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Emmanuel Scavée (Traducteur)
EAN : 9782268057668
427 pages
Les Editions du Rocher (23/03/2006)
4/5   5 notes
Résumé :
Le célèbre profiler John Douglas se penche sur huit grandes affaires criminelles qui ont défrayé la chronique et sont restées non résolues :
- Jack l'Éventreur, tueur de prostituées de l'East End londonien en 1888 ;
- le kidnapping fatal du fils du célèbre aviateur Charles Lindbergh en 1932 ;
- le meurtre sordide et mystérieux d'Elizabeth Short, surnommée le "Dahlia noir" ;
- l’Étrangleur de Boston, qui assassina une dizaine de femmes... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
The Cases That Haunt Us : From Jack the Ripper to Jobenet Ramsey
Traduction : Emmanuel Scavée

Extraits

Ecrit par John Douglas, ancien agent du FBI, et le journaliste Mark Olshaker, ce volume de plus de quatre cents pages ne casse pas trois pattes à un canard. Certains lecteurs, parmi les néophytes, risquent même de s'ennuyer grave s'ils ne possèdent pas une connaissance assez étendue des affaires criminelles qui se sont déroulées de l'autre côté de la Manche et surtout de l'Atlantique.

Contrairement à ce qu'ils se proposaient de faire, Douglas et Olshaker n'apportent aucun éclairage nouveau sur les affaires qu'ils extraient de leurs cartons plus ou moins poussiéreux. En ce qui concerne Jack l'Eventreur, premier grand tueur en série officiellement répertorié et qu'admirait Joseph Vacher, notre hexagonal "tueur de Bergères", la chose ne saurait trop étonner : les noms des principaux suspects valables sont toujours là mais nous n'aurons jamais, sauf miracle authentique, la preuve décisive qui désignera le seul coupable parmi eux - en admettant d'ailleurs qu'il y soit réellement.

Même son de cloche pour l'enlèvement du tout jeune Charles Lindbergh Jr : les auteurs se contentent de démontrer que Bruno Hauptmann, qui fut exécuté en avril 1936 comme seul responsable du kidnapping et de la mort du bébé, avait sans doute des complices, lesquels ne furent évidemment jamais retrouvés.

Le meurtre atroce d'Elizabeth Short, mieux connu sous le nom d'"Affaire du Dahlia Noir", ne reçoit pas non plus d'illumination particulière : ce qu'en disent nos auteurs sonne plutôt comme un ronron reprenant à son compte les éléments de l'enquête et les réalignant les uns après les autres, mais sans plus.

Le traitement réservé à l'Etrangleur de Boston est un peu plus imaginatif puisqu'il rappelle, mais très brièvement, qu'Alberto de Salvo ne fut peut-être dans l'affaire qu'une espèce de bouc-émissaire, coupable des viols reprochés à l'Homme en Vert mais qui, par la suite, peut n'avoir reconnu que des faits qui lui auraient été rapportés par l'un de ses co-détenus de jadis. Pourquoi aurait-il agi ainsi ? Par vanité, bien sûr mais aussi dans la certitude que, de toutes façons, il serait enfermé dans un hôpital psychiatrique et non dans une prison d'Etat - ce qui ne fut pas le cas.

Deux autres "cas" sont traités de la même façon, de manière si banale, si peu digne d'intérêt, si dénuée de punch que j'ai même oublié à qui ils se rapportaient. Bref, le lecteur européen n'apprend quelques menues choses que lorsque Douglas et Olshaker s'attaquent à l'affaire Lizzie Borden et à celle de la petite JoBenet Ramsey.

Le nom de Lizzie Borden est bien connu des amateurs de fantastique puisque, pour une raison mal définie - peut-être la petite comptine très évocatrice qui courut après les meurtres, "Lizzie Borden took an axe, etc ..." n'est-elle pas étrangère au phénomène - la littérature, le cinéma et la télévision ont fait d'elle une espèce d'équivalent féminin de Jack Nicholson dans "Shining." Mais à notre connaissance, aucun ouvrage documentaire n'est paru en français sur cette affaire qui défraya la chronique dans l'Amérique du début du XXème siècle. En ce sens, l'ouvrage de Doublas et Olshaker a le mérite de nous familiariser avec ce double parricide supposé - rien ne fut prouvé.

De même, le viol et le meurtre de la petite JonBenet Ramsey, retrouvée, le 25 décembre 1996, dans la cave de la maison où elle vivait avec ses parents et son frère, sont rarement évoqués dans les médias et l'édition français. A ce jour, en dépit d'une revendication survenue dix ans plus tard mais rejetée par les autorités comme étant une affabulation de pervers désireux d'avoir son quart d'heure de célébrité, l'affaire demeure tout aussi mystérieuse que celle du Dahlia Noir.

