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3,77

sur 275 notes

Robbie un jeune garçon de 5 ans est enlevé sur le parking d'un centre commercial . La mère sauvagement agressée au marteau puis renversée par l'auto du prédateur sexuel , échappera à la mort de peu mais avec de nombreuses séquelles .
L'enfant séquestré auprès de cet homme , Chet Cash , prédicateur plutôt bien vu dans son entourage et manipulateur hors pair.
Devenue Gideon , de sévices en tortures , Robbie vivra l'enfer auprès de celui qui se présente comme son nouveau " papa".

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Quelle épouvantable histoire qui nous plonge dans les profondeurs de la noirceur humaine , mais passionnante de bout en bout ,bien qu'horrible .
Magnifiquement écrit , un livre qui est impossible à lâcher , malgré l'horreur de cette histoire .
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Dinah Whitcomb est sur le parking d'un supermarché. Elle tient fermement la main de son petit garçon, Robbie, jusqu'à ce qu'ils soient parvenus à la voiture. Et soudain, c'est un choc. Un choc brutal sur le crâne qui assomme la mère tandis que l'enfant lui est arraché. Cette scène est répétée quatre fois, à chaque fois, des détails ténus changent, modifient la perception de la scène. Quatre fois qui montre la culpabilité de la mère qui s'en veut d'avoir lâché la main de son fils pour allumer une cigarette alors que la voiture était en vue. Elle était presque arrivée, presque en sécurité. C'est une mauvaise mère, ressasse-t-elle alors qu'elle s'est jetée sur la voiture du ravisseur, alors qu'elle s'est faite traîner sur quinze mètres, accrochée désespérément au S.U.V qui lui enlevait son fils. Dinah est une femme brisée, aussi bien physiquement que moralement.

Daddy Love, lui, n'est qu'amour. Il a arraché Robbie à une mauvaise mère, qui fumait devant lui. Daddy Love est un prédicateur qui écoute les voix du Seigneur qui lui envoie des signes, des visions. Son devoir moral de chrétien, c'était de sauver l'enfant d'une mauvaise mère et d'en faire son Fils. Et de l'éduquer pour lui apprendre l'amour.

Daddy Love a déjà essayé d'apporter l'amour à des jeunes garçons. Mais tous l'ont déçu. Surtout, tous ont dépassé l'âge fatidique des douze ans. A partir de cet âge, ils deviennent pubère, laid, beaucoup moins désirable, moins pur. Alors tous ont fini dans une tombe, derrière le jardin.

Daddy Love est un pédophile, pervers, sadique et manipulateur. On assiste impuissant, dans la désagréable position du voyeur, aux sévices mentaux subis par Robbie, renommé Gideon par son ravisseur. Une éducation fondée sur les « punitions » et l'imprévisibilité de leurs survenues. Mais il est toujours puni par « amour » : si Gideon est attaché par des cordes, Daddy Love lui aura auparavant entouré les poignets de gaze, pour que l'enfant ne se blesse pas, lui démontrant ainsi son amour et sa considération.

Parallèlement, le lecteur suit le parcours de Dinah et de Whit, de leur vie qui continue, mais sans Robbie, et de leur façon de faire face au drame. Dinah qui travaille bénévolement pour un centre d'appel d'urgence, qui noie sa culpabilité et son mal-être dans un flot de paroles pour détourner l'attention des autres. Dinah qui s'efforce de garder espoir à n'importe quel prix, jusqu'à se rendre à l'église sans vraiment croire en Dieu. Whit, plus pessimiste, qui s'éloigne de son foyer en se réfugiant dans le travail, boit un peu trop, s'échappe en fumant, s'évade dans les bras d'autres femmes.

Ce sont six années que Gideon passera au côté de son bourreau. L'enfant parvient un jour à s'enfuir. Mais l'impact de sa séquestration est profond : l'enfant est partagé entre « Fils », soumis, apeuré, étrangement confiant et dépendant de Daddy Love, et « Gideon », rebelle mais aussi plus violent, n'hésitant pas à incendier le garage de son institutrice, agissant par compulsion.

