L'ingénieux M. Sampath

Srinivas, un presque quarantenaire, père de famille, est quelque peu mis en demeure par son frère aîné de savoir ce qu'il veut faire dans la vie. Il a une illumination, et décide de fonder un hebdomadaire, l'Etendard. Il va pour le faire dans la ville de Malgudi. Il trouve à se loger, louant à un vieil homme riche et très avare, qui dissimule son avarice sous le prétexte d'ascétisme. Et enfin, après de nombreuses difficultés, trouve un imprimeur, un certain Mr. Sampath, qui prend très à coeur les intérêts de son client. Mais après quelques temps, Mr. Sampath annonce que ses ouvriers se sont mis en grève illimitée et se lance dans le monde du cinéma, dans lequel il entraîne Srinivas, qui devient de rédacteur scénariste.

Un pur délice. Sans doute le livre le plus franchement drôle parmi ceux que j'ai lu de Narayan. L'incroyable Mr Sampath, l'ancien comédien inassouvi, véritable illusionniste, qui fait croire ce qu'il veut aux gens est le moteur du roman, mais chaque personnage est croqué d'une façon tendre, amusée mais avec un certain mordant. le monde du cinéma donne lieu à des scènes inénarrables, et la vie entre voisins dans un immeuble indien est aussi savoureuse au possible. Sans oublier quelques scènes de vie de famille, drôles et douces à la fois.

Un dépaysement culturel total dans ce roman indien publié en 1949.
Les situations des personnages, l'intrigue, le rythme de la langue, tout nous emmène à Malgupi (ne cherchez pas cette ville sur une carte) dans les années 1950.
Le contexte est mis en place avec beaucoup de précision, ce que j'ai trouvé un peu long dans la première partie du roman, d'autant plus qu'on y retrouve beaucoup d'éléments autobiographiques, présents également dans les Mémoires d'un Indien du Sud de l'auteur.
Lorsque les péripéties s'accélerent, on découvre une fantaisie et une inventivité souvent très drôles, qui ont parfaitement traversé les années. On entend également des échos lointains de certaines situations des autres romans de R. K. Narayan, comme un clin d'oeil que j'ai accueilli avec plaisir.

Drole. et si fin
Un petit bonheur