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EAN : 9791031904122
L'Herne (04/10/2023)
3.29/5   7 notes
Résumé :
En 1958, la maison d`édition Putnam s`apprête à publier aux États-Unis le chef d`oeuvre de Vladimir Nabokov, Lolita. Quelques mois avant la parution, l`auteur et son épouse, Véra Nabokov, pressentent que cette publication sera un tournant capital dans la carrière de Vladimir et décident de rendre compte des événements qui surviendront. Bien que quelques entrées soient écrites de la main de Vladimir, c`est principalement Véra qui tiendra ce journal jusqu`en août 1960... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
C'est un témoignage d'époque peu foisonnant mais plein d'esprit : sur la reconnaissance tardive d'un écrivain majeur du 20ème siècle, la pression exercée par le milieu éditorial et journalistique, la société US vue de l'extérieur, et la déformation par la culture de masse de la nature de l'héroïne de ce livre (qui fut l'un des premiers best-sellers de l'histoire de l'édition).

C'est aussi une lecture qui a le mérite de réhabiliter la femme d'exception que fut Véra Nabokov : cultivée et spirituelle ; sensible à la cause animale (elle nous dit ici tout son dégoût pour la pratique du rodéo) ; courageuse face aux rednecks antisémites ; révoltée par l'image dévoyée du personnage de Lolita que se plaisent à véhiculer les médias - qui transforment sans vergogne l'enfant abusée en séductrice prépubère.

On referme le livre indigné(e)s que Hollywood ait pu un jour envisager d'engager Chaplin (connu pour abuser des mineures) pour incarner Humbert Humbert à l'écran, ainsi qu'une enfant du même âge que le personnage dans le livre pour jouer Lolita.

#Masse critique #L'Herne
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Dans ce journal, tenu pendant quelques mois seulement, Véra Nabokov note au jour le jour la réception américaine de Lolita, roman écrit par son mari en 1955, mais qui ne paraît aux Etats-Unis qu'en1958. En effet, le puritanisme et la frilosité des éditeurs américains leur avaient fait refuser Lolita et ils n'ont accepté de publier ce livre que lorsqu'il l'a été à Paris et que le scandale soulevé à sa parution leur a fait espérer un succès éditorial...

Elle raconte donc ce succès qui arrive si tard dans la vie de V. Nabokov, à cause de son parcours personnel si atypique et compliqué, entre trois pays successifs et une écriture d'abord en russe, puis en anglais. Son emploi fréquent du «nous» montre à quel point le couple qu'elle forme avec Vladimir est soudé et son rôle de collaboratrice entièrement dévouée.

C'est tout d'abord le récit de leur voyage à Glacier Park, à la recherche de papillons (le hobby de Vladimir), en attendant la parution, prévue pour le mois d'août. Puis, leur retour à Ithaca, dans l'état de New York, où Vladimir Nabokov est professeur à l‘université de Cornell.
Dès lors, les événements se précipitent et les appels affluent de toutes parts, qu'elle filtre soigneusement. Elle évoque l'effervescence et les frétillements autour du succès, motivés par l'appât du gain ou la vanité ; propositions de toutes sortes qui fusent : traduction du roman en différentes langues, chansons, dessins humoristiques, droits cinématographiques, classement sur le Times dans les meilleures ventes, demandes d'interviews et de photos, de conférences, collègues de Cornell qui veulent profiter de cette notoriété nouvelle, etc.

Elle regrette le contresens généralisé sur le propos de l'auteur, qui dénonce la prédation pédophile de Humbert Humbert, alors que le grand public, comme bien des critiques, accusent le dévergondage de Lolita. «Tous passent à côté de l'évidence : «cette horrible petite gamine», Lolita, est pour l'essentiel très bonne – sinon, elle ne se serait pas redressée après avoir été si affreusement écrasée, pour trouver une vie décente avec ce pauvre Dick, une vie lui convenant mieux que les autres.» Et dès cette époque, le terme de "Lolita" va désigner une jeune adolescente aguicheuse. Ses notes montrent sa conscience aiguë du talent de son mari et son regret qu'on apprécie plus le côté sulfureux de l'oeuvre que ses qualités réelles à leur juste valeur : beauté, pathos et poésie.
A mon sens, l'intérêt de ce journal réside surtout, hors fan absolu de Nabokov, dans la peinture de l'Amérique des années 50 et dans la comédie humaine que suscite ce roman.
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C'est un ouvrage que j'ai lu juste après m'être replongée dans le roman à lire, Lolita. Je m'attendais à y trouver peut-être plus de réflexions, de commentaires à la fois sur les réactions qui ont suivi la publication de ce roman qui n'est pas passé inaperçu, mais aussi peut-être juste de pensées personnelles.

