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Gérard Dubois (Autre)
EAN : 9782925347002
65 pages
D Eux (30/11/-1)
4.32/5   11 notes
Résumé :
Ermine aurait espéré pouvoir étudier, sortir du village minier et échapper à son destin. Mais la fatalité l’oblige à descendre dans la Fosse Bonnemère, seul futur offert aux habitants de Marlin.
Là, dans les profondeurs de la terre, l’adolescente fait une rencontre inespérée, celle de Firmin, aussi lumineux qu’un matin de printemps. Un phare dans cette traversée.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Le charbon, les tunnels, la suie...
Ermine, nous le racontera avec désoeuvrement, les mines c'était le métier des hommes et de quelques femmes seulement, du père de notre héroïne et de son frère qui avait 17 ans quand elle descendra pour la 1ère fois en dessous.

À la mort du père dans les mines, c'est le jeune Guy qui reprendra les rennes de la famille. 17 ans.
Les lecteurs ados ne réaliseraient pas forcément aujourd'hui ce que cela pouvait être que de devenir un homme à 11ans pour apprendre le métier tôt, d'aller à la mine si on allait plus à l'école.
L'importance, la gloire de la tâche de fournir en charbon la nation entière ne sera guère réconfortante, l'auteure Anne Loyer insistera sur la pénibilité des actions.
Qu'elle descende dans les mines, la nation, hum? Il fallait le faire et que quelqu'un le fasse.

Le rapport homme/ femme intéressant.
Guy se montrera plein de rancoeur envers sa soeur Ermine, à qui ses parents auront offert la chance de prolonger son école, d'avoir un certificat d'étude, la chance d'être beaucoup plus qu'un mineur comme lui ou qu'une femme de mineur (vallait-elle mieux que lui, devra t-on comprendre par son attitude revancharde?
Si l'encourager, elle, était l'espoir de la famille, que faisait-il, lui, à descendre tous les jours et tôt le matin? Nous pourrions entendre aisément les deux points de vue, celui de Guy camouflé par l'agressivité et celui d'Ermine aussi, abandonnant ses espoirs, la pauvre.
Guy et Ermine,un frère, une soeur, "dans le même bâteau".
Descendant ensemble dans les mines, les rôles s'inverseront, c'est Guy qui saura et Ermine qui sera la "gourde", le maillon faible.
En lisant, on se doutera bien néanmoins que cette amertume omniprésente de Guy devra lui passer quand la tâche accablera de trop Ermine car Guy n'est pas un monstre, ses espoirs à lui sont quelques part ensevelis sous ses mines de gravats.
Sous l'effort qui l'écrasera, Ermine va rencontrer là-dessous Firmin, un rayon de soleil barbouillé de suie aux yeux bleus.

Firmin n'aura pas toujours connu la belle vie et pourtant affichera un drôle d'optimisme, se prenant aussi d'amitié pour Étoile, le cheval qui tirera les wagons de charbons.
Quand il n'y aura que l'obscurité des grottes, il y aura toujours cette lumière là, l'amitié pour ceux qui la trouveront essentielle pour continuer d'éclairer leurs pas et ne pas se déshumaniser.
Nous serons curieux de savoir combien de jours Ermine pourra tenir, si la mine pourrait la rendre aussi dure que Guy.
Ils ne pourront renoncer, se porter pâle, il y aura, en plus de la mère, deux plus petits qui auront besoin de tout et il ne faudra pas perdre une des rémunérations.

