AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,96

sur 14 notes
5
2 avis
4
4 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
En conclusion, le recueil de nouvelles uchroniques Et si Napoléon… dirigé par Stéphanie Nicot pour commémorer les deux cent ans de la mort de Napoléon Bonaparte, possède des textes de très bonne facture. Parmi eux, mes trois préférés sont sans conteste ceux de Fabien Cerutti, de Silène Edgar et de Jean-Laurent del Socorro. Seul petit bémol : la majorité parle de batailles et au bout de treize textes, cela peut-être un peu lassant. Aussi, ceux qui sortaient de cette configuration (Silène Edgar ou Victor Dixen) ont été bienvenus. Seulement deux textes sur les treize n'ont pas eu mes faveurs ce qui finalement est peu.

Pour une chronique plus complète, rendez-vous sur mon blog :
Lien : https://labibliothequedaelin..
Commenter  J’apprécie          170
Voilà deux cents ans que Napoléon est mort. L'information n'a pas pu vous échapper tant la question de l'hommage à rendre ou pas au personnage a fait les gorges chaudes des chaînes d'info pendant plusieurs mois. N'étant personnellement pas fan du personnage (bien qu'adorant la période) et exécrant par dessus tout le « roman national » vendu par les historiens amateurs qui pullulent dans les grands médias (ah Franck Ferrand…!), je m'étais jusqu'à présent sagement tenue à l'écart des polémiques sur le sujet, de même que des nombreuses déclarations d'amour béates à ce grand homme qui aurait sauvé le destin de la France. Et puis voilà que l'imaginaire s'empare à son tour du sujet par le biais de cette anthologie dirigée par Stéphanie Nicot qui réunit ici treize plumes françaises parmi les plus talentueuses, de Jean-Philippe Jaworski à Fabien Cerutti en passant par Silène Edgar, Jean-Laurent del Socorro, Thibaud Latil-Nicolas ou encore Johan Héliot. La préface signée par la directrice de l'ouvrage aura fini de me convaincre : la volonté n'est pas ici de célébrer Napoléon mais de profiter du terrain de jeu exceptionnel que constitue pour des auteurs et autrices de SFFF les périodes révolutionnaires et impériales. Les points de vue adoptés par les différentes plumes présentes au sommaire de l'anthologie sont effectivement assez variés et, si certains ne résistent pas à laisser poindre leur admiration pour le génie tactique ou le grand visionnaire, la plupart des textes demeurent mesurés et cherchent au contraire à nuancer tant l'aura exceptionnelle qu'on a accolé au petit Corse que le bien fondé de ses décisions pour l'avenir de la France aussi bien que de l'Europe, et même des États-Unis. Les nouvelles sont ici classées en trois grands ensembles thématiques : le premier recense les textes relatant une victoire implacable (quoiqu'évidemment différente de celle véhiculée par l'histoire officielle) de Napoléon ; le second réunit les auteurs ayant imaginé un Empire perdurant bien au-delà de 1815 tandis que le troisième (plus conséquent) rassemble les textes imaginant un destin différent au général, et par conséquent à l'Europe toute entière.