Cela ne fut pas vraiment le cas. On suit bien la publication de Lolita, du chef-d'oeuvre au top des ventes, des chiffres, mais aussi des demandes d'interviews qui d'un seul coup se font pressantes, plus fréquentes pas forcément d'ailleurs pour l'auteur qu'est Vladimir Nabokov qui n'a pas signé avec ce titre son premier roman et qui visiblement, n'avait pas envie d'être résumé à seulement cette oeuvre.

Lolita, le livre qui a parfois été critiqué pour promouvoir la pédophilie, ce qui est faux est bien montré ici. Face au succès littéraire, les adaptations au cinéma se font pressantes et Nabokov se refuse à l'idée qu'une jeune fille pouvait être mise à l'écran dans ce rôle ou cette jeune fille subit à la fois des violences physiques et mentales de la part de celui qui devient son beau-père.

D'autres voudront profiter aussi du succès avec des chansons, jaloux du succès, profitant possiblement de failles juridiques. On se rend aussi compte grâce aux chiffres que note Véra Nabokov, que déjà l'auteur n'est pas le plus grand gagnant dans la chaîne de l'édition alors qu'il est tout de même l'auteur et donc le créateur de ce qui va beaucoup rapporter.

Dans ce carnet, j'ai aussi retrouvé un peu de Lolita, notamment pour les voyages du couple et des arrêts aux motels que l'on retrouve beaucoup dans le roman.

On se rend compte que Vera Nabokov est très fière de son époux, très protectrice et qu'elle ne souhaite absolument pas être dans la lumière. Ce n'est pas une épouse jalouse du succès de son époux, c'est au contraire un socle qui comprend le talent de son époux, est consciente de son talent et c'est presque un combat qu'elle mène pour qu'il puisse d'un côté se consacrer à l'écriture, mais aussi promouvoir la qualité de la plume de ce dernier.

C'est un livre très court à lire qui certes ne révèle pas vraiment des secrets autour du roman de son époux, mais qui montre l'engouement, le talent et les coulisses d'un chef-d'oeuvre !
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Ce journal tient les comptes du nombre de journalistes ayant cherché à contacter l'auteur, Vladimir Nabokov, pour obtenir de lui une interview suite à la parution de Lolita. Ce journal tient également les comptes du nombre de semaines où Lolita figure parmi les best-sellers américains de 1958, ainsi que des tergiversations concernant les droits d'auteur.

Malheureusement, l'autrice, Véra Nabokov, ne donne ni son point de vue sur le livre ni son avis concernant la notoriété soudaine de son mari. Elle ne développe aucune réflexion sur le livre ni sur les réactions qu'il a pu susciter à travers le monde. Elle constate, plus qu'elle ne déplore (par exemple l'interdiction de parution du livre en France - édition publiée en anglais par Olympia Press et quasi immédiatement censurée, puis traduite et publiée plus tard en français par Gallimard).

Véra s'épanche très peu, comme si elle savait d'avance que ce journal serait publié et lu. On sent une véritable retenue dans ses propos. de temps en temps, elle barre du texte, mais rien de compromettant.

Grâce à ce journal, on comprend surtout que c'est elle qui veille sur la carrière de son mari : elle répond au téléphone, elle le conduit, elle le protège des autres d'une certaine façon.
Mais contrairement à ce qui a pu être dit de ce livre, ce n'est pas du tout les coulisses de la vie d'un créateur, rien n'est dit sur le processus d'écriture, ni sur ce que Vladimir Nabokov a voulu transmettre avec ce roman.

Les passages que j'ai préférés sont certainement ceux où Véra retranscrit le réel lors de leurs voyages au coeur des Etats-Unis : sa discussion avec un gérant de motel antisémite, un dîner avec des amis, leur éditeur et leur fils qui raccompagne la femme de l'éditeur après un (très) long détour en voiture (!). Ces passages révèlent enfin quelque chose de la personnalité de Véra. Et c'était cela que j'attendais de ce journal.


Lien : https://telmalitteratures.bl..
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critiques presse (1)
Culturebox
04 octobre 2023
Le malentendu autour du personnage de Lolita, créé par le romancier Vladimir Nabokov, est apparu très vite, montre un journal tenu par la femme de l'écrivain, Véra.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
J'aimerais pourtant que quelqu'un remarque la tendre description de l'impuissance de cette enfant, sa pathétique dépendance envers le monstrueux Humbert Humbert, et son courage déchirant tout du long, culminant dans ce mariage sordide mais essentiellement pur et sain, et sa lettre, et son chien. Et la terrible expression de son visage lorsqu'elle est trompée par Humbert Humbert à cause d'un petit plaisir promis.
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Dit qu'il veut avoir dans son film « une vraie nymphette et un vrai H.H. (peut-être "Chaplin") ». V. s'est indigné: « Je ne leur permettrai jamais d'utiliser une vraie enfant. Qu'ils se trouvent une naine ! »
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