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EAN : 9782880864552
320 pages
Olizane (04/01/2018)
3.5/5   3 notes
Résumé :
Si la littérature de missionnaires ne passionne plus aujourd'hui les lecteurs, il existe toutefois des exceptions dont cet ouvrage, paru au milieu du 19e siècle, fait certainement partie. En effet, Monseigneur Pallegoix, vicaire apostolique du Siam oriental, est un personnage complètement atypique: ami personnel du roi de Siam, parfaitement à l'aise dans la langue thaïe, homme curieux et large d'esprit, il s'intéresse au cours de ses nombreux voyages à son pays d'ad... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Lors du dernier Masse Critique, je n'ai pas pu passer à coté de ce titre, revenant juste d'un séjour en Thaïlande. Je craignais un peu l'aspect religieux de l'ouvrage (l'auteur était un missionnaire du XIXème siècle), mais, comme il est rappelé en avant-propos, cette publication est intéressante car elle est séparée de ses constatations purement professionnelles, donc religieuses. Ici, il s'est attaché à décrire le territoire, ses occupants (gens, animaux, plantes...), ainsi que le mode de vie, la politique, etc...
Bien entendu, on y retrouve un peu du mythe du bon sauvage, ainsi que pas mal d'énormités sur la race, sur les questions d'inférieurs et de supérieurs, ce genre de choses que l'on excusera du fait de l'époque de ce texte.
Au final, si certains passages sont un peu longs car trop précis, le tout se lit avec plaisir, même si l'on ne connaît pas encore ce pays fascinant. ET, si on le connaît déjà, on s'émerveille des évolutions, des continuités, de la candeur du regard de cet évangélisateur qui, au final, montre du respect pour une culture qu'il essaie de saisir dans son ensemble, démarche assez rare pour être soulignée.
Le texte est un peu daté dans son phrasé mais est tout à fait lisible, même franchement agréable.
Une chouette découverte pour laquelle je remercie Masse Critique de Babelio et les éditions génevoises Olizane.
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Quand j'ai postulé pour ce livre, je n'avais pas en tête que ça serait un carnet de route d'un missionnaire en Thaïlande au 19ème siècle. En prenant conscience de cela, j'ai eu une double appréhension : la première sur la place de la religion chrétienne et la seconde sur la vision des populations autochtones. Et mes deux craintes ont vite disparu. Monseigneur Pallegoix contrairement à la majorité des missionnaires de cette époque ne s'est pas contenté de convertir la population, il s'est intégré à son pays d'expatriation et partage ici le résultat de sa curiosité. du coup, on a un guide de la Thaïlande au 19ème qui est étonnamment moderne et peu axé sur la religion du missionnaire.
Ici pas de récit linéaire mais une approche thématique (géographie, finance, culture…), ce qui permet d'éviter les redites et crée des chapitres très complets et instructifs. En revanche, ce choix d'organisation fait perdre l'aspect journal de voyage qui est un genre plus fluide à lire et donne des blocs sur des thèmes qui n'intéresse pas tous forcément, pour moi c'était l'économie et la liste de prix.
Ce qui m'a le plus marqué ici c'est l'ouverture d'esprit de l'auteur et sa vision très actuelle des non-européens. Il n'y a presque aucune tournure de phrases qui étaient monnaie courante à l'époque et complètement racistes avec notre regard actuel. Malgré quelques généralités sur le peuple thaï pas très valorisantes, le ton n'est ni condescendant, ni paternaliste ou dénigrant. C'est vraiment étonnant d'avoir un texte de cette époque avec un tel niveau de recul et de neutralité, qui ne juge pas (ou très peu) et présente de manière positive un pays colonisé.
Merci babelio et les éditions Olizane pour cette lecture intéressante
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Ayant voyagé en Thaïlande et au Cambodge, ayant la curiosité des ouvrages publiés sur le pays où je me rends généralement en vacances, j'ai déjà eu vent à plusieurs reprises du nom de Pallegoix, un missionnaire du XIXème siècle qui avait apporté un compte-rendu du Siam tel que le royaume avait été à cette époque, avant qu'elle se craquèle et s'ouvre à la "modernité".
Une "Masse Critique" m'a fait franchir le pas, celui de découvrir le fruit du travail de Jean-Baptiste Pallegoix. Pourtant, j'avoue avoir été réticente pour deux raisons, Pallegoix avait été un missionnaire dont le but était de convertir les "païens" à sa religion et qu'il était donc un colonisateur. Les premières pages de l'ouvrage précise que Jean-Baptiste Pallegoix s'était très intéressé aux moeurs, coutumes et traditions, et même à la religion bouddhistes du Siam. Son ouvrage avait été pour partager ses connaissances, acquises par les amitiés qu'il a eu au Siam, de ses déplacements, ... le résultat est un ouvrage très intéressant, divisé par catégorie comprenant différents domaines tels que la géologie, les fruits et légumes, les animaux, moeurs et coutumes des thaïs, du gouvernement des thaïs, finances, guerres et marine, commerce, arts et industrie, législation, langue et littérature, analyse du système bouddhiste, ... Certains chapitres sont longs à lire mais d'autres sont vraiment très intéressants.
Lien : http://atasi.over-blog.com/2..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Analyse du système bouddhiste
(...)
Conclusion
Quoique les bouddhistes donnent de grandes louanges à leur Bouddha, cependant ils ne le regardent pas comme un Dieu, puisqu'il n'a pas participé à la création et qu'il n'a aucune part au gouvernement du monde. D'ailleurs, de même que les innombrables Bouddha qui l'ont précédé, il est déjà anéanti. Mais ils le vénèrent comme un saint, un bon docteur et un excellent prédicateur, dont la doctrine doit former les hommes à la piété et à la vertu pendant cinq mille ans. Ils ne regardent pas non plus "Phra-tham" comme Dieu, puisqu'ils affirment que ce n'est pas un être, que ce n'est ni un corps ni un esprit. On doit dire la même chose du mérite et du démérite. On peut peut donc conclure que la religion des bouddhistes est une religion d'athées ; et quoique cette religion cherche à réprimer les vices par la crainte des châtiments, elle n'offre cependant aucune récompense aux vertus, sinon des plaisirs passagers, et à la fin l'abîme épouvantable de l'anéantissement!
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