Difficile de comprendre pourquoi les éditions J'ai Lu ont décidé de faire traduire et publier en 2015 ce roman de 1986, écrit par un auteur norvégien peu connu:
Gert Nygardshaug. Sans doute, cet éditeur voulait - lui aussi - surfer sur la vague du succès des polars nordiques. Mauvaise pioche, car L'amulette du chasseur est un roman mal construit et mal écrit, dans le genre détective-amateur-qui-enquête-seul-et-explique-à-la-fin-qui-est-le-coupable. Même en 1986, ce genre policier et cette structure narrative commençaient à être franchement démodés.
Ce que l'auteur réussit le mieux, c'est à nous rendre sympathique son héros - Fredric Drum - chef d'un restaurant renommé d'Oslo, amateur éclairé de vin français et déchiffreur d'écritures anciennes. Fredric part en vacances avec un ami anglais dans la vallée du Rodal, il va participer à des fouilles archéologiques et surtout apprendre à pêcher à la mouche dans les nombreux lacs de la région. L'auteur excelle aussi dans la description des paysages grandioses de ce coin perdu de la Norvège. Il bâtit un suspense basé sur les agressions répétées dont Fredric est victime. Pourquoi s'attaquer à lui? Va-t-il réussir à échapper à son agresseur?
Là où c'est moins réussi, c'est quand l'auteur essaye d'établir une atmosphère mystérieuse liée à la découverte d'étranges poupées-amulettes et aux croyances qui y sont attachées. Et puis surtout l'explication finale sur les crimes et agressions survenus m'apparait comme particulièrement tordue et peu vraisemblable. Même si l'idée de l'intrigue est bonne. Il aurait fallu une sérieuse réécriture pour en faire un très bon roman policier. Ceci dit, je n'ai pas perdu mon temps à le lire, j'ai appris à pêcher à la mouche.