En résumé, un livre planplan, sans aucune originalité, qui ne passionne guère mais qu'on feuillette jusqu'au bout au cas où les auteurs se réveilleraient, ce qui, malheureusement, n'arrive à aucun moment. ;o)
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
[...] ... De nombreux thèmes que nous avons déjà abordés sont réunis dans l'affaire du meurtre de JonBenet Ramsey : famille, célébrité, évaluation de la personnalité, souffrance des plus innocents parmi nous, kidnapping, meurtre brutal, et apparition du mal là où l'on s'attend le moins à le trouver. C'est aussi la seule affaire dans ce livre dont je [= John Douglas] me sois personnellement occupé.

Et comme j'y ai pris une part personnelle, il est probablement nécessaire de commencer par préciser deux ou trois choses. Mon intention ici n'est nullement de défendre ou de condamner John ou Patricia Ramsey [parents de la victime], ni de justifier des prises de position pour lesquelles j'ai parfois été critiqué dans certains cercles, qui sont allés jusqu'à douter de mes motivations. Mon propos est seulement d'expliquer comment je suis parvenu à mes conclusions en recourant aux techniques d'analyse criminelle que j'ai contribué à mettre au point durant un quart de siècle.

Comme je l'ai affirmé en de nombreuses occasions, le meurtre constitue l'expérience la plus dévastatrice et la plus perturbante à laquelle on puisse être confronté, parce qu'il s'agit d'un acte intentionnel, à la différence de la mort accidentelle ou consécutive à une maladie, qui bouleverse notre univers et nous dépouille de tous nos repères, à l'exception peut-être de notre foi, si nous avons de la chance. Et le meurtre dont il est question ici est l'un des plus horribles qui soient : parce que la victime était une jolie petite fille de six ans et parce que les circonstances ont suscité l'idée épouvantable qu'un père ou une mère pourrait être susceptible de tuer son propre enfant.

D'autres raisons font que l'affaire est également digne d'attention - presque unique en son genre. Bien des crimes sont jugés au tribunal de l'opinion publique, longtemps avant qu'ils ne soient évoqués dans une cour de Justice : les affaires Borden, Lindbergh et Simpson-Goldman [le meurtre de Nicole Brown Simpson et Ronald Goldman, pour lequel O. J. Simpson fut acquitté au pénal mais condamné au civil] pour n'en citer que quelques unes. Mais je n'ai connaissance d'aucun autre cas où la majorité des gens se soient prononcés sur la seule base des statistiques. Je n'ai connaissance d'aucun autre cas où l'opinion publique ait, en substance, cru tout ce que racontait la presse à scandale. Je n'ai connaissance d'aucun autre cas où les journaux respectables se soient bornés à répéter ce qu'écrivaient les tabloïdes. Et je n'ai connaissance d'aucun autre cas où des émissions de télévision ordinairement sérieuses aient versé à ce point dans le sensationnalisme. Je ne serais pas aussi préoccupé si les dérives de ce genre n'allaient pas fondamentalement à l'encontre de l'équité et de la justice. ... [...]
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[...]
... Lizzie Borden prit une hache
Et donna quarante coups à sa mère ;
Quand elle vit ce qu'elle avait fait,
Elle en donna quarante-et-un à son père. ( 1 )


C'est principalement à travers cette comptine que l'on a conservé le souvenir de la plus célèbre affaire de meurtre de l'histoire criminelle des Etats-Unis au XIXème siècle. Mais si les auteurs inconnus de ces vers cruels avaient voulu être responsables et précis dans leur évocation du drame, ils auraient dû en donner une version moins flatteuse pour l'oreille mais plus conforme aux faits établis dans cette affaire qui, officiellement, n'a pas pu être résolue :

Quelqu'un prit une hachette
Et donna dix-neuf coups à la belle-mère de Lizzie Borden ;
Quatre-vingt-dix minutes après,
Il ou elle en donna un et dix de plus à son père.


Un seul coup avait suffi pour le tuer ; les dix autres constituaient manifestement un overkill. Mais, comme on le verra, du point de vue comportemental, c'était un type d'acharnement très différent de celui constaté pour les meurtres de Whitechapel [les meurtres de Jack l'Eventreur].

Qu'y avait-il de particulier dans ce meurtre brutal commis en plein jour dans une petite ville prospère de la Nouvelle-Angleterre, au plus fort de la révolution industrielle, pour susciter un tel émoi non seulement en Nouvelle-Angleterre, mais aussi, en l'espace de quelques jours, dans tout le pays et même dans le monde entier, comme l'affaire de Jack l'Eventreur, quatre ans auparavant ? Eh ! bien, d'abord, les femmes comme il faut ne sont pas accusées d'avoir, de sang-froid, tué des gens à coups de hache. Si les meurtres de Whitechapel touchaient au potentiel de brutalité aveugle, et à la perte d'une certaine innocence du public à propos de la présence du mal dans un monde confiant et satisfait, cette affaire révélait le potentiel de violence tapie dans les familles apparemment normales et la perte d'innocence encore plus profonde et plus aiguë que cela supposait. ...

( 1 ) : ce quatrain anonyme est un classique de la poésie enfantine américaine. Le texte anglais est : "Lizzie Borden took an axe / And gave her mother forty whacks ; / When she saw what she had done, / She gave her father forty-one."[...]
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