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4,15

sur 735 notes
Encore un roman de Naomi Novik que j'ai dévoré! Il faut dire qu'il a beaucoup pour lui, et que le suspense est bien mené dans cette histoire chorale qui se déroule dans une Russie fantastique peuplée d'étranges créatures amenées par la tempête, de démons flamboyant, mais gardant suffisamment de notre monde pour qu'on se demande toujours de quel côté du miroir nous nous trouvons. Les trois voix principales du récit sont trois jeunes femmes, Miryem, qui a pris la place de son père en tant que prêteur au village, Irina, fille d'un potentat local qui est prêt à la marier à n'importe quel homme violent, tant que celui-ci se révèle un choix qui augmentera son propre pouvoir, et enfin Wanda, fille aînée d'un paysan pauvre et violent, qui va venir travailler pour Miryem pour payer la dette de son père. Chacune à sa façon, elles refuseront de plier devant les cartes, mauvaises, que le destin semble leur avoir distribuées, et elles vont nous emmener dans une sacré cavalcade, toujours un rebondissement pour tenir le lecteur au bord de sa chaise!
J'ai aimé aussi l'effort de représentation de la religion de Miryem: ce n'est pas parce que c'est de la fantasy que cela n'est pas important et c'est très bien fait, très bien mêlé à l'histoire.
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Allez, après le semi-flop de Déracinée, je ne souhaitais pas m'avouer vaincue.
Filons pour la fileuse d'argent ! Saison idéale, ambiance hivernale slavisante avec contes russes que j'adore, là cette fois, je le sentais bien.

De quoi ça cause ?
De trois jeunes femmes, Wanda (pas le poisson - pardon, je n'ai pas pu m'empêcher), Irina et Miryem. Miryem est fille de prêteur, bien trop gentil avec ses obligés. L'argent ne rentre pas (c'est ballot pour un prêteur). Pour rembourser les dettes de sa famille, Wanda vient travailler avec Miryem, qui prend les choses en main. Mais à force de trop ramasser, elle attire l'attention du seigneur Staryk, avide d'or. Là voilà embarquée dans un pacte avec lui...
En parallèle, Irina se voit mariée au Tsar, qui est comme Joker : il a deux visages.
Le destin des trois femmes va se retrouver emmêlé dans de bien sombres histoires...

Alors, prenons les choses dans l'ordre. Parce que bon, vous avez vu la note, vous avez donc compris que la mayo n'a pas pris. Et pour le coup, j'ai trouvé des trucs vraiment problématiques.

D'abord le ressenti :
Ambiance hivernale : check. Par contre, niveau chaleur du récit à écouter au coin du feu : pour moi, 0. Je me suis caillé les miches pendant tout le bouquin, les persos sont trop pauvres pour allumer un pauvre feu, et j'ai trouvé ce froid glacial repoussant.
Personnages : froids comme la glace et rigides. Miryem ce n'est pas la fille avec qui j'aurais envie d'engager une conversation. Wanda est aussi passionnante qu'un poisson rouge dans un bocal et Irina... son évolution éclair (de la gamine timorée à la badass en chef menant son tsar à la baguette) ne m'a pas convaincue.
Histoire : histoire, mais quelle histoire ? sais pas, j'ai pas vu. A la moitié du bouquin, je me demandais quand Miryem allait arrêter de changer ses piécettes en or, parce que ça commençait à devenir lassant à la longue.

Voilà pour le côté subjectif. En fait, j'ai l'air d'être vache. Mais il faut dire que je n'ai pas donné toutes les chances à ce bouquin. Lu trop vite après Déracinée, et surtout, lu après le coup de foudre immense que j'ai eu avec La trilogie d'une nuit d'hiver de Katherine Arden. Toujours difficile d'embrayer après un énorme coup de foudre. Bref, la fileuse d'argent partait mal.


Pour les points plus formels et plus objectifs, j'ai relevé plusieurs problèmes effectivement.

D'abord, l'alternance des points de vue. Pour que ça marche, il d'abord faut pouvoir identifier qui parle grâce à un style et un langage bien spécifiques et propres à chaque personnage. Là, quelle misère pour discerner qui parle entre les trois jeunes femmes !
Ensuite, il faut comprendre pourquoi telle alternance, et quel intérêt de celle-ci. Les trois jeunes femmes, je veux bien. Mais pourquoi intégrer comme un cheveu sur la soupe un chapitre du point de vue du tsar, de la nounou ou du frère cadet de Wanda ? Je n'ai pas eu le sentiment que ça apportait grand chose, sinon de la cacophonie; Rien de pire pour un choeur.