La première grande partie intitulée « L'empire vainqueur » regroupe quatre textes de longueurs variables mais qui tournent presque tous autour des campagnes militaires de l'empereur, à commencer par celle de Russie. Avec « Au service secret de l'empereur », Laurent Poujois nous offre une première nouvelle bien ficelée mais un peu courte mettant en scène l'ingénieur Robert Fulton (inventeur du bateau à vapeur) et sa course folle pour fuir l'Angleterre afin d'entrer au service de Napoléon. L'auteur adopte les codes du roman d'aventure et d'espionnage classique, ce qui s'avère globalement efficace quoique trop peu développé. Jean-Claude Dunyach opte lui aussi pour un texte très court (et déjà paru dans un précédent recueil de l'auteur) et nous décrit dans « La dynamique de la Révolution » un Lavoisier passé au service de Napoléon et assistant à la bataille de Waterloo au cours de laquelle l'empereur a prévu d'utiliser plusieurs de ses innovations techniques. Là encore le texte est trop bref pour marquer durablement le lecteur (quatre pages…) mais la plume de l'auteur et l'ironie qui s'en dégage demeurent toujours aussi agréables. A l'inverse de ses deux confrères, Fabien Cerutti mise sur un format plus long avec « La nouvelle campagne de Russie ». Fidèle à ce qu'il a déjà pu faire dans « Le bâtard de Kosigan », l'auteur a compulsé une solide documentation et se plaît à jouer avec notre histoire pour lui faire prendre des chemins que l'on n'attendait pas. Si Napoléon est bien au coeur du récit, d'autres personnages sont également mis en avant à commencer par l'une des soeurs de ce dernier, Pauline Bonaparte, ainsi que le marquis De La Fayette. le choix de mêler enjeux européens et américains est intéressant, de même que la volonté d'atténuer le charisme du Corse en rendant sa soeur responsable (dans l'ombre) de ses plus grands succès, néanmoins j'ai eu un peu de mal avec le personnage De La Fayette que l'auteur dépeint ici comme le chantre de la liberté et de l'égalité et un ardent défenseur du peuple… Quand on connaît les prises de position du marquis à l'époque, on tique un peu. Johan Héliot reste lui aussi fidèle à ce qu'il a pu faire dans ses précédentes oeuvres, à commencer par la dernière en date (« Le grand siècle ») puisque, après avoir imaginé la rencontre entre Louis XIV et une entité extraterrestre, l'auteur se plaît ici à attribuer à la rencontre entre l'empereur et une créature toute aussi mystérieuse le succès (fictif) de la campagne de Russie.

La seconde partie, baptisée « L'empire toujours » réunit trois autres nouvelles qui figurent parmi mes préférées sur l'ensemble du recueil. La palme revient à Silène Edgar (d'ailleurs seule autrice de l'anthologie) qui nous offre avec « Tout se distille » une nouvelle rafraîchissante dans laquelle Napoléon et son empire n'occupent qu'une place marginale et s'effacent au profit d'une poignée de figures populaires, bien éloignées des considérations politiques qui se trouvaient jusqu'à présent au coeur des autres récits. le texte est bien écrit, l'intrigue bien ficelée, et la conclusion drôle et parfaitement appropriée. Thibaud Latil-Nicolas tire lui aussi son épingle du jeu avec « Crassus et Auguste », nouvelle dans laquelle l'empereur se retrouve à nouveau directement mis en scène mais dont la morale se révèle très éloignée de celle des précédentes nouvelles : parce qu'ils reposent sur un état de guerre permanent et sur l'extension infinie de leur puissance, « les empires ont pour seule vocation d'assister, un jour, à leur propre effondrement ». Là encore l'auteur se plaît à évoquer un scénario différent concernant le devenir de l'Europe au XIXe, et il faut admettre que les retournements d'alliances et les nouveaux enjeux dont il est question ici sont particulièrement convaincants. Jean-Philippe Jaworski nous offre pour sa part un texte aussi émouvant que référencé avec « Implacable Clio ». L'auteur y met en scène deux intellectuels du début du XXe siècle, Jean Giraudoux (écrivain, notamment réputé pour son ouvrage « La guerre de Troie n'aura pas lieu » et Gabriel Leroux (professeur d'histoire et d'archéologie mort durant la Première Guerre mondiale), tous deux entraînés malgré eux dans un conflit qui les dépasse sous la direction d'un empereur toujours aussi avide de conquête. le parallèle avec la Grande Guerre saute aux yeux et les nombreux clins d'oeil historiques et littéraires ne manqueront pas de ravir les connaisseurs, de même que l'excellente chute qui nous incite à voir d'un nouvel oeil un classique de la littérature.

