Étrange roman, que
Les jambes d'Alice. Une sorte de roman d'amour sur fond de guerre civile au Tchad. Bon, parler d'amour est peut-être hâtif, par moment cela me faisait davantage penser à une obsession malsaine. Mais je vais trop vite. Alors que les conflits atteignent la capitale et que beaucoup cherchent à se réfugier ailleurs, un enseignant se retrouve à accompagner une de ses élèves vers une autre ville. Seul. le problème, c'est que depuis quelques temps cette élève, la fameuse Alice du titre, est l'objet de ses fantasmes. À en oublier femme et enfant. Ses jambes attirent l'envie (basketeuse oblige) mais tout le reste aussi, elle a tout de même dix-huit ans.
Jusque là, ça allait. L'auteur tchadien Nimrod m'a accroché. Quoique, en des temps troublés, je ne sais pas si des fantasmes à propos des jolies jambes d'une élève prendraient le pas sur ma survie immédiate. Ou peut-être, qu'en sais-je ? Après tout, la nature humaine est ce qu'elle est… Et ça a au moins le courage d'être honnête. Je tiens à préciser que, malgré le propos, jamais on ne tombe dans la sexualité vulgaire ni la violence gratuite.
Dans tous les cas, Alice n'est pas une charge, au contraire, elle se révèle une alliée importante, parlant le dialecte de la région où ils se trouvent. Ce pauvre enseignant, ayant étudié en France, est un peu déconnecté et la jolie élève lui est d'un grand secours. Les rôles s'inversent. Et quand le jeune homme fait preuve de volonté et cherche son plaisir sexuel ailleurs, Alice lui fait une scène. Quoi ! Il préfère se tourner vers une étrangère, une salope ? Je ne savais plus quoi penser, qui désire qui, ni ce qui est bien ou ce qui est mal. Même la fin du roman m'a laissé perplexe, je ne suis pas certain de l'avoir compris.
Quand j'ai refermé le livre, je ne savais pas trop quoi en penser. Oui, ce fut mon premier voyage littéraire vers le Tchad, le centre de l'Afrique. J'ai beaucoup appris sur cette région, moi qui n'en connaissais presque rien. Je me demande comment la guerre et les conflits, et l'influence de l'extérieur (à commencer par la France) l'affecteront dans les années à venir. L'écriture m'a plu également, surtout au début. Je ne peux pas l'expliquer mais je me suis senti interpelé. Ce narrateur à la première personne ? Ces phrases courtes ? Il y a plus mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus. Malgré tout cela, le propos ne m'a pas intéressé et je n'ai pas compris ce que je suis supposé retirer de cette lecture. Je ne m'attendais pas à une morale mais j'essaie de me mettre à la place de l'auteur et je me demande ce qu'il voulait communiquer.