C'est écrit avec une douceur qui permettra d'entrer dans la peau de ces jeunes mineurs, une aventure poignante.
Ce charbon.
Une ressource si importante, surtout à une époque passée où il n'y avait pas autant d'alternatives à l'énergie. Il offrait du combustible et du carburant, chauffait les maisons au poële et propulsait les trains à grande vitesse.
Un vrai grand commerce, ces mineurs qui devaient ravitailler tout un monde industriel.
Il fallait pour entretenir ces besoins en énergie, pour extraire le minerai de charbon, beaucoup de gens.
Du travail pour tous?
Quel travail harrassant, quand on lit " Charbon bleu!"
Comment se satisfaire d'avoir au moins un travail?
Tâcher de ne pas mourir d'épuisement, d'intoxiquer ses poumons de crasse ou plus fatalement encore, de ne pas finir enseveli sous l'effondrement d'une galerie.
Rien ne pouvait vraiment garantir les bonnes conditions de sécurité, sauf éviter de creuser là où il ne fallait pas, apprendre les bons gestes qui ne mettront pas les autres en danger et bien connaitre ses grottes.
Les romans jeunesse parlant des mines n'insisteront pas toujours sur l'ensemble des tâches et Anne Loyer y fera descendre son jeune lectorat.
Ils tâteront, d'un peu de leur imagination, la pénibilité qui aurait pu être la leur si ils étaient nés là, dans le nord de la France, à cette époque, enfants de mineurs.
Ce genre de roman rendra hommage à la valeur travail sans nul doute et à un drôle d'héritage familial, remettant en perspective une vraie valeur aux choses courantes faussement dérisoires qui nécéssiteront pourtant beaucoup de main-d'oeuvre, d'heures de travail, d'efforts pénibles et parfois de sacrifices pour que beaucoup de candides ignorants profitent du confort.
On ne supposerait pas (à tort) qu'être mineur était un métier avec autant de fonctions.
Du coup, c'est aussi intéressant pour cela.
Le roman nous aura donné envie de chercher et avec le lien qui suit trouvé sur le net, nous saisirons ce dur travail à la chaine où chaque mineur était un maillon, qui allait creuser, déblayer, faire exploser, ravitailler...

" ... Les tâches des mineurs de charbon:

• Moulineur : ouvrier de surface qui effectue les manoeuvres du moulinage (déchargement des berlines pleines et remise en cage des berlines vides).

• Piqueur : mineur à la veine, chargé de l'abattage.

• Porion : contremaître.

• Raccomodeur : ouvrier chargé de l'entretien (notamment du boisage).

• Raucheur : mineur occupé à élargir les galeries affaissées.

• Rouleur : ouvrier chargé de l'évacuation du charbon par les berlines (aussi appelé hercheur).

..."
https://fr.geneawiki.com/wiki/M%C3%A9tiers_de_la_Mine#:~:text=Bouteur%20%3A%20mineur%20qui%20d%C3%A9blaye%20le,pile%20la%20mine%20%C3%A0%20bras.

" Charbon bleu", c'est à découvrir.
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Incontournable Roman Octobre 2023


Version courte:


Pour cette collaboration entre une autrice et un illustrateur de France avec une maison d'édition québécoise, le roman "Charbon bleu" propose une oeuvre qui n'est pas sans rappeler le classique "Germinal", d'Émile Zola. C'est une courte histoire située en pleine France industrielle, où il n'est pas permit de rêver trop fort quand on nait au bas de l'échelle sociale. Et le nombre de gens au bas de l'échelle est astronomique, comparativement aux nantis qui les exploitent éhontément. Dans ce paysage assombrit autant par la désillusion que le charbon, il y a une jeune fille scolarisée et un jeune homme malade qui échappent à leur condition par leur poésie. Une rencontre brève avec ce duo, à la croisée de l'aigreur cynique et de la douceur onirique, dont on ne sort pas indemne.


