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3,77

sur 275 notes
Deuxième livre que je lis de Joyce Carol Oates (après Nous étions les Mulvaney). J'ai retrouvé les mêmes défauts : trop d'utilisation de l'italique, trop de parenthèses inutiles. Se rajoute à cela dans ce livre un choix peu pertinent pour désigner les personnages : la mère de l'enfant enlevé sera appelé Maman ou Dinah (sans que ces différentes désignations n'apportent quelque chose au récit), et le même problème se retrouve, dans une moindre mesure, pour le personnage de Daddy Love (ou papa ou Chet ou le Prédicateur). L'atmosphère est bien décrite mais le style n'est pas plaisant et ne m'a pas donné envie de poursuivre après 120 pages.
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Ce Daddy Love est un monstre. En même temps, se faire appeler Daddy Love est assez abjecte. Il se fait passer pour un prédicateur, un homme à qui on donnerait le bon Dieu sans confession. Et pourtant. Dans son monospace, des petits garçons, ni trop âgés, ni trop jeunes, sont séquestrés avant d'aller vivre avec leur ravisseur.
Le sujet est sinistre, sombre, glauque et pour couronner le tout, un des points de vue utilisés est celui de Daddy Love, nous sommes dans sa tête, nous sommes témoins de ses pensées les plus horribles.
Les autres points de vue sont ceux des parents de Robbie, leur vie "après", la façon dont ils doivent continuer à vivre, et puis aussi celui de Robbie, devenu un autre.

Pendant cette lecture, j'ai été sous apnée avec l'estomac serré. Oates ne prend pas de gants et nous fait revivre par quatre fois l'enlèvement avec d'infimes changements qui en disent long sur le personnage de la mère.

Je n'arrive pas à être objective quand je lis du Joyce Carol Oates, je la trouve tellement dérangeante et ... j'aime ça! J'aime le fait d'être prise au piège de ses mots et de ses histoires morbides, j'aime être "choquée" par ses fins ( lisez " Carthage" les amis!). Bref, un Daddy Love bien ficelé et haletant.
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Dans ce roman il est question de l'enlèvement d'un petit garçon et de sa « vie » avec son kidnappeur, tel que chacun des deux le ressent ; en parallèle on suit le calvaire de la maman qui ignore ce qu'est devenu son fils.
Chaque mot est pensé, réfléchi, pesé dans ce récit de l'horreur. L'horreur car l'auteur a su décrire de façon étonnement réaliste le mode de pensée de ce « Daddy love » immonde et pourtant persuadé qu'il apporte de l'amour aux enfants qu'il torture. On le suit dans sa perversion, en frissonnant d'autant plus qu'on le sent réellement convaincu du bienfondé de ses actes. Et ce même si par ailleurs il sait pertinemment être dans l'horreur car il cache parfaitement tout ce pan de sa vie à son entourage.
Dans le même temps l'auteur parvient avec beaucoup de talent à nous faire vivre les mêmes moments vu de l'enfant, martyrisé et prisonnier d'une relation violente et avilissante, que l'on pense totalement sous la coupe de ce monstre qui s'imagine être un père de substitution parfait . Un enfant dont on se demande comment il peut survivre et tenir, et surtout comment il va pouvoir se construire pour résister mentalement à cet enfermement, pour ne pas devenir lui-même un monstre.
Joyce Carol Oates réussit par ailleurs à nous mettre aussi dans la peau de la mère détruite à tout point de vue. Physiquement déjà car lors de l'enlèvement elle a tenté de protéger son fils et a été gravement blessée, ce dont elle garde des séquelles lourdes. Moralement aussi, car elle s'en veut de n'avoir pas pu empêcher le pire d'arriver, estimant avoir été une mauvaise mère. Surtout elle se reproche d'avoir survécu à cette agression, signe pour elle d'une faiblesse impardonnable : elle aurait dû défendre son enfant jusqu'à la mort si nécessaire, et ne pas laisser ce cauchemar se produire.
Ce livre est une vraie claque, qui nous plonge dans un univers glauque et noir, rempli presque uniquement de souffrance et de peur. Il n'est donc pas à mettre entre toutes les mains car il faut sérieusement s'accrocher pour ne pas le fermer au bout de quelques chapitres (et pourtant j'ai l'habitude de lire du noir, du sanglant, du violent).
Mais c'est aussi une claque qui laisse comme un gout d'inachevé, car la fin est abrupte, et pose plus de questions qu'elle ne termine le récit. Et vous le savez déjà certainement, je ne suis pas adepte de cette façon de faire, j'aime quand l'auteur assume son histoire jusqu'à son terme, avec un vrai « the end ». Que celui-ci soit positif ou négatif, peu importe à la limite, mais il me faut ce « clap » qui en termine correctement à mon sens avec les x pages que je viens de lire. J'ai fini ma lecture frustrée, et c'est réellement dommage car Joyce Carol Oates avait jusque là réussi à m'embarquer totalement … mais bien sûr ce n'est que mon humble avis !


