio et Octave version en mineur du couple Lorenzino/Lorenzaccio) . On a aussi un personnage de jaloux tyrannique (Claudio juge qui utilise des sicaires …on est à Naples) et un assez beau personnage de femme qui recherche une forme de liberté (celle de choisir) qui lui est refusée par les moeurs de l'époque.
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Lu pour le challenge solidaire, ce tout petit livre (une cinquantaine de pages) m'a confortée dans l'idée que lire du théâtre n'est pas ce que je préfère. A la fin de ma lecture, je n'étais pas du tout emballée, mais je pense que cela est plus du à la forme qu'au fond.
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Une pièce très courte mais réellement intense. Les phases de l'histoire s'enchaînent très rapidement et le drame se développe tranquillement sous nos yeux. Si l'histoire est très simple, je me suis volontiers pris au jeu de Marianne.
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Aussi brève soit-elle, cette pièce n'en est pas moins une réussite: cette oeuvre abrite les prémices du drame romantique, genre opposé au drame bourgeois typique du XVIIIe siècle qui privilégiait des comédies moralisantes. Coelio est sous le charme de Marianne, l'épouse de Claudio, un vieil homme borné et grotesque. Octave, un libertin insouciant, décide de prêter main forte à Coelio, mais un drame se prépare dans l'ombre. le drame romantique revendique l'héritage shakespearien et veut refléter les préoccupations de son époque, qu'elles soient sociales, culturelles ou encore politiques. Pour ce faire, il prône une créativité affranchie des modèles classiques, en faveur du mélange des genres (la farce, la comédie, la tragédie), des registres, des registres et des langages. Cela passe également par l'abandon de la règle des trois unités (unité de lieu, unité d'action et unité de temps). Cela dit, le drame romantique ne fait pas entièrement table rase de l'héritage classique, puisqu'il respecte la progression dramatique tripartite qui consiste en trois étapes au théâtre: l'exposition qui présente les protagonistes de la pièce et annonce le thème et les enjeux de l'intrigue, l'action qui comprend le déroulement de la pièce et le dénouement sur lequel elle s'achève. le drame romantique respecte également les concepts d'acte et de scène, bien qu'il altère le fonctionnement de la scène: comme c'était le cas avec le théâtre de Shakespeare, la scène peut être constituée de différents tableaux, et les entrées et sorties des personnages sont plus variées. le drame romantique s'adresse à une société meurtrie par le souvenir des guerres napoléoniennes qui a oublié les idéaux du temps des Lumières et de la Révolution française. Pouvons-nous dire que Les Caprices de Marianne appartiennent au genre du drame romantique? Plusieurs éléments nous le confirment, même si la pièce s'apparente beaucoup à une tragédie classique: on remarque le mélange des genres, le recours à un registre lyrique, la dualité entre la comédie et la tragédie. Toutefois, Musset s'y prend de manière subtile: les quelques situations propices au rire (la scène 3 de l'acte I par exemple, où l'on assiste à un dialogue de sourds entre Claudio et Tibia) servent à renforcer l'atmosphère menaçante et latente qui gagne peu à peu la pièce. le dramaturge ne tient pas compte de l'unité de lieu (les scènes se déroulent dans différents tableaux) mais respecte l'unité d'action. le statut de l'unité de temps échappe légèrement à la règle, lors de la dernière scène, mais le reste de la pièce s'inscrit bel et bien dans les vingt-quatre heures classiques.

Bien que Les Caprices de Marianne soient qualifiés de comédie, ils sont en fait une tragédie classique: tout comme les héros raciniens, Coelio est inextricablement conduit à la mort, tandis que Marianne et Octave sombrent dans des affres accablants. La pièce dénonce le monde des apparences, ainsi que les libertins avides d'enivrement. le carnaval bat son plein, nous l'apprenons au début de la pièce, mais très vite, les masques tombent; Octave découvre son âme de poète. Marianne, d'abord orgueilleuse et prude cherche à se libérer d'un mariage austère auquel sa jeunesse est sacrifiée. Coelio, l'amoureux transi, affirme très vite des tendances suicidaires, après avoir entendu le récit des amours de sa mère, laquelle lui apparaît comme une figure désirable. La pièce invite le spectateur à réfléchir sur l'absurdité de son existence, sur le fait que l'homme est condamné au malheur et à l'insatisfaction. Difficile de ne pas songer à L'École des Femmes en lisant Les Caprices de Marianne: dans son poème intitulé Une soirée perdue, Musset dit: "J'étais seul, l'autre soir, au Théâtre français, ou presque seul; l'auteur n'avait pas grand succès. Ce n'était que Molière..."

