Hygiène de l'assassin

C'est l'un de mes livres préférés ! Il est parfait, encore aujourd'hui, je me souviens de chaque passage, ce va-et-vient entre l'humour bien particulier d'AN, pour ne pas dire son cynisme, et la noirceur du personnage. Sujet original, abordé essentiellement par des dialogues. Même si je m'attendais un peu à la fin, l'auteure nous embarque dans un suspens qui nous tient bien en haleine tout le long du livre. le livre interroge sur le métier d'écrivain et la relation avec son public, ainsi que le rôle des journalistes, les ponts incontournables entre l'auteur et son public pour ne pas dire entre l'auteur et le succès. J'ai apprécié sa réflexion sur la vieillesse du corps et de l'esprit qui vous amène inéluctablement à la mort. Un livre que je conseille vivement !

J'ai beaucoup aimé!!! Les dialogues sont cinglants, les réflexions sont intéressantes. L'atmosphère bizarre et écoeurante qui se dégage peut laisser perplexe mais nous séduit un peu par son "non conformisme" justement. La fin reste mystérieuse, ouverte, et nous pousse quand même à la réflexion (qui est réellement Nina...) bien qu'elle ne soit pas "introuvable". J'aime décidément beaucoup Nothomb!

Prétextat Tach, écrivain très célèbre, Prix Nobel de littérature a 83 ans.
Il ne lui reste plus que deux mois à vivre. Ce personnage étrange a décidé d'arrêter définitivement d'écrire, après avoir écrit une vingtaine de livres remarquables.
Toute sa vie, Prétextat a refusé de parler au moindre journaliste mais maintenant qu'il est à la fin de sa vie, il accepte de s'entretenir en tête-à-tête avec cinq reporters.
Très vite, on identifie M. Tach comme une personne misanthrope, intolérante, acariâtre, irascible, misogyne et cynique. En effet, cet être obèse et infirme, sûr de sa personne et de son intelligence, se permet de remettre à sa place chacun des cinq journalistes venus l'interroger. Il conduit lui-même l'interrogatoire, ne supportant guère d'être interrogé sur sa vie privée. Il se rend compte qu'aucun des chroniqueurs n'a lu ses livres et qu'ils s'intéressent seulement à la maladie étrange qui le touche…
Er roman d'Amélie Nothomb qui décrit le rapport entre les journalistes et l'écrivain. On retrouve les joutes verbales propres à Amélie.

Un roman unique, insolent, abracadabrantesque, où Amelie Nottomb nous confronte, à travers la personnalité monstrueuse d'un grand écrivain obscène, au mensonge, au cynisme à l'orgeuil du génie littéraire, à la vulgarité de la suffisance, bref à tous les défauts humains poussés là à leur paroxysme, jusqu'à révéler l'essentiel, le vrai, l'humanité qui se cache parfois derriere la boue et l'ordure quotidienne affichée comme protection ultime de l'intime ! Passionnant, jubilatoire et tellement étonnant: à lire à tout prix !!!

J'ai été bluffé par la maîtrise de l'écriture de ce premier roman...Une profonde réflexion de ce qu'est l'écriture, presque un essai déguisé en huis-clos étouffant et surprenant d'érudition. le suspens est palpable, jusqu'à la dernière ligne et les personnages fascinants.

Un écrivain célèbre, à la veille de sa mort, est interviewé pas des journalistes. Il désarçonne les premiers. Mais le 4ème engage une lutte féroce en forme de pêche à la ligne au gros poisson pour lui faire avouer la vérité tragique qui a été au tournant de sa vie.
Le livre est une performance de joute dialoguée.
Cette joute démarre un peu mollement avec les premiers journalistes, puis se tend au milieu du livre.
L'épilogue surprend.
Derrière l'histoire se trouve en filigrane le refus de l'entrée dans l'adolescence et de passage à l'âge adulte. Sur le devant de l'histoire : le monde des écrivains et des journalistes.
Le style Nothomb est cru, l'étranglement est un question de cartilages….
Un bon livre de vacances qui, bien terminé par ce mystère du refus de grandir, renvoie le lecteur à la méditation.

