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4,15

sur 735 notes
Version audiobook excellente grâce aux différents lecteurs. Malgré des longueurs à certains moments de l'histoire, j'ai été charmée par ce conte moderne. Il explique à sa manière le combat entre les saisons chaudes et froides. le mélange entre les traditions slaves et les traditions juives est une réussite. Ce roman était dépaysant et tout à fait adapté à une lecture en hiver !
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L'hiver est le personnage principal de cette histoire, c'est pourquoi il est si agréable de lire ce roman de Naomi Novik en période hivernale. S'ajoute à ces descriptions hivernales, l'empreinte du folklore russe.
Les femmes dans ce récit sont au devant de la scène Myriem, Irina et Wanda, trois femmes , de condition sociale différente mais dont la condition de femmes est similaire.
On ne saurait parler de folklore, quel que soit le pays, sans parler de magie et de démons et ce roman a su mêler ces ingrédients qui font d'un récit un conte sans oublier la réalité et les conséquences de la société, ici féodale, mais qui fait écho aux sociétés contemporaines.
Une très belle histoire.
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L'histoire se déroule dans une région rurale imaginaire, inspirée d'un pays de l'Europe de l'Est à l'époque médiévale. Elle se développe autour de trois jeunes femmes issues de trois milieux très différents : Wanda, qui doit faire face à un père alcoolique et violent, et lutte pour extraire sa famille d'une très grande misère. Myriem, la fille du prêteur sur gage du village, qui décide de reprendre les affaires peu florissantes de son père. Et Irina, fille du duc, promise par son père à un homme étrange et détestable.

Dans ce cadre, surgissent peu à peu des éléments de magie. Les Staryks, peuple mystérieux qui vit dans un monde parallèle à celui des humains, font de rares et effrayantes apparitions en se déplaçant sur la "route blanche", passage magique qui traverse le pays et qu'ils sont seuls à pouvoir emprunter. D'année en année, la neige et le gel qu'ils transportent avec eux envahissent de plus en plus le monde des humains, enchaînant ces derniers dans un hiver de plus en plus long, menaçant leurs récoltes et leur survie.

Mais que les Staryks veulent-ils vraiment?

J'ai beaucoup aimé ce livre ! Je ne suis pas toujours fan des romans de fantasy, je trouve souvent les personnages un peu creux, les histoires un peu cliché. Mais j'ai trouvé qu'ici c'était fait très habilement. le récit peut se lire comme un conte, presque un récit folklorique et aussi un roman d'apprentissage centré autour de ces trois jeunes filles. Et l'ambiance est tellement unique qu'on oublie vite qu'on est dans un "roman de fantasy" pour tout simplement se laisser porter dans un récit qui ne ressemble à rien d'autre.

Le monde est construit très finement, avec des petites touches de description qui font qu'on à aucune peine à se l'imaginer et s'y croire.

Lorsque la magie intervient, c'est souvent au service du symbolisme et de la poésie, ce que j'ai trouvé aussi très bien fait. Certains passages sont très émouvants pour cette raison, on est presque dans le réalisme magique plutôt que dans la seule "magie pour de la magie".

Ce livre porte un message clairement féministe, en mettant des jeunes femmes au centre de l'action et en faisant ressortir leur ingénuité, leur courage et leur intelligence plus que leur apparence. Et qu'est-ce que ça fait du bien! J'avais peur que cet aspect soit un peu forcé, comme c'est la mode de mettre des héroïnes partout en ce moment... Mais pas du tout, j'ai trouvé ces personnages féminins assez réalistes et complexes pour qu'elles soient vraiment inspirantes.

Et puis les hommes ne sont pas absents de l'histoire, et même si certains sont représentés au début comme les "méchants", violents ou imprévisibles, au fil de l'histoire là aussi ça se complexifie, on finit par comprendre d'où ils viennent, qu'est-ce qui explique leurs actions... le message général est vraiment plutôt bienveillant.

