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EAN : 9782752911506
416 pages
Phébus (18/04/2019)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
« Combien de fois me suis-je préparé à mourir, et combien de fois ne suis-je pas mort. »Un écrivain hongrois qui vit à la campagne décrit mois après mois le cours d’une année. Il se demande si c’est la dernière, il revisite ses souvenirs, écrit le présent au fil de son passage.Né en 1942 à Budapest, Péter Nádas est considéré, depuis Le Livre des mémoires (1998, Prix du meilleur livre étranger), comme l’un des plus grands romanciers de son époque, auteur d’une œuvre ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le je et le nous, l'arbitraire de nos choix, le charme d'une anecdote, toujours au seuil de la fiction, et de la réflexion et surtout les effleurements du désir. Dans cette série d'essais mensuels, menés telle une déambulation, Péter Nádas offre un accès direct à sa pensée complexe, aux liens toujours latents entre ses histoires, à ses souvenirs. Ce livre d'une grande finesse a un fort pouvoir évocatoire tant Almanach paraît toujours parler d'autre chose et reflète ainsi l'état du monde et surtout une panique diffuse.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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critiques presse (2)
LeMonde
24 mai 2019
Dans ce dense roman autobiographique, le grand écrivain hongrois retiré à la campagne, loin de Budapest, mêle à son quotidien le passé et la mort.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Liberation
20 mai 2019
Méandres infinis de l’introspection, perspectives inattendues, attention extrême portée aux rapports de force : nous sommes bien dans un livre de Péter Nádas.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (52) Voir plus Ajouter une citation
Ironie rime avec distance. Seule la distance permet de juger, de jauger. Et rien ne séduit davantage que l’attention qu’on nous porte. À m’en frapper la tête contre les murs, car il m’avait jaugé ; à m’en laisser séduire une fois encore, car il m’avait porté attention.
Ainsi était-ce, avait-ce été. Bien qu’en cette nuit du mercredi au jeudi mon rêve concernât plutôt l’avenir, comment ce serait. Enveloppé de ces nuages gris aux remous fébriles, il en parlait comme il se doit. Sans il y avait, pas d’il y aura possible.
Froides, austères, réduites au strict minimum, telles furent ses funérailles, mais il y avait foule. Là où l’on ne voue pas de culte à la mort, et où le cortège éploré, l’épaule chargée du défunt, ne se répand pas en prières ineptes, en psaumes chantés infailliblement faux ; là où l’on ne drape pas de noir les chevaux, où nulle procession ne traverse la chère ville maudite derrière un affût de canon, un corbillard aux roues grinçantes ; là où le glas ne sonne pas, où les mottes de terre gelées ne tambourinent pas sur le couvercle des cercueils au fond des fosses, où les coups de canon, les salves de fusil ne tonnent ni ne crépitent ; là où jamais le ciel ne s’entrouvre de douleur, ni le voile du Sanctuaire ne se déchire par le milieu ; là où le vent n’arrache pas les bannières ni ne vous lance aux yeux les flammes démesurées des flambeaux, des forêts de cierges – on ne voue pas de culte à la vie. Son linceul profilait sa silhouette. Rien d’autre. Nous le savions là.
Il ne disait rien.
Pourtant je lui répondis, eh bien soit, je vais me souvenir.
Face à face avec son absence, je lui parlai, sans rien me dire de plus. C’était là son ultime requête, sa dernière commande non moins personnelle que tout ce qu’il avait fait dans la vie. À force d’exiger, de prier, de contraindre, de brusquer, de charmer, de supplier, il tirait de toi ce que toi seul aurais pu en tirer. Il savait ce que tu savais, mais, ainsi partagé, ce savoir prenait une tout autre tournure.
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N’empêche, la liberté sacrifiée n’est plus la liberté. Y renonçât-on ou la sacrifiât-on dans l’intérêt d’elle-même. Il faut donc tout autant que d’autres personnes ne renoncent en rien à leur liberté individuelle, la liberté nationale fût-elle en jeu, afin que, loin de toute collectivité, cet idéal que d’autres sacrifient dans l’intérêt collectif continue à vivre. Sans de tels individus, la société deviendrait tout aussi incurable.