Troisième partie de cette anthologie consacrée à Napoléon, « Quand l'Empire s'efface » rassemble les textes d'auteurs s'amusant à imaginer au général un autre destin que le sien. Pas d'empire, donc, ni de guerres de conquêtes mettant l'Europe à feu et à sang pendant des décennies. Alors quoi ? Raymond Iss et Jean-Laurent del Socorro ont eu l'excellente (et trop rare) idée de s'intéresser à Bonaparte non pas en tant qu'empereur mais en tant que général républicain. Car oui, Napoléon s'est d'abord fait connaître en menant plusieurs campagnes militaires au profit de la Révolution, avant de prendre définitivement son envol sous le Directoire dont il sera finalement l'un des fossoyeurs. Raymond Iss se plaît ainsi à imaginer dans « Le dernier rêve de Napoléon » un général certes talentueux mais n'ayant pas su tirer avantage de certains retournements politiques (notamment au moment de Thermidor) et qui n'a donc pas du tout eutla carrière qu'on lui connaît. Même parti pris pour Jean-Laurent del Socorro qui imagine dans « L'Horatius Coclès du Tyrol » une rivalité entre Bonaparte et un autre général au moins aussi talentueux et contemporain du Corse : Thomas Alexandre Dumas. On reconnaît bien là la patte de l'auteur, aussi bien dans le sérieux avec lequel il retranscrit la documentation sur laquelle il s'est appuyé que dans son souci de varier les profils de ses personnages afin de mettre en lumière des parcours atypiques. Armand Cabasson mise lui aussi, avec succès, sur l'originalité puisqu'il imagine un Napoléon vieillissant exilé depuis le début du XIXe au Mexique et endossant une toute dernière fois son costume de général pour offrir la victoire à une troupe de soldats étrangers oeuvrant pour l'Armée française. La nouvelle se concentre exclusivement sur le sanglant affrontement entre troupes française et mexicaine et marque aussi bien par la qualité de son écriture que par le choix de l'auteur de délocaliser l'action en Amérique centrale. J'ai été moins convaincue par les textes de Victor Dixen (« Cent Jours sans lui ») et Ugo Bellagamba (« Mémorial de Philae ») qui mettent en scène un Napoléon ayant été détourné de son destin par une rencontre avec une entité surnaturelle. le dernier texte (« Rêves d'égalité ») signé par l'auteur Michael Roch permet quant à lui d'évoquer brièvement la question du rétablissement de l'esclavage et de la politique coloniale de Napoléon mais la nouvelle m'a parue trop décousue et les personnages peu développés. Une très bonne posteface signée par Bertrand Campeis et Karine Gobled vient clore l'ouvrage et recense les différentes uchronies ayant été écrites sur Napoléon.

Pari réussi pour Stéphanie Nicot et les auteurs de cette anthologie qui échappe à l'écueil de la commémoration ou de l'hagiographie en proposant des portraits divers et nuancés de Napoléon et de son bilan. Les textes les plus critiques envers le personnage ou le mettant au second plan sont ceux qui m'ont le plus enthousiasmés (voir les nouvelles de Silène Edgar, Thibaud Latil-Nicolas, Jean-Philippe Jaworski), de même que ceux se focalisant davantage sur la période révolutionnaire (voir Jean-Laurent del Socorro et Raymond Iss) mais force est de reconnaître qu'il y en a pour tous les goûts et que l'ensemble est de très bonne facture. Avis aux amateurs d'histoire, donc.
Lien : https://lebibliocosme.fr/202..
Commenter  J’apprécie          160
Le pari pris par les éditions Mnémos et Stéphanie Nicot en 2021 reste un choix osé. Consacrer un volume de 250 pages à plusieurs récits uchroniques mettant en scène Napoléon Ier aurait de quoi susciter des commentaires désobligeants. Et pourtant, l'approche est habile.

Le format du livre est ici un bon compromis entre le format de luxe qui attire l'oeil et celle proposée : proche du beau livre, avec une première de couverture originale et tentante, des rabats intérieurs sobre, une quatrième donnant envie sans en révéler davantage.

