Coup monté

J’avais encore du mal à digérer qu’un mec avec qui j’avais disputé des matchs de foot dans mon enfance soit mort. Et d’une, la nouvelle était dure à avaler ; et de deux, l’idée commençait à me ronger que ça aurait pu être Natty. Il m’arrivait de croiser la mère de Pete et j’étais sûr que je serais incapable de soutenir son regard si je ne m’impliquais pas dans cette triste histoire. Pire, même : si je ne la résolvais pas.

D’ordinaire, les costauds ne se donnent pas la peine d’apprendre les subtilités des arts martiaux ou de la boxe. Celui-ci ne faisait pas exception. Il se planta devant moi, les poings serrés et les jambes largement écartées. J’aurais pu m’amuser un peu et faire croire que j’avais de réels talents de pugiliste, à la place de quoi je recourus à une vieille ruse toute bête.

Elle n’est pas comme les autres. À son contact, un homme peut s’améliorer. Elle est honnête et droite, ce qui est énorme. Elle est thérapeute auprès de gamins autistes. C’est pourquoi elle a autant de peluches à la maison. Avec elle, je serais capable de me poser.

Couper les cheveux en quatre n’est pas dans ma nature, sauf quand il s’agit de titiller quelqu’un en position d’autorité.

On n’est jamais trop vieux pour ne pas goûter comme il se doit un câlin maternel.