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Un petit garçon de cinq ans est enlevé alors qu'il tenait la main de sa mère sur le parking d'un centre commercial . le livre retrace en parallèle l'horreur vécue par le petit garçon et la vie de ses parents après le drame . le comportement du ravisseur est à la fois disséqué et évoqué par toutes petites touches suggestives . La chute du livre est à la hauteur de ce qui la précède .
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Dans son oeuvre très prolifique, Joyce Carol Oates s'attache à plonger le lecteur au coeur de la noirceur.
Alors que Robbie, 5 ans, accompagne sa mère au centre commercial, il est enlevé par un prédateur sexuel. Amateur de très jeunes enfants, ce pseudo pasteur de l'Église de l'Espoir éternel va exercer sur le petit garçon une emprise psychologique qui pose les questions de la manipulation et de la capacité de résilience de l'être humain.

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Dinah est au centre commercial avec son fils quand ce dernier se fait enlever sous ces yeux. Elle revit cette scène en boucle. Si seulement elle ne lui avait pas lâché la main… Mais pourtant cela n'aurait rien changé, le ravisseur l'a assommé puis renversé avec sa voiture, la laissant inconsciente et défigurée. Les premiers chapitres racontent cet instant qui bouleverse la vie des Whitcomb. L'histoire est répétée comme pour mieux l'analyser, comprendre d'où vient la faute, comment le drame aurait pu être évité.


L'auteur nous présente ensuite le monstre, l'incarnation même du Mal, le ravisseur. Il s'agit de Chet Cash, un homme divorcé, agriculteur et artiste, vivant comme un marginal mais sachant se montrer très sociable. Il se fait aussi passer pour un Prédicateur itinérant, séduisant les fidèles par ses sermons puissants et son charme. Maniant à la perfection les faux-semblants, Chet Cash n'éveille pas le doute autour de lui et peut se permettre de faire passer Robbie pour son fils, le rebaptisant Gidéon, cassant tout lien avec son passé. Il prend possession de l'enfant, lui fait vivre les pires tortures physiques et psychologiques. L'enfant est parfois récompensé, souvent puni des pires manières. Il est enfermé dans une caisse, violé, insulté, humilié.

La terreur provoquait par Daddy Love va se muer en attachement. L'enfant comprend que plus il grandit moins Daddy Love s'intéresse à lui. Il sait qu'il y a eu d'autres petits garçons avant lui. Que sont-ils devenus ? Et si le temps était venu d'échapper aux griffes de Daddy Love ?

De leur côté, les parents Dinah et Robbie, repennent tant bien que mal une vie. le père se noie dans les relations extraconjugales. Dinah frèquente les parcs avec les autres mères. Observe les enfants qui vivent, jouent sous ces yeux. Ils ont l'âge de Robbie au moment de l'enlèvement. Mais le temps a filé, à quoi peut bien ressembler leur fils aujourd'hui s'il est encore en vie ? Pourrait-il revenir et reprendre le cours de son existence ?

Joyce Carol Oates livre un de ses récits les plus durs. Ce court roman se lit d'une traite, comme en apnée. L'intrigue est plus resserrée que dans la plupart de ses romans, les personnages peu nombreux. Il y a beaucoup d'ellipses. On quitte un Robbie enfant pour le retrouver proche de l'adolescence. Entre les deux, on imagine l'horreur en continu, répétitive. JCO suggère généralement plus qu'elle ne dit. Elle distille pourtant ça et là des bribes de phrases qui disent tout de l'horreur, crue. le malaise s'installe, on a envie de fermer le livre, de quitter Daddy Love, summum de la cruauté. Pourtant, l'auteur nous invite à continuer notre lecture. Très vite, le lecteur se pose en voyeur, ne pouvant plus quitter sa lunette d'observation, désireux de connaître le dénouement, espérant le meilleur, redoutant le pire.

JCO réussit le portrait d'un individu aux multiples facettes. Sans pathos, ni volonté de trouver des raisons à l'horreur, elle construit son personnage de Daddy Love/Chet Cash, qui prend possession du lecteur comme il l'a fait de Robbie.

