Remanere

« Remanere » (mot latin) signifie rester ; au sens de demeurer, subsister, continuer à exister... Survivre.


Bastien Pantalé innove à chacun de ses récits, c'est un indécrottable touche-à-tout qui n'a de cesse de s'essayer à de nouveaux genres littéraires comme autant de rôles qu'aurait à camper un acteur, autant de costumes bigarrés dans lesquels se couler le temps d'un récit... Principalement pour s'affranchir des « cases » qu'il n'apprécie guère (mais pas uniquement).

Ici, l'écrivain double son défi :
> Tout d'abord il s'attaque à cet exercice de style si particulier qu'est la nouvelle - assez longue cependant - , et il y excelle, sans grande surprise. Toute l'originalité de l'oeuvre tient dans la façon dont l'auteur l'a traitée. On est face à une véritable et terrible prise de conscience - Je ne peux pas en dire beaucoup plus, au risque de trop en dévoiler...
> Ensuite - et c'est là ce qui m'a probablement le plus étonné (néanmoins agréablement), moi qui commence à bien connaître ses ouvrages maintenant, bien qu'il m'en reste encore à découvrir - il opte pour une histoire... de zombis.
Mais ce serait réduire à bien peu de choses le talent et l'imagination (relativement torturée pour le coup ^^) de notre « auteur fureteur », comme il se nomme lui-même.

« Ces choses avaient été des êtres humains, mais la grande majorité des effectifs sains choisissaient d'oublier cette vérité dans le coin le plus sombre de leur conscience. »

Tout ce que j'ai lu de lui jusqu'à présent revêt indéfectiblement cet aspect humain, qu'on lui reconnaît volontiers, et Remanere ne fait pas exception.
D'ailleurs, et bien que la nature des « infectés » ne laisse planer nul doute quant à la dénomination qu'en ferait le commun des mortels, le mot zombi n'est pourtant jamais employé.

Ceux qui connaissent Bastien Pantalé savent déjà qu'ils n'auront pas à affaire à une énième revisite de ‘zombie tale' à la « Walking Dead ». Quand je dis supra que ce dernier innove, ce n'est pas seulement du fait des nombreux thèmes qu'il aborde, mais aussi et surtout j'insiste, dans la manière même de les aborder justement. Ça le caractérise au moins autant que la fluidité de ses écrits ; l'oeil critique avec lequel il nous présente ses histoires ; ou bien encore cette faculté à nous pousser dans nos derniers retranchements, à nous questionner d'avantage (quand l'instinct de survie se dispute à l'éthique...).

Une fois de plus, on appréciera les recherches de l'auteur en amont, permettant une immersion plus sensible et autrement plus intéressante.

Sa plume intuitive nous transporte ici dans un futur proche, qui n'a rien à envier à l'avenir (de moins en moins éventuel) que nous traçons (de plus en plus profondément) dans les sillons des guerres, des pollutions et autres facteurs qu'il est inutile de rappeler.

***
Résumé :
Terre. 2055.
Le virus G contraint les humains à vivre en reclus. Dans des villes refuges surprotégées et hermétiques, la vie suit son cours. Entre acceptation et résignation, les effectifs sains semblent oublier ceux qui rôdent par-delà les murs.
Pourtant, à l'intérieur de l'enceinte, l'espoir encore vivace d'une rémission encourage certains à poursuivre les recherches. Mais la frontière est mince entre l'espérance et la folie. le mal peut parfois naître des meilleures intentions.
Et si, pour une fois, le sursaut tant attendu de l'humanité ne résidait pas dans la technologie et les promesses médicales ? Et si nous possédions déjà en nous toutes les réponses, toutes les solutions ? À quelles extrémités l'instinct de survie pourrait-il bien nous mener ?

Un presque huis clos sombre, morbide, où la créature révèle finalement nos penchants les plus humains.

AVERTISSEMENT : INTERDIT AUX MOINS DE 16 ANS
Récit destiné à un public averti, des scènes violentes sont susceptibles de heurter la sensibilité des plus fragiles.

***

«

- Tu crois qu'elle est où, maintenant ?

- Elle s'est fait becter.

- Putain ! J'suis sérieux, Laurent. Tu ne peux pas essayer de faire fonctionner ta cervelle, deux minutes.

- Moi aussi j'suis sérieux. Et toi, tu réfléchis trop. (...)

- Alors quoi ? Tu suggères que les mômes qu'on a emmenés ici sont tous morts ?

- C'est ce qui circule.

»



En bref...

Une nouvelle horrifique qui se lit rapidement et interroge nos consciences ; une histoire de zombi vraiment pas comme les autres - j'ai presque envie de dire : une histoire de sentiments avant tout (si si !) - ; un petit bijou d'intelligence et d'introspection (ce qui, j'admets, peut surprendre vu le sujet ^^).

Je recommande vivement !

Excellente lecture à tous et toutes =)



Pour suivre l'actualité de Bastien Pantalé :
https://editionslintemporel.wordpress.com/bastien-pantale/

Vous savez ce qui passe par la tête d'un zombie quand on lui met un coup de pelle pour se défendre ? Sa mâchoire.

Et vous savez à quoi pense un zombie quand on lui propose d'aller faire une balade digestive ? "Beuuuuuuuuaaarghh"

Nan attendez ! Revenez ! Promis, j'arrête, et je parle du livre. de zombies, donc. Avec de l'amour dedans. Et du steak haché, aussi.

Aujourd'hui, donc, je vais vous parler de Remanere, de Bastien Pantalé, un auteur qu'il a un coeur sur la main (mais pas le sien).

