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Tom Mandrake (Illustrateur)
EAN : 9781401251505
240 pages
DC Comics (23/12/2014)
5/5   1 notes
Résumé :
In these never-before-collected tales from the 1990s, the Spectre witnesses genocide on a global scale, leading him to sit in judgement on humanity itself. And when he decides to wipe out the human race, it's up to DC's mystic heroes including John Constantine - Hellblazer, Etrigan the Demon, the Phantom Stranger, Doctor Fate, Zatanna and more to try and stop him. Plus: Professor Nicodemus Hazzard tries to control the Spectre with the magical artifact known as the S... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Crimes and judgments (épisodes 1 à 12) qu'il faut avoir lu avant pour comprendre les références aux personnages. Il comprend les épisodes 13 à 22, initialement parus 1994, tous écrits par John Ostrander. Tom Mandrake a dessiné les épisodes 13, 15, 17 à 19, 21 et 22 (soit 7 épisodes sur 10). L'épisode 14 est dessiné et encré par Joe Phillips, le 16 est dessiné par Jim Aparo et encré par Kelley Jones. L'épisode 20 est dessiné et encré par John Ridgway.

Épisode 13 – le Spectre est confronté à une guerre civile dans le pays fictif de Vlatava (sûrement situé dans les Balkans). Cela l'amène à concevoir la notion de culpabilité à une autre échelle, celle de la race humaine. Épisodes 14 à 18 – Plusieurs superhéros occultes estiment que le Spectre est hors de contrôle et qu'il faut le ramener à la raison. C'est le moment où Eclipso (la précédente incarnation de la vengeance divine) se manifeste à nouveau. L'épisode 16 constitue un détour par un autre conflit, celui de l'Irlande du Nord.

Épisodes 19 à 22 – Cette fois-ci, c'est le gouvernement des États-Unis qui estime que le Spectre est devenu incontrôlable. Il dépêche un enquêteur très spécial (le professeur Nicodemus Hazzard) pour recueillir des informations sur le Spectre, en interrogeant ses anciens compagnons d'arme au sein du All-star Squadron lors de la seconde guerre mondiale, puis pour trouver une arme capable de le maîtriser.

Pour ces 10 épisodes, John Ostrander continue dans le cadre qu'il a établi dans le premier tome. le Spectre incarne toujours l'esprit de vengeance d'un Dieu de l'Ancien Testament. Cela permet au scénariste de justifier la colère divine (peu compatible avec les préceptes du nouveau Testament) et l'absence de référence à Jésus Christ (ce qui aurait valu une censure préventive de la part des responsables éditoriaux, Rick Veitch en avait fait les frais sur un épisode de Swamp Thing).

Dans le premier épisode, Ostrander pousse la logique du Spectre jusqu'au bout, puisqu'il fait sentir la colère divine sur des hommes en train de s'exterminer (ainsi qu'une bonne poignée de civils innocents), pendant un état de guerre civile : il venge les innocents et punit les tortionnaires, ainsi que tous les soldats. C'est à la fois d'une simplicité biblique, ou au moins un raisonnement simpliste assumé (le superhéros met fin à la guerre), et à la fois poil-à-gratter puisque le Spectre fait ce que Superman et consort ne font jamais (= s'attaquer aux problèmes de fond, plutôt que d'arrêter le supercriminel du mois).

L'épisode suivant prend le lecteur au dépourvu puisqu'il s'agit essentiellement d'une réécriture de l'histoire de Moïse et de Pharaon, en intégrant un autre superhéros DC (Doctor Fate, dans sa première incarnation de Nabu) et un supercriminel Eclipso (sensé être la première incarnation sur Terre de l'esprit de vengeance de Dieu). L'épisode 16 s'aventure encore un peu plus sur un terrain narratif mal adapté au Spectre : les Troubles en Irlande du Nord.