Bref, un très agréable moment de lecture, une histoire qui se déroule a un rythme entraînant et révèle peu à peu son lot de surprises, des trajectoires qui s'entrecroisent habilement pour aller vers une résolution finale qui ne déçoit pas, des pages qui se tournent facilement. Je ne mets pas 5 étoiles car on ne peut pas dire non plus que j'ai trouvé qu'il s'agissait d'un chef d'oeuvre absolu. Mais je vois peu de choses à reprocher à ce livre, j'ai aimé son originalité et je ne me suis jamais ennuyée en le lisant.
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La fileuse d'argent m'a surpris car il s'agit d'un roman construit comme un conte. C'est assez atypique ! J'ai d'ailleurs très vite été embarquée dans l'univers que nous propose l'auteure ! Celui-ci est bien travaillé et l'ambiance fascinante !

On y suit principalement les points de vue de 3 jeunes femmes, ainsi que quelques autres par ci par là afin d'avoir une vision plus large des événements. Cette diversité est à double tranchant car j'ai trouvé que le récit manquait de dynamisme. Il y a des longueurs à cause d'un certain manque d'action et peu de dialogues sur les 2 premiers tiers du roman. J'ai même failli abandonner à plusieurs reprises ! C'est dommage car ce roman a un potentiel dingue !

L'auteure nous offre donc 3 jeunes femmes très différentes les unes des autres. Elles vont, néanmoins, se retrouver liées malgré elles et vont démontrer une certaine force, chacune à leur manière. Même si je ne me suis pas spécialement attachée à elles, j'ai adoré les voir utiliser leur intelligence pour évoluer, s'émanciper, malgré une société qui tente de les reléguer au second plan ! Cela apporte une petite touche féministe à l'intrigue !

Pour conclure, bien qu'il y ait quelques défauts notamment de rythme dans l'intrigue, je suis ravie d'avoir pu découvrir ce roman. J'aurais trouvé dommage de passer à côté de cet univers !
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La fileuse d'argent, c'est Miryem. Son père est prêteur, mais il ne se fait pas respecter pour les remboursements alors sa famille peut difficilement subvenir à ses besoins. Alors c'est elle qui va se charger de collecter les remboursements, au désespoir de ses parents. Rapidement, sa famille retrouve un confort financier. Elle s'est même fait une belle renommée. Mais cela a attiré le roi des Staryk, peuple de l'hiver, qui lui demande de changer son argent en or, sans lui laisser le choix. Mais l'argent des Staryk a quelque de chose de magique et c'est cette magie qui permettra d'épouser le tzar. Mais rien n'est vraiment ce qu'il paraît être et les deux jeunes filles vont se retrouver embarquer dans des alliances contre leur gré. Mais elles devront s'unir pour sauver le printemps.
Noami Novik a su créer des personnages uniques et forts (surtout les trois personnages féminins) et un univers riche dans lequel, j'avoue, mettre un peu perdue des fois. Mais cela reste une histoire originale et plaisante quand on aime le genre.
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Naomi Novik nous propose un roman de fantasy léger et agréable ancré dans la dureté des hivers sibériens, contradiction intéressante avec la douceur du récit. Elle ancre également son récit dans le folkore et la mythologie slave. Cependant, quelques lenteurs nuisent à l'équilibre général du roman.
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J'avais repéré ce livre depuis un moment… grâce à un swap pour tout dire, car il était dans la wish-list de ma swappée ! ;) Il m'avait beaucoup intrigué, à tel point que je l'avais choisi parmi ceux à lui envoyer, et je l'avais aussitôt mis dans ma propre WL. Il y a ensuite dormi (comme tant d'autres), jusqu'à ce qu'il soit proposé en lecture commune dans plusieurs challenges auxquels je participe : c'était le moment de m'y lancer.

On a là une histoire délicieusement hivernale, qui nous fait croiser quelques héroïnes fortes et intéressantes, dans ce qu'on pourrait croire – à première vue – une réécriture de contes et/ou légendes slaves, mais à mon avis c'est autre chose pourtant, et plus que ça ! D'ailleurs, cette histoire typiquement « fantasy » trouve des racines dans l'Histoire de la Lituanie, qui n'est donc pas slave, mais l'un des trois pays baltes (et donc de langue et culture baltes, qui ne sont pas slaves, malgré d'évidentes influences).

