De retour à Porthladoc, où le café ouvert par Seb, l'Arc-en-ciel, tourne à plein régime et est devenu un lieu chaleureux qui brasse toute sorte de population.
Alex va avoir 18 ans dans quelques mois. En attendant, il fait profil bas, étudie pour décrocher une place à l'université dans un cursus que son père lui a choisi, travaille à nettoyer les bungalows dans l'entreprise de son père, et surtout, surtout, cache son attirance pour les garçons. Il se dit qu'une fois à l'université, loin, il pourra respirer et être enfin lui-même... plus que quelques mois à tenir, et ce nouveau café, en attendant, leur offre à lui et à ses amis un havre de paix et de tranquillité.
Quand il est venu aider à retaper le café, après le vandalisme homophobe dont il a été l'objet, il a fait la connaissance de pas mal de monde, et notamment de Cam, jeune paysagiste faisant partie de l'équipe de rugby locale. Et l'attitude très amicale du jeune homme lui laisse espérer plus...
A 23 ans, Cam vit sa vie sans contrainte, il vit en coloc avec un super pote, Wicksy, également rugbyman amateur, il aime son travail de paysagiste, il aime autant les hommes que les femmes, sans attaches, sans relations, ça il n'en veut plus après une expérience qui lui a laissé un goût amer. Mais ce jeune Alex, croisé lors des travaux de remise en état de l'Arc-en-ciel, lui fait éprouver des choses qu'il ne voulait plus ressentir.
Après un bref rapprochement, Cam remet les pendules à l'heure : Alex est trop jeune, il a ses examens à passer, il n'assume pas sa sexualité, ça fait beaucoup de choses à gérer, donc, ils ne seront qu'amis. Alex n'a pas le choix, même s'il ressent quelque chose de fort pour Cam, il se recentre sur ses études et tente de passer ses examens du mieux qu'il peut.
Sauf qu'Alex rate ses examens, premier drame familial. Et qu'il se fait attraper par son père alors qu'il fait une petite gâterie à un jeune homme rencontré sur une application (après tout, il faut bien qu'il passe à autre chose puisque Cam ne veut pas de lui), second drame familial, celui-là plus violent.
Alex se retrouve donc sans job et sans domicile et va se réfugier à l'Arc-en-Ciel, chez Seb, à qui il demande d'appeler Cam. Et quand Cam propose à Alex de l'héberger, ça risque de changer la donne de leurs relations, et il va falloir que chacun se pose les bonnes questions.
L'auteur nous propose cette fois de suivre Alex et Cam, dont nous avions suivi la rencontre dans le premier tome, avec une jolie romance plutôt douce, malgré des thèmes douloureux. Alex et Cam sont mignons tout plein, attachants et tendres, et c'est évident pour tout le monde qu'ils sont faits l'un pour l'autre, il faut juste qu'ils s'en rendent compte, enfin que surtout Cam accepte qu'il ne fera pas la même erreur avec Alex que celle qu'il a fait par le passé. Bref, une lecture agréable, sans grande surprise finalement, mais qui fait passer un joli moment, comme l'auteur sait nous les offrir.
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Alex n'a plus que quelques mois à attendre pour avoir 18 ans et partir à l'université, loin de ses parents, à ce moment il pourra enfin vivre ouvertement son homosexualité. Mais rien ne va comme il voudrait, Cam, le magnifique rugbyman qu'il aime se refuse à lui, sous le ridicule prétexte qu'il ne veut pas perdre son amitié, ses notes sont insuffisantes pour qu'il soit accepté dans les université où il avait postulé, et il est chassé du domicile familial par son père, politicien homophobe qui a découvert son homosexualité …
Cam, un paysagiste jardinier de 23 ans a éprouvé quelque chose pour Alex dès leur première rencontre, mais échaudé dans le passé il craint qu'en se liant trop il perde l'amitié d'Alex, alors il met les choses au point, ils resteront amis, pas plus … C'est vraiment compliqué la vie !
Nous retrouvons avec plaisir les Cornouailles et l'atmosphère accueillante du café-restaurant arc-en-ciel, l'écriture est simple, fluide et agréable, mais, même si c'est très cocoon, rien de bien original dans ce court roman de moins de 200 pages, nos héros passent leur temps à éviter de se déclarer jusqu'au dernières pages, ils sont cependant attachants, nous offrant une gentille romance pour un moment de détente agréable sans se fatiguer …
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— Ouais, exactement, soupira lourdement Cam. Même si j’aime bien Alex, je ne suis pas sûr de vouloir me retrouver au milieu de tout ça. Il n’a pas encore fait son coming-out, et il n’a pas l’intention de le faire tant qu’il vivra chez ses parents. Normalement, ça ne me gênerait pas. Je peux être discret. Mais si on gaffait ? Et si son père le découvrait ?