Contre toute attente Ostrander réussit à intégrer ces aspects moyennement convaincants dans un récit cohérent examinant le concept de vengeance sous plusieurs angles, pour mieux faire apparaître le cercle vicieux et stérile de la violence. Les superhéros DC (assez obscurs pour la majeure partie, Phantom Stranger, Doctor Strange sous son incarnation féminine d'Inza Nelson, Etrigan, Zatanna, et Nicodemus Hazzard créé pour l'occasion) servent à montrer par comparaison la puissance du Spectre et celle d'Eclipso. Ostrander réussit à retrouver l'aspect le plus allégorique des superhéros, à tel point que l'intervention d'un ange flamboyant et monumental (Michael) apparaît naturelle et logique.

La qualité et la consistance de cette dimension allégorique doit beaucoup à Tom Mandrake. Il continue de s'inspirer de Gene Colan pour représenter le mouvement, en utilisant des ombres portées démesurées et expressionnistes et des traits de mouvements, non figuratifs. Il emprunte également aussi l'esprit des postures exagérées à Jack Kirby, aboutissant à des combats dantesques de personnages aux statures cyclopéennes, dans un tourbillon d'énergie, fluide et acéré. Ce parti pris graphique de l'exagération et de dessins plus expressionnistes que figuratifs permet d'accepter le ridicule visuel des personnages (à commencer par le Spectre, ce personnage à la peau cadavérique, vêtu de chausses vertes, d'un slip vert et d'un chaperon vert), en les considérant comme des représentations codées de concepts.

Les dessins de Tom Mandrake ne sont pas jolis, et parfois les proportions laissent à désirer. Il n'y a qu'à regarder le torse de Superman dans l'épisode 21, pour se dire que soit la morphologie kryptonienne n'a rien à voir avec la morphologie humaine, soit son épaule est 3 fois plus grosse que sa tête sans raison logique. Les ombres portées sur les visages défient toute source de lumière cohérente, Mandrake noircissant des parties du visage au gré de sa fantaisie. Quelques cases donnent l'impression d'avoir été crayonnées à la va-vite. le corps de Doctor Fate est représenté de manière superhéroïque, avec une grosse poitrine hors de propos par rapport au reste des personnages.

Malgré ces défauts réels, les pages de Tom Mandrake dégagent une force de conviction peu commune qui emporte tout sur son passage et qui tire le récit d'Ostrander vers une dimension métaphorique, entièrement appropriée. Joe Phillips dessine à la manière de Mandrake, en moins rugueux (avec une reconstitution en toc de l'Égypte antique). Il est moins facile que d'habitude de reconnaître le style de Jim Aparo car l'encrage de Kelley Jones est très minutieux, pouvant parfois faire penser qu'il a dessiné la majeure partie de la case, pour un effet gothique toujours aussi réussi. John Ridgway dessine avec une approche plus réaliste, moins griffée que celle qu'il a utilisée lorsqu'il dessinait la série Hellblazer.

Ce deuxième tome du Spectre est une excellente surprise. John Ostrander continue de dépeindre le Spectre comme l'incarnation de la vengeance du Dieu de l'ancien Testament, et il montre en quoi cette approche de la justice trouve ses limites et perpétue le cycle de la violence plutôt qu'elle n'apaise les esprits. Il a affiné son choix de citation en ouverture de chaque épisode. Ce qui n'était qu'un dispositif artificiel peu pertinent, est devenu une collection de phrases venant éclairer le thème principal de chaque épisode, grâce à des auteurs comme Stefan Kanfer, Joyce Carol Oates, Joseph Joubert, Peter Schaffer, Albert Camus, Wilfred Owen, Adolph Hitler, Lionel Abel.

Contre toute attente, les dessins de Tom Mandrake griffés et taillés au burin apportent une dimension métaphorique à ces affrontements de gugusses costumés de taille démesurée, maniant des énergies crépitantes. L'amoureux de l'univers partagé DC apprécie également qu'Ostrander ait ramené un des personnages de la série Suicide Squad (voir Trial by fire), et qu'il maîtrise l'historique de l'Escadron des Vedettes tel qu'établi par Roy & Dann Thomas (voir Showcase presents: All-star Squadron).
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