La peur de l'eau : Une journée de deux enfants à Ganvié, cité lacustre au Bénin

Avant de vous parler plus en détail de cet album, j'aimerai évoquer rapidement les abonnements de l'Ecole des Max grâce auxquels j'ai reçu ce livre lorsque j'étais enfant. Il s'agit à mes yeux d'un concept vraiment top : une fois inscrit à l'abonnement qui correspond à son âge (ou bien à son niveau de lecture), l'enfant reçoit pendant toute l'année scolaire un livre par mois. L'objectif est à la fois d'accompagner le jeune lecteur dans son apprentissage de la lecture, mais également d'attiser sa curiosité … et de lui donner le gout et le plaisir de lire ! Des ouvrages variés et très enrichissants sur tous les plans … pour un prix plus qu'abordable (cette année, par exemple, je vais recevoir les huit livres de la sélection Medium Max pour 56€ seulement … soit 7€ le roman !).

Pino vit à Ganvié, une des plus grandes villes sur pilotis du monde. Aujourd'hui, il rejoint la terre ferme pour aller chercher son cousin Alladaye, qui vient passer quelques jours chez lui. Pour remercier sa tante de l'inviter, Alladaye apporte un coq qui servira à la fois de repas de fête et d'offrande à Sidomin, une des divinités vaudou des habitants du lac. Mais le coq s'échappe, et Alladaye n'a pas le choix : s'il veut arriver avec un cadeau, il va lui falloir sauter le premier dans le lac, lui qui a si peur de l'eau, pour aller à la « pêche à la monnaie » au fond du lac, comme le veut la tradition : « le premier qui plonge avant le début du marché flottant aura toujours les faveurs des dieux du lac » …

Cet ouvrage est avant tout un album-documentaire : à travers cette petite histoire, le jeune lecteur découvre une autre façon de vivre, des coutumes et des croyances différentes de celles qu'il peut côtoyer dans la vie de tous les jours. La vie de tous les jours y est abordés : le passage de la biblio-pirogue, la présence des serpents d'eau sur les langues de sable, les taxi-motos « zémidjan », le marché flottant et ses légendes … Est également abordé la question du « pourquoi une ville sur l'eau ? » qui peut intriguer les enfants, avec un petit retour sur l'histoire du Bénin. Toutes les informations contenues dans le récit sont complétées par un dossier documentaire très complet et enrichi de photographies à la fin de l'album, et c'est vraiment un plus ! On apprend énormément de choses, c'est terriblement intéressant.

L'auteur est également l'illustrateur de l'album … et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il est aussi doué avec les mots qu'avec les dessins ! J'aime beaucoup les illustrations qui, derrière leur apparente simplicité - on dirait presque des esquisses, finalement - sont vibrantes de vie ! Les couleurs sont vraiment magnifiques, j'aime beaucoup l'ambiance qu'elles contribuent à faire naitre. On sent que Dominique Mwankumi, congolais de naissance, tient à faire partager la beauté de l'Afrique, ça donne envie de voyager … Ce que j'aime énormément, c'est que le texte n'empiète pas sur les dessins, ce qui permet d'apprécier encore plus les illustrations !

En bref, un petit album que j'ai pris un grand plaisir à redécouvrir. Si vous ne savez pas quoi offrir à l'anniversaire de votre neveu de huit ans, n'hésitez pas à vous tourner vers ce livre : sa lecture joindra l'utile à l'agréable sans que l'on ne sache très bien où commence l'un et où finit l'autre ! Je conseille donc cet ouvrage à tous les jeunes lecteurs curieux du monde qui les entoure.
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Des dessins en double page à l'aquarelle, un texte très descriptif évoquent ici la vie quotidienne de deux enfants, l'un habitant d'un village lacustre, l'autre la terre ferme. Pino est un jeune garçon africain qui vit au Bénin avec sa famille, dans une case sur pilotis, protégée des inondations entre lacs et lagunes depuis des générations. Son cousin vient lui rendre visite.
Cette histoire simple permet d'aborder deux modes de vie particuliers : l'un est lié à la proximité d'un lac ; le second à l'habitat sur un plateau. L'occasion pour le jeune lecteur de découvrir les différences. Ainsi Pino s'est affranchi et utilise l'eau : il sait s'y déplacer ; il sait bien nager et profiter de ses ressources et de la pêche. Comme ses ancêtres, l'eau fait partie de sa culture, des traditions du village. C'est tout l'inverse pour son cousin.

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