J'aurai beaucoup de mal à classer ce roman dans une catégorie particulière. Et c'est ce qui fait son charme. Je le catégoriserait presque dans la catégorie des romans d'amour (j'insiste sur le "presque" car ce n'est pas au sens traditionnel du terme). En effet, on assiste dans cet enchaînement d'interviews, presque de l'ordre de l'absurde, à toute la folie d'un homme, un "génie" qui arrive à nous persuader, nous lecteurs, que cette folie dont il est atteint est en fait synonyme de raison, selon une logique implacable. Une folie raisonnée inspirée par les nobles sentiments d'un amour de jeunesse. Un premier amour, pur, métaphysique. C'est un roman à la fois si écoeurant et si juste. Finalement, à travers ce fameux Prétextat Tach qui semble si fou au départ, à travers son raisonnement, c'est l'individu, si prompt à déconsidérer ses pairs, à les oublier et à se déshumaniser finalement par ses relations artificielles avec ses semblables., qui paraît fou. Comme le montre cette citation qui pour moi reflète assez justement l'esprit du roman :

"Oublier quelqu'un : avez-vous songé à ce que cela signifiait ? L'oubli est un gigantesque océan sur lequel navigue un seul navire, qui est la mémoire. Pour l'immense majorité des hommes, ce navire se réduit à un rafiot misérable qui prend l'eau à la moindre occasion, et dont le capitaine, personnage sans scrupules, ne songe qu'à faire des économies. Savez-vous en quoi consiste ce mot ignoble ? A sacrifier quotidiennement, parmi les membres de l'équipage, ceux qui sont jugés superflus. Et savez-vous lesquels sont jugés superflus ? Les salauds, les ennuyeux, les crétins ? Pas du tout : ceux qu'on jette par-dessus bord, ceux sont les inutiles - ceux dont on s'est déjà servi. Ceux-là nous ont donné le meilleur d'eux-mêmes, alors, que pourraient-ils encore nous apporter "

Finalement, qu'en dites-vous ? l'assassin semble humain et l'humain semble assassin. Ne pensez-vous pas ?

Sans aucun doute, il s'agit pour moi du meilleur Nothomb !

celui qui m'a fait aimer cet auteur, et qui me rend indulgent pour les romans que j'ai trouvé moins bon !

Dialogue délicieux, immoral dans ce huis-clos original...

Un style tranchant, des répliques piquantes...

Que du bonheur ^^

Prétextat Tach, grand écrivain et prix nobel va mourir. Il reçoit une dernière fois quelques journalistes attirés par les propos sulfureux du personage. Aucun ne fait le poids et l'écrivain les renvoie tous assez rapidement
jusqu'à cette dernière journaliste. Elle a lu tous ses livres et a aussi enquêté sur toutes les zones d'ombre de sa biographie. Elle en a déduit que Tach a assassiné sa cousine dont il était amoureux alors qu'ils étaient encore tous les deux de jeunes adolescents. Tach finit par l'admettre en en faisant un geste théâtral et artistique, un geste libérateur. Il finira par convaincre la journaliste de lui infliger à lui cette mort en un ultime geste d'amour d'une femme qui ne sait plus vraiment à la fin qui elle est et ce qu'elle fait. Elle a gagné en dévoilant le côté obscur de l'auteur mais il a gagné en lui faisant l'assassiner par hygiène.

Jusqu'à présent, c'est celui qui me dérange le plus. Ce personnage principal me dégoûte et me donne presque envie de lâcher le livre. Mais si on tient le coup, on découvre une fin qui en vaut la peine et éclair tout le roman. Cette fin est remarquable et m'a complètement permis d'apprécier le livre.