Je vais commencer par cela, car c'est ce qui m'a interpelée en premier lieu, sans doute parce que j'ai participé à un voyage culturel organisé dans les trois pays baltes pour mon voyage de noces (eh oui !), il y a maintenant un peu plus de 15 ans, et même si je n'en ai plus que des souvenirs épars, certains choses m'ont sauté aux yeux. D'abord, les Juifs y prennent une grande place, eux à qui on réserve les métiers dont les bons chrétiens ne veulent pas (être prêteur notamment…), que l'on respecte s'ils sont riches mais que l'on ghetto-ise de toute façon – bon ok, ce n'est pas typique de la région, mais ça m'a quand même fait aussitôt penser à la Russie… ou un pays proche.
J'en profite pour souligner que ce livre parle effectivement beaucoup des Juifs, mais jamais de façon partisane de quelque nature que ce soit. Les Juifs sont présentés sans concession, un peu cliché peut-être parfois : ce sont effectivement eux les prêteurs, et certains en sont devenus particulièrement riches… mais même ainsi leur maison reste ouverte – à la famille avant tout, mais aussi à ceux qui ont osé ne pas les juger sur leur seule judaïté et leur ont donné leur confiance et/ou leur amitié. Ainsi, j'ai eu le doux sentiment que l'autrice voulait faire passer un message de tolérance universelle : que l'on soit riche ou pauvre, que l'on soit juif ou chrétien ou autre, que l'on soit du Lithvas ou d'un autre pays, on a tous nos forces et nos faiblesses, nos rêves d'une vie meilleure aussi, et on est tous suffisamment humains pour pouvoir s'entendre avec un peu de bonne volonté. En dire plus serait du spoil…

Mais revenons-en à mon identification de ce roman-fable et son ancrage dans l'Histoire de la Lituanie : cette impression n'a fait que se confirmer au fil des pages. Pour citer quelques exemples : le royaume qu'Irina veut protéger à tout prix, le Lithvas, quand on le lit à haute voix ça ressemble quand même follement à Lietuva (la Lituanie en langue originale). de même, le gros bourg de Vysnia évoque à s'y méprendre la capitale actuelle, Vilnius. Mais surtout, toutes ces magouilles politiques, organisées par le père d'Irina, un duc (c'est important), puis par Irina elle-même, pour préserver l'intégrité et la survie de ce fameux Lithvas, convoité tant par le puissant tsar que par un certain Ulrich… c'est l'histoire éternelle de la Lituanie (et de la Pologne, à qui elle a fini par s'unir, mais ceci ne fait pas partie de l'histoire) ; la Lituanie donc, qui soit dit en passant a été un Grand-Duché à une période de son histoire (tiens, tiens !), a été sans arrêt dans la ligne de mire entre ses trop puissants voisins la Russie à l'est et la Prusse à l'Ouest… Ce sont toutes les pièces d'un puzzle historico-fantastique qui s'emboîtent, avec çà et là des distorsions, mais après tout on est dans un roman-conte, pas dans une roman historique fidèle à la réalité. Et, après vérification, s'apercevoir que le père de l'autrice était lituanien (et sa mère polonaise) : bingo !

Tout ça pour dire que, indépendamment de ces bribes de culture que j'ai l'impression d'étaler plus que de raison, j'étais infiniment heureuse de retrouver ces quelques éléments qui évoquent de beaux souvenirs – bien au-delà de l'aspect culturel d'ailleurs, c'était mon voyage de noces après tout ! – et une culture trop méconnue car trop souvent écrasée par ses voisins toujours affamés, avec lesquels elle aurait pu se perdre, et pourtant elle a (presque) toujours réussi à garder la tête haute, tout comme notre personnage principale-principale, en tout cas ma préférée : Miryem, qui serait peut-être bien la parabole de cette Histoire, avec tout ce que l'imagination de l'autrice lui a ajouté.

