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3,77

sur 275 notes
DADDY LOVE est un livre abominable. Cruel. Cru. Noir. Sadique.
A se demander pourquoi on s'y accroche autant. Est-ce la vie et l'enfance saccagées de Robbie qui incite à poursuivre la lecture , par respect ? Est-ce le sadisme de son bourreau qui pousse à "vérifier" jusqu'où l'horreur peut aller ? Est-ce la peine évidemment inconsolable de Dinah qui pousse le questionnement du "comment vivre avec CA" ? On lit ce récit en se disant que l'esthétisme de Clint Eastwood aurait pu "profiter" à l'écriture basique (mais franchement très efficace) du livre. Car oui, l'écriture est basique. On ne peut pas édulcorer l'horreur. On ne peut pas l'enjoliver. de fait, le style est direct, impactant, brut. On sort de cette histoire vraiment, vraiment, mais alors vraiment pas bien.
Je n'ose dire qu'il faut le lire quand on est parent. Car le drame arrive si vite quand on aime trop.
Mais c'est un roman.
Toute la problématique est là.
Si le roman est terrifiant, la réalité est ... ?
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Glaçant. A la limite du nauséeux. Et pourtant j'ai eu du mal à lâcher ce roman.
Un enfant de 5 ans est enlevé par un prédateur sexuel, manipulateur et violent. Le roman raconte la descente aux enfers des parents (pas assez peut-être), l'emprise du kidnappeur sur l'enfant, l'incapacité de celui-ci à s'enfuir.
Mais également le retour problématique de celui-ci dans sa famille.
Un sentiment étrange une fois le livre refermé.
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"Obsédant, terrifiant, dérangeant" titrait le Atlantic Wire. Je ne sais pas si cela est suffisant pour rendre compte de l'horreur de ce roman. Plus qu'un thriller psychologique, il s'agit d'un roman d'horreur.

New Jersey, un centre commercial : Dinah erre sur le parking avec son fils de 5 ans, Robbie, qu'elle tient par la main, à la recherche de leur voiture, renouvelant ainsi la ludique tradition instaurée par Maman après toutes les séances shopping, et à laquelle on ne déroge JAMAIS.

New Jersey, un centre commercial : Daddy Love a repéré sa proie, son fils "élu", celui que Dieu lui envoie et dont il doit s'occuper, sauver de ses parents, manifestement pas assez bien pour lui.

Un marteau, un coup bien placé, l'échange a lieu. Arraché à sa mère laissée pour morte, Daddy Love s'empare de son "fils".

Une scène effroyable sur un parking, dont les minutieux détails sont à glacer le sang, telle est la manière dont s'ouvre ce thriller.
Assomée par Daddy Love, Dinah lâche la main de son fils, Daddy Love s'en empare et l'enferme dans sa fourgonnette, démarre, Dinah se lève, une force maternelle dont elle ne sait pas d'où elle lui parvient, elle court après son fils qui lui échappe, après cette fourgonnette qui s'éloigne, tente de la rattraper, la fourgonnette fait demi-tour, Dinah lui fait face, Dinah ne se pousse pas, la fourgonnette se rapproche, le choc est inévitable, une main sur la poignée passagère ; Dinah est renversée, accrochée, telle une poupée désarticulée, elle est traînée sur quinze mètres.
Puis plus rien.

Ainsi commence l'histoire de Daddy love, prémices d'une suite tout autant sordide et horrible.
Fait prisonnier, Robbie devient Gideon, tantôt esclave, tantôt admiré par son "Père". Car Daddy Love est un personnage monstrueux, ambivalent, dont l'Amour (du moins ce qu'il croit en être) ne peut se manifester que soit par la violence, les sévices, les punitions, soit par une vague d'affection dégoûtante, des "câlins" comme il les appelle, qui ne sont que des violences sexuelles envers un enfant complètement démuni.

Manipulateur, psychopathe, pédophile, Daddy Love, qui officie comme prédicateur pour une Paroisse à ses heures perdues, est un homme d'une abominable cruauté.

"Il y avait Daddy Love qui protégeait. Il y avait Daddy Love qui punissait".

D'une écriture violente, incisive, frontale et primitive, Oates nous fait vivre une double histoire : celle des terribles années de Robbie passées avec son bourreau, sa trasformation aux côtés de ce monstre, son innocence perdue et sa désagrégation inévitable ; mais celle aussi de Daddy Love, insupportable, ses pensées, ses gestes, ses désirs, la personne atroce qu'il est et les horreurs qu'il a commises et continue de perpétrer.

Pourtant révulsant, l'on ne peut quitter ce livre, tant il explore la complexité et l'incompréhension du lien qui unit ces deux êtres, et tant son caractère psychologique est crucial pour faire de ce roman une oeuvre littéraire.



