Les différents axes de réflexion sur le lien entre les techno-sciences et les idéologies scientifiques de cette conférence, dans le prisme de l'homme, de la nature et des machines apparaissent plutôt pertinents pour aborder les problèmes éthiques qu'elles posent et trouver des solutions fécondes.
Donner une méthode afin d'identifier les idéologies scientifiques, qui peuvent représenter un véritable danger pour l'homme comme pour le vivant en général, lorsqu'elles se servent des disciplines scientifiques au profit de leurs intérêts en s'armant des technologies de plus en plus efficaces, devient particulièrement nécessaire dans l'horizon de ce lien entre le vivant et les technologies, entre la nature et l'artificiel, qui tend à se renforcer de manière considérable à mesure que les techno-sciences se développent. Replacer l'éthique au centre de ces disciplines émergentes est d'autant plus important lorsque l'on sait que ces disciplines rendent possible la modification du vivant, la modification de ce qui paraissait jusqu'alors immuable, que ce soit à l'échelle de l'individu (l'homme lui-même dans le cadre du transhumanisme, voire d'autres espèces, ce qui pose encore d'autres réflexions éthiques puisqu'ils subissent les modifications des humains sur eux-mêmes ou leurs milieux) ou à l'échelle des écosystèmes
La question sera de savoir où poser la limite de ce qui est moralement acceptable de faire et le bénéfice réel par rapport aux coûts, en se plaçant comme M.-H. Parizeau dans une vision globale d'interdépendance de tous ces rapports pour mieux cerner les difficultés à résoudre. Il est dans l'intérêt de la sphère scientifique de se rendre perméable à la sphère sociale afin que les citoyens puissent comprendre les axes de recherches principaux, leur permettant ainsi de ne pas tomber dans le piège des idéologies scientifiques et de ne pas se plier sous le pouvoir de ceux qu'elles arrangent mais d'être en possession d'un regard critique et fertile.
L'indépendance des techno-sciences par rapport aux idéologies doit ouvrir à un usage meilleur au sens de davantage productif et respectueux du vivant des résultats obtenus par les techno-sciences. L'un des enjeux de cette indépendance sera notamment de savoir comment concilier au mieux l'évolution technologique, artificielle, de l'humanité, avec l'évolution naturelle du vivant, dans une perspective durable. le pouvoir de la science et des technologies ne doit plus servir le capitalisme improductif et ne plus représenter une menace réelle pour les êtres vivants et les écosystèmes mais au contraire, un atout dans l'optique d'une coévolution harmonieuse entre les technologies, les humains, les organismes vivants non-humains et les écosystèmes dont les interactions devront être encadrées d'un point de vue pratique.
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