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3,76

sur 1590 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Orsenna nous propose là un livre tout simple, petit, illustré, écrit gros, et aux apparences de contes enfantins. Pourtant détrompez-vous: c'est là une véritable remise en question de notre langage, qui semble être passé d'un art à un simple outil de communication de plus en plus simplifié. Il nous donne ou redonne l'amour du vocabulaire, de cette grammaire française qui nous a donné tant de chefs-d'oeuvres malgré sa complexité. Il nous montre les mots comme des êtres vivants, ayant une âme, des sentiments, des bonnes intentions. Je pense qu'après sa lecture, je m'en rappellerai un grand nombre de fois, à chaque fois que mon langage vacillera dans l'outillage plus que dans la maîtrise.
Et comme disait Léo Férré: "Les mots que vous employez n'étant plus des mots, mais une sorte de conduit à travers desquels les analphabètes se donne bonne conscience."
En somme, un livre à lire absolument pour les passionnés des mots, mais aussi pour les autres dans l'espoir que cela change votre vision de la langue française.
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🔠 « Vous voyez, les mots, c'est comme les notes. Il ne suffit pas de les accumuler. Sans règles, pas d'harmonie. Pas de musique. Rien que des bruits. La musique a besoin de solfège, comme la parole à besoin de grammaire. » (p.66)

🔠 Et si l'on s'échouait sur une île hors du temps et de tout lieu, sur laquelle les mots seraient rois ? Voilà l'aventure que nous propose Erik Orsenna dans ce petit conte philosophique, à travers le naufrage du bateau sur lequel Jeanne et son frère voyageaient. Les adolescents découvrent alors un monde magique et insoupçonné, pourtant une drôle de péripétie les empêche de profiter de cette expérience : ils ne peuvent plus parler ! le vieux Henri, qui habite l'île depuis des années, les recueille et leur promet de s'occuper d'eux... La machine est alors en route et le véritable voyage peut alors commencer ...

🔠 Que savons-nous des mots ? Nous les utilisons tous les jours, on les chante, on les hurle, on les écrit, on les conjugue, on les accorde, mais savons-nous vraiment apprécier leur valeur et l'immensité de leur nature ? Voilà la question qui me vient en tête après cette lecture. A l'heure où la technologie l'emporte sur le manuscrit, où écrire à la main semble parfois archaïque, où les conjugaison, grammaire et orthographe sont pour certains des concepts obscurs voire inutiles (combien de fois n'ai-je lu ou entendu « c'est le fond qui compte, pas la forme ! ».... hmmm), Orsenna remet les pendules à l'heure et rend un merveilleux hommage à la langue française, à sa complexité qui fait sa grandeur, à ses exceptions qui confirment sa règle, bref, à tout ce qui la rend unique et qui fait d'elle un trésor inestimable.

🔠 Je dirais donc ceci : La grammaire est une chanson douce, et je déplore que tout le monde n'ait pas l'oreille musicale ...
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Un hymne à la langue française, les nuances de son vocabulaire, la richesse de ses expressions!
C'est sur une île fort surprenante que Jeanne et Thomas échouent après la tempête. J'y étais venue voilà quelques années, j'y reviens pour les besoins d'un défi lecture. J'avais oublié le marché aux mots, où l'on peut choisir celui qui correspond le mieux à son besoin du moment ("Désespérade! Je suis en pleine désespérade!"); la "nommeuse" qui redonne vie aux mots rares pour les sortir de l'oubli; l'hôpital des mots où se trouvent en convalescence des expressions comme "je t'aime", affaiblies d'avoir été trop utilisées (parfois à tort et à travers)...