L'enfant que l'on ramène à sa famille soulagée n'est plus le même. Robbie a disparu. Tout comme la famille a changé. Que deviendront-ils après le drame ? [...]
Lien : https://enquetelitteraire.wo..
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Peut-on "aimer" ce livre? C'est glauque à souhait, implacable, sans aucune effusion de sentiments. A la fin, l'auteur n'oublie pas de nous asséner le coup fatal. Ce qu'on peut dire à coup sûr, c'est que Joyce Carol Oates ne cherche pas à nous plaire, ni à nous épargner, et que ce genre d'écriture ultra lucide est rare et bienvenue pour secouer nos petites vies bien douillettes.
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Ce roman est court c'est vrai ... mais quelle percussion.
Le livre débute par une "banale" histoire d'enlèvement d'un petit garçon au supermarché sous les yeux de sa femme.
JC Oates aborde d'abord la culpabilité de la mère, de ne pas avoir pu protéger son enfant. La douleur physique, tant les blessures infligées par le ravisseur sont profondes ,et morale sont prégnantes dans cet ouvrage. Comment survivre à la perte de son enfant et ce d'autant plus qu'on ne sait pas ce qu'il est advenu de lui. La femme a perdu sa fonction de "mater" et peine à conserver son statut d'épouse. le mari reste aux côtés de sa femme mais les sentiments de rancoeur et pitié cohabitent sans qu'un l'un ou l'autre puisse remporter le combat...
Mais il y aussi Daddy Love, celui qui sauve les enfants victimes de parents trop lâches, trop faibles, ... pas assez méritants. Celui qui mêle le pater avec un autre penchant dont on taira le nom ici.
Et il a l'enfant, je dis l'enfant parce que quelque part, qui il est ne compte pas .... pour Daddy Love ce qui compte c'est cette reproduction perpétuelle d'une relation. Daddy Love qui, à force de changer de victime aspire à tutoyer l'excellence... Parce que Daddy Love a un problème .... c'est la puberté de sa proie ... ce mouvement de contestation de l'adolescence qui complexifie les relations. C'est l évaporation de l'innocence pour laisser place au monde des adultes ... qui... il le sait bien Daddy Love... n'est pas toujours très clair ..... Avant la puberté l'enfant est reconnaissant .... mais après ....
Daddy Love c'est un laboratoire des sentiments : la culpabilité d'une mère qui n'a "pas su " protéger son fils, le difficile positionnement d'un père démuni, les questionnements métaphysiques d'un prédateur et surtout ... et c'est là qu'à mon sens l'ouvrage de OATES est d'une grande finesse .... la soumission de la victime voir l'amour qu'elle peut porter à son bourreau .... par peur ... par habitude ... par reproduction ...
Un ouvrage recommandé pour les prétentieux aux idées préconçues... ils changeront peut être d'avis sur le statut de jeune victime ... et sur la capacité de cette même victime à s'émanciper de son bourreau.
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Il est difficile de fermer ce livre en restant indemne. Vous ne le serez certainement pas. À vrai dire, Joyce Carol Oates qui aime bousculer son lectorat, le pousse dans ses retranchements une nouvelle fois ! Car l'oeuvre de Joyce Carol Oates recèle effectivement de romans évoquant l'abandon et la disparition, comme Mère disparue, l'absence et le retour chez soi, comme le tout récent Carthage ou encore l'enfance maltraitée justement dépeinte dans Petite soeur, mon amour.
Vous penserez peut-être à un film comme L'Echange en le lisant, tant il peut vous déranger par le changement successif de fils appelés à être l'élu de Daddy Love, ou encore au Dragon rouge de Thomas Harris tant la froideur et la confiance démesurée en soi de Daddy Love, ce prédateur « libérateur » glace le sang.
Critique complète sur le blog
Lien : http://lire-ecouter-voir.com..
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Mais comment fait-elle ? A chaque fois, qu'un de ses romans paraît, je le lis et je suis émerveillée par le talent de J.C Oates. Une telle production d'une telle qualité, c'est éblouissant ... Ici, JCO raconte l'histoire d'un enlèvement d'un jeune garçon par un prédateur sexuel. Nous découvrons les pensées du kidnappeur et prédicateur, parfaitement intégré dans la société, capable de singer les attitudes d'un père aimant et d'envoûter par son charisme une assemblée, Au fur et à mesure que l'enfant grandit, devient donc moins intéressant pour le prédateur, nous comprenons que pour survivre, l'enfant s'est scindé en 2 individus distincts dans sa psyché. On participe également à la vie après enlèvement et à la quête sans fin des parents de l'enfant, aux dégâts occasionnés par l'évènement, à leur souhait du retour de leur enfant, à sa réalisation et à son terrible constat : tout a changé ...
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On a à faire ici à un roman glaçant, mais fabuleusement bien écrit ! On y suit l'enlèvement d'un petit garçon par un pédophile, puis les premiers temps avec la fuite, pour faire un saut dans le temps des années plus tard.

