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EAN : 9782919066186
220 pages
Editions du Caïman (09/01/2015)
3.42/5   12 notes
Résumé :
Castellac était un village apparemment tranquille jusqu'au jour où son maire est retrouvé raide mort dans la garrigue. Pénélope Cissé, officier de police du commissariat de Sète, va devoir fouiller dans le passé trouble du village pour retrouver l'assassin de Monsieur le Maire. Elle va être confrontée à quelques habitants pittoresques mais pas toujours très coopérants, protégeant leurs petits secrets et peu amènes à l'égard de ces « étrangers », les nouveaux habi­ta... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
« Les belges reconnaissants », voilà un titre bien curieux pour un polar rural, dont l'action se passe dans la garrigue héraultaise.
Au premier abord, le petit village de Castellac n'a rien à voir avec la Belgique. le maire du village, Ludovic Galliéni, héritier d'une longue lignée d'édiles, est une sorte de potentat local, dont le pouvoir est basé sur le clientélisme, le népotisme et, si nécessaire, dans les cas les plus extrêmes l'intimidation, voire la violence. Il est devenu très riche dans les années 40, sans que l'origine de sa fortune soit clairement établie: marché noir, spoliation de biens juifs??? Il vient de remporter une large victoire aux élections municipales, contre Marianne Grangé, jeune journaliste écologiste, qu'il a humiliée, autant par le verdict des urnes que par les propos tenus en public :
« -Mademoiselle Grangé, que cet épisode vous serve de leçon ! Reprit le maire. Vous et vos amis n'avez rien à faire à la mairie de Castellac, ne venez pas vous mêler de nos affaires qui ne vous regardent pas. On vous accepte au village, mais restez tranquilles ! Et maintenant mes amis, je vous invite à trinquer, à votre santé et à la santé de Castellac ! Et vous pouvez vous joindre à nous, Mademoiselle Grangé, on n'est pas rancuniers à Castellac ! »

A la fin de cette soirée électorale, alors qu'elle rentre chez elle, Marianne est agressée et violée par des séides du maire. Elle décide de ne pas porter plainte, sachant très bien avec quel peu d'empressement son affaire serait traitée par les gendarmes locaux. Elle déclare à Fred, son ami, qu'elle est sur le point de révéler un scandale qui va faire tomber Galliéni.

Quelque mois plus tard, le cadavre de Galliéni est découvert dans une combe par un berger. Il est entièrement nu, recroquevillé sur lui même, le dos lacéré et un collier de chien autour du cou. L'autopsie révèle que la nuit de sa mort a été l'occasion d'ébats sexuels débridés, qu'il a absorbé du GHB, et de la digitoxine, qui a causé sa mort. Bien sûr, Marianne est la cible de la vindicte villageoise, sa récente défaite aux élections lui donnant un mobile évident. Mais cette piste n'est pas exploitée, Galliéni et sa famille, malgré leur pouvoir et leur argent, ne font pas l'unanimité, et le pouvoir suscite bien souvent quelques inimitiés.
« Des tas de gens détestaient Ludovic et les Galliéni mais de là à vouloir tuer… Vous savez, l'histoire de nos villages est truffée de vieilles haines entre familles dont bien souvent plus personne ne connaît l'origine. On sait que les Untel et les Machin s'en veulent depuis toujours alors, quand on naît Untel ou Machin, on perpétue la « tradition », on ne se pose pas plus de questions que ça. L'entretien des vieilles rancoeurs est une activité qui prend beaucoup de temps par ici, c'est presque un jeu, ça occupe les esprits et les conversations. »