Les noms des auteurs est un autre argument. Comme résister à un telle galerie : Fabien Cerutti, Jean-Laurent del Socorro, Silène Edgar, Jean-Philippe Jaworski, Johan Heliot, Thibaud Latil-Nicolas pour les auteurs les plus connus... C'est ici la fine fleur de la fantasy historique française et quelques auteurs reconnus de science fiction (française) qui sont ici retenus !

L'équilibre sera ici assuré entre fantasy, uchronique pure et dure, science-fiction, sans oublier les récits de fiction littéraire et écrits plus oniriques : il y en a vraiment pour tous les goûts et pour toutes les couleurs. Il sera même question d'espionnage ! Il est ici question de bien plus que Napoléon.

L'introduction est habile, tente un classement des oeuvres proposées mais peine à rendre hommage à ce travail habile.

Si ce recueil est particulièrement inspiré, il demandera toutefois une bonne connaissance de la période pour être apprécié à sa juste valeur. Mais qu'importe !

Et si Napoléon est une pépite ! A découvrir et à partager autour de soi !
Commenter  J’apprécie          120
En grand amateur de la période napoléonienne depuis mon enfance où je me faisais les batailles de Waterloo ou d'Austerlitz avec mes petits soldats, je me suis naturellement intéressé à ce recueil de nouvelles, dont la plupart sont écrites par des auteurs que j'apprécie beaucoup. le livre compte donc 13 récits, traitant directement ou de plus loin du premier Empire. L'ouvrage livre est comme les anthologies Mnémos dont nous avons l'habitude pour les Imaginales : propre, aéré, et ça se dévore très vite ! Avant chaque écrit on découvre en quelques lignes l'auteur et quelques unes de ses oeuvres.

Au service secret de l'Empire. Laurent Poujois nous fait vivre un court récit d'espionnage, dans lequel un agent français tente d'exfiltrer l'ingénieur américain Fulton, inventeur du bateau à vapeur et de la torpille. Sympathique, mais un peu trop rapide je trouve pour ce type de récit.

La dynamique de la révolution. Jean-Claude Dunyach nous propose un récit très rapide (un peu trop même), décrivant un Waterloo alternatif dans lequel un Lavoisier non décapité lors de la révolution ferait pencher l'issue de la bataille grâce à une invention détonante… L'auteur se débrouille pour placer plusieurs jeux de mots comme il en a l'habitude, et des anachronismes et autres dialogues croustillants.

La Nouvelle campagne de Russie. Fabien Cerutti imagine une histoire alternative de la campagne de Russie, surtout au niveau de son dénouement. Il redonne sa place dans le jeu politique à Pauline Bonaparte et l'imagine en diplomate discrète. le récit de la campagne en elle-même est très fidèle à l'histoire, on redécouvre les faits depuis l'invasion de la Russie jusqu'à la Bérézina. L'auteur joue avec ses protagonistes, et mélange histoire et fiction de manière très crédible, jusqu'à un final digne des meilleures scènes de siège. Un superbe texte que j'ai beaucoup aimé.

L'empereur d'un autre monde. Johan Heliot traite de la partie la plus dure de la campagne de Russie, le passage de la Bérézina. Il ajoute cependant une chose qui fait basculer le récit dans le fantastique. Une courte nouvelle entre le fan-service et le gros clin d'oeil, mais sympa à lire. Manque juste une petite apparition de Mac Ready…

Tout se distille. Bien loin des champs de bataille des précédents textes, Silène Edgar imagine une histoire sur les conséquences de la politique sous l'empire sur la population française. Un colporteur entouré d'une multitude d'enfants voyage dans une cariole fabuleuse, en vendant des élixirs de plante dans les villes qu'il traverse. le récit est touchant, plein de sensibilité, il montre la misère qui gagne le peuple suite aux campagnes militaires, et l'incorporation des plus jeunes pour aller combattre.