Alors bien sûre, il faut s'accrocher au début, car le premier chapitre est répété plusieurs fois, du point de vue des différents personnages. Et cela peut donner envie d'arrêter le récit, le fait de lire toujours la même chose. Mais la suite est vraiment addictive, et horrible en même temps, car on devine ce que vit ce petit garçon, mais on veut absolument connaître la fin !

C'est le grand talent de Joyce Carol Oates : crée une addictivité avec un récit glaçant, qui nous dégoûte. Mais l'écriture est géniale, et la psychologie de Robbie, l'enfant est vraiment bien exploitée. On suit le cheminement de ses pensées, et ses doutes ; ainsi que ceux des autres personnages comme les parents de Robbie ou même l'horrible Daddy Love.

Un roman que je recommande donc à 100%, mais pour ceux qui ont le coeur bien accroché, car ce n'est pas un livre dont on ressort enchanté …
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Chet Cash alias Daddy Love enlève Robbie, 5 ans, sur un parking de supermarché. Il abusera physiquement et psychiquement de ce petit garçon pendant six ans avant d'être arrêté par la police. Joyce Carol Oates retrace ces événements en décrivant l'état psychologique de la mère, écrasée pendant l'enlèvement, aux prises avec sa douleur, une mère odieuse, un mari coureur de jupons et un entourage avide du malheur des autres mais surtout en se plaçant dans la tête du garçon et en restituant le dressage psychologique, l'emprise qu'a exercé le ravisseur sur un être humain en devenir. Robbie revient auprès des siens mais pourra t-il redevenir un garçon presque comme les autres ou est-il marqué à jamais par celui qui se faisait aussi appeler le Prédicateur ?
Un roman magistral et glaçant avec une fin énigmatique.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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Robbie Whitcomb, cinq ans, est enlevé sur le parking d'un centre commercial d'Ypsilanti, Michigan. Dans une tentative désespérée pour arrêter la camionnette dans laquelle le ravisseur a embarqué son fils, Dinah, sa mère, se blesse très gravement, et en gardera de lourdes séquelles.

L'homme qui a kidnappé Robbie n'en est pas à son coup d'essai : plusieurs garçons ont déjà été ses victimes, dont il s'est ensuite débarrassé lorsque l'adolescence a sonné le glas de ces charmes enfantins qui l'attirent tant.

Cet individu abrite plusieurs personnages, et arbore selon ses interlocuteurs un visage différent. A l'origine Chester Czeki, il s'est rebaptisé Chet Cash, et c'est sous ce patronyme qu'il officie en tant que prédicateur itinérant pour l'Eglise de l'espoir Éternel, très apprécié pour sa ferveur et sa bienveillance. Aux yeux de ceux qui le fréquentent comme voisins ou membres de la même communauté, c'est un homme charismatique, qui inspire le respect et exerce sur les femmes un certain magnétisme. Pour Robbie, il est "Daddy Love"... le garçon a lui-même été rebaptisé pour devenir Gideon Cash, Chet se faisant passer pour le père de l'enfant, à qui il a expliqué que ses parents, incapables d'assurer son éducation, l'avaient abandonné.