Dans les sociétés de masse où nous vivons, cette question ne se pose même plus sous son angle pratique. Seuls quelques historiens ou historiens de la littérature la décortiquent encore, par habitude et train-train. Car dans les sociétés de masse, les rapports humains ne se fondent pas sur la liberté mais sur le possible, pas sur le nous mais sur le moi, pas sur le sens des choses mais sur leur degré d’utilité. Voilà pourquoi il faudrait que chaque jour ouvrable et férié je persiste à dire : nous, nous, nous.
Ma liberté d’action cesse là où commence la tienne. Seul un critère préside à nos relations : l’adaptation. Tu t’adaptes, je m’adapte. C’est ainsi que, pour les membres des sociétés de masse bien rodées, tout ce qui peut se faire devient vrai du même coup, et, vice versa, passe pour faux dès qu’infaisable. Entre les concepts de liberté et de totale liberté d’action, la différence disparaît tout
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Face au crime, la narration ne peut donner l’absolution. Elle ne donne que des images. Et plus le crime commis tombe dans l’excès, plus le narrateur se fend d’images outrancières de châtiments attendus, lesquels châtiments, faute de toute éthique, n’ont toujours pas le dernier mot. Hajas connaît le sentiment de culpabilité, il joue sans répit à prédire le verdict vengeur, mais il ignore le dernier mot.
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Seule une technologie partout accessible sur terre et permettant de réagir en direct, de manière interactive et personnalisée, permettrait de donner à la télévision un visage humain, une échelle à nos mesures. Il faudrait qu’à tous les titres d’un banal journal de vingt heures débité à la troisième personne – untel a été tué, x et y se sont rencontrés, tels ou telles autres ont détourné, négocié, incendié, reçu, bombardé, livré, légiféré, violé, pillé, assassiné – je puisse, disons, réagir à coups d’images et de mots d’une force tout aussi imparable, sur ma propre chaîne accessible aux quatre coins du monde et où gros titres et rubriques se déclineraient à la première personne du singulier, comme quoi je suis tombé amoureux, je me sens heureux, ma fille est née, notre cerisier se couvre de fleurs, le strudel est bon ; ou même : je redoute un peu, beaucoup, terriblement de mourir, regardez donc je vais me pendre, toutes vos paroles respirent le mensonge, je mène une existence malheureuse, des crétins négocient avec des crétins, rien à me mettre sous la dent et vous vous empiffrez, voyez comme je poignarde, couteau de cuisine en main, mon amour infidèle.
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Lorsqu’on vit dans l’autre moitié de l’Europe, on ne se méfie jamais assez, de soi-même surtout, puisqu’à chaque instant on peut devenir un insurgé, un terroriste ou un tyran, et que pas un jour ne passe sans qu’on ne perpètre telle entorse ou tel attentat contre l’ordre établi.
Je me dressais là, pétrifié, dans l’attente fatale qu’on me démasque ; or le policier n’en menait pas plus large. En ce nouvel instant, la frayeur de son regard effaré en dit long sur le gouffre béant qui séparait en moi le conditionnement aux lois du conditionnement à la vie elle-même. L’effroi dans ses yeux surpassait peut-être le mien. Je n’y comprenais rien. On y lisait la frayeur du « mon Dieu, si jamais… », et non pas cette supériorité monstrueuse en vertu de quoi sa vérité à lui, l’agent de police, laminait toutes les autres. Si son chien m’avait déchiqueté la gueule, eh bien il me l’aurait déchiquetée, et basta. Du reste, il aurait très bien pu. Le suspect, ici, c’est moi, et lui me suspecte. C’est la loi. Il en est le gardien. Son chien aussi. Être suspect est un délit. Même si je suis innocent.
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