🏠 « Vivre exigeait qu'on cache de sentiments et qu'on retienne solidement la laisse ; il ne fallait jamais céder, jamais lâcher le chien. Jamais. Les rideaux de dentelle de la fenêtre en saillie s'agitèrent légèrement. Signe que son père l'observait. »
(P.41)
🏠 Les maisons renferment des vérités que seules les personnes qui les habitent peuvent accepter. Ou supporter. On ne devine jamais l'amertume, la haine ou la rancoeur qui opposent deux membres d'une famille, on ne peut imaginer les raisons de la colère, une manière de mâcher, des pieds qui traînent, un chien insupportable, un robinet mal fermé qui goutte. Oui, les maisons renferment des hostilités masquées, des querelles maquillées qui, à peine franchi le palier, se désagrègent subrepticement pour devenir le linge sale dont le quartier se délectera.
🏠 Il est mystère encore plus grand que le microcosme qui règle une famille : l'âme humaine est un labyrinthe dans lequel il est facile de se perdre si on se laisse bercer par les mensonges que l'on raconte à autrui… Laissez une seule personne saisir la faille que vous pensiez invisible et vous voilà à jamais perdu…
🏠 A travers ces trois nouvelles initialement publiées en 1970, Oates explore avec cruauté et acuité les travers de personnages tourmentés, blessés ou désespérés qui n'attendent que le salut d'un tiers, l'échappatoire inattendue. Qu'il s'agisse de tuer le père, de disparaître ou de s'abandonner, c'est toujours un peu de soi que l'on cède… Pour le meilleur… ou pour le pire !
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Après seize ans de négociations, le réalisateur Stig Björkman a convaincu Joyce Carol Oates, 85 ans, de lui ouvrir les portes de son univers. Portrait sensible de l’immense romancière, inlassable exploratrice de la psyché noire de l'Amérique.