AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Alice Hureau (Traducteur)
EAN : 9782379270567
305 pages
Atelier Akatombo (05/11/2020)
3.58/5   25 notes
Résumé :
Celui que ses clients ne connaissent que sous le nom du "détective de Susukino" (le quartier des plaisirs de Sapporo) a son QG dans son bar préféré. Un jeune homme lui demande de retrouver Reiko, sa petite amie étudiante qui a disparu. Le détective découvre que l'affaire est liée au meurtre, dans un love hotel, d'un ancien serveur de maison close et que Reiko a abandonné ses études et se prostitue. D'autre part, il apprend que Monroe, une autre prostituée de ses con... >Voir plus
Que lire après Le détective est au barVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
3,58

sur 25 notes
5
3 avis
4
7 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
"- Désolé.
- Tu n'as pas à t'excuser.
-Pardon ?
- Non, rien… Enfin si, c'est seulement qu'il ne faut pas utiliser le mot "désolé" pour remercier quelqu'un ou réclamer un service… Mais bref."

Flânant dans le quartier de Susukino à Sapporo, le narrateur se remémore une affaire qui lui avait été confiée quelques années plus tôt, au milieu des années 1980, "avant l'amendement en 1985 de la loi réglementant les établissements de plaisir, quand les maisons closes de type "soaplands" étaitent encore appelées "bains turcs" et que le sida n'étaient qu'une étrange maladie d'origine inconnue réservée aux homosexuels américains."

Ce jour-là, alors qu'il commence sa soirée au Keller Ôhata, il est abordé par le seul autre client de l'établissement, un jeune homme probablement étudiant à l'université d'Hokkaido. le jeune homme le supplie de retrouver sa petite amie, disparue depuis quatre jours.

A force de supplications et d'airs de chien battu, il finit par convaincre le narrateur d'accepter cette affaire, très simple à première vue.

Mais dès ses premières investigations, notre détective constate que cette disparition intervient dans le même temps que le meurtre d'un serveur de maison close dans un "love hotel".
Il doit ménager son jeune client, terriblement anxieux et agaçant, et poursuit son enquête, lorsqu'il est agressé très brutalement par une bande de jeunes gens dont il est permis de supposer qu'ils ont été dirigés en sous-main par la pègre nipponne.

Le fin limier de Susukino parviendra-t-il à élucider la disparition de la jeune fille, à découvrir qui a tué le serveur de maison close, à comprendre si les deux évènements sont liés ou non, et à trouver qui peut bien lui en vouloir au point de le faire tabasser à la sortie d'un ascenseur ?

Voilà un personnage qui ne manque pas de piquant.
Son truc à lui, c'est tout d'abord et avant tout de traîner d'un bar à l'autre jusque très très tard dans la nuit, de boire beaucoup beaucoup trop, seul ou accompagné d'un pote de beuverie, de jouer aux jeux d'arcade, ancêtres des jeux vidéos dans les salles à l'époque prévues à cet effet, ou bien à Othello avec le barman du Keller Ôhata, son QG.

Il sait aussi régler les problèmes d'extorsion et de débiteurs qui se disent impécunieux, pour lesquels il est souvent sollicité.
Et bien qu'il s'habille de telle sorte qu'on le prend facilement pour un yakuza, il ne peut pas les sentir et n'a pas la moindre considération pour eux.
Il n'est jamais avare d'un bon mot, au point de la ramener quand ce n'est pas le moment, ce qui peut lui attirer quelques inimitiés. Et contrairement à ce qui est indiqué en quatrième de couverture, il n'est pas en reste non plus pour une bonne baston.

Bref, s'il n'est pas exactement le digne héritier d'un Philip Marlow ou d'un Sam Spade, il sait retenir l'attention et mener son monde par le bout du nez dans les rues de Susukino, entre deux virées dans tous les bars du coin, pour résoudre l'affaire qui lui a été confiée voire bien davantage.
Soulignons qu'à l'époque, au siècle dernier donc, il n'y a pas de téléphone portable et que le seul moyen de joindre notre fin limier c'est de passer par ses bars favoris…

C'est donc un bon moment de lecture qui m'a permis de faire connaissance de ce détective qui traîne dans les bars.
À ce jour, malheureusement, c'est le seul volume traduit en français d'une bien longue série écrite par Naomi Azuma depuis 1992 et dont trois autres tomes ont fait l'objet d'une adaptation au cinéma.
Bonne pioche pour l'éditeur Atelier Akatombo, une maison qui aime la belle ouvrage et dont les livres attirent l'oeil par leur visuel soigné, spécialisée dans les mauvais genres nippons, dont j'espère qu'elle pourra nous régaler d'autres traductions des enquêtes imaginées par Naomi AZUMA !

