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3,79

sur 1421 notes
Un livre ambitieux qui parle de la condition des femmes, de l'homosexualité, du sens de la vie.
Roman sur la création , la liberté .Roman d'atmosphère, l'Islande , mais bien loin des images touristiques.Roman d'époque aussi, les années 1960 
Mais j'ai du mal à suivre le rythme très saccadé du livre avec ses chapitres d'une ou deux pages
Je n'ai pas été enthousiasmé par l'écriture et je suis resté lecteur sans arriver à m'immerger dans l'univers de Miss Islande
Cela reste un bon roman en raison des thèmes abordés qui restent très actuels
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Un roman très sobre qui raconte la condition féminine en Islande en 1963.

Hekla a 20 ans, elle veut devenir écrivain. Elle s'installe à Reykjavik avec sa machine à écrire et ses manuscrits chez son meilleur ami Jón John, homosexuel pour qui la vie est très difficile et le rejet par ses pairs violent. Hekla est indépendante, décidée à se faire respecter, à porter un pantalon quand elle veut, elle ne cherche pas un mari à tout prix !

Parenthèse : L'épisode pantalon peut paraître anodin mais à cette époque là le port du pantalon était interdit et même gamine il fallait mettre une robe par-dessus ! Porter un pantalon voulait dire être indépendante, vouloir s'émanciper et provoquer la violence masculine.

Son amie Ísey, enceinte par accident, sait que son avenir sera fait de la maison, des enfants et que sa passion pour l'écriture devra laisser la place au devoir de la maîtresse de maison.

Un homme propose à Hekla de participer à l'élection de Miss Islande, en lui faisant miroiter des choses que toute femme sensée, selon l'époque, convoite. Elle refuse et refusera encore et encore, elle sera connue par son écriture ou inconnue.

Il n'y a pas d'émotion violente dans le livre, simplement le constat du destin de deux jeunes femmes qui ont pris des directions opposées et de leur ami qui veut devenir costumier pour théâtre. La description de leur vie, de leurs pensées et de leurs émotions est très pudique et touchante. J'ai été très émue par Jón John et Ísey qui sont coincés par des conventions mais la volonté d'émancipation d'Hekla est une bouffée d'air pur et d'espoir.

Un livre dont je recommande la lecture.

CHALLENGE MULTI-DEFIS 2020
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Un roman qui, l'air de rien, en toute simplicité, frappe fort. L'autrice a fait le choix de la sobriété et de la poésie pour parler de sujets qui touchent la société islandaise des années 60's : exode rurale, homophobie, machisme ; ces deux derniers thèmes faisant encore la une de tous les journaux télévisés dans le monde entier.
Plus généralement, elle nous parle de liberté, d'accomplissement de soi, de la condition féminine et de l'anticonformisme des artistes.
Ne vous fiez pas au titre. Il n'est pas question de concours de beauté ou autre "potichisme". Bien au contraire, Hekla, l'héroïne de ce roman cherche à se démarquer non pas par sa beauté, mais par son imagination; la seule chose qu'elle possède, écrit-elle d'ailleurs. L'écriture est toute sa vie.
Les personnages sont attachants, éclatants, touchants.