La Lieutenante Pénélope Cissé vient d'être mutée à Sète pour raisons disciplinaires (on n'en saura pas plus). A Castellac, tout ce qui vient de l'extérieur (du village, du canton ou du département) est suspect et pour le dire carrément, loin d'être bienvenu. Quelle riche idée a eu l'auteure de confier l'enquête à la sculpturale Pénélope, étrangère, femme, et noire de surcroît. Mais cette « princesse africaine » ne se laisse pas facilement démonter, et malgré des méthodes parfois un peu limite, elle a un instinct très sûr.
« Il y a quelque chose d'autre, Commandant… peut-être quelque chose de plus enfoui… une fissure quelque part, qui remonterait loin, très loin… le mur s'est écroulé mais la faille était ancienne… je suis en ce moment au milieu des décombres, je fouille dans l'histoire du mur… je ne suis pas loin de comprendre… murmurait Pénélope, perdue dans ses pensées. »
En plus de Pénélope, on trouve une galerie de personnages très bien dessinés. le scénario est rigoureux et l'intrigue très bien ficelée. Il nous faudra attendre le milieu du roman pour commencer à entendre parler des Belges, mais je ne vous en dirai pas plus, sinon que ce roman nous réserve quelques rebondissements du meilleur cru.

Ce roman n'a rien d'une pagnolade, même si l'on retrouve ici et là quelques pointes d'humour, pour que le récit ne soit pas trop noir. La scène que joue Pénélope, avec les osselets de l'ancêtre, au dépens de son crédule adjoint Dujardin, est particulièrement réjouissante:
« – Sé'ieux Toubab'! Toi pas te moquer! C'est les os de la main de mon ancêt'e, bouffé par un c'oc'odile en che'chant la vér'ité! Y sont magiques! Y vont pa'ler, c'est sû'! Dit-elle en lançant les osselets d'un air inspiré. »
Martine Nougué a l'oeil exercé dans l'observation de ses contemporains et sait trouver les mots pour les décrire. A ce propos, tout le roman est d'une réelle justesse, et j'ai eu l'impression qu'il se déroulait juste à ma porte. Dans le village où je vis maintenant, comme dans beaucoup d'autres dans cette région ou ailleurs, le « t'es pas d'ici » est monnaie courante et, j'en parle en connaissance de cause, il faut au moins une génération, si ce n'est deux; pour être accepté et intégré dans le collectif de la communauté.

L'auteure donne une image vraie de ces villages, et son mérite n'est pas mince d'avoir su éviter l'écueil de la caricature. C'est également l'occasion de pointer du doigt la bêtise et le racisme ordinaires. Il est d'ailleurs piquant de constater, en ces temps ou un nombre grandissant de nos concitoyens est démangé par le prurit identitaire et la tentation du repli sur soi, que la petite commune de Montbazin (alias Castellac) lors de la dernière guerre, a accueilli 340 réfugiés Belges, soit plus de 30% de sa population!
A ce propos je vous invite à visiter la page : http://www.memoiredemontbazin.fr/des-hommes/les-belges-reconnaissants/.
Une agréable découverte que ce roman, un très bon moment de lecture.
Et, si vous me permettez, encore un mot à l'auteure: Pénélope, reviens!!!

Éditions du Caïman, 2015
Lien : https://thebigblowdown.wordp..
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Pénélope Cissé, officier de police au commissariat de Sète, est chargée d'enquêter sur l'assassinat du maire de Castellac. En s'intéressant au passé du village, elle se confronte à des habitants peu coopérants, enclins au racisme et à la xénophobie. Au fil de son enquête, elle croise des chasseurs, un noyau de militants écologistes et une journaliste qui, tous, épiaient les moeurs de la victime.
Martine Nougué , avec une dose parcimonieuse d'humour, insuffle un nouvel élan au roman policier. Mieux, elle le dépoussière.
Elle nous dresse un portrait sans concession d'un village français soumis à l'hégémonie d'une famille, d'un clan. Un bastion où l'élu local se comporte en seigneur des lieux ; distribuant ses faveurs ou faisant régner la terreur.
Tout en subtilité, l'auteur dénonce les fléaux de notre société. L'intolérance, la xénophobie, la cupidité, la bêtise humaine, le racisme ordinaire sont autant de thème qui font la richesse de cette intrigue.
Mais pour autant la lecture de ce titre reste jubilatoire. Et que dire de son personnage de flic , la belle Pénélope Cissé! Iconoclaste cette jeune lieutenant d'origine sénégalaise croque la vie à pleines dents et ne s'en laisse pas compter.
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L'enquête de Pénélope Cissé , africaine et lieutenant de police à Sète , belle ville du Languedoc , ne va être facilité dans le pittoresque village voisin Castellac. Les habitants y sont chauvins , exclusifs et très fidèles à la famille Gallieni dont Mr le maire est le puissant représentant .....alors pour trouver le pourquoi de sa mort , Pénélope va promener sur les lieux sa force tranquille , sa bonne humeur et sa philosophie de la vie , parmi les gens du cru .