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Daddy Love ou plutôt Chet Cash pour le plus grand nombre est un pasteur itinérant faisant partie de l'Eglise de l'Espoir Eternel, où les fidèles sont en admiration devant lui. Tout commence ainsi, Robbie Whitcomb et sa mère Dinah sortent d'un centre commercial et cherchent leur voiture, puis soudain Robbie est arraché des mains de sa mère qui tente le tout pour le tout et poursuit le ravisseur jusqu'à être blessée grièvement, percutée puis traînée sur quelques mètres par le van Chrysler du kidnappeur. Commencent alors une longue période de six ans où le petit Robbie va subir les pires atrocités et les parents vivre au ralenti dans l'espoir de revoir un jour leur fils.

La pédophilie et la religion sont les thèmes phares de cette oeuvre. L'écriture est comme d'habitude chez Joyce Carol Oates très percutante et fluide. Les chapitres sont très courts alternant entre l'enfer que vit Robbie auprès de Daddy Love et l'enfer que vivent les parents et leur couple depuis la disparition de leur fils. Certaines scènes décrites sont intenables et insupportables voire même choquantes. L'auteur relate notre société actuelle et ce qu'elle a de plus sombre et fait prendre conscience aux gens des horreurs qui y sont perpétrées et Joyce Carol Oates par ce moyen les dénonce.

Ce roman est un roman coup de poing dont on ne sort pas indemne...
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Quand Robbie, 5 ans, se fait kidnapper sur un parking, c'est le début de 6 ans d'horreur pour Robbie et pour ses parents mais est-il possible de se remettre d'une telle épreuve ? le point fort de ce roman est la précision de la psychologie des personnages. Tout est là.
La mère se débat avec sa culpabilité de ne pas avoir protéger son enfant, de lui avoir lâché la main. le père se sent impuissant et ne sait comment avancer malgré cette perte. Robbie, la petite victime subit un conditionnement mental qui rend « normal » les violences sexuelles, physiques et psychologiques, et crée une forme d'attachement envers son ravisseur et bourreau. Et puis il y a Daddy love, le monstre répugnant, mais un monstre particulièrement doué pour se rendre invisible ou sociable en fonction du besoin. C'est la personne passe-partout, celle qu'on ne soupçonnerait jamais, qui est appréciée et qui par conséquent échappe à la justice et peut plonger dans les pires vices.
Tous les personnages sont passés au microscope, leur émotions, leur vision de la vie, la façon dont ils sont perçus. C'est puissant et l'environnement de vie n'est pas négligé, il est traité avec autant de minutie. On sent l'ambiance du village, du barbecue, de l'école… On est témoin de l'impression faite par ce bourreau qui semble si méritant, si impliqué et aimant. Avec cette narration, l'autrice dénonce l'intérêt de façade et l'importance du puritanisme qui met des oeillères sur la vision du monde, un croyant ne peut qu'être une personne bien.
Tout ça est renforcé par l'intime conviction du bourreau de faire le bien, de sauver les enfants de parents qui ne sont pas « fiables ». le résultat est très oppressant. L'horreur est décrite sans tomber dans le gore. On n'est pas dans une sorte de voyeurisme de l'horreur où la moindre scène de torture va être décrite, ici tout se fait en finesse, sans rien minimiser. Tout est là au moins suggéré et ça rend le roman encore plus puissant.
Le thème de ce roman est ignoble donc autant choisir de l'aborder dans un texte qui associe justesse, finesse et une plume magnifique ce qui est le cas ici.
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Robbie WHITCOMB a 5 ans lorsqu'il est arraché à sa mère par Chet CASH, laissée pour morte. S'en suit des années d'emprises psychologiques et physiques. Ce n'est pas la première fois que celui qui se fait appeler Daddy Love agit de la sorte. Il sait comment s'y prendre.
Sept années vont s'écouler, au cours desquelles Robbie, devenu Gideon, sera pris au "piège". Comment une famille peut-elle se reconstruire face à l'absence? Comment un enfant peut-il retrouver une insouciance, une sécurité, après un tel vécu?
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Daddy love raconte l'histoire d'un enfant kidnappé, arraché à sa mère serait plus exact, puis séquestré pendant plusieurs années, subissant divers sévices physiques et psychologiques.

L'écriture est excellente, glaçante, froide et tombe rarement dans le sensationnel.
Néanmoins, j'ai eu un grand sentiment de malaise tout au long de la lecture, l'impression d'être une voyeuse, de me repaître du dégoût que m'inspirait cette histoire, de me complaire à attiser ma peur panique de l'enlèvement d'un de mes enfants... Bref, de triturer ce qu'il y a de plus sombre en moi.

J'ai du mal à comprendre comment j'ai pu m'infliger cette lecture jusqu'au bout. Sans doute parce que c'est très bien écrit et que la psychologie des personnages y est détaillée de manière très intelligente.
La troisième partie aurait mérité une beaucoup plus grande place car c'est à mon avis le thème de cette partie qui est le plus intéressant et le moins voyeuriste.