Un bien joli roman, poétique et féministe.
Une plume d'une grande finesse pour nous conter la force des rêves.
« Je suis un hôte de passage sur cette Terre. Je suis né par accident. On ne m'attendait pas. Je suis parfois tellement fatigué, Hekla. Tellement las d'exister qu'il m'arrive d'avoir simplement envie de
somnoler
sommeiller
de passer un mois entier
dans les bras de Morphée. »
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Miss Islande – Audur Ava Olafsdottir, Zulma 2019*****
lecture en septembre 2023
C'est le troisième roman que je lis de cette écrivaine, après Rosa candida et Ör et une troisième fois je suis sous le charme d'une plume dont le beauté s'habille dans des terres glaciales à l'immense chaleur humaine, dans des espaces allant au-delà de l'horizon, dans le brûlant des volcans qui menacent tous les jours et qui tiennent parole.
La citation de Nietzsche à la première page résume en quelques mots la vérité sur la création, leitmotiv tout au long du roman : « Il faut porter en soi un chaos pour pouvoir mettre au monde une étoile qui danse »...je reste longtemps sur cette première page, la lis et relis...
Hekla vit le jour par les soins d'un vétérinaire, « avant de prendre sa retraite, sa dernière mission fut de mettre au monde un enfant »p.17, et c'est le père qui a décidé, seul, de l'appeler du nom d'un volcan. Une enfant pas comme les autres, on la retrouvait « allongée dans les champs, à observer les nuages, ou en hiver, sur une congère, à contempler les étoiles»p21. le volcan aussi entra en éruption « au terme de cent deux ans de sommeil »p.19. Chaos et création !
L'histoire se déroule dans les années 60, période où l'Islande était encore plus loin de l'Europe et où le monde n'était pas prêt à se mettre d'accord sur un vivre ensemble grâce à nos différences. L'est-il aujourd'hui ?
L'Islande est repliée sur soi à l'époque, isolée, comme une étrangère, et Hekla, fille du pays n'a qu'une passion, un seul désir : écrire. Sauf que ce n'est pas ce qu'on lui demande et comme le monde est une compétition, on lui propose de participer à un concours de beauté. La jeune femme au nom d'un volcan incandescent refuse et continue son travail d'écriture ; quand l'éruption se met en marche elle continue quoiqu'il en soit. La jeune femme s'en va, quitte la maison et le pays, et le départ revient chez Audur Ava Olafsdottir, obsessionnel, mais pas chargé de poids, il n'est pas lourd, au contraire c'est une ouverture vers le monde, une bonne respiration, ou une libération ignorant les murs, les contraintes, les règles sévères comme celle qui dit « poète est un mot masculin »p.29 ; c'est aussi disparaître pour se retrouver, recueillir les parts éparses d ‘une incandescence, le chaos créateur.
Dans Ulysse de James Joyce, livre que Hekla emporte comme bagage précieux avec sa Remington, toute l'histoire se déroule sur une journée, sur 877 pages, ici une histoire qui commence prend moins de 300 pages, c'est le roman du début d'une histoire, c'est son introduction, le lancement dans la vie.
Il y a des volcans qui restent, peut-être, dans un sommeil permanent, il y en d'autres dont l'éruption est soudaine et violente, et d'autres encore qui s'y préparent pendant des années et une fois en jaillissement plus question d'y mettre fin.
La différence est ce qui nous sauve, nous enrichit, ce qui nous a condamnés aussi et qui, malheureusement, continue à le faire. « Je ne rentre dans aucune catégorie, Hekla», lui dit son ami homosexuel, « Je suis un accident qui n'aurait jamais dû voir le jour. Je n'arrive pas à trouver ma place. Je ne sais pas d'où je viens. Cette terre n'est pas la mienne. Je ne la connais pas sauf quand on m'y enfonce le visage. Je sais le goût de la poussière...Mon âme charrie de flots noirs. »p.61. le monde a fait déjà son long chemin de haine et le jeune homme qui se découvre pas comme les autres, semblable à d'autres, entre doublement novice dans ce mal.
Toute l'histoire du livre est une suite de petits gestes, de faits en apparence mineurs, d'échanges de lettres où les personnages enlèvent un pan de leur cape pour nous faire lire, entre les fils, une vérité intime de leur vie. Ce n'est pas le pathos, ni les larmes, encore moins les phrases longues, les interrogations et analyses psychologiques, la langue de l'autrice est simple, fluide, directe, un présent des verbes où tout se dit comme ça vient, naturellement et grâce à ça chargé d'une poésie à sentir dans chaque fibre et d'une émotion timide au pouvoir étourdissant. Hekla se souvient de la mort de sa mère: « Elle n'a pas mis longtemps à mourir. Un jour elle est là, à faire des crêpes au seigle, puis soudain, en pleine période de l'agnelage, elle n'est plus là. J'étais seule avec elle à l'hôpital quand elle est morte, mon père et mon frère étaient occupés à la bergerie. Elle était méconnaissable, elle avait du mal à respirer. Des taches sombres étaient apparue sur sa peau. J'ai posé un bouquet de pissenlits sur sa couette. En glissant ma main dans la sienne, j'ai senti sa chaleur. Puis elle a rendu son dernier soupir et sa main a refroidi. L'église aussi était froide après l'hiver. »p.127
La vie comme elle est, ce qu'elle nous apporte, ce qu'elle emporte, ce qu'on en fait, des gestes répétitifs, d'autres qu'on apprend à faire, des rencontres vécues comme des pauses scandées par les livres, la lecture, l'écriture, bols d'air avant de reprendre ou de se faire reprendre par le courant de ce qu'on doit faire, des obligations et engagements de chaque jour.
Des liens forts se créent et se nourrissent avec tous ceux qui ont vécu avant et l'héritage qu'ils ont laissé, avec les phénomènes naturels, l'univers, avec la vie des étoiles comptée en années ou secondes lumière, des liens comme la force des volcans, la résistance des cordes, l'apparence des glaciers.
La lecture de ce livre m'a fait vivre comme une intimité avec chacun des personnages, pas celle qui invite tout le monde pour dévoiler ses secrets, mais celle qui garde sa part cachée, fragile, celle qui ne raconte pas mais laisse s'en échapper un mot, une courte phrase, une émotion furtive qui passerait presque inaperçue, une chose « banale » cachant à peine la portée de sa force et de son importance, des moments/chapitres d'un journal intime.
La beauté de l'écriture de Audur Ava Olafsdottir n'a pas besoin de majuscules pour qu'elle me marque de sa présence, elle arrive en catimini emportée par le vent du Nord ou accrochée à l'éclat d'un glacier ou bien dans les cendres d'un volcan, « en Islande il est un mot pour chaque pensée qui vient au monde »p.126 Un mot est une réalité, un feu, une histoire et chaque histoire est racontée par des mots clé, et chaque mot est une fenêtre ouverte vers un ailleurs que chaque lecteur, selon ses ressentis, sa sensibilité, ses envies, son imagination peut explorer, développer, enrichir pour, peut-être, entrer dans la maison du feu, ou pour s'en éloigner. La plupart des noms islandais me sont difficiles d'accès, même si mon ouï trouve la langue très belle, mais dans les romans de Audur Ava Olafsddottir ces noms m'autorisent presque de les oublier comme repères majeurs, c'est quoi un nom disait Shakespeare dans Romeo et Juliette. Les personnages demeurent autrement, comme le vent, les volcans, la mer, les rayons de soleil ou le froid glacial. Cette grande île n'est pas isolée.
Écrire, chaos et création, tumulte, tourmente, libération et recommencement « Une phrase vient à moi puis une autre, une image se dessine, cela fait toute une page, tout un chapitre qui se débat dans ma tête, pataud comme un phoque pris dans un filet. J'essaie d'accrocher mon regard à la lune...je demande aux phrases de s'en aller, je leur demande de rester, il faut que je me lève pour les écrire avant qu'elles s'évanouissent »p.136
Le départ de Hekla est imminent, vers un autre commencement mais, « même s'il fait toujours beau à l'étranger », lui dit son père, « tu auras froid sur le pont du paquebot. Il y aura de la houle, Hekla, il y aura du roulis et des vagues », comme dans la vie.
Un livre comme un commencement pour une histoire sans fin, l'histoire de la création, « nous sommes faits de l'étoffe de nos rêves ».p.208, « toutes les fenêtres ouvrent sur un monde imaginaire »p.224 et les mots deviendront chair.
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Si vous aimez les livres qui parlent d'écriture, avec Miss Islande, vous baignerez dans cet univers : Hekla l'héroïne s'installe à Rejkavik pour écrire ; sa meilleure amie Isey cache le cahier dans lequel elle écrit au fond d'un seau; il existe un café où se rencontrent les poètes (que des hommes en 1963 !). Si vous aimez les livres qui parlent de lecture, vous croiserez des étudiants lisant des recueils de poèmes (sans que personne ne les force), des librairies partout dans la ville et vous vous installerez dans la bibliothèque. .