Le portrait de l'enfant est d'une incroyable justesse. Une fois encore, JCO évite les évidences, tait ce qui s'impose de lui-même au lecteur. le garçon devient un simple matériau pour Daddy Love qui le modèle à sa façon. Malgré tout, il garde l'esprit assez clair parfois pour réaliser l'emprise de Daddy Love et la fin inéluctable.

Sans entrer dans le détail des dernières pages, il faut souligner la capacité de JCO à éviter les fins faciles et attendues. Elle laisse planer un doute angoissant, une atmosphère lourde et inquiétante.

Ce roman est un des plus sombres que j'ai pu lire de cette auteur, obsédée par les sujets dérangeants et reine dans l'art du malaise. S'il n'est pas au niveau d'un roman similaire dans les thèmes abordés, Petite soeur mon amour, Daddy Love est un roman très réussi, qu'on ne lâche pas malgré cette envie irrépressible de sortir de cet univers glauque et sombre.
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Une fois de plus, Oates met à jour la déréliction de l'Amérique à travers le récit d'un fait divers à base d'enlèvement et séquestration d'enfant par un adulte pervers.
Cela aurait pu être un banal polar urbain, l'enjeu ici n'étant pas de savoir qui est le pervers, quand sera-t-il appréhendé et puni, car J. C. Oates transcende à mon avis le simple récit à suspens à tous les niveaux.
C'est une histoire forte, à laquelle la plupart des lecteurs de Babelio reprochent une violence "insoutenable".
Je trouve pour ma part que l'on est bien en-deçà du roman "zombie" du même auteur, par exemple (qui n'est pas gratuit pour autant).
La violence qui semble en choquer plus d'un, ne réside pas tant dans des descriptions de sévices physiques, que dans l'exposé sans fard de la douleur des parents privés de leur enfant et aussi des nombreuses humiliations psychiques subies par la victime du kidnapping.
L'auteur prend le temps d'élaborer des personnages très caractérisés et leur donne chair pour mieux restituer le broyage que leur fait subir son récit. Pas de gratuité dans son récit, malgré une apparente froideur du traitement.
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Contrairement aux précédentes critiques que je viens de lire, j'ai trouvé ce livre plutôt "sobre" quant aux sévices reçus par l'enfant et à la douleur ressentie par les parents. L'histoire est très bien menée et nous embarque avec virtuosité du jour de l'enlèvement à la dernière page. Reste, évidemment, toujours cette impression de malaise : il ne faut pas s'y mettre pendant une période de déprime ou de fragilité. Mais n'est-ce pas souvent le cas avec JCO ?
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Je viens de terminer cette lecture. J'en ressors bouleversée et dégoûtée par tous ces détails sordides. Impression d'être un "voyeur". J'ai poursuivi le roman car je voulais savoir ce qu'allait devenir Gidéon après 6 ans passés aux côtés d'un monstre ?
L'angoïsse des parents, leur attente, leur résignation et puis le retour de Gidéon ou Robbie au sein du foyer ont été des moments forts du livre. Rien que pour cela, lisez ce livre. On n'en sort pas indemne.
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Bon... par quoi commencer ? Tout d'abord, la quatrième de couverture ne dévoile pas le début ou même les deux tiers du livre mais bien son intégralité ! Sans doute parce que ce n'est pas tant l'intrigue ou la situation qui fait la particularité de ce livre mais plutôt l'acharnement de l'auteur à décrire des situations et des sentiments de façon extrêmement précise et détaillée.
Alors oui, l'enlèvement, les traumatismes psychiques et physiques du couple formé par les parents, les diverses étapes de reconstruction chirurgicale de la mère... tout cela est très TRES réaliste. Mais c'est là que pour moi le bas blesse, car l'horreur n'est pas tant dans la situation (les lecteurs férus de thriller en ont vu d'autres et les rapts et meurtres d'enfants sont légions dans ce type d'ouvrage), mais dans la description de cette dernière.
Quel est l'intérêt de nous décrire par le menu les sévices fait à l'enfant ? Pourquoi insister par deux fois sur le sang qui coule de l'anus d'un garçonnet de 5 ans après un viol ?
Honnêtement certaines scènes sont à la limite du supportable. Et là je m'interroge : quel est l'objectif de l'auteur ? Je referme ce livre en ne comprenant pas ce qu'on a voulu me raconter. J'ai parfois même eu l'impression de lire un manuel à l'attention d'un pédophile débutant.
Certain trouveront sans doute que je suis passée à côté de l'histoire, peut-être...
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