AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782940666300
270 pages
Herodios Editions (02/09/2021)
4.25/5   2 notes
Résumé :
Arthur Grandin est un des seigneurs d'un nouveau monde où nous sommes tous connectés mais certains plus que d'autres. Directeur des récompenses et promotions exceptionnelles de l'AFNI, l'Agence Française de Notation des Individus, il aime son métier et répète souvent : e ah que ce monde est bien fait, prévisible et organisé s. Jusqu'au jour où il fait accidentellement la connaissance de Martin de Saint-Denys...
Que lire après La conversion d'Arthur GrandinVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
« Tous tombèrent d'accord sur le fait que l'Etat était l'unique responsable de cette situation. Il avait provoqué la colère du peuple par une politique injuste et arbitraire.

Il l'avait attisée avec des commentaires populistes et des querelles picrocholines. Il n'avait pas su prévoir qu'elle était sur le point de s'embraser. Et une fois que l'incendie s'était déclaré, il n'avait pas su l'éteindre. L'État devait payer. Mais comme dans le même temps on avait décidé d'apurer les dettes pour permettre à chacun de repartir sur de bonnes bases, ce même Etat n'avait plus un sou pour prendre en charge la reconstruction. On se tourna alors vers les dirigeants des BOLA. qui étaient restés silencieux depuis le début de la réunion. S'il leur restait encore un peu d'argent et s'ils n'étaient pas traumatisés par ce qui leur était arrivé, accepteraient-ils de contribuer au redressement ? »

Les BOLA acceptent de contribuer ; l'état abdique au profit de Bubble, Opale, Logbook et Abalone.

Dans ce roman d'anticipation, Bubble contrôle l'éducation et le savoir grâce à son moteur de recherche, Opale maintient l'ordre avec ses objets connectés, Logbook administre la politique grâce à sa connaissance précise de toutes les opinions et Abalone gère le commerce.

Tout est merveilleux : les trains arrivent à l'heure, le métro doté de iRame est propre, parfumé et climatisé, les toilettes publiques sont accueillantes et les rares pollueurs aussitôt dénoncés sur les réseaux sociaux. L'orde règne, la santé est nettement améliorée depuis que l'alimentation de chacun est attentivement pesée et imposée par l'IA (Intelligence Artificielle).

Les robots libèrent une grande partie de l'humanité des travaux pénibles et des taches serviles. Vanessa Lemiroire est honorée du prix Bubble de médecine pour son traitement visant à raccourcir les grossesses de trois mois, une aubaine pour les femmes qui n'ont pas de temps à perdre en enfantillages.

Arthur Grandin, Directeur des récompenses et promotions exceptionnelles de l'AFNI, l'Agence Française de Notation des Individus, aime son métier et répète souvent : « ah que ce monde est bien fait, prévisible et organisé ». Grace à l'AFNI, les excellents sont classés A, les très bons B, les bons C, les moyens D, les déplorables E.

Dans ce monde de performance et d'efficacité, de compétition et de prédictibilité où « nous sommes tous connectés mais certains sont plus connectés que d'autres » ces déplorables E ont une faible valeur ajoutée et les dirigeants des BOLA estiment, dans l'intérêt de l'humanité, qu'il est temps de lancer les programmes Atlas et Explore …

Dans ce contexte, l'Institut de la Seconde Chance (ISC) imaginé par Arthur Grandin pour re-qualifier les d'et les E n'est pas homologué par les BOLA et Arthur, accidenté en traversant le Quai des Augustins, fait connaissance de Martin de Saint-Denys, le petit grain de sable qui va bloquer les rouages des BOLA. Arthur vire sa cutie et entame sa conversion.

Féroce et jubilatoire, cette dystopie ne s'oppose pas à la technologie mais dénonce la main-mise des BOLA (GAFAM) qui monétisent nos vies. « On nous avait promis le savoir encyclopédique, vous nous avez apporté la désinformation. On nous avait promis la démocratie, vous avez imposé la surveillance généralisée. On nous avait promis l'égalité, vous avez créé de nouvelles aristocraties. On nous avait promis la gratuité, mais c'est notre attention qui fait votre fortune. »

Matthieu Noli analyse l'oeuvre d'Ayn Rand ( La grève : Atlas shrugged) qui est la bible des dirigeants de la Silicon Valley. « Les nazis exaltaient le surhomme ? Les BOLA applaudissent l'homme augmenté. Les fascistes se faisaient fort de s'emparer des hommes au berceau pour les libérer au tombeau ? Les BOLA conçoivent des algorithmes qui régulent la vie des gens du lever au coucher et même pendant leur sommeil. » Cette analyse hisse ce roman un cran au dessus de « Client mystère » qui montre les dégâts sans disséquer les causes.

Ne comptez pas sur moi pour dévoiler l'épilogue mais découvrez l'histoire d'un Don Quichotte contemporain qui oppose la fraternité des résistants à la toute puissance des géants du numérique.

L'analyse de Client Mystère
Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          590

Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Alors ce fut la crise.

Des townships de Johannesburg aux faubourgs de Moscou en passant par les villas miserias de Buenos Aires et les bidonvilles de Djakarta, des quartiers nord de Marseille aux banlieues parisiennes, d’innombrables foyers de frustration et de rage trop longtemps contenues crépitèrent simultanément. En l'espace de quelques semaines, le monde se transforma en un immense brasier où dansaient comme des flammèches les hooligans les plus excités. Toutes les digues avaient lâché.