Si vous aimez les personnages qui sont des héros ordinaires alors vous vous attacherez à à Hekla, Isey et Jon John qui luttent pour être autre chose que l'étiquette collée par une société rétrograde, machiste, homophobe (une jolie fille, une mère de famille, un déviant)

Si vous aimez les livres qui vous emmènent en Islande, vous entendrez parler de volcan, de lutte islandaise, de vinarbraud...

Le tout porté par la plume si sensible et si juste d'Audur Ava Olafsdottir.

C'est beau, c'est émouvant ! Bref lisez-le si vous ne l'avez pas encore fait !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le cercle des poètes islandais.
L'Islande aux aurores boréales, la glace et le feu de ses volcans qui donnent naissance à des îles, à des écrivains poètes...

Hekla est une jeune fille passionnée de littérature, douée, elle se rêve écrivaine, depuis toute petite elle bouillonne d'énergie créatrice, à l'image du volcan inspirant son prénom.
Elle quitte la ferme familiale pour la capitale Reykjavik, y retrouve sa meilleure amie Isey ; et son ami-amour Jon John, un garçon différent, qui travaille sur les bateaux de pêche tout en poursuivant ses rêves de devenir styliste, et aspire à lever l'ancre un jour...
Dans les années 60, ces jeunes, pleins de vie, sortent du cadre imposé par leur parents, par la société, et rêvent de se réaliser, s'évader par les mots, l'écriture, la création.