Ensuite, récit choral au passé. Hum. Je me suis interrogée sur point. Qu'est ce que ça apporte ? Un témoignage ? non. Une immersion dans l'esprit des personnages ? Non plus, on est dans du factuel quasiment tout du long. Un aperçu sur un fait, du point de vue de plusieurs persos ? Oui, mais dans quel but, quel message et pour qui ?
J'ai eu la désagréable sensation que cette alternance chorale n'était créée que pour donner au récit le rythme que l'intrigue n'apportait pas. Sauf que ça ne marche pas fort bien, je n'ai pas réussi à rentrer dans le roman qui pour moi ne tient pas debout ainsi.

Et dernier problème : Les temps. Un récit au "je" et au passé doit clairement distinguer le temps de l'histoire et le temps où l'on raconte. L'histoire semble se dérouler sur plusieurs mois, on ne peut donc pas trouver des "maintenant" ou des "lundi dernier" dans la bouche des personnages qui racontent. Encore moins du conditionnel présent, ou du subjonctif présent dans les subordonnées du récit. Ce souci de temporalité conjugué à une concordance des temps malmenée amène ainsi une confusion entre les deux temps. Ca ne tenait déjà pas trop debout pour moi, là ça s'est complètement écroulé.


Bref, une grande perplexité encore une fois. Alors pourquoi j'ai mis 2 ? C'est vrai qu'à la lecture de ce retour, on pourrait se demander pourquoi je n'ai pas mis qu'une seule étoile.
Bah parce que mine de rien, je l'ai lu sans trop d'effort ce bouquin. Il m'a permis de m'endormir plus tôt le soir, j'aime bien la neige, j'ai aimé aussi les raclées que nos trois dames mettent de temps en temps dans la figure de leurs bonhommes mal dégourdis. le grand méchant je l'ai trouvé long à venir, mais il m'a beaucoup divertie par son côté bouffon (pas sûre que c'était l'effet recherché), et puis j'ai été ravie de le terminer.

Bon, j'ai tenté deux fois Naomi Novik, je sais qu'on dit "jamais deux sans trois", mais là non, ça va aller, merci bien.



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Gros coup de coeur pour ce nouveau roman de Naomi Novik.

J'ai retrouvé ce que j'avais adoré dans Déracinée : de superbes héroïnes, fortes et courageuses, un monde fantastique incroyable, de nombreuses influences historiques et littéraires, une histoire incroyable.

Nous suivons 3 jeunes femmes dans ce roman : Miryem, descendante d'une famille juive, qui sort sa famille de la misère en reprenant le travail de son père : prêteur. Elle le fait si bien qu'elle se fait repérer par l'effrayant roi des Staryk qui la met au défi de transformer son argent en or. Irina, de son côté, est la fille d'un duc qui la méprise, le jour où elle revêt des bijoux fabriqué à partir de l'agent des Staryks, le regard des gens qui l'entourent change, elle découvre quelque chose de fascinant lié à ses bijoux et son destin change du tout au tout. Wanda est quant à elle une jeune femme née dans une famille pauvre, qui tente de survivre à la violence de son père, elle va elle aussi se retrouver mêler aux destins des deux jeunes femmes.

Ces trois femmes sont très attachantes, chacune à sa manière, je pense que tout le monde peut se retrouver en elles. L'histoire est passionnante, on ne s'ennuie pas du tout et on a qu'une envie que l'histoire ne se termine pas trop vite. C'est un sans faute pour moi et j'espère que Naomi Naovik continuera à m'emporter dans ses mondes enchanteurs et cruels.
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J'avais beaucoup aimé Déracinée de la même auteure. Quand je suis tombée sur La fileuse d'argent à la bibliothèque, je n'ai donc pas hésité à l'emprunter. Au final, ce livre m'a moins plu, je l'ai trouvé assez long et un peu soporifique. Mais l'histoire était quand même vraiment intéressante, donc je ne regrette pas ma lecture, même si une version un peu plus courte m'aurait sans doute mieux convenu ...
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Voilà un roman un peu extraterrestre, qui met du temps à se mettre en place mais qui a quelque chose de fascinant qui le rend impossible à lâcher, dès les premières pages. On a là de la fantasy qui ressemble à un conte, ou peut-être un contre transformé en roman de fantasy, jouant sur les contrastes extrêmes : le chaud et le froid, la richesse et la pauvreté, l'or et l'argent, la neige et le feu, la vie et la mort. Chaque élément de ce roman trouve son pendant et il peut sembler manichéen au premier abord, mais rien de l'est dans cette histoire : le froid n'est pas si mortel, la haine n'est pas si catégorique, la mort n'est pas si définitive...
Bref, il m'est assez difficile de construire un commentaire sur ce roman assez déconcertant. J'ai parfois trouvé le temps un peu long mais au final, j'ai aimé faire ce voyage.
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Superbe lecture dont le charme a peut-être été renforcé par son écoute en audiolivre (version Lizzie disponible notamment sur Audible) avec trois excellentes narratrices, une pour chaque héroïne (plus quelques très bons narrateurs supplémentaires pour certains chapitres).