Crassus et Auguste. Thibaud Latil-Nicolas se lance dans un exercice prospectif très ambitieux, avec un point de divergence situé après la tuerie de la bataille d'Eylau : Napoléon, choqué par la boucherie de cette bataille, signe une paix qui va complètement remodeler l'Europe. Un récit un peu rapide, mais qui fait travailler les neurones, et propose une démonstration de politique fiction passionnante.

Implacable Clio. Je ne sais pas si Jean-Philippe Jaworski avait échangé avec Thibaut Latil-Nicolas, mais comme lui il a imaginé un Empire qui dure longtemps, jusqu'à retomber dans une guerre… Ici elle est mondiale et on assiste à un nouveau débarquement allié dans les Dardanelles. Sauf que les Français débarquent avec des prussiens (alliés depuis 100 ans), contre les turcs appuyés par l'armée anglaise (ennemie de plus de 100 ans donc !). La plume de l'auteur nous décrit une bataille violente, sanglante, diablement fidèle aux faits historiques que l'on connait.

Le dernier rêve de Napoléon. Raymond Iss nous propose un double récit enchâssé, l'un traitant d'une vie alternative de Napoléon, depuis son enfance jusqu'à son ascension vers le pouvoir qu'il n'arrive pas à conquérir, et de l'autre un rêve sur le déroulement de la bataille d'Austerlitz. J'ai eu un peu de mal à entrer dans le récit qui demande plus de connaissances historiques que les autres textes du livre pour pleinement en profiter.

L'Horatius Coclès du Tyrol de Jean-Laurent del Socorro. L'un des textes que j'ai le plus apprécié dans ce recueil. Il est très bien construit, et propose une histoire alternative vraiment décalée, dans laquelle le général Dumas (le père du père des 3 mousquetaires), militaire noir relégué malgré ses qualités au rang d'outil dans la véritable histoire, se retrouve à remporter les victoires de Napoléon à sa place, et à vivre son destin… Un récit qui m'a bluffé, replaçant dans le récit quelques uns des crimes de guerre commis par le futur empereur au proche orient.

Cent-Jour sans lui. Victor Dixen nous propose une courte nouvelle dans le registre fantastique, touchante, avec un empereur qui profite d'une paix qu'il n'a jamais connue.

Dernier soleil – Armand Cabasson. un auteur que je n'avais pas encore lu, mais qui nous relate un épisode dans la pure tradition du récit guerrier de siège, dans la veine d'une revisite de l'attaque du Fort Alamo par les Mexicains. Assez ludique, on sent bien que l'auteur joue avec son empereur retraité qui rempile pour une ultime bataille.

Mémorial de Philae – Ugo Bellagamba. Cet auteur inventif, que je ne lis pas assez, imagine que le consul Bonaparte a trouvé bien plus que la gloire lors de la bataille des Pyramides. Un récit très étonnant, qui replace Napoléon au centre de la grande horloge qui régit le rythme des temps divins de l'Égypte.

Rêve d'égalité – Michael Roch. Un récit qui traite de l'abolition de l'esclavage et de son rétablissement sous l'Empire. Un peu difficile à suivre sans une bonne connaissance de l'histoire, il replonge dans le passé houleux de Haïti à l'époque.

