AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782864327677
257 pages
Verdier (28/08/2014)
3.45/5   11 notes
Résumé :
Maxime Ossipov promène son œil acéré et lucide de médecin sur la réalité russe. Le constat est rude : corruption, racisme, trafic d’organes… Les corps et les âmes souffrent, les médecins trompent ou se trompent, l’histoire pèse sur les existences. Et pourtant, si ses personnages voyagent ou émigrent dans les plus grandes villes du monde, comme lui, ils reviennent toujours à la Russie. C’est là qu’un bonheur, même fugace, est possible, c’est là que se révèle la vérit... >Voir plus
Que lire après Histoires d'un médecin russeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Pris au hasard, ce livre d'un auteur russe contemporain, médecin de formation, m'a quelque peu déçue. Au vu du titre, je croyais découvrir des récits, anecdotes sur ce qu'un médecin peut rencontrer dans son cabinet, des personnages de tous bords qui refléteraient tout un panel de la population, des situations cocasses.

En fait, ce sont huit récits de l'auteur qui pose ses yeux sur la société russe. Des situations où l'on y découvre la corruption, le manque d'effectifs et de moyens des hôpitaux (mais il ne faut pas aller en Russie pour s'en rendre compte…), le déni du mal perpétré envers de jeunes hommes en 1949, le trafic d'organes, l'intellectuel traité d'aristocrate, l'immigration. Beaucoup de thèmes donc, traités avec simplicité et une très belle plume.

C'est uniquement parce que je m'attendais à autre chose que je le note de trois étoiles. Maintenant avertie, je le relirai certainement un jour, d'un oeil nouveau, parce que je crois qu'il mérite une autre lecture.
Commenter  J’apprécie          320
C'est un recueil de huit nouvelles, plus ou moins longues, dans certaines d'entre elles un médecin est le personnage principal ou des événements se déroulent dans le milieu hospitalier, sans que cela soit systématique, d'où sans doute le titre. Nous sommes toujours dans une Russie qui désespère ses habitants, entre violence, injustice, pauvreté, même si certains arrivent à s'en sortir, voire à profiter de la situation. L'état du pays fait que beaucoup se posent la question de le quitter et certains le font, une partie des nouvelles se déroulent aux USA, pays rêvé pour émigrer pour ces Russes frustrés par leur quotidien sans issu.

C'est vraiment très dense, très fort. Chaque texte dresse des portraits d'une grande justesse, d'une admirable humanité. Ce sont des personnages qui n'ont rien d'exceptionnel, ni tout blancs ni jamais non plus tout noirs. Ils essaient juste de trouver des interstices pour des moments de bonheur, toujours un peu volés, un peu miraculeux. Et partir, même dans un endroit qui semble extraordinaire n'est pas la solution à tout. Un autre monde a ses propres défis, génère ses propres soucis. La question de savoir comment être un humain acceptable, et avoir une petite part de joie, de plénitude dans l'existence, est la même sous tous les cieux. Même si certains contextes semblent pouvoir permettre plus facilement d'y parvenir.

Maxime Ossipov dissèque l'âme de ses compatriotes, entre tendresse, humour, qui peut être cruel ou désespéré, lucidité. Peu ou pas d'issues s'offrent à eux, et ils font au quotidien avec ce que le sort leur donne, sans beaucoup de prises sur le monde qui les entoure. Ils sont dans une forme d'impuissance : ceux qui tentent d'agir, de résoudre un peu l'injustice ambiante, arrivent à des résultats encore plus sinistres. Comme le médecin qui a réussi à faire admettre un cas désespéré quand même à l'hôpital, pour apprendre qu'il a au final contribué à un trafic d'organes. Cette impuissance provoque une sorte de mutilation, empêche des existences véritables. Elle devient tellement intégrée que même dans un autre cadre, les personnages ordinaires de ces nouvelles, continuent à se comporter comme s'ils n'avaient surtout pas le droit de vouloir influer sur le monde dans lequel ils vivent.

Les quelques moments de bonheur que l'auteur débusque dans le livre sont presque dus au hasard, d'autant plus précieux qu'éphémères, qu'il faut apprécier, sans pouvoir espérer les voir se reproduire grâce à son action ou volonté.