Le personnage de Marianne rappelle celui d'Agnès: toutes deux ont été éduquées au couvent puis mariées à des hommes plus âgés qu'elles. A l'instar d'Arnolphe, Claudio tente d'inculquer les règles du mariage à Marianne qui revendique le droit de faire ses propres choix. La postérité de cette pièce est immense, car elle inspira le chef-d'oeuvre de Jean Renoir, La Règle du Jeu, produit en 1939. le cinéaste avait d'ailleurs sous-titré son film "fantaisie dramatique". Tout comme Coelio, André Jurieu, un aviateur, est éperdument amoureux de Christine de la Chesnaye, une marquise qui ne s'intéresse nullement à lui. Octave, un ami commun, invite André à une partie de chasse que les de la Chesnaye donnent en Sologne. Au cours de la chasse, Christine a vent de l'infidélité de son époux. Piquée au vif, elle décide d'écouter les avances d'André, et d'un autre soupirant, M. de Saint-Aubin. Lors d'un bal costumé, André défie en duel Saint-Aubin, puis le marquis, l'époux de Christine. Pendant ce temps, Octave qui est secrètement amoureux de Christine lui révèle ses sentiments, et propose à la marquise de s'enfuir avec lui. Hélas, à la suite d'une méprise, un garde-chasse tue André. Christine est donc condamnée à mener une vie recluse à Paris, tandis qu'Octave retourne à sa solitude. Renoir dit s'être grandement inspiré de la pièce De Musset pour tourner son film: "Mon intention première fut de tourner une transposition des Caprices de Marianne à notre époque. C'est l'histoire d'une tragique méprise: l'amoureux de Marianne est pris pour un autre et est abattu dans un guet-apens. [...] Je n'ai pas eu l'intention de faire une adaptation; disons que lire et relire Les Caprices de Marianne, que je considère comme la plus belle pièce De Musset, m'a beaucoup aidé."

Aujourd'hui encore, cette pièce splendide demeure incontournable, tant par ce qu'elle nous apprend sur un théâtre subissant de lourdes évolutions au XIXe siècle, que par son intrigue dense et riche en rebondissements.
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Coelio et Octave sont les deux faces d'une même pièce. L'un romantique, l'autre libertin, ils représentent tous deux la jeunesse incomprise d'une société qui les ignore. Le premier se noie dans son émotivité, ressent tout à fleur de nerf, et l'autre se cloisonne dans le cynisme, la boisson et les femmes. L'un est plein d'espoir, l'autre rempli de désillusions. Ils sont opposés, et pourtant liés par une indéfectible amitié – étrange paradoxe !
La belle Marianne souffre elle aussi de son jeune âge. À peine dix-neuf ans, déjà mariée (vendue) à un vieil homme de loi jaloux, cloisonnée dans une riche demeure, autorisée à sortir seulement pour se rendre à l'église, la rigidité de ses principes et de son éducation la maintiennent dans cet état de servitude dont déjà elle ne veut plus. Capricieuse, elle ne l'est pas vraiment. Elle aspire seulement (sans oser se l'avouer) à un peu de liberté – le féminisme de son discours le prouve.

La pièce a beau être courte (seulement deux actes), les personnages n'en sont pas moins approfondis et attachants. Les trois protagonistes souffrent d'une condition qui ne les satisfait pas (un amour sans retour, un mariage étouffant et l'absence de véritable relation) et cherchent un réconfort dans les deux autres. Coelio se jette à corps perdu dans sa passion pour Marianne, qui s'entiche d'Octave qui, bien que très attaché son ami, est attiré par elle.
Le plus étrange est que le dénouement n'est absolument pas une surprise : il est annoncé dès le premier acte. Hermia, la mère de Coelio, a déjà vécu une situation similaire : le père de son enfant a intercédé auprès d'elle pour un ami timide. Mais c'est du négociateur dont Hermia tombe amoureuse, et l'amant éploré se suicide de désespoir. Coupables, les deux amoureux se marient malgré tout et ont un enfant, fruit d'une passion honteuse.
Coelio est donc prévenu de la fin qui l'attend, et pourtant il se laisse tomber dans le piège et meurt avec panache. Comme s'il l'avait décidé depuis le début. Comme s'il cherchait à réparer le tort fait au prétendant originel de sa mère. Rien n'est dit clairement, et c'est pourquoi on peut se permettre d'extrapoler.

La première chose qui m'ait sauté aux yeux, c'est la qualité de la langue. Les jeux de mots et de sonorité, les répliques piquantes des personnages, les allusions, les reprises… Musset s'amuse avec le français, se sert des caractères de ses protagonistes pour reformuler certaines phrases – le premier dialogue entre Octave et Coelio est délicieux !

C'est une oeuvre très courte, qui se lit en une ou deux heures seulement. Un classique qui fait du bien et qui pourrait bien réconcilier des élèves avec le théâtre et la poésie…
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Pièce de théâtre ultra romantique, Alfred de Musset nous emporte dans les caprices de l'amour. Il l'aime, elle ne l'aime pas jusqu'au jour où elle pensera qu'elle ne l'intéresse plus. le jeu du chat et de la souris.

Cette pièce, Alfred de Musset l'a écrite après sa rupture houleuse avec George Sand. À-t-il voulu montrer le caractère inconstant de la femme ? À-t-il voulu placer l'homme en victime de l'amour parce qu'il se sentait lui-même victime dans sa propre vie ?
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Alfred de Musset. A mes yeux l'un des plus grands auteurs de théâtre que l'on peut placer aux côtés de Claudel. Paul Claudel. Tous deux mettent beaucoup de poésie dans leurs testes.
Les caprices de Marianne est, sans contexte, une superbe pièce à lire et à relire parce que l'on est à la fois transporté dans cette intrigue amoureuse et par la douceur du texte qui la sert. Il y a le refus de Marianne a se laisser commander ses amours, son revirement de Marianne. Ses caprices ne sont peut-être que les prémices des futurs discours féministe du XXe siècle.
Musset n'a pas oublié de placer quelques répliques cocasses : « Je tâche d'y voir double pour me servir à moi-même de compagnie…. »
Pièce courte : 2 actes pour un total de 9 scènes mais en aucun cas nous ne bouderons notre plaisir.
C'est une relecture. Donc pas de danger de se tromper. le plaisir était annoncé !
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