Version exhaustive:


Ermine voit s'écrouler le projet de sa scolarité le jour funeste où son père est ramené sous un drap immaculé de son lieu de travail. du jour au lendemain, la jeune fille promise à la diplomation doit prendre le chemin de la mine dévoreuse d'ouvriers, se mettre au diapason sans délais, sous le ton agressif d'un frère jaloux d'elle, les remarques acerbes de sa partenaire hercheuse et en dépit d'un petit gabarit nullement habitué aux tâches physiques. Avec un salaire de perdu, une maman enceinte jusqu'aux yeux et une petite soeur encore trop jeune pour le travail, il n'y a pas de place pour le deuil et pour les regrets. Il n'y a plus de place pour les rêves. Pourtant, quelque part dans les entrailles charbonneuses où s'asphyxient lentement des centaines d'ouvriers et ouvrières, il y a un jeune homme de 15 printemps, au tempérament doux et à l'esprit rêveur, qui a un don avec les chevaux. de leur rencontre se forme un premier amour truffé de petits partages de mots, de "voyages" et de promenades. Un amour éphémère, puisque la santé de Firmin décline.


La poésie de la nature côtoie une réalité ouvrière crue. La douce affection platonique d'Ermine et Firmin tranche avec la jalousie agressive de Guy, grand frère d'Ermine. La nécessité précaire côtoie les espoirs et les rêves. Un roman en clair-obscure, ou dans ce cas-ci, en noir et bleu.


Dans un premier temps, je constate le premier des drames, la perte du papa. À une époque où les hommes occupaient les rôles de meneurs à eux-seuls, puisque les femmes sont la propriété du père puis de l'époux, perdre le père devait être aussi crève coeur par affection pour lui que par inquiétude pour la survie. S'ajoute à cela le fait que les hommes adultes étaient les mieux payés, suivis des jeunes hommes, puis des jeunes femmes, puis des enfants. Ermine perd donc dans les deux sens. Elle perd un papa aimant qui a voulu miser sur son intelligence afin qu'elle occupe un statut plus enviable, de part un diplôme d'études. Elle perd, sans le savoir, celui qui faisait reposer sur l'aîné, Guy, le poids financier de la famille et la charge familiale à sa suite.


C'est bien la première fois que je vois un cas de figure où un aîné jalouse sa cadette pour une question d'études, dans un contexte industrialisé. Mais cet état permet de voir que la charge d'être un garçon existe, surtout quand on est un premier né. Rien ne justifie de devenir un salaud jaloux, bien sur, mais Guy est le navrant exemple de l'enfant qui n'a pas eu les mêmes chances. Il n'est pas parvenu a créer ses propres projets et ses propres aspirations, ce qui peut expliquer qu'il est donc plus facile de mettre le poids de son amertume sur Ermine.


Cette dernière doit faire un changement de vie radical. Plus d'études, plus de confort, plus le droit de se plaindre ( même si elle n'est pas de nature plaignarde). Ce qui perce le coeur est sa façon de chercher l'approbation de son frère, devenu le nouveau chef de famille. Firmin est d'ailleurs choqué de la voir tenter à tout prix de plaire à son frère si ouvertement hostile à son endroit. Comme quoi les relations malsaine existent aussi au sein des fratries. Un frère qui prend un malin plaisir à rabaisser Firmin et empêcher sa soeur de le fréquenter. Un jeune homme si concentré sur son propre malheur qu'il en oublie même sa fiancée. Néanmoins, Guy est aussi victime de ce qu'on appelle "le complexe d'infériorité". Il ne se sent pas à la hauteur des attentes paternelles, même si ce dernier est décédé.


Firmin, pour sa part, est un beau personnage. Rêveur, habile verbalisateur, tendre et doté d'une certaine patience , surtout envers les chevaux, il contraste avec Guy, tout en rudesse et en comportements externalisés. C'est un personnage qui internalise plus, centré sur les beautés du monde, douloureusement conscient de sa fragile constitution, mais également férocement déterminé à vivre pleinement. Vaillant et empathique, il a aussi une belle humilité. Ce personnage est le seul à reconnaitre la valeur des études faites par Ermine et loin d'être paternaliste, est plutôt de type complice. Firmin est aussi, hélas, mourant. Ses poumons sont encrassés de charbon.