Le roman dépeint les six années que Robbie va passer avec cet ignoble père de substitution, rythmées par les punitions, les tortures, et les sévices sexuels. "Daddy Love" alterne les colères froides, culpabilisantes, mettant son imaginative cruauté au service de sa toute puissance, et des manifestations de tendresse qui ne sont pas moins glaçantes que ses accès de rage, par lesquelles il assied une emprise fondée à la fois sur la peur et sur le chantage affectif.

Gideon modèle ses attitudes et ses émotions en fonction de celles de son "père", et c'est bien là le principal propos de "Daddy Love", que d'évoquer les mécanismes que l'individu développe pour surmonter l'horreur, et les relations complexes et ambivalentes qui finissent par lier victime et bourreau. L'enfant, par un instinct de survie qui lui impose l'adaptation, oscille ainsi entre crainte et reconnaissance, et se positionne dans une quête permanente de la posture qui annihilera les velléités punitives de son tortionnaire. L'interdépendance qui régit les rapports anormalement intimes et artificiellement imposés entre Cash et Gideon génère chez ce dernier une détresse tue mais profonde, ravivée par les quelques bribes de souvenirs de sa vie avec ses véritables parents qui, émergeant parfois, remettent en cause la légitimité de "Daddy Love".
Pour gérer l'insupportable contradiction que font naître en lui la nécessité d'adaptation et la possibilité d'une autre existence, l'enfant a développé deux personnalités qui s'opposent en lui, et qu'il désigne comme "Fils" et "Gideon", le premier naïf et soumis aux desiderata de son "père", le second méfiant et vouant à ce dernier une haine inextinguible, qui lui sera salutaire...

Nous suivons, en alternance, un autre chemin, lui aussi difficile et douloureux : celui de Whit et Dinah, les parents de Robbie, qui pansent plutôt mal que bien les blessures provoquées par la disparition de leur petit garçon, navigant de manière bancale entre espoir et culpabilité...

J'aime quand Joyce Carol Oates écrit comme elle le fait dans "Daddy Love", avec une efficacité percutante, ne laissant la place à aucune digression. L'entame de l'intrigue -l'épisode de l'enlèvement- annonce le ton de l'ensemble, en répétant, par saccades, certains détails dudit épisode, l'imprimant en nous telle une image subliminale qui reviendra nous hanter régulièrement.

Elle ne livre pas, ici, d'analyse. Elle fait se succéder des faits bruts mais significatifs, capte les pensées de ses protagonistes dans une instantanéité qui fait davantage de son texte un thriller glauque qu'un roman psychologique. de nombreuses scènes -celles de pédophilie, notamment- sont plus suggérées que dépeintes, l'auteur préférant évoquer le résultat (pensées et réactions...) de ces événements sur ses héros que leur déroulement. La lecture n'en est pas moins, par moments, à la limite du supportable, cet usage de la suggestion nous laissant libre d'imaginer le pire...

Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Un livre terrible que ce roman-récit de Joyce Carol Oates. Dès les premières pages, nous sommes dans le drame puisqu'à la sortie d'un hypermarché, Robbie, un petit garçon de 5 ans, va être enlevé par Daddy love. L'auteure va alors nous raconter les 6 ans de séquestration de ce jeune garçon, du point de vue du petit garçon, du daddy love et de la mère. Un sentiment étrange pendant cette lecture puisque l'auteure réussit à nous accrocher malgré les horreurs qu'elle nous raconte, elle nous décrit avec une plume acerbe et paradoxalement on s'attache à l'ensemble des personnages.
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