Comme je laissais déjà entendre plus haut, j'ai beaucoup aimé ces trois personnages de femmes fortes, qui font leur chemin dans un monde dominé par les hommes (que ce soit le père et/ou le mari), et surtout qui le font sans que ça devienne un combat revendicatif, mais ça se passe tout en douceur et subtilité – que ce soit quand Miryem reprend les affaires de son père pour sortir sa famille de la misère, quand Wanda prend les décisions qui lui permettront d'avoir un avenir pour elle et ses frères, ou quand Irina arrange les choses à sa mode pour le bien du Lithvas. Chacune à sa façon est particulièrement attachante, et le fait que leurs voix s'entremêlent à tour de rôle, toujours à la 1re personne du singulier, rend les choses encore plus vraies, encore plus vibrantes !
Je note au passage que, si le monde de notre Fileuse rappelle curieusement des pans plus ou moins réécrits de l'Histoire de la Lituanie, mêlée de légendes locales (qu'elles soient baltes ou slaves), ça n'en est pas moins un monde en soi, particulièrement foisonnant et extrêmement crédible. L'autrice ne nous épargne pas les détails, sans que ce soit jamais lassant, pour recréer ce monde sous nos yeux – car en plus c'est très visuel et on voit réellement ces routes scintillantes des staryk se dérouler au coeur de l'hiver, on voit les écureuils d'Irina, on vibre même lors de certaines scènes ! C'est une écriture envoûtante plus que cinématographique, mais avec un tel souci du détail visuel (et parfois aussi auditif) qu'on a réellement l'impression d'y être !

Les hommes quant à eux ne sont pas écrasés pour autant, même si les deux plus grands « méchants » de l'histoire en sont bel et bien : entre le démon du feu et l'insaisissable Staryk, roi de l'Hiver, on saisit d'emblée l'antagonisme, qui ne va cesser de croître ! C'est là aussi la magie d'une lecture commune : ces deux personnages ont très vite réussi à susciter l'antipathie chez la plupart de mes co-lectrices, tandis que, pour ma part, j'ai de suite développé une aversion profonde envers le démon, tandis que le roi Staryk –qu'aucune des autres n'appréciait- me faisait penser au bad boy typique d'une romance type MC 1% (pour les non-initiés : ces romances qui parlent de motards borderline, ces « motor club » dont seul 1% serait hors-la-loi ou à la limite, mais même si leurs activités sont répréhensibles, de telles romances les présentent généralement comme en marge de la société certes, mais ayant leur propre code de conduite, leur propre système de valeurs fortes (et finalement pas tellement éloignées de nos valeurs idéales), auquel ils ne dérogent jamais. Bref, dès le début j'ai vu le roi Staryk comme un être mystérieux, à mi-chemin entre une version masculine d'Elsa de la Reine des Neiges et l'archétype glacé dans le style de ces bad boys des romances MC 1%, sur son cerf-monstre glacé en lieu et place d'une moto... autant dire qu'il me plaisait beaucoup, et que j'avais très envie de voir son évolution au fur et à mesure de l'histoire, et notamment envers Miryem, qu'il fait prisonnière certes et qu'il semble mépriser, mais qu'il respecte pourtant à sa façon !

Je pourrais encore beaucoup développer mon ressenti sur les personnages, mais on flirte désormais avec le spoil, donc je vais m'abstenir et passer plutôt à un autre aspect de ce roman aussi étonnant que réjouissant : j'ai beaucoup aimé la très belle plume de l'autrice, qui joue donc avec des images très faciles à visualiser (là je me répète), mais aussi avec une ambiance un peu mystérieuse – cette ambiance que l'on retrouve souvent dans les réécritures de contes slaves, d'où la confusion sans doute. Elle n'en reste pas moins toujours agréable à lire et, si la fluidité n'est pas le premier mot qui me vient à l'esprit pour la caractériser, elle est tout à fait abordable.
C'est surtout le choix d'écrire tout ce roman entièrement à la 1re personne du singulier qu'il faut relever. Cela participe, de façon évidente, à l'attachement qui se crée peu à peu pour les héroïnes, même s'il est inégal parmi mes co-lectrices : je pense que Wanda a remporté l'unanimité, suivie de Miryem, tandis qu'Irina partageait davantage. Mais le fait de donner la parole à quelques autres personnages plus secondaires de l'histoire, tout en gardant cette 1re personne du singulier dans un tour de rôle aléatoire, donne à l'ensemble, tour à tour une profondeur particulière, de l'émotion en rafales (notamment quand la parole est au plus jeune frère de Wanda, enfant battu qui en présente toutes les caractéristiques, que l'autrice a rendues avec une justesse et une délicatesse carrément bouleversantes, sans pour autant tomber dans le mélo), et toujours une dynamique indéniable, prenante et je dirais même enivrante ! En outre, l'autrice a réussi ce tour de force de permettre de reconnaître à quel narrateur on a affaire en moins de 2-3 lignes dans la plupart des cas, plus rarement ça pouvait aller jusqu'à 5 lignes (en caractères agrandis sur ma liseuse cela dit), car il y avait chaque fois l'un ou l'autre détail qui indiquait sans risque d'erreur qui avait pris la parole à son tour.