Ma note est très mitigée... le talent de l'auteure ne fait aucun doute, mais je n'aurais sans doute pas dû commencer par ce livre pour la découvrir. le thème est beaucoup trop douloureux et atroce pour moi, en revanche. Pour les amateurs du sujet cela vaudrait facilement un 5 étoiles... Mais je ne suis pas amatrice des histoires d'horreur...
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Il faut avoir le coeur bien accroché. C'est un livre difficile, violent, qu'on lit parfois avec la nausée. Et pourtant, on le lit, jusqu'au bout, plein d'espoir peut-être, mais plein d'interrogations. Sur le pourquoi, sur le pendant, sur le après, et même sur le « et si j'étais à sa place » au début.
L'écriture est fluide, elle suggère ou elle montre, difficile à savoir. Bien sûr il y a ces premiers chapitres, très étranges. Parce que pendant 40 pages, l'histoire est répétée, encore et encore. Parfois avec les mêmes mots, juste quelques variations (j'ai même cru un instant que j'avais un livre avec un problème!). Mais je suppose que c'est pour bien qu'on rentre dans la situation, ces quelques moments qui changent tout, et qu'on se repasse en boucle, qu'aurait-on pu faire, qu'a-t-on fait?
Ce début de livre a été compliqué, je me suis dit que cette façon d'écrire n'était pas pour moi. Mais si vous ressentez la même chose, accrochez vous, continuez, c'est totalement différent ensuite. On comprends. Même ce qu'on ne voudrait pas comprendre parfois.
Le fond de l'histoire quant à lui est fascinant. Bien sûr c'est une histoire d'enlèvement et de pédophilie, et c'est difficile à lire. Mais ce qui est fascinant ce n'est pas ça (Je ne trouve pas du tout intéressant de lire des sévices, vraiment pas), mais c'est tout ce qui entoure ce sujet : la position d'agresseur, la position de victime, pourquoi il ne s'enfuit pas, comment l'agresseur peut transformer un enfant au point de pouvoir l'exhiber en public sans que personne ne voit rien. Ici c'est un homme extérieur à la famille, mais ça peut tout autant s'appliquer aux affaires qui défraient la chronique sur les parents maltraitants. Pourquoi n'ont ils rien dit? Pourquoi sont ils restés?
Et enfin, qu'est ce qui peut se passer ensuite?
Alors si vous avez le coeur bien accroché et envie de réfléchir à la sombre face de l'âme humaine, je crois que ce livre est pour vous. Et vraiment bien écrit.
Lien : https://stephalivres.wordpre..
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Joyce Carol Oates est une de mes auteures préférées, mais pour diverses raisons je ne l'avais pas lu depuis quelques années. Plus que des polars, JCO écrit de véritables romans noirs, noirs comme l'âme de ses protagonistes. Ici, Chet Cash, l'homme aux mille personnalités. Artiste pour certains, pasteur pour d'autres, séducteur de ses dames, mais surtout Daddy Love pour les enfants qu'il enlève. Des garçons très jeunes. Car passé un certain âge les préados le dégoûtent…

Âmes sensibles s'abstenir. Si l'auteure n'en fait pas trop, il y a quand même des scènes d'une cruauté et d'une violence sans nom. Daddy Love ne fait pas dans la dentelle, il punit, il éduque, et il se fait plaisir. C'est un manipulateur et un psychopathe. Gideon, l'enfant enlevé, va passer cinq ans avec lui. Et pendant ce temps sa mère survit et panse ses blessures. JCO est une fine analyste de la psyché des gens, et en ça, ses livres sont passionnants.

Je regrette par contre, la fin trop précipitée, et un manque de détails sur le fameux syndrome de Stockholm. Également, je n'ai pas spécialement apprécié le procédé utilisé au début (je ne spoile pas, mais je suis curieuse de connaitre l'avis des lecteurs). Si les sujets tabous ne vous font pas peur, je vous le conseille, car la plume de l'auteure est acérée comme une arme, qui lui sert à dresser, de livres en livres, un sombre portrait des États-Unis…
Lien : https://ninaalu.wordpress.co..
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Et un nouveau livre de Oates que j'ai attendu de lire en poche.
Il est vrai que dans cet ouvrage, Oates ne nous ménage guère. Nous sommes plongés brutalement dans la pédophilie, situation dans laquelle le petit Robbie va payer le prix cher.
Alors oui, c'est dur, c'est tragique, nous sommes plongés dans cette horreur, et connaissant bien Oates, je m'attendais à pire. Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines car l'on se retrouve dans la tête du pédophile, et parfois dans la tête de Robbie.
C'est bien écrit, c'est fort, c'est impitoyable pour le lecteur qui a beau se dire que ce n'est qu'une fiction, j'avoue que certaines scènes (juste quelques lignes par ci par là heureusement), m'ont horrifiées.
Car Oates va au fond des choses, et nous relate l'innommable, les blessures physiques du pauvre enfant, blessures dont on ne parle guère mais qui sont pourtant bien réelles.
On suit avec consternation également les dégâts psychiques infligés à Robbie par Daddy Love, d'une cruauté mentale sans précédent. Je pense notamment au moment où il lui dit que ses parents l'ont abandonné car ils ne l'aiment plus.
Nous avons aussi le point de vue de la mère et du père.
Livre dur mais à lire si l'on est pas trop sensible.
Oates décidemment est une auteure confirmée, et même avec un sujet aussi difficile, elle arrive malgré tout à garder sa finesse et son talent.
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