— Ouais, c’est sûr, mec, ça serait moche. Je ne te blâme pas de vouloir rester à l’écart.
— En plus, je pense qu’Alex a déjà assez à faire avec ses examens qui approchent et un connard homophobe comme père. Je ne crois pas que coucher avec moi rendrait sa vie moins compliquée. Je pense que je lui serais plus utile comme ami que comme petit ami.
— Qui a parlé de petit ami ?
— Oh ! Je déteste ce jeux. On finit toujours par offenser l'autre, qu'on lui donne plus ou pas assez.
Cam rit.
— Non, je m’en fiche. Promis. Je suis seulement curieux de savoir.
Au moins, le jeu donnait à Alex un bon prétexte pour détailler Cam. Sa peau était nette, ce qui voulait dire qu’il avait dépassé la puberté. Même s’il était rasé de près, une ombre suggérait qu’il pouvait se laisser pousser la barbe s’il le voulait. Alex supposait qu’il avait la vingtaine, mais impossible de dire s’il avait plus ou moins.
— Vingt et un, dit-il finalement, espérant que la différence d’âge entre Cam et lui soit plus réduite qu’il la soupçonnait.
— Nope. Mais tu n’es pas loin. Vingt-trois.
Six ans de plus. La différence d’âge n’était pas impossible.
Alex resta silencieux.
Le regard de sa mère passait nerveusement de l’un à l’autre.
— Allons, Martin, je suis sûre qu’on peut trouver une solution.
Avec un éclair d’inspiration, Alex lâcha :
— Je peux prendre un autre travail, travailler plus longtemps et suivre des cours par correspondance. Je pourrais étudier et gagner de l’argent. Je te paierai un loyer.
Même s’il était l’enfant d’un homme riche, il avait été élevé dans l’idée qu’il devait travailler pour gagner son argent de poche. À quinze ans, il avait commencé à travailler à temps partiel dans le parc de caravanes le plus proche que possédait son père. Maintenant qu’il avait dix-huit ans, ses parents n’avaient plus aucune obligation de subvenir à ses besoins, même s’ils pouvaient largement se le permettre. Alex ne voulait pas être redevable de quoi que ce soit envers son père. Il préférait dépenser l’argent qu’il avait gagné plutôt que dépendre d’eux. Il était évident que son père le voyait comme un fardeau. S’il gagnait assez, il pourrait peut-être déménager et louer son propre logement.
Entrer à L’Arc-en-Ciel était comme s’envelopper dans une couverture chaude et confortable. C’était si familier pour Alex, à présent. Il aimait être dans cet endroit qui avait été le seul où il avait pu être lui-même lorsque seuls ses meilleurs amis savaient qu’il était gay. La première fois qu’il était venu au café-bar-restaurant et était entré en contact avec d’autres personnes LGBT et leurs alliés, il avait ressenti de l’espoir pour l’avenir.
Ce matin-là, il sentait cette force le soutenir. Même si la situation avait mal tourné avec ses parents, et même si sur le papier sa vie était bousillée, il sentait qu’un avenir meilleur l’attendait. Au moins, plus rien ne l’empêchait de vivre pleinement ses préférences et d’en être fier. Le secret qu’il avait longtemps gardé avec crainte était maintenant révélé. Certes, pas de la manière qu’il l’aurait voulue, mais il se sentait soulagé de pouvoir assumer ses préférences au grand jour.
— Je ne sais pas. Il dit que c’est parce qu’il ne veut pas gâcher notre amitié, mais je n’en suis pas sûr. Peut-être qu’il s’est lassé de moi et qu’il ne me voit plus de cette manière. Peu importe les raisons, ça rend la cohabitation difficile parce que... Argh ! Hayden, il me plaît tellement ! Et c’est quelqu’un de tellement gentil. C’est comme de la torture d’être avec lui tout le temps, mais de ne pas pouvoir avoir ce que je veux.
À mesure que les mots s’échappaient de sa bouche, ses émotions se déversaient avec eux comme si un barrage avait cédé. Il ne s’était pas rendu compte qu’il les avait gardées enfouies jusqu’à cet instant. Son cœur était douloureux et ses yeux le brûlaient à cause des larmes qu’il refoulait.
— C’est trop dur.
— Merde, mec, je suis désolé.