Commenter  J’apprécie          170
Après le polar coréen en début d'année, 2020 se termine avec une nouvelle découverte : le polar japonais via le Détective est au bar de Naomi Azuma, traduit par Alice Hureau. Bonne pioche : le livre décoiffe et t'embarque là où tu ne t'y attends vraiment pas.

Car tu comprends vite qu'à Susukino, le quartier chaud de Sapporo, on est loin de l'image d'Épinal du Japon bien lisse et bien propret. Ici, les Love Hotels et les Date Clubs pullulent, la prostitution y est omniprésente et sous surveillance de rabatteurs, eux-mêmes à la solde des triades yakuzas locales. L'alcool et le jeu complètent le tableau. Petit garçon, passe ton chemin, et laisse la place à notre Détective.

Spécialisé dans le recouvrement rapide et lucratif de créances douteuses, le job lui laisse le temps pour ses deux autres passe-temps favoris : la bibine (toujours plein, jamais bourré !) et le jeu. Et de temps en temps pour une vraie enquête, comme ici pour retrouver Reiko, subitement disparue de chez Harada, son neuneu de petit ami, pendant que dans le même temps un crime se déroulait au Joy Château, mêlant des acteurs du monde de la nuit en lien avec Reiko. Rien à ajouter au pitch : lis le livre !

Ce qui surprend et fonctionne immédiatement, c'est l'atmosphère drôle, barrée, loufoque créée par Azuma. Si tous les codes du noir sont présents, il en bouscule d'autres : son privé est atypique, très jeune, trop imbibé pour être efficace, trop régulièrement bastonné pour être crédible, a priori peu corruptible malgré les possibilités qui s'offrent régulièrement à lui de croquer sa part d'enveloppes ou de jolies pépées qu'il croise.

Mais c'est justement ce personnage de privé-narrateur-sans nom (devenu récurrent ce qui laisse augurer de futures traductions) qui fait le sel du roman et rafraîchit les codes d'un roman noir rythmé par un taux d'alcool dépassant constamment les 0,5 grammes tolérés. Il a tout du privé US des 50's, que l'on aurait croisé avec un peu d'Axel Foley pour la bravade et de Mr Bean pour la loufoquerie. Il en devient attachant et fil conducteur d'une histoire aux multiples personnages, qu'un index bienveillant et bienvenu aide régulièrement à resituer.

À découvrir donc, pour sortir un peu des codes habituels !
Commenter  J’apprécie          210
Des clichés que l'on importe du Japon émane un curieux sentiment de dignité et d'ordre associé à une culture où l'harmonie et l'équilibre seraient les maîtres-mots à l'image de ces jardin zens à la fois structurés et dépouillés qui contribuent à alimenter ce sentiment. Mais le pays prend une toute autre allure en parcourant les artères de Tokyo et autres métropoles avec leur pluie de néons et de décibels provenant des commerces, des arcades de jeu, des discothèques et autres bars à hôtesse. Cette déferlante de bruit et de fureur imprégnée d'une certaine désinhibition, on peut la trouver bien évidemment dans la culture manga mais également au détour de la littérature noire explorant notamment le monde de la nuit à l'instar du roman de Naomi Azuma, le Détective Est Au Bar, dont l'action se déroule à Susukino, le red light district de la ville de Sapporo davantage connue pour ses stations de ski qui ont accueilli les jeux olympiques de 1972.