Hommes, femmes et enfants, vieillards et impotents, tous se livrèrent à un carnaval de débauche d’autant plus furieuse que toute forme d'autorité avait disparu. On forniquait dans la rue, on mourait sur les trottoirs, on pissait sur les ronds-points, on brûlait des dépôts de bus, des entrepôts, des gymnases. C'était une houle ininterrompue de désordres, de violence et de cris. Car la crise n'avait épargné personne, contrairement à l'adage qui veut que quand les gros maigrissent, les maigres meurent. Tout le monde était ruiné.
Commenter  J’apprécie          260
- Tous ces livres qui n'ont pas « rencontré leur public », comme disent pudiquement les attachés de presse à leurs auteurs déconfîts, tous ces romans placés d'office dans une librairie de province mais relégués au bout de quelques semaines dans une réserve poussiéreuse, tous ces manuscrits qui n’ont pas été jugés d’assez bonne qualité par un comité de lecture implacable, tous ces héros perdus et toutes ces héroïnes oubliées sont précieux, affirme l'amoureux des livres. Ils sont le fruit d'un dur labeur. Les auteurs de ces lignes y ont mis tout leur cœur. Ils ont porté leurs ouvrages dans la souffrance ou dans l'exaltation. Ils ont tremblé le jour où ils les ont adressés à leurs premiers lecteurs. Mais ils ont dû renoncer à leurs rêves de reconnaissance littéraire. Ils y reviendront peut-être. En attendant, on les traite d'écrivains ratés et on leur assène qu'ils auraient mieux fait d'apprendre à coder. Nous ne sommes pas d’accord ! Nous exhumons ces trésors oubliés et nous célébrons leurs auteurs.
Commenter  J’apprécie          220
- Vous trois qui l’avez vécu, souvenez-vous du monde d'avant. Il a une teinte un peu sépia, comme une ancienne photo, n’est-ce pas ? Tout était beaucoup plus lent à l'époque. Y compris la politique. Les gens votaient, puis ils allaient acheter des poireaux au marché, boire un canon au comptoir et ils rentraient chez eux ronchonner en attendant les résultats qu'ils commenferaient le week-end suivant au repas de famille.

Bref, tout allait bien. Et puis internet est arrivé et là, tout est parti en sucette. Ce n’est pas qu'ils se sont mis à voter n'importe comment, puisque c’était déjà plus ou moins le cas auparavant. Mais les conneries qu'ils racontaient au bistrot ou dans les repas de famille, ils se sont mis à les dire à la planète entière. Cette audience mondiale les a rendus dingues. Logbook a rendu tout le monde hystérique.
Commenter  J’apprécie          220
- Je ne te cache pas que cela n'a pas été simple pour tout le monde. Certains avaient besoin de leur téléphone pour les soutenir dans les moindres détails de leur vie quotidienne, tandis que d'autres étaient incapables de tenir plus d'un quart d'heure sans cajoler leur écran froid. Mais ils ont fini par comprendre qu'on a tout à gagner à miser sur l'intelligence humaine, si fragile et défaillante qu'elle soit, plutôt que se reposer sur l’algorithme.

Opale veut nous faire croire qu'il nous fait gagner du temps avec ses applications, mais que faisons-nous des heures qui nous sont concédées si ce n'est passer encore plus de temps un téléphone à la main ?
Commenter  J’apprécie          270
Vous faites plus confiance à votre GPS qu'à votre sens de l'orientation pour vous déplacer. Vous consultez vos téléphones au lieu d'ouvrir la fenêtre pour savoir le temps qu’il fait. Vous confiez le volant à des voitures autonomes qui vous conduisent là où elles veulent. Et vous vous épuisez à suivre docilement des procédures dictées par des algorithmes implacables.

Le numérique vous rend dépendants comme des toutous obéissants et vous fait perdre un temps précieux que vous pourriez consacrer à vos proches. Toutes ces applications qui vous rendent la vie pratique sont autant de nœuds coulants qui vous étranglent et qui vous empêchent, sous prétexte que c’est plus simple et plus facile, de réfléchir par vous mêmes et d’agir en hommes libres.
Commenter  J’apprécie          192

Video de Matthieu Noli (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Matthieu Noli
Matthieu Noli - Quatre enterrements et un mariage .Matthieu Noli vous présente son ouvrage "Quatre enterrements et un mariage" aux éditions de Fallois.http://www.mollat.com/livres/matthieu-noli-quatre-enterrements-mariage-9782877067720.htmlNotes de Musique : Aldo Romano - Inner Smile - 4 Anny's Lulluby
Les plus populaires : Littérature française Voir plus
Livres les plus populaires de la semaine Voir plus


Lecteurs (5) Voir plus



Quiz Voir plus

Parfum et Cinéma

« Vous savez, on me pose de ces questions ! On me demande : "Qu’est-ce que vous mettez pour dormir ? Un haut de pyjama ? Le bas ? Une chemise de nuit ?" Je réponds : "Chanel n°5", parce que c’est la vérité… Vous comprenez, je ne vais pas dire nue ! Mais c’est la vérité ! » Quelle actrice se confie ainsi sur son parfum favori?

Marilyn Monroe
Lauren Bacall
Bette Midler

7 questions
16 lecteurs ont répondu
Thèmes : Parfums , parfumerie , parfumeur , fragrances , littérature , culture générale , mode , haute couture , adapté au cinéma , adaptation , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}