🔠 « Vous voyez, les mots, c'est comme les notes. Il ne suffit pas de les accumuler.
Sans règles, pas d'harmonie. Pas de musique. Rien que des bruits. La musique a besoin de solfège, comme la parole à besoin de grammaire. » (p.66)
🔠 Et si l'on s'échouait sur une île hors du temps et de tout lieu, sur laquelle les mots seraient rois ? Voilà l'aventure que nous propose
Erik Orsenna dans ce petit conte philosophique, à travers le naufrage du bateau sur lequel Jeanne et son frère voyageaient. Les adolescents découvrent alors un monde magique et insoupçonné, pourtant une drôle de péripétie les empêche de profiter de cette expérience : ils ne peuvent plus parler ! le vieux
Henri, qui habite l'île depuis des années, les recueille et leur promet de s'occuper d'eux... La machine est alors en route et le véritable voyage peut alors commencer ...
🔠 Que savons-nous des mots ? Nous les utilisons tous les jours, on les chante, on les hurle, on les écrit, on les conjugue, on les accorde, mais savons-nous vraiment apprécier leur valeur et l'immensité de leur nature ? Voilà la question qui me vient en tête après cette lecture. A l'heure où la technologie l'emporte sur le manuscrit, où écrire à la main semble parfois archaïque, où les conjugaison, grammaire et orthographe sont pour certains des concepts obscurs voire inutiles (combien de fois n'ai-je lu ou entendu « c'est le fond qui compte, pas la forme ! ».... hmmm),
Orsenna remet les pendules à l'heure et rend un merveilleux hommage à la langue française, à sa complexité qui fait sa grandeur, à ses exceptions qui confirment sa règle, bref, à tout ce qui la rend unique et qui fait d'elle un trésor inestimable.
🔠 Je dirais donc ceci :
La grammaire est une chanson douce, et je déplore que tout le monde n'ait pas l'oreille musicale ...