Je m'attendais à de la "fantasy" assez classique alors que l'histoire ressemble plutôt à un conte d'inspiration russe ou slave qui, sous les apparences traditionnelles d'un tel récit, tient un véritable discours féministe et est porté par des héroïnes fortes et complexes.

C'est donc pour moi une excellente découverte qui m'a donné envie de lire d'autres romans de Naomi Novik.
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Naomi Novik. La fileuse d'argent. 2018. Flammarion 2020. J'ai lu. 540 p. 5 étoiles.
Ce livre fait partie de ceux que je n'oublie jamais. Il s'inscrit profondément dans ma mémoire. Pas le texte, mais une expérience, une émotion. Une connaissance.
Un conte fantastique accessible aux adolescents aussi.
Cela parle aussi d'argent. Prêts, remboursements. Et il faut attendre le déclic magique pour verser dans un autre monde. Dans lequel découvrir qui on est (ses différences, ses capacités,…) la seule façon de survivre. Et aimer la seule manière de régner.
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Voilà une chronique qui ne fut pas simple à écrire. Je partais pourtant conquise tant j'avais adoré mon roman précédent de l'autrice : Déracinée. J'avais été emportée par le talent de conteuse de Naomi Novik, sa science de l'ambiance étrange et inquiétante, douce et dure à la fois et la tendresse qu'elle avait su mettre dans ses personnages qui transcendaient le manichéisme de ce genre d'histoire parfois. C'était un très beau roman, qui m'avait surpris en réveillant des éléments enfouis dans nos souvenirs, notre inconscient, parlant ainsi à notre coeur.

Malheureusement malgré son titre entêtant, son univers immersif et intriguant et sa plume toujours aussi belle, je n'ai pas eu le même coup de coeur. La faute notamment à un rythme vraiment très très lent et une plume comportant peut-être un peu trop de détails à la Robin Hobb, mais ici ceux-ci ne servent pas toujours à quelque chose contrairement avec l'autrice phare des dragons et des assassins. de plus, le texte est émaillé de nombreuses répétitions nuisant à la fluidité de la lecture.

Cependant, j'ai adoré retrouver un univers froid et chaleureux à la fois comme dans Déracinée. On est clairement dans le prolongement de l'ambiance de ce texte. On a à nouveau l'impression de replonger dans de vieux contes d'autrefois mais inconnus pour nous Européens, avec des paysages froids et hivernaux très âpres, des créatures fantastiques vraiment cruelles qui peinent à comprendre les hommes malgré leurs interactions. Les héros sont tels des personnages des Contes de Grimm mais en version peut-être encore plus sombres et rudes car leur vie dans ce décor n'a rien de simple. On est en plus en pleine société patriarcale qui est bien rude avec les femmes, héroïnes de l'histoire.

Car en effet, nous suivons un très un beau trio 100% féminin avec Miryem, petite-fille et fille de prêteur, dont le père a dilapidé la dot et mis la famille au bord de la faillite jusqu'à ce qu'elle reprenne les choses en main, puis la jeune campagnarde qui va tenter de sauver sa famille de la misère et va se mettre à travailler pour elle, et enfin Irina, la jeune princesse promise au Tsar. Avec elles trois, c'est une lecture très féminine et féministe que l'autrice propose de ce conte et de cette époque. le décor est rude car en plus de la froideur des paysages, s'ajoute la misère des habitants et la rudesse dont les hommes font preuve envers les femmes : filles ou épouses. 

