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Anne Sefrioui (Autre)
EAN : 9782251455259
600 pages
Les Belles Lettres (01/03/2024)
3.5/5   1 notes
Résumé :
J’ai mis la clé sous le siècle et j’ai claqué la porte.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le sixième et dernier volume de Ultima Necat, pour les années 1996-1997, est plus court que les précédents. On y retrouve des études, des observations et des satires du monde comme il va, et en particulier le développement de Homo Festivus, l'homme de la fête, qui aux yeux de Muray remplace le citoyen et l'humain d'avant et transforme les villes et la médiasphère occidentales en parc d'attractions dérisoire. Les grandes théories que l'auteur développera plus tard en d'autres volumes émanent de sa lecture attentive des journaux et de son attention extrême à l'actualité, qui remplace, en tant qu'ersatz, l'histoire proprement dite.

On comprend mieux aussi pourquoi ce volume est le dernier : l'auteur vient à bout de la composition de son roman, "On ferme", le publie enfin et en vient à parsemer son journal des lettres de lecteurs et de collègues sur cet ouvrage. Celles-ci sont assez rares, puisque Philippe Muray, en ces années-là, demeure un romancier confidentiel. Avec "On ferme" se clôt, semble-t-il, une période de sa vie consacrée au travail écrasant d'écriture de ce roman. Par ailleurs, il rassemble en volume ses premières chroniques critiques et publie aussi, aux Belles-Lettres, Exorcismes Spirituels I et II, qui, bien plus que le roman, le feront connaître du public comme lecteur, déchiffreur et analyste du monde contemporain. Lui qui se voulait romancier, il apparaîtra désormais comme un essayiste et un philosophe.

Une remarque pour finir : j'avais été frappé, en lisant les Exorcismes Spirituels, de l'éloge du catholicisme qui y est fait. Les horreurs contemporaines étaient souvent contemplées et jugées du point de vue de la tradition catholique (mais aussi avec les grilles du freudisme et de la littérature). Dans le journal, nulle trace de religion ni de catholicisme, comme si ce dernier n'était qu'un point de vue critique sur le monde, un instrument intellectuel qui n'engageait en rien la vie et la pensée de celui qui s'y réfère.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
6 septembre 1997.
Aux obsèques de Diana, j'ai vu la reine, flingue de l'opinion publique pointé sur elle, obligée de s'incliner sur le passage du cercueil de son ex-belle-fille (un peu comme les sans-culottes, si je ne me trompe, ont contraint Louis XVI à trinquer avec eux). J'ai vu tous les /hommes/ (les hommes ?) de la famille royale (Charles, Philip, les enfants de Diana et de Charles), à la suite du sinistre, du diabolique frère de la défunte, forcés de suivre le convoi, pris par surprise et obligés de marcher, entre deux haies de badauds, alors que rien de semblable n'avait été prévu par le protocole, dans une atmosphère sourde de lynchage à blanc qui rappelait, deux siècles plus tard, le retour forcé de Louis XVI à Paris, le 6 octobre 1789. C'est surtout l'air égaré du prince Philip qui m'a ému. Lui qui, dans toute sa vie, n'a probablement pas déambulé une heure à travers les rues de Londres, lui dont la stupide existence a toujours consisté à chasser le faisan, il était là, avançant comme un vaincu derrière le char de triomphe de Diana, entamant le chemin de croix de la monarchie anglaise.
Les Britanniques ont tapé sur la famille royale à coups de larmes. Ils les ont guillotinés avec le couperet de la compassion. La couronne est noyée dans un torrent de sanglots. C'est la Terreur du Coeur. Et des bouquets de fleurs. Et des cartes à jouer avec la Reine de Coeur.
"Les gens se sentaient coupables s'ils ne manifestaient pas leur tristesse, raconte un journaliste du Guardian. La semaine dernière, ceux qui jugeaient la réaction à la mort de Diana excessive tâtaient le terrain avant de se lancer dans une conversation pour savoir s'ils avaient à faire à un /croyant/ ou à un /apostat/." C'est moi qui souligne.
Diana, pour les Anglais, c'est la bonne monarchie, la monarchie à visage de conne.

pp. 336-337
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Philipe Muray n'a pas eu droit de son vivant à l'attention que son talent aurait justifiée. Mais un comédien a contribué à le venger. Savez-vous de qui il s'agit ?
« Exorcismes spirituels » de Philippe Muray, c'est à lire en poche chez Tempus.
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