Dans ce roman les mots prennent vie, littéralement, "voletant dans l'air tel un papillon". L'auteur utilise toutes sortes de métaphores pour mieux faire comprendre les règles de grammaire, comme dans la ville des noms où les mots, personnifiés, se "marient" pour bien saisir le rôle des adjectifs ou encore l'accord en genre et en nombre. Les pronoms sont des "remplaçants", les adverbes des éternels célibataires ("Pas moyen de les accorder"). Au bout du compte les mots sont considérés comme "des être vivants rassemblés en tribus" ayant chacune leur fonction, leur rôle. Dans l'usine à fabriquer des phrases, on apprend à "dater le verbe", à nuancer les différentes valeurs du passé.

Ainsi tout est imagé afin de stimuler l'imagination du jeune lecteur et faciliter sa compréhension (en science cognitive on parlerait d'évocation). Écrire devient un jeu, une folle aventure mais ô combien passionnante. C'est plutôt bien trouvé, reste à savoir si les enfants accrocheront. J'ai aimé le sauvetage des mots désuets ("A force de n'être jamais appelés, ils sont devenus tristes, de plus en plus maigres, et puis ils sont morts. Morts, faute de preuves d'attention; morts, un à un, de désamour"). Par contre l'auteur aurait pu se passer, selon moi, d'utiliser ici et là des mots vulgaires ("Bec à merde", "nain d'la couille", "Mes s sont adhésifs. Vous n'aurez qu'à vous les coller sur le cul pour devenir des pluriel").

On referme l'histoire avec la conviction qu'il faut contrer tous ceux qui tuent la poésie des mots, les Nécrole (le gouverneur de l'île) pour qui les mots ne sont que des outils de communication, et les Jargonos (l'inspectrice) qui démoralise les enseignants avec son charabia de pseudo spécialiste. Manier la langue française doit rester un plaisir, que l'on enseigne sa musicalité et ses subtilités, ou que l'on apprenne à l'apprécier dans toute sa diversité!
Lien : https://www.takalirsa.fr/la-..
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Ce livre, je ne l'ai pas acheté de moi-même, c'est le prof de communication qui nous a demandé de le lire.

Au début, je me demandais un peu comment on pouvait faire une histoire sur la grammaire. Je l'ai donc acheté assez vite parce que j'étais curieuse de savoir ce qu'il racontait. Quand je l'ai vu, la couverture m'a directement attirée. Très rapidement, je me suis donc décidée à le lire et je viens même de le relire une deuxième fois.

Finalement, je pense que je dois dire merci à mon prof de communication parce que sans sa demande je n'aurais jamais acheté cette petite merveille qui est très facile à lire.
Cette histoire est un vrai conte poétique qui nous rappelle les fables de Jean de Lafontaine et l'histoire du Petit Prince.

J'aime beaucoup l'histoire, la façon dont elle est écrite, cette manière de réapprendre la grammaire et la façon dont l'auteur joue avec les mots : il explique leur nature de façon très claire et nous fait découvrir combien ils sont importants. Si on avait appris la grammaire comme Erik Orsenna nous la fait voir, en chantant, en jouant avec les mots, on se rendrait vraiment compte de la magie des mots.