Dans le quartier chaud de Sapporo, tout le monde connaît le détective de Susukino, dont le quartier général se situe au comptoir du Keller Ôhata où il a ses habitudes. Entre deux parties de carte et une consommation surabondante de cocktails corsés, il rend quelques services aux belles de nuit du quartier ainsi qu'aux patrons de bars des alentours contre un pourcentage des dettes récupérées. Travaillant en dilettante, il lui arrive parfois d'effectuer quelques recherches le contraignant à sortir de son établissement favori, ce qui déplait fortement à ce détective fainéant et gouailleur qui n'a d'autre envie que d'échanger ses considérations avec les barmans et clients du bar. Pourtant lorsqu'un jeune étudiant débarque pour faire part de son inquiétude au sujet de la disparition de sa petite amie, le détective au grand coeur va fournir quelques efforts. Croyant à une simple fugue sans conséquence, il va parcourir les rues enneigées du quartier afin de retrouver la jeune femme dont il découvre rapidement le lien avec le meurtre d'un client d'un love hôtel qui travaillait comme serveur. La situation se corse lorsque le détective se fait prendre à partie par une bande de jeunes délinquants qui auraient des liens avec la pègre locale. A mesure qu'il progresse dans ses investigations, il se rend compte que l'affaire tourne autour de yakuzas qui ne plaisantent pas lorsque l'on fourre son nez dans leurs affaires.

Avec le Détective Est Au Bar, Naomi Azuma nous propose d'explorer le monde interlope du quartier chaud de Sapporo en découvrant toute une galerie de personnages plus ou moins troubles qui le compose à l'exemple des barmans, des rabatteurs, des patrons de bar et des hôtesses croisant le chemin de ce détective atypique dont l'atout principal est de posséder un carnet d'adresse conséquent lui permettant de nager dans les eaux troubles de ce cloaque qu'il connaît parfaitement. Au fil d'une enquête assez classique sur la disparition d'une jeune femme et du meurtre d'un serveur dont on retrouve le cadavre dans un love hôtel, ce détective dont on ne connaît ni le nom, ni même le prénom va également croiser le chemin de petits truands névrosés que l'on désigne sous le nom de chimpira ainsi que des gangsters, d'une plus grande envergure toute relative, affiliés aux yakuzas qu'il abhorre, même s'il adopte un look vestimentaire assez similaire. On accompagne donc cet enquêteur dans ses investigations en parcourant les rues enneigées de ce quartier chaud où de petites lanternes signalent les bars à hôtesse afin d'attirer les clients en goguette désirant s'encanailler. Dans cette atmosphère particulière que l'auteur restitue avec beaucoup de réalisme et une certaine affection on apprend à connaître ce personnage attachant qui abuse du whisky japonais et ingurgite les cocktails comme du sirop en enchaînant les rencontres dans d'étranges bars où gravite toute la faune locale du quartier. Outre sa connaissance des lieux et sa propension à consommer de l'alcool plus que de raison on appréciera le regard caustique que le narrateur/enquêteur porte sur son entourage ainsi que son humour parfois sombre dont on ne saisit pas toujours la portée et les particularismes. Et puis il y a ses rencontres plus viriles où le détective encaisse les coups dans une succession de bagarres endiablées où il rend coup pour coup.

Polar détonant dans le paysage de la littérature noire japonaise, le Détective Est Au Bar est un curieux roman à l'intrigue à la fois classique et échevelée qui nous permet d'entrevoir un autre aspect méconnu du Japon et de sa vie nocturne.


Naomi Azuma : le détective Est Au Bar (Tantei Wa Bar Ni Iru). Atelier Akatombo 2020. Traduit du japonais par Alice Hureau.

A lire en écoutant : Amazon de Earl Klugh. Album : Dream Come True. 1980 Capitol Record, LLC.
Lien : https://monromannoiretbiense..
Commenter  J’apprécie          130
Mais quel personnage hors normes ! Ce détective est tout simplement extra ! Attention vous risquez de devenir addict, c'est mon cas… Joueur, nonchalant, un brin sarcastique et légèrement alcoolique… On serait en droit de se demander ce que cela peut bien donner mais ce détective là -dont on ne connaîtra jamais le nom- n'en est pas moins très fin et professionnel même s'il se considère plutôt comme un amateur donnant un coup de main occasionnel. Son QG ? le bar Keller Ôhata. Son réseau d'informations? Tous les barmans du quartier de Susukino à Sapporo et leurs clients. Sa méthode ? …. Mais en a-t-il seulement une ?
Ce qui m'a plu dans cette histoire ce n'est pas tant l'enquête en elle-même que le milieu dans lequel notre cher détective évolue : love hotels, prostitution, trafics en tout genres gérés par des yakuzas, ici ça ne rigole pas ! Et pourtant on se marre, c'est complètement barré !
Ah !!! qu'il est difficile de laisser notre héro, je n'ai qu'une hâte : le retrouver ! Car figurez-vous que le plus excitant dans tout ça, c'est que ce livre est le premier opus d'une longue série qui je l'espère sera publiée prochainement en France.
Commenter  J’apprécie          80
Lu dans le cadre du Hanami Book challenge 2023

