Les pieds dans le vide est une partition de vie, au rythme tantôt allegro, tantôt adagio, mettant en exergue sa part d'optimisme dans ce qu'elle a de plus obscur, célébrant la force dans la faiblesse, dans l'épuisement, dans la chute inextricable.
Lisa se sait condamnée, dans quelques semaines, tout au plus quelques mois, elle mourra. Loin de vouloir subir la tristesse, la peine, la pitié de son entourage, elle décide de quitter sa vie, ayant pour seul baluchon quelques vêtements et ses économies, maigres débris de sa vie qu'elle peut à peine porter sur ses frêles épaules, et s'exile dans un village en bord de mer, dans la chaleureuse demeure de Mireille.
Éloignée de tout ce qu'elle a connu jusqu'alors, Lisa est acculée à ce que la vie crée de plus sincère et de plus authentique : des êtres d'une générosité bienveillante, une nature à couper le souffle, et un pianiste en quête de perfection, dont les mélodies profondes feront écho aux silences jusque-là inexplicables de Lisa.
La merveilleuse plume de
Florence D'Oria explore, avec poésie et lyrisme, les derniers jours de Lisa, mais aussi son enfance, son grand-père poète, la malédiction qui depuis toujours couve cette famille, ces disparus à présent regrettés. Dans ce domaine de la dernière chance, le présent renoue avec le passé, les mystères tombent, les secrets succombent, préludes d'un avenir sinon certain, au moins serein et heureux.
Partir, mais partir à son image, que cette mort fasse écho à la vie, Lisa a vécu libre et insouciante, refusant de subir la douleur, l'acharnement et si sous elle, ses pieds balancent dans le vide, ses yeux renfermeront à jamais ces étoiles qu'elle a chassées, mémoires d'un dernier songe d'une nuit d'été...
« Partir quand même
Partir d'abord
Quitter la scène
Dans un ultime effort
Avant de dire je t'aime
Que le piège se referme
Partir quand même »
(Partir quand même -
Françoise Hardy)