Alors que ce court roman avait tout pour me plaire, sa lecture est une déception.
Il y a un gardien de phare, une histoire d'amour, une île isolée assez mystérieuse et un avis de
Luis Sepúlveda sur la quatrième de couverture précisant "Beau, étrange et inquiétant, ce texte nous offre une merveilleuse description de la nature abrupte du bout du monde."
Tous les ingrédients sont donc réunis mais la sauce n'a pas prise.
Le narrateur devient gardien de phare parce que son père marin ne veut pas qu'il prenne la mer, trop dangereuse. S'il n'apprend pas à naviguer à l'École de la mer, il sait tailler les mèches, laver vitres et miroirs, bien mélanger les huiles et interpréter les signaux de secours. C'est tout ce qu'on apprendra sur ce beau métier (trop peu de choses à mon goût).
Il est envoyé sur l'île de Ameland où les îliens sont plus menaçants qu'accueillants. Il tombe amoureux de Mareika la fille de l'ancien gardien de phare retrouvé mort, probablement assassiné.
Pour le couple, la menace est toujours là, même si les îliens doivent leur survie aux vivres livrées au phare et partagés. Les amoureux sont prisonniers mais ils réussissent pourtant à s'échapper.
Bon jusque-là ça va, même si on ne comprend pas cette hostilité d'autant plus qu'on n'a aucune idée de l'époque à laquelle on est. Il est bien précisé 80 mais ce doit être 1880 car il n'y a aucun moyen de communication.
Et puis, il y a une série d'incohérences, des explications alambiquées sur l'agressivité des îliens descendants de naufragés et de nombreuses redites.
Tout ça pour annoncer que Mareika est folle et que rien n'a existé. En fait, ils sont tous fous, prisonniers de leurs histoires sans aucune crédibilité vue la façon dont cela est raconté. La stratégie narrative instaure effectivement un malaise mais pour moi, surtout sur l'intérêt littéraire du texte.
Dommage, l'histoire d'amour en milieu hostile était prometteuse.
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