Suite de la vie de nos quatre personnages! les désenchantements, les divorces, les mensonges, etc.
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Je n’ai jamais été du genre à m’épancher à propos de mes souvenirs; à me lamenter comme un perdu sur le bon vieux temps. Je n’ai jamais vu la pertinence de vouloir absolument reculer quand tout le monde sait très bien que l’on n’a pas d’autre choix que celui d’avancer. Et si c’est le seul choix qui s’offre à nous, alors aussi bien avancer sur le party en riant!
Peu importe ce que nous vivions, la magie de notre passé saurait toujours nous réconforter dans nos malheurs. Alors, qu’allions-nous devenir si l’un des visages de ce passé disparaissait ? Qu’allions-nous faire si l’une des portes qui nous offraient une vue sur ce que nous avions été se refermait? Ce qui venait de se passer ne venait pas seulement nous rappeler la fragilité de la vie; cela nous rappelait aussi la vulnérabilité des racines ayant fait de cette même vie ce qu’elle était maintenant.
Veut, veut pas, tout le monde finit par arriver à un âge où regarder en arrière devient plus facile, oui, mais surtout plus agréable. Prenez n’importe quel petit vieux — pas moi, s’il vous plaît — pris pour uriner dans sa couche parce qu’il ne peut plus courir assez vite pour se rendre aux toilettes et je vous garantis qu’il se fera un plaisir de vous raconter, en menus détails, toutes les fois où il a gagné les concours de celui qui pisse le plus loin.
Le problème, avec la société d’aujourd’hui, c’est que nos parents ont tellement eu peur de crever pendant la guerre qu’ils ont tout fait pour se rattraper après 1945. Mais trop cons pour se réconcilier pis pour apprendre à vivre en communauté, ils se sont mis à consommer à droite pis à gauche, parce que pendant une couple d’années, ils n’ont pas pu mettre de crémage sur leur gâteau.
Oui, l’amitié a survécu. Évidemment. Même si, quelquefois, nous ne savions pas trop si elle survivait parce que nous étions trop têtes de cochon pour admettre le contraire. Ou plutôt parce que c’était plaisant de s’imaginer, avec les problèmes d’adulte qui nous tombaient dessus, que nous avions encore quinze ou seize ans.