Rêver sa vie... Vivre ses rêves.
Ode à la liberté, à la foi en l'accomplissement et l'affirmation de soi.
Amitié, tendresse, émancipation, écriture et condition féminine, évasion littéraire, il y a de tout cela dans ce roman écrit avec beaucoup de pudeur et de sensibilité.

La narration peut sembler un peu décousue, plutôt clairsemée, avec de belles émotions, et parsemée deci delà de bribes poétiques.
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Ce que j'aime avec Audur Ava Ólafsdóttir c'est que chaque lecture est un voyage, un voyage dans des paysages, une ambiance, une culture mais surtout dans une histoire originale comme dans Rosa Candida ou le rouge vif de la rhubarbe..Dans celui-ci elle remonte dans le temps, en 1963, à Reykjavik avec trois êtres liés par une amitié indéflectible.

Avec Miss Islande, l'auteure nous fait découvrir des personnalités qui se sentent soit incomprises, isolées voire brutalisées dans leurs vies mais aussi dans leurs aspirations. Il y a Hekla, 21 ans, qui ne veut qu'écrire alors qu'on la pousse à se présenter à l'élection de Miss Islande en raison de sa beauté. Il y a Jon John, marin par défaut,  son meilleur ami, rejeté parce qu'homosexuel et puis Isey, l'amie d'enfance d'Hekla qui elle est mariée et déjà mère de famille.

Trois vies, trois itinéraires et c'est à travers Hekla que nous allons découvrir non seulement la difficulté à réaliser ses rêves, quitte à utiliser des subterfuges, mais aussi à se réaliser. 

Tout en délicatesse, en finesse, sans se perdre dans des tours et détours, l'auteure dresse leurs portraits, leurs volontés surtout pour Hekla et Jon John, de vouloir la vie qu'ils ont choisie : elle devenir écrivain et lui ne plus être regardé, abusé, battu parce qu'il aime les hommes. A l'opposé Isey, elle, on a le sentiment qu'elle suit une route toute tracée, sans l'avoir vraiment choisie sans que cela atteigne le lien qui l'unit à Hekla qui ne juge pas et l'accepte comme elle est.

Il y a la rudesse d'un pays, d'une société, du travail et des longues campagnes de pêche, des gestes déplacés mais également la beauté de l'amitié, des paysages, la pureté de l'amour qui lie les personnages, du besoin d'écrire, de s'écrire à tout prix comme un besoin vital, plus fort que tout, plus fort que l'amour qui lie Hekla à Starkadur, le bibliothécaire "poète".

Il y a un romantisme dans les désirs d'Hekla et Jon John mais un romantisme moderne, nordique, pudique mais assumé. Comment ne pas penser à tous ces écrivains inconnus, voire maudits, animés de la passion de l'écriture, qui ne vivent que d'elle, qui n'attendent pas forcément une reconnaissance, même si elle est la bienvenue, mais surtout le Besoin comme celui de manger et de boire.

J'ai aimé ce roman qui décrit si bien une époque, un pays, un état d'esprit mais également qui s'attache à travers les mots, l'écriture à nous faire ressentir le moi profond d'Hekla, ce qui l'anime, cette volonté que rien ne parviendra à faire taire, ses silences, sans aucune violence elle avance sans jamais se renier.

J'ai aimé l'évolution des personnages, n'acceptant les compromissions que le temps d'arriver à leurs buts, j'ai aimé tendrement Jon John, sa fragilité mais sa ténacité à être reconnu pour ce qu'il est, sa fidélité malgré l'éloignement et j'ai admiré Hekla pour sa détermination douce, tranquille, attendant son heure. 

Oui chaque lecture de cette auteure est un voyage, un dépaysement et il n'y a que l'Embellie que j'ai abandonnée car l'auteure m'avait perdue dans un de ses voyages. Mais peut-être n'étais-je pas prête pour celui-ci !
Lien : https://mumudanslebocage.wor..
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Hekla, l'héroïne de Miss Islande a un prénom de volcan. Et un tempérament bien trempé dans ces années 60 en Islande où l'émancipation féminine n'est encore qu'un fantasme (contrairement à ce que l'on peut penser, l'Islande reste toujours aujourd'hui une contrée dominée par le patriarcat). L'une des grandes qualités d'Audur Ava Olafsdottir, depuis sa découverte dans le parfumé Rosa candida, est de réussir des portraits humains sensibles et profonds et c'est encore le cas dans son dernier livre, avec Hekla mais aussi ses meilleurs amis, une jeune mère de famille et un garçon homosexuel. le roman est léger, seulement en apparence, porté par un style vif et incisif et est construit en petits chapitres qui lui donnent une fluidité parfaite. A travers ses 3 personnages principaux et quelques autres Olafsdottir dresse une physionomie pertinente et percutante de son pays natal. Mais au-delà de ces considérations, l'on retient, comme presque toujours chez la romancière islandaise, le charme narratif qui s'exhale de ses pages avec cette chaleur et cette bienveillance pour l'ensemble de ses protagonistes. Qui plus est, Miss Islande est un bel hommage à la création littéraire dans ce pays dont un cliché persistant prétend que la moitié de la population lit la production de l'autre moitié des habitants.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Miss Islande est un livre qui parle de l'incroyable beauté d'avoir un rêve : de vouloir quelque chose, d'y croire et de vivre avec ce rêve.