Bref, j'ai passé un tout bon moment de lecture, parfois « déstabilisée » par une lecture commune presque simultanée. En effet, même en déroulant les parties masquées seulement après avoir lus les passages concernés moi-même, la vision des autres m'interpellait peu ou prou, m'influençait au moins en partie, et décidément on ne lit pas de la même façon seule ou ensemble ! Certes ce n'est pas ma première LC, mais c'est la première fois que je ressens cela aussi fort – peut-être à cause du caractère particulier, à la limite de l'onirique, de l'écriture de l'autrice ? Quoi qu'il en soit, ni ma lecture de ce grand et beau roman, ni le fait de le lire ensemble, ne m'ont déçue un seul instant !
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Un roman sympathique, qui se lit bien, et plutôt rapidement. Encore faut-il que vous appréciiez les ambiances de contes revisités, assaisonnés à la mode slave/russe dans ce cas précis. Un peu comme dans son précédent roman (Déracinée, que je conseille également), Naomi Novik nous plonge encore dans les tréfonds de l'hivers d'un royaume apparenté à la Russie médiévale.
On y suit les destins entrecroisés de 3 jeunes filles, qui ont tout du gros stéréotype, mais ça colle plutôt bien avec l'ambiance de conte qui se dégage de l'ensemble.
On retrouvera donc Miryem, fille de préteur, obligée d'être débrouillarde par la force des choses, Wanda, fille de paysan miséreuse, et Irina, la fille du seigneur local.

Globalement tous les personnages ne se valent pas. Personnellement j'ai bien aimé tous les passages avec Miryem, qui étaient bien écrits, le rejet des juifs dans un environnement orthodoxe nous rappelle qu'il ne fait pas bon appartenir à une minorité quand les croyances sont hostiles à ce qui sort de l'ordinaire. Les passages avec Wanda la fille de paysan pauvre mal dégrossie sont bien également, ils se focalisent sur les préoccupations du personnage, ses problèmes, tout ça. Irina est sympathique au début de l'histoire, moins à la fin (je trouve, mais je ne spoilerais rien).

Globalement chaque passage écrit du point de vue d'un personnage adopte la façon de parler du personnage en question, ce qui est plutôt pas mal, surtout qu'il y a des disparités entre tout un chacun, d'autant plus quand on s'intéresse à des personnages plus secondaires qui sont mis sur le devant de la scène parfois.

L'histoire tient entièrement debout par ses héroïnes, ce qui en fait probablement un conte sympa pour de jeunes lectrices.
Il y a tout de même des inégalités de rythme dans le déroulement de l'intrigue. Il y a un suspense prenant au début, surtout quand on suit les pérégrinations de Miryem pour honorer son marché avec le roi des Starycks, ça se tasse un peu au milieu, car on s'y intéresse plus à Irina et aux intrigues de cour, et à la fin on secoue un peu tout ça.



Un joli conte à la sauce moderne
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Naomi Novik s'est fait un nom en littérature, grâce, visiblement à Déracinée, un roman que je n'ai jamais eu le plaisir de lire mais que j'ai très envie de découvrir maintenant que je connais la plume de l'autrice et son indéniable talent de conteuse.

C'est une histoire qui m'a emportée, très loin, dans un monde imaginaire, au sein duquel trois jeunes filles, aux destins très différents mais inextricablement liés, vont devoir lutter contre des forces qu'elle ne soupçonnait pas, pour survivre tout simplement.