Une enquête policière tarabiscotée avec un détective particulier. L'histoire se déroule dans les années 80, ce qui ne manque pas de piquant à plusieurs niveaux dont celui de la communication : le héros communique en passant par ses bars préférés pour laisser des messages ou savoir si son informateur peut s'y trouver. On y trouve un détective porté sur la boisson, qui s'habille comme un yakuza même s'il déteste la pègre, et qui a le don de se fourrer naturellement dans des situations pourries du fait de son fort caractère. En plus, il n'est pas très porté sur l'hygiène et a du mal à maintenir des relations sérieuses avec sa "régulière" qui l'attend pour manger pendant tout le récit. Je l'ai trouvé franchement antipathique, et somme toute une sorte de copié-collé du cliché de détective américain, sauce japonaise. Côté intrigue, le petit-ami de la disparue apparaît comme un vrai casse-pied que le détective va plus ou moins ménager. Quand il aura élucidé le mystère, il aura au moins la gentillesse de ne pas lui raconter que sa copine se prostitue. Avec cette affaire, on en apprend beaucoup sur le milieu de la nuit et la facilité avec laquelle les jeunes filles japonaises se prostituent pour gagner un peu d'argent, avec beaucoup de naïveté en arrière-plan. le meurtre dans le love hôtel et la pègre s'en mêlant, on a un tableau assez réaliste du monde nocturne japonais des années 80. Quant à l'histoire de Monroe, je suis restée sur ma faim. On a l'impression que le détective a un passé avec elle qui n'est pas tout à fait dévoilé ou qui pourrait l'être dans les tomes suivants. J'ai trouvé les deux intrigues entremêlées assez embrouillées. C'était mon premier roman policier japonais des édition Atakombo, j'en ressors un peu déçue. J'essaierai un autre auteur de la collection pour me faire mon idée. En résumé : Un roman policier au parfum nostalgique d'un Japon des années 80 avec un détective dont on a du mal à suivre la logique.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je pris une petite douche, puis inspectai mon anatomie et mes vêtements. Mon visage n'était pas trop amoché. Aucune blessure sur mon corps n'était visible excepté quelques contusions. Mon costume gris était seulement froissé, mon manteau avait perdu deux boutons. Rien d'autre à déplorer concernant mon physique. Quant aux dégâts psychologiques, ils étaient notables, ce qui était toujours le cas dans les rixes avec un tel dénouement. J'en vins même à parler tout seul pour exorciser mon dépit à l'égard de cette bande d'avortons.
Commenter  J’apprécie          70
Il y a quelques temps, je flânais dans le quartier de Susukino, à Sapporo. C’était avant l’amendement en 1985 de la loi réglementant les établissements de plaisir, quand les maisons closes de type soaplands étaient encore appelées bains turcs et que le sida n’était qu’une étrange maladie d’origine inconnue réservée aux homosexuels américains.
Commenter  J’apprécie          20
Écoute, je suis pas alcoolo, je suis dépendant à l'alcool. C'est pas la même chose.
Commenter  J’apprécie          92
Son visage était bien connu d’une partie de Susukino. Rien de tel que de l’avoir dans l’équipe pour lancer un date club. C’était une fille pétillante. Elle avait travaillé dans plusieurs établissements et augmentait ses tarifs à chaque fois qu’elle changeait de club. Elle laissait un petit mot dans bon nombre de cahiers de notes à disposition dans les chambres des love hotels. Elle écrivait toujours la même chose, avec son style d’écriture aux caractères arrondis : Monroe est venue ici ! ♡
Commenter  J’apprécie          00
Je raccrochai. Ce que j'aime avec le téléphone, c'est qu'on peut se séparer de ses amis sans faire un signe de la main, se retourner et s'en aller.
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : romans policiers et polarsVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus

Lecteurs (64) Voir plus



Quiz Voir plus

Les mangas adaptés en anime

"Attrapez-les tous", il s'agit du slogan de :

Bleach
Pokemon
One piece

10 questions
886 lecteurs ont répondu
Thèmes : manga , littérature japonaiseCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..