On voit toujours l'Islande comme un pays pionnier en matière de droits de femmes, d'égalité des sexes, un pays extrêmement progressiste. Ólafsdóttir nous raconte que tout ça est en réalité le résultat d'une longue bataille pour changer les mentalités.

Les trois personnages principaux sont étrangers à une société et à un environnement qui ne peuvent pas les comprendre et les soutenir : un garçon gay, une jeune femme qui ne veut pas devenir mère, une femme qui écrit. Je les ai trouvé tellement attachants. J'aurais voulu que le roman soit plus long pour les suivre dans leur vie. Jon John m'a beaucoup touché, comme dans beaucoup de livres qui traitent de l'homosexualité, je perçus sa solitude, cette tristesse de ne pas pouvoir aimer qui l'on veut, et de devoir vivre cacher toute sa vie.

Je ne sais pas cependant comment interpréter la fin / le dernier chapitre qui est extrêmement ouvert. Pourquoi Hekla fait ce choix ? Qu'arrive-t-il lors de ce tremblement de terre ?

J'ai en tout cas adoré les descriptions de l'Islande : sa nature sauvage, ses paysages incroyables, ses villes pleines de librairies, de cette tradition fabuleuse de s'offrir des livres pour noël. C'est vraiment un pays que je rêve de découvrir.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Oh làlà mais quelle vague de coup de coeur février ;-)
Dans qqs jours on se réunit au bar pour parler d'un livre scandinave. Je résiste pas à m'en mettre un tout frais dans le coeur, la libraire me propose donc Miss Islande.
Prix Médicis forcément ça m'encourage. Parce que dès le début, les nombreuses ponctuations de références littéraires, poètes, mots islandais ou danois m'ont donné le sentiment un peu agacé de ne pas être assez cultivée. Mais en fait très vite ça fait partie du voyage et ça n'en est que plus beau. A tel point que je m'accroche à mon insu à lire chaque mot de ces syllabes imprononçables.
Ce récit est d'une douceur exquise. Des amis pour toujours qu'on a envie d'avoir près de soi, même s'il s'en vont à des milliers de kilomètres s'affranchir, tenter d'éclore, ou s'ils piétinent malgré eux dans leur entrave un peu plus qu'ils ne le voudraient.
Econome en oralité, Hekla a une sincère justesse dans l'amitié profonde qu'elle partage avec Isey et DJ Johnsson. Ils se le rendent bien, c'est comme une fraterie, mais en encore plus doux. Elle ne parle pas beaucoup mais elle est au centre de correspondances sublimes. Les phrases nous cueillent, "je m'endors tôt le soir, à peu près à la même heure que les pissenlits" P196 et dire que ce n'est ni la romancière ni le poéte qui écrivent ces mots... Il y a bien des talents dans ces personnages, des surprenantes et touchantes éclosions tout au long du roman.
L'écriture à tout moment peut ainsi nous prendre au dépourvu, une subtilité qui tombe ouvertement alors qu'elle était là depuis le début mais sans savoir si l'auteure était conscient ou non de sa naïveté. C'est vraiment très beau, très gracieux.
L'Islande est toujours présente, avec sa vie âpre, ses volcans et nuits interminables, son industrie de la pêche et ses indécrotables penchants homophobes et patriarcaux qu'on trouve partout. L'Islande est toujours dans le roman, même quand elle se trouve à distance et comparée aux frontières traversées. L'Islande est encore là, quand c'est le roman qui retourne volontairement au pays. Un talent pour circuler dans un cercle de consécration, se faire voir, alors que ces mots là ont justement pris leur envol. Ils n'appartiennent à personne tant ils s'affranchissent de tout. Et la grâce finit de nous cueillir ;-)
Tout y est pour m'entrainer vers Rosa candida, et pour porter Miss Islande bien haut à la papote des lecteurs de mars!
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