Stéphane Olivié Bisson a consacré son premier livre à cette très belle et très émouvante évocation de l'acteur et réalisateur
Max Linder.
Tombé dans l'oubli alors qu'il fut une des toutes premières stars du cinéma muet mondial, on doit à son unique enfant, sa fille Maud, décédée aujourd'hui, la reconnaissance éternelle de son immense talent. Patiemment, avec constance et pugnacité, elle a retrouvé et restauré les quelques bobines de films qui ne furent pas détruites par le propre frère de son père, jaloux de son talent.
Ici, l'auteur a imaginé de laisser s'exprimer
Max/Gabriel en une adresse à sa fille, parcourant son fulgurant destin entre gloire et désespoir. Incompris des siens, travailleur acharné, on lit sa solitude, ses doutes, l'épuisement d'un homme adulé des foules mais pourtant dramatiquement seul et qui sombre dans la folie.
L'écriture est très belle, emprunte de poésie et de nostalgie et le fantôme de
Max sautillant et souriant sur les écrans du passé reprend ici corps et âme. Un très beau premier livre qui me semble être, assez injustement, sorti bien trop discrètement.