Ce recueil de nouvelles est donc un très bon cru, il regroupe des textes très variés, qui font bien réfléchir et permettent de se transporter dans cette période de l'empire, ou juste avant, ou parfois après. Il explore des lieux communs, mais aussi des recoins plus ou moins sombres de l'époque napoléonnienne. Il est évident pour moi que ce livre s'adresse à des gens ayant déjà une certaine culture de l'époque, notamment au niveau géopolitique. C'est peut-être le seul bémol, le livre ne sera un plaisir de lecture absolu que pour une frange réduite des lecteurs, beaucoup (moi y compris) risquent de passer à côté de certaines allusions, ne pas profiter de toutes les thèses des auteurs. L'occasion de se replonger dans les livres d'histoire ?
Commenter  J’apprécie          70
L'idée d'uchronies autour de Napoléon était bougrement séduisante, aussi n'ai-je pas fait preuve de grande résistance avant de craquer pour le livre. Finalement, pour être tout à fait honnête, la déception est au rendez-vous, une partie non négligeable des auteurs ayant choisi de prendre pour cadre des batailles. Et vas-y que ça te balance des noms d'officiers en vrac (tellement nombreux que l'on ne sait rapidement plus qui est qui ni dans quel camp), des manoeuvres détaillées à n'en plus finir (si bien que l'on décroche à la moitié)... de quoi rendre rapidement redondantes toutes ces pages de pif-paf-pouf, même en espaçant la lecture des nouvelles. Les enchaîner ? Impossible, sous peine de frôler l'indigestion. Après, on aime ou on aime pas, mais dans ces histoires-là, le côté uchronique se trouve réduit au minimum, puisque l'on se focalise sur l'action et non le contexte. La seule à avoir réussi à piquer un peu mon intérêt est « Dernier soleil », suffisamment aérée pour que l'on comprenne ce qui se passe tout en restant rythmée.

Heureusement, à côté de ça, on trouve tout de même quelques bouffées d'air frais : Laurent Poujois nous emmène au coeur d'une mission d'espionnage, Raymond Iss, Jean-Laurent del Soccoro (qui rend son personnage délicieusement détestable !) et Ugo Bellagamba prennent le chemin de la biographie fictive, Johan Heliot et Victor Dixen ajoutent une touche de fantastique à L Histoire tandis que Michael Roch lui préfère la SF. Mais le texte qui se démarque vraiment des autres, en mettant en scène des gens du peuple (et quels gens du peuple ! une famille vraiment pas comme les autres !), c'est l'excellent « Tout se distille » de Silène Edgar, qui illumine le recueil de sa présence. Il aurait fallu plus de textes comme ça dans cette anthologie !

Globalement, le bilan est donc mitigé pour moi : ça manque cruellement de variété, et à moins de connaître sur le bout des doigts les figures de l'époque et les lieux des batailles, on est beaucoup trop souvent largué. J'espérais découvrir le monde tel qu'il aurait pu être autrement, pas enchaîner des scènes de baston où seul le décor et les belligérants changent. Il y avait pourtant matière... Une belle occasion manquée.
Commenter  J’apprécie          60
Et si Napoléon… dirigée par Stéphanie Nicot et publiée chez Mnémos. Dans ce livre treize uchronies sur l'épopée Napoléonienne. Tantôt l'empire est victorieux, tantôt il est purement et simplement effacé de l'histoire. le personnage controversé de Napoléon se prête ici à l'uchronie, mettant en exergue ce qui doit l'être et critiquant vertement ses erreurs tactiques et humaines.
C'est un recueil que j'ai trouvé hyper intéressant. Quelques nouvelles sortent évidement du lot, je pense notamment à celles de Fabien Cerutti, Jean-Laurent del Socorro, Thibaud Latil-Nicolas ou encore Jean-Claude Dunyach. Les autres n'ont cependant pas à pâlir de la comparaison. C'est avant tout un recueil subtil, érudit et harmonieux. Un livre à lire assurément !

Lien : https://librairiealacroiseed..
Commenter  J’apprécie          40
Napoléon fascine, Napoléon divise. Napoléon est aussi une figure récurrente dans l'uchronie, comme le montre cette anthologie dirigée par Stéphanie Nicot. Ce recueil propose treize nouvelles chroniques qui traitent d'une façon ou d'une autre de l'épopée napoléonienne.

Le résultat est globalement très réussi, même si certaines nouvelles m'ont moins plu que d'autres. C'est la loi de ce genre d'exercice, mais le bilan est très positif dans le cas présent.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (46) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4887 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}