Firmin est surnommé "Firmament" par Ermine. Son apparition lui procure une force d'évasion et un appui social qui lui permette de mieux affronter le quotidien. À leur façon, ils se créent une bulle dans laquelle ils font évoluer leur vision du monde, leur amour de la poésie et leur sensibilité commune. On illustre assez bien dans ce roman comment la puissance créative et la faculté d'imaginer sont des armes contre le défaitisme, le désespoir et le cynisme, mais tout le monde n'en sont pas dotés. C'est aussi un navrant exemple de la perte du potentiel artistique et littéraire dans la classe ouvrière: Imaginez ces deux là avec de bonnes études! Mais c'est là une réalité encore actuelle que celle des chances inégales dans la vie, de part sa naissance, sa situation géographique et même son genre.


Enfin, nous voyons aussi clairement l'aspect "dangerosité" des conditions de travail, avant que les mouvements syndicalistes embrasent les pays industrialisés. le rendement est la clé du salaire et l'argument pour augmenter les charges de travail. Néanmoins, sur la répartition des heures, il fallait considérer la sécurisation des corridors sous-terrains des mines, mais entre faire avancer la veine et ajouter des supports en bois, la première option prévalait souvent. Les éboulements n'étaient qu'un des problèmes. S'ajoutent bien sur les émanations toxiques, les risques de suffocation, les risques de blessures et surtout, les "coups de grisou", ces explosions dans les veines de charbon.


Le tout est apporté avec beaucoup de poésie dans la plume, des illustrations en noir et blanc servies par monsieur Gérard DuBois. J'aime beaucoup la couverture, avec Ermine, ses grands yeux tristes et ses jeunes 13 ans bien visibles.


Attention, divulgâche.


Pour celles et ceux qui se le demande, nous ne sommes pas en présence d'une fin heureuse. Si nous nous en doutions concernant Firmin, en raison de sa santé boiteuse de plus en plus déclinante, on se doute moins qu'Ermine, désormais à la place de Firmin, soit celle qui attèle les chevaux, se trouvait au fond de la fosse quand un coup de grisou a balayé la mine.


C'est un donc une lecture douce-amère, qui suscite de l'indignation et du dépit, surtout quand on sait que le genre de mode de vie affreusement pauvre et asservi par des compagnies fortunées existe encore aujourd'hui.


C'est, à l'instar de la plupart des autres romans de la collection de la maison D'Eux, un outil d'éveil de conscience, avec un format accessible et un sujet pertinent.


Pour un lectorat adolescent, 12-15 ans+


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Ernest Petit est mort à la mine à la fosse de Bonnemère, laissant Gervaise veuve et Guy, 17 ans, Ermine, 13 ans et la petite Martine, 4 ans, orphelins de père. Ils vivent à Marlin, un village du nord de la France au 19ème siècle. Cette tragédie bouleverse le quotidien de l'héroïne Ermine, elle doit interrompre sa scolarité et rejoindre son grand frère à la mine afin de subvenir à leurs besoins. Elle y rencontre un garçon, Firmin Bricout qui travaille dans les sous-sols avec son cheval Etoile. Cette rencontre va bouleverser sa vie.

“Après plus de 15 ans de journalisme, Anne Loyer a délaissé les histoires des autres pour se pencher sur les siennes. Depuis plus de dix ans maintenant, elle écrit, pour les plus jeunes comme les plus grands, des albums et des romans chez Larousse, Hatier, Nathan, Gulf Stream, A pas de Loups, Kilowatt, Frimousse... Les détours et les destinations lointaines lui permettent de chercher l'inspiration avec un plaisir toujours renouvelé ! Elle est notamment l'autrice de Charbon Bleu chez D'Eux (sélectionné aux Pépites de Montreuil 2023), Vers le vrai, Filles Uniques (Prix des Embouquineurs 2022), Celle que je suis chez Slalom, de Car Boy chez Thierry Magnier (prix des collégiens de la Charente-Maritime 2018) et de la Belle Rouge, chez Alice Jeunesse (sélectionné pour le prix des lycéens allemands 2018).” source : Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse

Anne Loyer restitue dans un court texte le quotidien d'un village du Nord de la France à la fin du 19ème siècle rythmé par la vie de la mine de charbon. Nous lisons les mêmes scènes que dans Germinal d'Émile Zola, les cadences infernales des ouvriers du fond, les coups de grisou, l'abrutissement des femmes et des hommes par le rythme de travail et les conditions éprouvantes de la mine, la violence des rapports sociaux, l'omniprésence de la mort. Anne Loyer offre néanmoins un rayon de soleil dans ce paysage noir, l'amour entre l'héroïne et le jeune palefrenier de la mine. Elle décrit avec poésie chacune de leurs rencontres avec un grand lyrisme jusqu'à la conclusion mélodramatique attendue.
Ces scènes sont magnifiées par des gravures à l'encre noire impressionnantes de Gérard DuBois.
Cette succession de tableaux et de portraits émerveille, elle suppose néanmoins une connaissance de l'histoire car ce roman historique pour la jeunesse ne contextualise pas les références de la vie au 19ème siècle comme c'est l'usage habituel dans le genre. de ce fait, ce roman précieux par sa poésie nécessitera un effort de médiation pour trouver son public.

Charbon bleu était dans la sélection des Pépites de Montreuil 2023 .
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Alors, ce soir-là, quand leurs pas les entraînaient vers la sortie de Marlin, Ermine pressait le mouvement pour éviter une rencontre malheureuse. Firmin accélérait sans poser de questions, comprenant sans doute à mi-mots qu'elle préférait ne pas être vue en sa compagnie. Il savait bien que Guy ne le portait pas dans son cœur. Sur leur gauche, la tour du puits de la Fourche crachait sa fumée, une respiration sourde qui emplissait l'espace d'une haleine fétide. Mais à leur droite, c'étaient les champs, c'étaient les prairies qui s'étalaient telles des nappes jetées avec le vent, ondulantes sous la brise. Parsemé de fleurs blanches, le large lit d'herbes grasses fuyait jusqu'à l'horizon. Il avait beau être rectiligne et monotone, le paysage, de ce côté-là, ressemblait à une promesse d'évasion. D'ailleurs, sans se concerter, les deux enfants avaient quitté le sentier, ôté leurs galoches et s'y étaient engagés. En s'écartant du chemin, leurs silhouettes, menues brindilles, se découpaient à contre-jour, s'éloignaient vers le soleil couchant. Firmin avait happé les doigts d'Ermine, à moins que ce ne soit le contraire. Et alors qu'ils enjambaient les blés encore verts, leurs mains s'étaient serrées fiévreusement comme s'ils avaient peur d’être brutalement séparés. Ils avaient marché encore un peu, sans un mot, avant qu'un chêne se dresse devant eux, sa parure commençant tout juste à foisonner. Son ombre portée sur le sol était en train de se fondre dans la nuit, mais sa présence, majestueuse, ressemblait à une balise dans leur course, un abri sûr où arrêter leurs pas. D'un commun accord muet, ils s'étaient adossés à son tronc, pour contempler l'étendue qui s'évanouissait dans l'incendie du crépuscule. C'était un spectacle saisissant, offert par ce Nord, réputé pauvre et gelé, et dont les richesses naturelles ne pouvaient être réduites à celles de son sous-sol. Firmin le savait déjà, sensible depuis toujours à la moindre parcelle de beauté, s'enivrant d'un rien pour compenser la brutalité de sa vie. Ermine, elle, s'ouvrait à cette nouvelle sensation, se laissait griser par le charme de l'instant, amplifié par la légère pression impulsée par les doigts de Firmin. À ses côtés, elle ressentait intensément la rareté du moment qui les unissait. C'était comme s'ils dérivaient ensemble sur un continent invisible aux yeux des autres, avec l'impression éblouissante de vivre une expérience unique. Magique. pg 62 et 63
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