Cependant, le fantastique se glisse peu à peu et apporte une belle touche de fantasy et d'épique avec des sentiments vraiment à fleur de peau dans ce beau cadre à l'ancienne. Néanmoins, cette belle fresque épique ne déploie son souffle que dans les cent dernières pages pour tout emporter. Avant, on se traîne une ambiance et un texte fort pesant où on est noyé sous les drames vécus par ces jeunes femmes. Alors oui, c'est intéressant comme portrait d'une époque et dénonciation du drame d'être une femme alors, mais c'est fort longuet à lire.

A l'inverse, au milieu de tout ce marasme, j'ai beaucoup aimé l'histoire de Miryem, cette jeune juive, chose assez rare en littérature fantastique, qui va attirer l'attention d'un ancien esprit : le Staryk. Celui-ci, vieil esprit lié à l'hiver, m'a fasciné par sa façon étrange et décalée de percevoir notre monde et nous les humains. Il a ainsi une relation originale et piquante avec Miryem, qui a une sacrée répartie. de la même façon, j'ai trouvé très bien écrite la relation entre la jeune Irina et le Tsar qu'elle va épouser et qui sera possédé. Celle-ci qui apparaissait bien falote au début, s'est révélée très forte au final, redressant la tête et s'affirmant. Ce sont deux relations et deux personnages féminins particulièrement bien écrits et travaillés avec une évolution pertinente et encourageante.

L'ambiance, elle, est pleine de mystère et de vérité à la fois. L'autrice nous décrit un quotidien rude et morne parfaitement crédible dans la Russie (?) de l'époque, et elle y adjoint une culture des esprits et des mystères proprement fascinante, qui tient bien le lecteur en haleine et qui semble presque palpable. Cependant, une fois le roman refermé, certains mystères restent sans réponse et c'est frustrant.

Ainsi, alors que Déracinée avait été un coup de coeur, La Fileuse d'argent fut une lecture plus difficile, la faute à un rythme lent auquel il faut s'accrocher et à une histoire où parfois il ne se passe pas grand-chose. En revanche, l'autrice parvient toujours à écrire de très beaux personnages féminins dont les évolutions et les rencontres me touchent, le tout dans une ambiance fantastique qui fait très contes à l'ancienne et qui donne un vrai cachet. On aime trouver en Fantasy aussi des histoires de femmes où l'on voit leur place autrefois et la façon dont elles luttent pour s'imposer et exister.
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Myriem est fille et petite-fille de prêteurs. C'est lorsque sa mère tombe gravement malade, qu'elle se rend compte à quel point son père fait preuve de gentillesse vis-à-vis de ceux qu'il oblige… Et va donc prendre sa place pour obtenir ce que toute la ville leur doit… C'est ainsi qu'elle rencontre Wanda, qui doit se mettre à son service. C'est ainsi, aussi, qu'elle attire l'attention du Roi des Staryk , le peuple de l'hiver, avide d'or, et qui la défie de changer son argent en métal plus précieux. C'est ainsi, enfin, que son chemin croise celui d'Irina, qui deviendra tsarine, grâce à l'argent des Staryk…
Ce roman est un petit bijou de conte moderne. C'est beau, c'est parfois longuet, mais c'est magique, merveilleux. Oui, il y a eu des moments où je me suis ennuyée, parce que ça manquait un peu de rythme, qu'il y avait des passages que je trouvais peu utiles ; oui, il y a eu des moments même où je me suis demandée où cette lecture allait m'emmener, parce que je ne comprenais pas l'intérêt des nombreux narrateurs… Mais, j'ai aimé cette lecture, malgré cela : on s'attache à ces femmes qui luttent, on s'intéresse au fond folklorique slave, on se questionne sur le traitement réservé aux Juifs, on plonge sans réserve dans cette atmosphère hivernale…. Un livre à lire à cette période de l'année, près d'un poêle ou d'une cheminée…
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Facile à aborder, ce roman est mené tambour battant, articulé intelligemment autours des trois héroïnes et d'une belle galerie de personnages secondaires. le conte est agréable, jamais mièvre et l'univers riche. La narration transpire une réelle bienveillance, un regard plein d'attention et d'affection de l'auteure envers ses personnages, les décors qu'ils traversent et les aventures qu'ils endurent. L'univers de l'auteure est riche et dense, les descriptions jamais ennuyeuses ou trop longues et finalement le roman se lit très vite en rebondissant rapidement d'un personnage à un autre sans tomber dans l'excès de cliffhanger haletants agaçants et trop mécaniques comme on peut parfois en rencontrer dans d'autres livres. La fin est un peu lente et convenue cependant, au moment où on passe du conte au conte de fée.
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