C'est vraiment un très beau livre.
Commenter  J’apprécie          193
Maxime Ossipov est un médecin cardiologue.
Le titre laisse présager des mémoires liées à la carrière de médecin comme le livre de Boulgakov,"récit d'un jeune médecin",mais c'est plutôt une chronique de la Russie contemporaine,de l'après "chute du communisme".Les thèmes sont très différents comme trafic d'organes,émigration aux États-Unis,le monde des échecs,la prolifération des vocations religieuses à la chute du communisme,la corruption...On y rencontre toutes sortes de personnages,un Abramovitch en herbe(Kombinat),un géologue devenu pope(sous la vague marine),un neurochirurgien sans état d'âme ,trafficant d'organes(le petit Lord Fauntleroy),un jeune ingénieur sans le sou qui émigré aux E.U. brassera des millions(Cape Cod),un garçon qui change de nom pour éradiquer la honte lié à un acte de son père (pièces sur l'échiquier )....L'écriture est simple,les histoires intéressantes,mais l'auteur se disperse un peu trop à l'intérieur de chaque nouvelle.On attend en vain le fil rouge du récit ou la surprise finale.La quatrième de couverture dit que ces histoires s'inscrivent dans la même grande tradition des médecins écrivains tels que Tchekhov et Boulgakov,je ne suis pas tout à fait d'accord.Mais je pense que ça vaut quand même la peine de le lire.
Commenter  J’apprécie          172
Très déçue. Les anecdotes non médicales s'enchaînent sans logique apparente. On y comprend un peu le fonctionnement de la société soviétique mais les anecdotes ne se situent pas seulement en Russie. le style n'est pas palpitant non plus. Je ne recommande pas
Commenter  J’apprécie          00
La dissolution de l'Union Soviétique, l'invention cahin-caha de vies nouvelles, magnifiquement contées au ras des sensations d'une galerie de personnages mystérieusement centrés autour d'un "simple" médecin russe.

Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/08/12/note-de-lecture-histoires-dun-medecin-russe-maxime-ossipov/
Commenter  J’apprécie          30


critiques presse (1)
Telerama
05 novembre 2014
Un souffle puissant parcourt l'échine de ce livre loin des clichés, au plus près de la richesse intime des êtres, drôle et déchirant.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le cri de l’oiseau domestique éloigne le mal qui a gagné en force durant la nuit.
Un matin à l’hôpital. Sur le lit, un homme maigre, nicotiné, un chauffeur d’autobus victime d’un infarctus, un drôle d’oiseau. Il est hors de danger et il regarde se faire soigner son voisin, un petit vieux aux allures de clochard, au poignet tatoué du soleil bleu des gardiens de camp. Un choc électrique, et le rythme cardiaque est redevenu normal. "Le vieux va mieux, il respire beaucoup moins", plaisante le chauffeur derrière son paravent. Nous échangeons un coup d’œil. Est-ce qu’il sera autorisé à conduire à nouveau ? Et puis il y a d’autres soucis, plus actuels : comment empêcher que sa femme tombe sur l’autre visiteuse, celle qui lui apporte de la viande grillée. Ce chauffeur comprend aussi pas mal de choses me concernant : les oiseaux sauvages sont perspicaces.
L’aspiration est claire : aimer non seulement ses proches, mais plus largement – les gens et le lieu. Pour cela, il faut se remémorer, observer, inventer.
Commenter  J’apprécie          30
Il évoquait avec fierté son oncle qui avait refusé de quitter Leningrad assiégée en 1941, par crainte d'être cambriolé pendant son absence... "Je ne suis pas partisan d'une culture réduite au phonographe et autres biens de consommation", disait le Duc. Et comme de raison, son oncle est mort de faim, mais a réussi à conserver le patrimoine familial.
Commenter  J’apprécie          90
Et voilà le psychologue cinglé, cramoisi d'excitation, qui se vante de son nouveau studio : "Je vais en faire une bonbonnière, ce sera un petit nid douillet, à la lumière tamisée, il suffit de réparer l'interrupteur... C'est un vrai pré-bonheur ! Est-ce que vous le percevez ? Non ? Alors, mon vieux, vous souffrez de troubles profonds de la personnalité."
Commenter  J’apprécie          80
C’est révoltant, il n’y a pas de quoi s’attendrir, mais cette joyeuse participation à la triche collective renforce l’union nationale tout autant que les lois. Vous n’avez pas payé vos factures d’électricité, de gaz, de téléphone ? Dans la capitale, manquer d’argent, c’est la honte ; ici, c’est plutôt la norme. "Ce compteur électrique ne marche pas très bien, constate l’employée venue faire les relevés. – C’est bien ce qui me semblait… Mais venez donc vous faire soigner chez nous, et amenez votre famille !" Compréhension, confort, affection. Ça n’a pas que des bons côtés, mais c’est du solide. Tout le monde sait tout sur tout le monde. Comme au paradis.
Commenter  J’apprécie          20
Un homme a besoin de toute la gamme des émotions,poursuit l'écrivain.Je ne peux pas vivre comme ça ,réduit à la seule triste nécessité.
Commenter  J’apprécie          90

autres livres classés : littérature russeVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (19) Voir plus



Quiz Voir plus

La littérature russe

Lequel de ses écrivains est mort lors d'un duel ?

Tolstoï
Pouchkine
Dostoïevski

10 questions
437 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature russeCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..