C'est que à Castellac , il y a des clans , les "autochtones" et "les étrangers" , et parfois entre eux la lutte est rude .Il y a aussi des secrets ,qui pèsent sur le passé du village .

Ce premier roman est une réussite et j'ai savouré sa lecture jusqu'au bout . D'accord , il résonne particulièrement en moi car j'ai longtemps vécu tout prés de Sète .Mais pas seulement. le personnage de Pénélope Cissé est très plaisant , grandement sympathique , et l'humour de certains passages est bien amené .
Dans les cent premières pages je me suis demandée ce que venaient faire les belges dans le titre et dans le livre ....et tout s'explique par la suite , d'une façon très claire et captivante . C'est bien raconté , c'est léger , et sombre à la fois , ça sent la garrigue et la poudre du fusil . Bref , une auteure à suivre dans l'avenir avec attention .

Je conseille vivement cette lecture;
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Les Belges reconnaissants est un polar qui met le doigt sur un fait historique, alors bien entendu tout est romancé, les personnages n'existent pas et n'ont jamais existé. Et même si on peut y retrouver certains climats de nos régions, tout sort de l'imagination de l'auteur.


Pénélope Cissé, est une superbe jeune femme d'origine Sénégalaise, flic avec un tempérament de feu. Peu de temps après les élections municipales, le maire fraîchement réélu d'un petit village est retrouvé mort. Pénélope se voit confier l'affaire, mais enquêter dans un village où les étrangers sont de trop, pour une femme de couleur, la tache est rude !
Il va falloir creuser avec intelligence, faire délier les langues, remonter sur trois générations afin de connaitre le fin mot de l'histoire !
Vous savez l'histoire de nos villages est tissée de vieilles haines entre familles dont souvent plus personne ne connait l'origine
J'ai aimé ce personnage de Pénélope qui est toujours sur le fil du rasoir, elle joue avec la loi, enfreint quelques règles pour arriver à ses fins. Elle aime la vie légèrement épicée comme serait un plat de son pays natal.

Et le petit plus ,qui est toujours pour moi important, a éveillé mon intérêt pour un fait historique qui ne m'était pas familier. L'exode oublié des Belges en France en 1940.

Un bon moment de lecture dans nos campagnes Françaises, avec des personnages du terroir.
Lien : http://lesciblesdunelectrice..
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Quel plaisir de lire de nouvelles plumes! Autant vous dire d'entrée de jeu que j'ai vraiment apprécié ce roman.

Pénélope Cissé, officier de police, mutée pour des raisons disciplinaires au commissariat de Sète, enquête sur le meurtre de Ludovic Gallieni, maire du village Castellac. Ce dernier est retrouvé avec quatre balles dans la tête. Ce petit village semble loin d'être serein car la haine et la méfiance des habitants se font sentir à l'égard de nouveaux arrivants. L'arrivée de cette commissaire va réveiller le passé trouble de cette ville.

" Vous savez l'histoire de nos villages est tissée de vieilles haines entre familles dont souvent plus personne ne connait l'origine."