J'ai été aussi très attirée par les images que l'on peut découvrir au fil du livre. Elles sont très bien faites et nous permettent de nous plonger encore plus dans le livre.
La grammaire est une chanson douce me donne vraiment envie de découvrir Erik Orsenna entre autre dans la révolte des accents et les chevaliers du subjonctif. Ce livre m'a aussi donné l'envie de relire le Petit Prince.
Lien : http://lestribulationsdunele..
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C'est un très beau conte moderne, plein de poésie et d'inventivité. A travers ce texte, l'auteur nous transmet son amour des mots. Il nous interroge sur nos habitudes de langage, nous fait prendre conscience de la richesse de la langue française, de ces mots que l'on utilise plus et qui tombent en désuétude ou de ceux que l'on emploie à tort et à travers, dont on use et abuse sans vergogne comme le célèbre « Je t'aime ».
Il nous offre également une très jolie leçon de grammaire, la rend simple, facile, claire et surtout, amusante, loin des cours rébarbatifs de notre enfance. Et chacun sait que l'on apprend beaucoup mieux en s'amusant.
Vous l'aurez deviné, j'ai beaucoup aimé tant l'histoire que le message véhiculé par l'auteur ainsi que son style, poétique, simple et ses personnages, notamment Jeanne, avec son franc parler, Thomas, plus discret mais très complice avec sa petite soeur, malgré leurs chamailleries, Monsieur Henri (Salvador ?) et toutes ses inventions, de la nommeuse à l'usine des mots en passant par la ville des mots et le marché… Magnifique, ingénieux, plaisant !
Lien : http://lecturesdalexielle.ov..
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Un petit récit qui a toutes les caractéristiques d'un conte pour enfants, avec un univers farfelu et merveilleux, mais qui est en réalité bien plus profond... Il nous montre l'importance des mots, la beauté de la langue française, de sa grammaire, la puissance du langage. L'intrigue est simple mais les images qui peuvent faire sourire sont bien trouvées et nous font réfléchir quant au sens des mots ou à la construction des phrases, des significations dont nous ne nous rendons même plus compte à force de les utiliser au quotidien... le livre en lui-même est très poétique et très fort (difficile de choisir une seule citation !). C'est un véritable appel à aimer et à préserver notre langue, avec au passage une petite critique de l'éducation nationale... il est vrai que trop peu d'élèves ressortent de cours en aimant la grammaire !
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C'est le titre qui m'attirait plus que tout. Si bien que, lorsque je l'ai eu finalement entre les mains, j'ai eu peur d'être déçue après avoir attendu aussi longtemps pour un livre.

Mais j'avais peur pour rien. J'ai adoré cette histoire! Je me suis reconnue dans le personnage de Jeanne, cette petite fille qui adore les mots, tous les mots. Surtout lorsqu'elle est dans l'usine à phrases et qu'elle se met à faire de longues phrases pleines d'adverbes et de compléments. C'est une jolie histoire sur l'amour du français et d'une langue et sur le danger de la voir disparaître si nous ne faisons pas attention. Je ferais bien le métier de la plus vieille femme du monde…
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Une jolie balade auprès de deux enfants, Thomas et Jeanne, échoués sur une île. La tempête leur a arraché les mots, ils ne parlent plus et sont muets.
Arrivés sur l'île, ils vont faire la connaissance de Monsieur Henry, et vont peu à peu redécouvrir la grammaire et l'utilisation des mots.
Une belle apologie de la langue, nous invitant à réfléchir sur l'utilisation que l'on donne aux mots, ceux que nous prononçons parfois sans réfléchir.
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Un livre comme une parenthèse sur notre monde acide. Une trêve poétique, enfantine, qui plait a tous!
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Les illustrations présentent au fil du livre me mettent le doute sur le public visé, le plus important est qu'il m'a plu. Petit livre, ode à l'amour des mots qu'ils soient écrit, dit ou non. On suit une petite fille avec beaucoup de maturité, ce qui est toujours plaisant d'éviter le cliché de l'enfant idiot, guerrière dans l'âme commence d'ailleurs par un avertissement « Méfiez-vous de moi ! ». du haut de ses dix ans, Jeanne va nous emmener non pas dans une aventure, enfin si mais ce n'est pas le sujet principal, celle de la grammaire, du vocabulaire.

« Bénissez la chance, mes enfants, d'avoir vu le jour dans l'une des plus belles langues de la Terre. le français est votre pays. Apprenez-le, inventez-le. Ce sera, toute votre vie, votre ami le plus intime. »

Décryptant La Fontaine dans la simplicité d'une phrase, apprenant des mots et leurs définitions dans le naturel d'une conversation, je ne vais pas vous en faire la liste, ce livre doit sûrement être étudier en classe tant il est riche en pédagogie.
Et puis il y a la mer, même dans un livre que je n'aime pas, l'auteur met un voyage sur l'océan, j'aurais au moins ça de positif. Ici, l'élément est souvent présent, pour mon plus grand plaisir.
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