Nous sommes donc en 2055. 20 ans après être sortie du métro - moins que ça ne soit pas dans le même univers, auquel cas mes excuses à la famille, tout ça tout ça… - , l'humanité est confrontée à une nouvelle épidémie. Et comme elle n'a pas lu le Guide de Survie en Territoire Zombie, il faut dire ce qui est : ça pue des entrailles pour les survivants face à l'apocalypse zombie.

Les humains vivent enfermés dans des villes protégés et tentent de maintenir un semblant de normalité dans leur existence, pendant que l'armée et les scientifiques essaient de trouver une solution pour éviter à la population de finir en pâtée pour morts-vivants.

Première lecture de Bastien Pantalé pour moi, et très bonne surprise que cette nouvelle zombiesque rythmée, maîtrisée et suffisamment addictive pour être dévorée dans la soirée. Tous les ingrédients du parfait zomblard sont réunis : des infectés qui n'auraient jamais dû être infectés ("Naaaaan ! Pas toi, John !"), de la tripaille, des scientifiques au cerveau à peu près aussi sain que celui d'un zombie, de la charcuterie, des jeunes inconscients, du démembrement, un peu de zizi-panpan dans les fourrés, du steak tartare, quelques idées plutôt sympas et un peu d'amour aussi.

Bref, un texte que l'auteur a vraisemblablement écrit avec les tripes (de qui, c'est à lui d'y répondre), et à déguster avec des fèves au beurre, et un excellent chianti.

En bref
Remanere est pour toi si… les zomblards pas prise de tête mais avec des idées et si tu aimes la viande pas trop cuite
J'ai aimé :
- de bonnes idées
- Maîtrisé
J'ai moins aimé :
- Un peu court

Lorsque le sieur Pantalé m'a contacté pour me demander si j'étais d'accord pour prêter mon nom à un de ses personnages, j'ai accepté en me demandant à quelle sauce j'allais être accommodé. Car le bougre dans la foulée m'avait légèrement évoqué la trame de son ovni littéraire sans m'en dévoiler la totalité pour en garder tout le punchs et le suspens. Je trouvais le sujet amusant, je me demandais ce qu'il allait en faire, et j'avoue ne pas avoir été déçu.
En lisant le résumé après avoir vu la couverture, on pouvait légitimement se dire : encore une histoire de zombies. Oui, mais pas que…Parce que le traitement qu'en fait Bastien est original, avec en toile de fond une question essentielle: que peut-il rester au fond de l'homme, qui le sépare envers et contre tout de la bête? Voilà donc une poignée d'humains se livrant à des expériences sur ceux qui ne le sont plus, afin de trouver un remède à ce virus, de retrouver un semblant d'humanité. La méthode employée ne manque pas de cruauté. Si j'avoue avoir été relativement épargné, il n'en est pas de même pour certains de mes camarades de lecture et de plumes, que je ne citerai pas pour ne pas spoiler. Quant à l'atmosphère globale de l'histoire, ce détachement des scientifiques et des militaires face à leurs victimes, on pourra bien sûr penser à telle ou telle oeuvre, pour ma part j'ai aussitôt pensé à la nouvelle de K Dick « Nouveau Modèle » et au film qui en a été tiré, « Screamers ». Même si le sujet est totalement différent, j'y ai retrouvé une certaine ambiance de déshumanisation des protagonistes, jusqu'à cette petite note d'espoir finale…qui fait de Remanere une (trop) courte nouvelle très bien trouvée et agréable à lire.

Commençons par les choses qui fâchent ..... J'ai été assez surprise de ne voir que des personnages portant le noms d'auteurs ou chroniqueurs... Fréquentant les groupes Facebook avec assiduité, je ne pouvais pas louper tous ces clins d'oeil ... C'est presque un livre hommage et je ne m'attendais pas du tout à ça .... Pour moi ça a donc été très compliqué d'en faire abstraction et de rentrer dans l'histoire ... Mais comme j'aime vraiment cette thématique, je me suis dit que ça valait le coup d'essayer et de passer outre .... et j'ai eu raison ...

Enfin un très bon livre dans le genre ... On sort complètement des clichés habituels avec les gens qui se cachent, qui luttent pour leur survie .... Là, nous sommes du côté « médical », là où l'être humain tente de sauver la mise, de trouver des solutions ... J'ai beaucoup apprécié ce côté scientifique avec qq touches de trash, de sensualité, d'humanité perdue ou retrouvée...

Bastien a vraiment beaucoup de talent et il est ce genre d'auteur qui pourrait écrire avec brio dans tous les thèmes de la littérature ... Encore une fois une très belle découverte

Bastien Pantalé est un auteur touche-à-tout et autant dire que peu importe le genre dans lequel il décide d'écrire, le résultat est bon. Dans « Remanere » de quoi est-il question ? D'un virus transformant l'être humain en zombie avide de sang et de chair humaine, déjà vu me direz-vous ? Oui mais cette nouvelle, c'est bien plus que ça car cet auteur ne tombe jamais dans la facilité et souhaite apporter à son lectorat de la qualité. L'approche scientifique est bien mise en avant et l'aspect philosophique, intelligemment amené, est d'autant plus important. Bastien est décidément un auteur que j'apprécie à chaque lecture, et pourtant c'est le genre de thème que je fuis mais écrit par Mr Pantalé ça se tente, c'est plaisant et addictif, on n'échappe pas aux quelques scènes un peu trash mais ouf j'en suis sortie indemne ! Arrivée au final j'en aurais bien repris une petite tranche, mais les questionnements sont là et les réponses à trouver en nous....