Martine Nougué, nous décrit merveilleusement bien des personnages étranges et peu reconnaissants. Cette commissaire a une véritable niaque, n'a pas froid aux yeux même si certaines personnes lui manquent de respect car cette flic est africaine.

La "Négresse"? C'est ça que tu voulais dire mon gars? Ben, vas y, dis le! ricana une voix au fond de la salle.

Beaucoup de dialogues sont omniprésents dans ce récit assez choquants et directs. Martine Nougué emmène le lecteur dans une visite guidée pour ainsi découvrir les habitudes des villageois que ce soit à l'apéro ou au bistrot du coin mais la vengeance se fait sentir à bien des égards.

Avec un style d'écriture assez dense et rythmé, je me suis laissée entrainée dans cette histoire. Manipulation et machiavélisme sont au coeur de ce récit.

En ce qui concerne "les Belges reconnaissants", je vous laisse le soin de découvrir ce que signifie réellement ce titre car je ne voudrais pas spoiler l'histoire. A vous donc de procurer ce roman ensoleillé du Sud et de savoir qui sont ces Belges.

Lien : http://delphlabibliovore.blo..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Le clan Gallieni tenait les affaires municipales d’une main ferme, n’hésitant pas à user de méthodes musclées à l’encontre des indociles et des éventuels opposants, pressions d’autant plus fortes que les récalcitrants avaient été marqués du sceau de « l’étranger » ou pire, du « néo ». Marianne Grangé, l’étrangère en terre castellacoise, avait subi les foudres de Gallieni lorsqu’elle avait oser le défier, lui et son système, lors des dernières élections. Elle s’était épanchée sur l’épaule de la policière, légitimant la violence de son combat par la colère et le dégoût que lui inspirait cette république bananière locale qu’avec ses amis elle avait entrepris de dénoncer en réveillant les consciences villageoises. Pénélope avait été impressionnée par l’idéalisme de la jeune militante.
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Pénélope confirma gentiment l'information au gamin qui venait de l'apostropher avec la spontanéité naturelle de son âge.
- Alors vous êtes un jihaille ?
- Un quoi ?
- Un JI-HAILLE , qui fait la guerre, à la télé ! insista le gosse.
- Il veut dire un GI, gueula le papy qui n'en perdait pas une.
- Et pourquoi tu me dis cela, bonhomme ?
- Ben, parce que vous êtes un lieutenant et puis que vous êtes noire, comme les jihailles.
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…Mais enfin, Cissé, c’est quoi ce bordel ?? Vous vous rendez compte de ce que vous faites ? La moitié des notables de Castellac en garde à vue, c’est du délire ! Trois élus, le pharmacien, les piliers de la société de chasse, le clairon de la fanfare municipale et le garde-champêtre : vous n’y allez pas de main morte, il ne manque plus que le curé !...
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Il avait emmené Pénélope à travers les époques, sur les traces de Villon et des poètes maudits et lui avait donné les clés du royaume des mots. Elle lui avait conté les légendes de son enfance africaine, quand les griots n'étaient pas encore devenus des curiosités touristiques signalées sur les guides de routards.
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José Vidal s'assura que le lieutenant Cissé avait bien quitté la mairie avant de décrocher son téléphone.
- Allo ? ... Roger ?
- Oui, c 'est moi ! Tu l'as vue ? ... Alors ?
- Bon, c'est vrai qu'elle est canon. Mais putain, j'ai l'impression qu'elle va pas tarder à nous casser les couilles, celle-là aussi !
- Ben normal, c 'est une gonzesse ! - Ouais... En attendant, t'appelles les gars : mercredi soir on était tous à la grange de Francis. Soirée chasse. Compris ?
- Compris ! Et sinon, elle t'a dit quoi ?
- Pas grand-chose. Elle pose des questions. Encore une fouineuse !
- Ben normal, c'est un flic !
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