Miryem est une jeune fille déterminée, qui ne supporte pas de vivre dans la pauvreté quand son père est le créditeur de nombreux villageois et qui sera résolue à rétablir la situation financière de sa famille, en voyant sa mère tomber malade à cause de froid et de la faim. Intelligente, maligne et impressionnante, Miryem ne sait pas qu'en voulant réinstaurer une forme de justice, elle attirera les puissants et effrayants Staryks, le plus fort d'entre eux même, et d'une manière à laquelle elle ne pouvait pas s'attendre.

Wanda, fille orpheline de mère et d'un père alcoolique et violent, se verra obligée, pour rembourser la dette de son père auprès de Miryem, de travailler pour sa famille mais sentira par là tout ce à quoi elle aurait pu avoir droit : la corvée devient alors un soulagement et les perspectives qu'elle lui ouvre prennent des proportions qui la dépassent. Elle devient, par la force des choses, une deuxième mère pour ses frères et se verra contrainte de les protéger envers et contre tout.

Non loin de là, Irina, fille de duc insignifiante, devient par la magie de l'argent Staryk une femme attirante, sauf pour son mari, le terrible tsar Mirnatius, qu'elle exècre depuis l'enfance. Détentrice de pouvoirs dont elle découvre peu à peu l'existence, Irina se trouve soudainement au coeur d'une bataille entre le froid polaire et l'extrême sécheresse dont dépend la survie de son monde, le monde mortel.

Je ne peux pas vous révéler les ficelles de cette intrigue menée de main de maître. Je ne peux que vous dire qu'on met du temps à comprendre l'ampleur des enjeux de ces trois destins, mais on est happé, immédiatement par l'urgence de leurs situations, par la peinture de cet univers aussi riche que glaçant et par les caractères incroyables de ces trois jeunes filles, toutes très différentes. L'amour n'a pas vraiment sa place quand l'enjeu principal est la survie et pourtant, non loin de monstres qui pourraient tout détruire, elles vont apprendre à déceler la part d'humanité en eux, mais aussi en elles, tout en comprenant qu'en chaque être, même mortel, il y a une zone de monstruosité.

J'ai trouvé ce roman absolument grandiose. Je n'ai pas d'autres mots !
Lien : https://livresque78.com/2021..
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J'ai adoré Déracinée, il fallait donc que je lise la fileuse d'argent. j'ai sauté dessus quand la bibliothèque de ma ville l'a acheté!
Bon, la fileuse d'argent c'est une espèce de conte géant, avec une fileuse d'or comme dans le conte avec Rumpel, avec des goêliers comme la bête du même conte mais pas que. les Staryks ont un petit côté marcheurs blancs de Game of Thrones, le démon igné et son pacte m'ont fait penser au château ambulant de Miyazaki et au château de Hurle qui l'a inspiré, et je pourrais continuer longtemps.
L'intrigue est très riche et pendant les 150 premières pages, on a l'impression de lire un conte et de savoir comment il va se conclure et de se demander du côté ce que l'autrice va raconter après. Et puis soudain les pièces du puzzle s'imbriquent et les événements s'accélèrent, apportant un peu de vie et de punch à un roman qui traînait en longueur.
des longueurs, il y en a encore, après les 150 premières pages et je pense que c'est en partie dû à la parcimonie des dialogues. L'autrice a fait le choix d'écrire un roman choral. Au début seuls deux personnages se partagent la voix du récit, et puis ils se multiplient très vite: on a Miryem, puis Wanda, puis Irina, puis le frère de Miryem, la nourrice d'Irina et le star. Avec autant de voix qui s'expriment à la première personne, les dialogues ne sont pas forcément nécessaires mais ils manquent car du coup le texte est dense et très descriptif. Cela manque parfois d'un peu plus d'action.
L'histoire n'en reste pas moins belle, intéressante et riche. La fin à la happy End façon Walt Disney ne m'a pas déplu mais je l'ai trouvé incomplète. J'aurais aimé des nouvelles du tsar et de la tsarine et on en a pas... Perso je reste un peu sur ma faim.
Au final accrochez-vous car le roman est bon malgré ses longueurs et sa mise en place très lente.
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